Plein écran
12 commentaires

L’attentat contre Charlie Hebdo : l’occultation politique et médiatique des causes, des conséquences et des enjeux

Nous avons reçu énormément d’articles sur le drame de Charlie Hebdo. Nous en avons publié beaucoup. Nous ne pouvons les publier tous, que nos auteurs nous pardonnent. En attendant que des éléments nouveaux surgissent, il est temps de regarder le reste de la France et du monde. Cet article est donc le dernier sur ce sujet, pour l’instant (LGS).

L’attentat contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo marquera notre histoire contemporaine. Il reste à savoir dans quel sens et avec quelles conséquences. Dans le contexte actuel de « guerre contre le terrorisme » (guerre extérieure) et de racisme et d’islamophobie d’Etat, les artisans de cet acte ont, consciemment ou non [1] accéléré un processus de stigmatisation et d’isolement de la composante musulmane, réelle ou supposée, des classes populaires.

Les conséquences politiques de l’attentat sont déjà désastreuses pour les classes populaires et cela va se renforcer si aucune alternative politique à la fameuse « Union Nationale » n’est proposée.

En effet, la manière dont les médias français et une écrasante majorité de la classe politique réagissent est criminelle. Ce sont ces réactions qui sont dangereuses pour l’avenir et qui portent en elles de nombreux « dégâts collatéraux » et de futurs 7 et 9 janviers toujours plus meurtriers. Comprendre et analyser pour agir est la seule posture qui peut permettre aujourd’hui d’éviter les instrumentalisations et dévoiements d’une émotion, d’une colère et d’une révolte légitime.

L’occultation totale des causes

Ne pas prendre en compte les causalités profondes et immédiates, isoler les conséquences du contexte qui les fait émerger et ne pas inscrire un événement aussi violent dans la généalogie des facteurs qui l’ont rendu possible condamne, au mieux, à la tétanie, au pire, à une logique de guerre civile. Aujourd’hui, personne dans les médias n’aborde les causes réelles ou potentielles. Pourquoi est-il possible qu’un tel attentat se produise à Paris aujourd’hui ? Comme le souligne Sophie Wahnich, il existe « un usage fasciste des émotions politiques de la foule » dont le seul antidote est le « nouage possible des émotions et de la raison » [2]. Ce que nous vivons aujourd’hui est ce cantonnement des discours médiatiques et politiques dominants à la seule émotion, en occultant totalement l’analyse réelle et concrète. Toute tentative d’analyse réelle de la situation, telle qu’elle est, ou toute analyse tentant de proposer une autre explication que celle fournie par les médias et la classe politique, devient une apologie de l’attentat.

Regard sur le ventre fécond de la bête immonde

Regardons donc du côté des causes et d’abord de celles qui relèvent désormais de la longue durée et de la dimension internationale. La France est une des puissances les plus en guerre sur la planète. De l’Irak à la Syrie, en passant par la Libye et l’Afghanistan pour le pétrole, du Mali à la Centrafrique, en passant par le Congo pour les minerais stratégiques, les soldats français contribuent à semer la mort et le désastre aux quatre coins de la planète. La fin des équilibres mondiaux issus de la seconde guerre mondiale avec la disparition de l’URSS, couplée à une mondialisation capitaliste centrée sur la baisse des coûts pour maximiser les profits et à la nouvelle concurrence des pays émergents, font de la maîtrise des matières premières la cause principale des ingérences, interventions et guerres contemporaines. Voici comment le sociologue Thierry Brugvin résume la place des guerres dans le monde contemporain :
« La conclusion de la guerre froide a précipité la fin d’une régulation des conflits au niveau mondial. Entre 1990 et 2001 le nombre de conflits interétatiques a explosé : 57 conflits majeurs sur 45 territoires distincts. […] Officiellement, le départ pour la guerre contre une nation adverse est toujours légitimé par des mobiles vertueux : défense de la liberté, démocratie, justice… Dans les faits, les guerres permettent de contrôler économiquement un pays, mais aussi de faire en sorte que les entrepreneurs privés d’une nation puissent accaparer les matières premières (pétrole, uranium, minerais, etc.) ou les ressources humaines d’un pays. » [3]

Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le discours de légitimation des guerres s’est construit essentiellement sur le « danger islamiste » contribuant au développement d’une islamophobie à grande échelle au sein des principales puissances occidentales, que les rapports officiels eux-mêmes sont contraints de constater. [4] Dans le même temps, ces guerres produisent une solide « haine de l’occident » dans les peuples victimes de ces agressions militaires. [5] Les guerres menées par l’occident sont une des principales matrices de la bête immonde.
Dans la volonté de contrôle des richesses pétro-gazières, le Proche et le Moyen-Orient sont un enjeu géostratégique central. Les stratégies des puissances occidentales en général et françaises en particulier, se déploient sur deux axes : le renforcement d’Israël comme base et pivot du contrôle de la région, et le soutien aux pétromonarchies réactionnaires du golfe.

Le soutien indéfectible à l’Etat d’Israël est ainsi une constante de la politique française ne connaissant pas d’alternance, de Sarkozy à Hollande. L’État sioniste peut assassiner en toute impunité sur une grande échelle. Quels que soient l’ampleur et les moyens des massacres, le gérant local des intérêts occidentaux n’est jamais véritablement et durablement inquiété. François Hollande déclare ainsi lors de son voyage officiel en Israël en 2013 : « je resterai toujours un ami d’Israël ». [6]
Et, là aussi, le discours médiatique et politique de légitimation d’un tel soutien se construit sur la base d’une présentation du Hamas palestinien mais également (à travers des imprécisions verbales récurrentes) de la résistance palestinienne dans son ensemble, de la population palestinienne dans son ensemble et de ses soutiens politiques internationaux, comme porteurs d’un danger « islamiste ». La logique « du deux poids, deux mesures » s’impose une nouvelle fois à partir d’une approche islamophobe portée par les plus hauts sommets de l’État et relayée par la grande majorité des médias et des acteurs politiques. Tel est le second profil du ventre de la bête immonde.

Ces facteurs internationaux se conjuguent à des facteurs internes à la société française. Nous avons déjà souligné, plus haut, l’islamophobie d’État, propulsée par la loi sur le foulard en 2004 et entretenue depuis régulièrement (discours sur les révoltes des quartiers populaires en 2005, loi sur le niqab, « débat » sur l’identité nationale, circulaire Chatel et exclusion des mères voilées des sorties scolaires, harcèlement des lycéennes en jupes longues, interdiction des manifestations de soutien au peuple palestinien, etc.).

Il faut maintenant souligner que ce climat islamophobe n’a été confronté à aucune réponse par les forces politiques se réclamant des classes populaires. Plus grave, un consensus très large s’est fait jour à plusieurs reprises, au prétexte de défendre la « laïcité » ou de ne pas frayer avec « ceux qui défendent le Hamas ». De l’extrême-droite à une partie importante de l’extrême gauche, les mêmes arguments ont été avancés, les mêmes clivages ont été construits, les mêmes conséquences ont été produites.

Le résultat n’est rien d’autre que l’enracinement encore plus profond des islamalgames, l’approfondissement d’un clivage au sein des classes populaires, la fragilisation encore plus grande des digues antiracistes déjà fragilisées, et des violences concrètes ou symboliques exercées contre les musulmans et les musulmanes. Ce résultat peut se décrire, comme le propose Raphaël Liogier, comme la diffusion, dans une partie importante de la société, du « mythe de l’islamisation » débouchant sur la tendance à constituer une « obsession collective ». [7]

La tendance à la production d’une « obsession collective » s’est de surcroît encore approfondie avec le traitement médiatique récent des cas Zemmour et Houellebecq. Après lui avoir offert de multiples tribunes, Eric Zemmour est renvoyé d’I-télé pour avoir proposé la « déportation des musulmans français ». Dans le contexte d’obsession collective que nous avons évoquée, cela lui permet de se poser en victime. Quant à l’écrivain, il est défendu par de nombreux journalistes au prétexte de ne pas confondre fiction et réalité. Dans les deux cas cependant, il reste un approfondissement de « l’obsession collective » d’une part, et le sentiment d’être insulté en permanence une nouvelle fois, d’autre part. Tel est le troisième profil du ventre de la bête immonde.

Ce facteur interne d’une islamophobie banalisée a des effets décuplés dans le contexte de fragilisation économique, sociale et politique générale des classes populaires aujourd’hui. La paupérisation et la précarisation massive sont devenues insoutenables dans les quartiers populaires. Il en découle des rapports sociaux marqués par une violence grandissante contre soi et contre les proches. A cela, se combinent le déclassement d’une part importante des classes moyennes, ainsi que la peur du déclassement pour ceux chez qui tout va encore bien mais qui ne sont pas « bien nés ». Ceux-là, se sentant en danger, disposent alors d’une cible consensuelle déjà toute désignée médiatiquement et politiquement comme légitime : le musulman ou la musulmane.

La fragilisation touche encore plus fortement la composante issue de l’immigration des classes populaires, qui est confrontée aux discriminations racistes systémiques (angle absolument mort des discours des organisations politiques se réclamant des classes populaires), celles-ci produisant des trajectoires de marginalisation (dans la formation, dans l’emploi, dans la recherche du logement, dans le rapport à la police et aux contrôles au faciès, etc.). [8]

L’approfondissement du clivage entre deux composantes des classes populaires dans une logique de « diviser ceux qui devraient être unis (les différentes composantes des classes populaires) et d’unir ceux qui devraient être divisés (les classes sociales aux intérêts divergents) » est le quatrième profil du ventre de la bête immonde.
De quoi accouche un tel ventre ?

Une telle matrice est à l’évidence propice à l’émergence de trajectoires nihilistes se traduisant par la tuerie à Charlie Hebdo. Extrêmement minoritaires, ces trajectoires sont une production de notre système social et des inégalités et discriminations massives qui le caractérisent.

Mais ce qu’ont révélé les réactions à l’attentat est tout autant important et, quantitativement, bien plus répandu que l’option nihiliste (pour le moment ?). Sans pouvoir être exhaustifs, rappelons quelques éléments de ces derniers jours. Du côté des discours, nous avons eu Marine Le Pen exigeant un débat national contre le « fondamentalisme islamique », le bloc identitaire déclarant la nécessité de « remettre en cause l’immigration massive et l’islamisation » pour lutter contre le « djihadisme », le journaliste Yvan Rioufol du Figaro sommant Rokhaya Diallo de se désolidariser sur RTL, Jeannette Bougrab accusant « ceux qui ont traité Charlie Hebdo d’islamophobe » d’être les coupables de l’attentat, sans compter toutes les déclarations parlant « de guerre déclarée ». A ces propos, se joignent des passages à l’acte de ces derniers jours : une Femen se filme en train de brûler et de piétiner le Coran, des coups de feu sont tirés contre la mosquée d’Albi, des tags racistes sont peints sur les mosquée de Bayonne et Poitiers, des grenades sont lancées contre une autre au Mans, des coups de feu sont tirés contre une salle de prière à Port la Nouvelle, une autre salle de prière est incendiée à Aix les Bains, une tête de sanglier et des viscères sont accrochés devant une salle de prière à Corte en Corse, un restaurant-snack-kebab est l’objet d’une explosion à Villefranche-sur-Saône, un automobiliste est la cible de coups de feu dans le Vaucluse, un lycéen d’origine maghrébine de 17 ans est molesté lors d’une minute de silence à Bourgoin-Jallieu en Isère, etc. Ces propos et actes montrent l’ampleur des dégâts d’ores et déjà causés par les dernières décennies de banalisation islamophobe. Ils font aussi partie de la bête immonde.

La bête immonde se trouve également dans l’absence criante d’indignation face aux victimes innombrables des guerres impérialistes de ces dernières décennies. Réagissant à propos du 11 septembre, la philosophe Judith Butler s’interroge sur l’indignation inégale. Elle souligne que l’indignation justifiée pour les victimes du 11 septembre s’accompagne d’une indifférence pour les victimes des guerres menées par les États-Unis : « Comment se fait-il qu’on ne nous donne pas les noms des morts de cette guerre, y compris ceux que les EU ont tués, ceux dont on n’aura jamais une image, un nom, une histoire, jamais le moindre fragment de témoignage sur leur vie, quelque chose à voir, à toucher, à savoir ? ». [9]

Cette indignation inégale est à la base du processus de production d’un clivage bien réel au sein des classes populaires. Et c’est ce clivage qui est porteur de tous les dangers, notamment en période de construction de « l’union nationale », comme aujourd’hui.

L’union nationale qu’ils rêvent de construire, c’est « toutes et tous ensemble contre ceux qui ne sont pas des nôtres, contre celles et ceux qui ne montrent pas patte blanche ».

Une formidable instrumentalisation politique

Mais le scandale que nous vivons aujourd’hui ne s’arrête pas là. C’est avec un cynisme consommé que des instrumentalisations de la situation, et de la panique qu’elle suscite, se déploient à longueur de journée.

* Renforcement sécuritaire et atteintes aux libertés démocratiques

Certains, comme Dupont Aignan, réclament « plus de souplesse aux forces de l’ordre » alors qu’une nouvelle « loi antiterroriste » a déjà été votée l’automne dernier. Et, en écho, Thierry Mariani fait référence au Patriot Act étasunien (dont la conséquence a été de graves atteintes aux libertés individuelles sous prétexte de lutte contre le terrorisme) : « Les Etats-Unis ont su réagir après le 11 Septembre. On a dénoncé le Patriot Act, mais, depuis, ils n’ont pas eu d’attentat à part Boston ». [10]

Instrumentaliser la peur et l’émotion pour renforcer des lois et mesures liberticides, telle est la première manipulation qui est aujourd’hui testée pour mesurer le champ des possibles en matière de régression démocratique. D’ores et déjà, certaines revendications légitimes et urgentes sont rendues inaudibles par la surenchère sécuritaire qui tente de profiter de la situation : il sera par exemple beaucoup plus difficile de mener le combat contre le contrôle au faciès, et les humiliations quotidiennes qu’il produit continueront à s’exercer dans l’indifférence générale.

* L’unité nationale

La construction active et déterminée de l’unité nationale est la seconde instrumentalisation majeure en cours. Elle permet de mettre en sourdine l’ensemble des revendications qui entravent le processus de dérégulation généralisé. La ficelle a beau être grosse, elle est efficace dans un climat de peur généralisé, que l’ensemble des médias produisent quotidiennement. Dans certaines villes, l’unité nationale est déjà étendue au Front National qui a participé aux rassemblements de soutien à Charlie Hebdo. Dati et Fillon s’indignent déjà de « l’exclusion » de Marine Le Pen de l’unité nationale. C’est cette « unité nationale » qui fait le plus de dégâts politiquement aussi, car elle détruit les rares repères positifs qui pouvaient exister auparavant en termes d’alliances possibles et d’identités politiques.

* L’injonction à se justifier

Une autre instrumentalisation se trouve dans l’injonction permanente des musulmans réels ou supposés à se justifier pour des actes qu’ils n’ont pas commis, et/ou à se démarquer des auteurs de l’attentat.

Cette mise en accusation permanente est humiliante. Il n’est venu à l’idée de personne d’exiger de tous les chrétiens réels ou supposés une condamnation lorsque le Norvégien Anders Behring Breivik a assassiné 77 personnes en juillet 2011 en se revendiquant de l’islamophobie et du nationalisme blanc.

Derrière cette injonction, se trouve la logique posant l’islam comme étant par essence incompatible avec la République. De cette logique découle l’idée de mettre les musulmans, réels ou supposés, sous surveillance non seulement des policiers, mais également des médias, des profs, des voisins, etc.

* Être Charlie ? Qui peut être Charlie ? Qui veut être Charlie ?

Le slogan « nous sommes tous Charlie » est enfin la dernière instrumentalisation en déploiement ces jours-ci. Si l’attentat contre Charlie Hebdo est condamnable, il est hors de question cependant d’oublier le rôle qu’a joué cet hebdomadaire dans la constitution du climat islamophobe d’aujourd’hui.

Il est également hors de question d’oublier les odes à Bush que ses pages accueillaient alors que celui-ci impulsait cette fameuse « guerre contre le terrorisme » en Afghanistan puis en Irak. Ces prises de positions écrites ou dessinées ne sont pas des détails ou de simples amusements sans conséquences : elles sont à l’origine de multiples agressions de femmes voilées et de nombreux actes contre des lieux de cultes musulmans. Surtout, ce journal a fortement contribué à cliver les classes populaires au moment où elles avaient besoin plus que jamais d’unité et de solidarité. Nous ne sommes PAS PLUS Charlie hier qu’aujourd’hui.

Les temps qui s’annoncent vont être difficiles et coûteux. Pour stopper l’escalade, nous devons mettre fin à la violence des dominants : nous devons nous battre pour stopper les guerres impérialistes en cours et abroger les lois racistes. Pour stopper l’escalade, nous devons développer tous les cadres et événements de solidarité destinés à empêcher la déferlante des propos ou actes racistes et notamment islamophobes. Pour stopper l’escalade, nous devons construire tous les espaces de solidarité économique et sociale possibles dans nos quartiers populaires, en toute autonomie vis-à-vis de tous ceux qui prônent l’union nationale comme perspective.
Plus que jamais, nous avons besoin de nous organiser, de serrer les rangs, de refuser la logique « divisant ceux qui devraient être unis et unissant ceux qui devraient être divisés ». Plus que jamais, nous devons désigner l’ennemi pour nous construire ensemble : l’ennemi c’est tout ce qui nous divise.

Said Bouamama

Source : Investig’Action

Said Bouamama est l’auteur de nombreux ouvrages dont Figures de la libération africaine. De Kenyatta à Sankara, 2014 ; Femmes des quartiers populaires, en résistance contre les discriminations, des femmes de Blanc-Mesnil, Le Temps des Cerises, 2013 ; Dictionnaire des dominations de sexe, de race, de classe, Édition Syllepse, 2012 ; Les discriminations racistes : une arme de division massive,L’Harmattan, 2010 ; Les classes et quartiers populaires. Paupérisation, ethnicisation et discrimination, Éditions du Cygne, 2009 ; L’affaire du foulard islamique : production d’un racisme respectable, Le Geai bleu, 2004 ; Dix ans de marche des beurs, chronique d’un mouvement avorté, Desclée de Brouwer, 1994.

Notes :

[1] Il est d’une part trop tôt pour le dire et, d’autre part, le résultat est le même.

[2] Sophie Wahnich, La révolution française, un événement de la raison sensible 1787-1799, Hachette, Paris, 2012, p. 19.

[3] Thierry Brugvin, Le pouvoir illégal des élites, Max Milo, Paris, 2014.

[4] Djacoba Liva Tehindrazanarivelo, Le racisme à l’égard des migrants en Europe, éditions du Conseil de l’Europe, Strasbourg, 2009, p. 171.

[5] Jean Ziegler, La haine de l’Occident, Albin Michel, Paris, 2008.

[6] Le Monde, Hollande « ami d’Israël » reste ferme face à l’Iran, 17-11-2013.

[7] Raphaël Liogier, Le mythe de l’islamisation, essai sur une obsession collective, Le Seuil, Paris, 2012.

[8] Voir sur cet aspect mon dernier article sur mon blog : “ Les dégâts invisibilisés des discriminations inégalité sociales et des discriminations racistes et sexistes ”.

[9] Judith Butler, cité dans, Mathias Delori, Ces morts que nous n’allons pas pleurer, http://blogs.mediapart.fr/blog/mathiasdelori/080115/ces-morts-que-nous-n-allons-pas-pleurer., consulté le 9 janvier 2015 à 18 h.

[10] Le Parisien du 8-01-2015

 http://www.michelcollon.info/L-attentat-contre-Charlie-Hebdo-L.html?lang=fr
Print Friendly and PDF

COMMENTAIRES  

14/01/2015 16:50 par benzekri

"C’est dur d’être récupéré par des cons" et surtout, par des criminels.
"C’est dur d’être manipulé par des cons" commentent les caricaturistes de l’équipe Charlie, qui a eu à subir l’arnaque suprême opérée par Netanyahou et Cie.
Or, nombreuses sont les personnes et/ou formations qui ont pensé peser sur le cours des événements en s’impliquant et même quand il s’agit de grandes opérations de manipulation menées par les détenteurs du pouvoir. On tente de s’afficher pour se faire voir et on finit par se faire avoir.
Les meneurs du jeu savent comment donner de la visibilité aux personnes manipulées, inconscientes et rendre presque invisibles ceux qui, consciemment, finissent par être manipulés.
L’important donc, c’est de jouer le jeu pour afficher « l’union nationale ». Pour le reste, les manipulateurs -seuls bénéficiaires de l’opération- savent comment maintenir les manipulés dans le rôle de simples figurants.
Les récupérateurs du mouvement peuvent à présent surfer sur la vague comme le fait monsieur Valls, applaudi à l’Assemblée Nationale !
Sarkozy, quant à lui - qui ne rêve que de 2017- propose d’armer la police municipale…pour mieux sécuriser le pays, comme aux Etats-Unis !
Le réveil est peut-être dur pour les manipulés conscients qui s’interrogent sur « que faire à présent ?
Sauf que les partis de l’alternance (PS-UMP) ne perdent pas de temps ; ils ont déjà commencé à avancer une batterie de mesures et projets de lois liberticides ; ils s’apprêtent à faire encore plus au niveau européen et projettent de se retrouver, en février prochain, chez l’ami américain !
Quant au péril vert, « l’ennemi commode », il est encore plus « utile » pour alimenter les peurs et justifier les guerres. Pas question de stopper cette folie meurtrière malgré les dérapages tant qu’un autre ennemi de substitution n’est pas encore trouvé…
Et maintenant, un peu d’humour, bien utile dans un monde d’une grande brutalité criminelle et inutile :
http://www.dailymotion.com/video/xiwm1i_les-guignols-de-l-info-et-la-theorie-du-complot_fun

Que faire ? Prendre, sans tarder, l’initiative politique d’un large mouvement pacifiste pour dire :
• Stop à la participation de la France aux guerres néocoloniales et exiger le retour de tous les soldats, basés à l’extérieur, auprès de leurs proches.
• Guerre, en France, à la pauvreté, à la misère, matérielle, intellectuelle et morale.
• Oui à un représentant de la France responsable, comptable et - s’il s’avère défaillant- révocable pour mettre un terme à cette république monarchique.
N’est-il pas temps pour la France de retrouver sa souveraineté, de cesser de donner des leçons au monde entier et de respecter l’esprit du Conseil National de la Résistance ?
Hamid Benzekri, le 13/01/15

De « l’Union Nationale » à la « Communauté internationale ».

14/01/2015 17:04 par Byblos

Une symbolique dont la puissance aura échappé à Natanyahou.
Cérémonie en l’honneur des trois policiers tués dans l’accomplissement de leur devoir. Franck Brinsolaro, Ahmed Merabet et Clarissa Jean-Philippe, trois héros français de trois origines différentes, exprimaient tragiquement la France UNE et INDIVISIBLE dans sa DIVERSITÉ.
À des milliers de kilomètres de la France, les victimes juives de cette tragédies étaient enterrées séparément.

14/01/2015 17:37 par desobeissant

Merci pour le retour a la realité :

Nous, immigrés arabes, face à nos choix politiques (1/2)

Double culture : source d’aliénations ou force émancipatrice ?

mardi 21 février 2012
par Collectif

https://collectiflieuxcommuns.fr/spip/589-nous-immigres-arabes-face-a-nos

Krach financier mondial : être ou ne pas être ?, par Pierre Sarton du Jonchay
13 janvier 2015 par Paul Jorion |

Billet invité.

Citibank joue sur la taille de son hors-bilan incalculable pour pratiquer la fuite en avant dans le négativisme totalitaire de la réalité économique objective. Avec un portefeuille notionnel de dérivés de crédit égal à 10 ou 20 fois le PIB des Etats-Unis, et avec le monde entier comme contrepartie, les seuls dirigeants de Citibank ont la possibilité d’emmener les États-Unis dans la troisième guerre mondiale avec cette fois la certitude de perdre la guerre. Citibank contrôle le cerveau d’Obama par simulation d’une certitude réelle du risque financier en dollar, Obama qui sait avoir le doigt physique sur l’apocalypse nucléaire réelle potentielle. Dans la même dynamique de capture spéculative du pouvoir exécutif, Citibank stimule financièrement le cerveau de chaque congress man qui peut voter l’impeachment d’un Obama qui démantelerait l’hydre financière en prononçant formellement une cessation de paiement de la fédération des États-Unis d’Amérique...

http://www.pauljorion.com/blog/2015/01/13/krach-financier-mondial-etre-ou-ne-pas-etre-par-pierre-sarton-du-jonchay/

15/01/2015 10:10 par Archer Gabrielle

Ah ! Une question légitime que je me pose, qu’est-ce que ça a encore coûté au peuple de France de recevoir tous ces chefs d’État etrangers pour l’affaire Charlie, combien l’Élysée a-t’il dilapidé de deniers publics.....? https://docs.google.com/file/d/0B9TaiNnF0QZmbm9iN2FDLVhxZUU/edit?usp=docslist_api

15/01/2015 14:41 par Le Joker

JE SUIS REMY

15/01/2015 16:02 par gérard

« Si l’attentat contre Charlie Hebdo est condamnable, il est hors de question cependant d’oublier le rôle qu’a joué cet hebdomadaire dans la constitution du climat islamophobe d’aujourd’hui. »
NON ! Une telle affirmation est impossible pour au moins deux raisons :
 Un hebdo à si faible tirage n’a pas pu avoir une telle influence sur le "climat" islamophobe de la société française. Dans la petite ville près de chez moi de 5000 habitants, il devait se vendre, disons une vingtaine d’exemplaires de Charlie Hebdo par semaine, et encore !
 D’autre part, il est faux de donner à l’humour, même mauvais, un quelconque pouvoir, et fort heureusement d’ailleurs !
Par exemple avec de l’humour très noir et même horrible, il est indispensable de prendre de la distance, de s’ériger une barrière, sinon il deviendrait vite intolérable. C’est ce qu’on nomme de l’humour au 2ème degré, voire plus.
L’humour, par sa nature même, renferme très souvent une grande part de cruauté, c’est pour ainsi dire sa "nourriture spirituelle". On va se permettre de rire des petits et même des gros malheurs d’autrui (on pourrait donner des millions et des millions d’exemples) mais dans un autre conteste pouvoir aussi ressentir de la compassion pour ces mêmes faits ; les deux n’ont strictement rien à voir l’un avec l’autre.
La bande des 3 comme je les appelais, Reiser Cabu et Wolinsky, étaient des non-violents pacifistes convaincus, tout comme leurs lecteurs, les degrés dans l’humour, c’était leur spécialité, mais ça, c’était à une autre époque...
À cette époque, même un catholique croyant, même pratiquant pouvait rire de leurs attaques anticléricales souvent assez "limites", car en dénonçant les dérives du Clergé, elles étaient compréhensibles au second degré, laissant bien évidemment de côté leur liberté de croire au ciel.
Mais ça, c’était "avant", avant qu’on soit en guerre, avant que l’Occident ne déclare la guerre au Moyen Orient, un certain 11 Septembre 2001.
[@ Tous ceux qui nient l’impact de cet événement, je ferai remarquer que depuis le 7.1, on n’arrête pas de faire référence au 11.9...]
En temps de guerre, avec la liberté, une des premières victimes c’est l’humour. Il ne faut surtout pas en avoir, ça peut être mortel...
Charlie n’aurait jamais du reprendre et encore moins sous la coupe de ce sinistre Val, depuis un 23 décembre 1981 où la bande à Choron nous avait si élégamment dit "d’aller nous faire en....er !"...
Je rejoins le commentaire de benzekri, très bien cette vidéo des Guignols, j’ajouterai qu’il y a dans la même optique, un excellent documentaire de la BBC qui curieusement n’a jamais été diffusé en France, et qui n’a (hélas !) pas pris une ride : "Le pouvoir des cauchemars" qui explique clairement comment à partir du 11.9., ce ne sont plus "les espoirs de lendemains qui chantent" qui dirigent le Monde, mais les cauchemars, les terreurs plus ou moins fabriquées, et plutôt plus que moins :
http://www.dailymotion.com/video/xcn73w_le-pouvoir-des-cauchemars-11-septem_news
Il faudrait réclamer que ce documentaire soit enfin diffusé sur nos "étranges lucarnes", mais ça...
Quant au contexte du Moyen Orient, il faut écouter ce qu’en dit Alain Chouet, cela n’a pas vieilli non plus :
http://videos.senat.fr/video/videos/2010/video3893.html

Pour en revenir à cette sombre histoire des Assassinats de Charlie (je refuse le terme de terroristes).
 s’agit-il de la "liberté d’expression, y en a,
 s’agit-il d’islamophobie, y en a,
 s’agit-il de déstabilisation, y en a,
 s’agit-il de manipulation, y en a,
 s’agit-il de communautarisme, y en a,
 s’agit-il de terroriste, y en a aussi.....
etc...etc...
Si on cherche bien, on peut trouver de tout , mais tout est une question de dose.
Dans ce cas précis, il s’agit surtout d’une forte dose de Guerre que l’Empire du Chaos, l’Occident, a déclarée à tous ceux qui se mettraient en travers de son chemin, au Moyen Orient, en Ukraine et ailleurs, et la France y est largement embarquée.
Comment s’en échapper ? ça....
Je pense que ce serait peut-être le moment de sortir de nos "chapelles de pensée", et j’ose avancer l’idée (même si elle me fait un peu mal) que notre gouvernement se rend compte de la situation. L’ahurissante unanimité des Députés "comme en 14 !" (c’est de l’humour noir ?) peut-elle être expliquée par leur prise de conscience que la situation est réellement urgente et grave, et inversement ?
La manifestation du 11, par son ampleur, fut un formidable "essais", mais de quelle manière Hollande le transformera-t-il cet "essais", et en a-t-il réellement la volonté ?
@ desobeissant,
merci pour le lien sur "Collectif "que je n’ai pu lire que trop rapidement faute de temps, mais que j’ai de suite trouvé tout particulièrement intéressant....
Quant au "billet invité" c’est du lourd, il reste à espérer qu’il n’est pas en liaison avec la Mobilisation des Forces militaires de la France décrétée par Hollande. Déjà que de nombreux spécialistes en géopolitique ne sont pas très optimistes pour 2015...

Dernière nouvelle du Saker (l’anglophone, le francophone étant hors circuit, ça commence !) :
La Russie arrêtera de délivrer du gaz par l’Ukraine, et tout le gaz russe passera par la Turquie (voir Bloomberg and LifeNews) Si les européens veule du gaz il n’ont qu’à se construire un pipe-line...2015 sera caniculaire !
http://vineyardsaker.blogspot.fr/

16/01/2015 09:58 par CN46400

Toutes les raisons mentionnées dans cet articles sont bonnes. Pour résumer il nous faut revenir à la politique étrangère de De Gaulle, ça devient urgent et ce n’est ni Sarko ni Hollande, les otanisés, qui peuvent réaliser ce retour.

Reste à prendre acte des guettos qui pullulent autour de nos villes, tendre à les réduire, et y développer un enseignement adapté à la religion musulmane. Nous ne pouvons admettre, dans une quelconque partie du territoire, que les lois religieuses puissent prévaloir sur celles de la République. Un siècle a été nécessaire pour plier les curés, les pasteurs et les rabbins, nous ne disposons que de quelques années pour plier les imans. Il est temps de faire comprendre a ceux des musulmans qui sont encore réfractaires, que le respect de leurs croyance n’est pas supérieur à celui que l’on doit à n’importe quelle mécréance.
Les lois de la République s’appliquent à tous, celles d’une religion ne concernent que ceux qui croient à cette religion, point à la ligne.

16/01/2015 20:55 par francki

Bonjour,
Merci de fournir les références qui incriminent Charlie Hebdo d"odes à Bush",
voir les citations et noms des auteurs des articles en questions.
Ceci pour éclairer un débat objectif.
Ces références manque cruellement parmi celles citées en fin d’article de Said Bouamama.
Cordialement
Francki ki n’est pas Chalie

17/01/2015 08:15 par Lyonnais

Et si on parlait aussi de l’Arabie Saoudite ?
Voici ce qu’en pense Kamel Daoud :
http://nadorculturesuite.unblog.fr/2012/04/08/mais-dou-nous-viennent-les-islamistes-par-kamel-daoud/

18/01/2015 23:54 par chb

Un peu cru, le wsws !

Tout indique que l’Etat exploite l’attentat terroriste contre Charlie Hebdo pour préparer une intervention militaire accrue de la France au Moyen-Orient, une politique largement rejetée par l’opinion publique française.
Mercredi soir, le président François Hollande a pris la parole à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle, déclarant, « nous disposerons d’informations précieuses, nous pourrons si nécessaire mener des opérations en Irak avec plus d’intensité et d’efficacité. » Il a souligné que le porte-avions travaillait en étroite collaboration avec les troupes au sol.
La France fut le premier pays à rejoindre les Etats-Unis dans l’attaque menée contre l’EI. L’opération française en Irak, baptisée « Chammal » mobilise 800 soldats, plusieurs avions de combat et un avion ravitailleur.

Il en oublie la loi Macron, qui se discutait toujours pendant la pause des infos.

14/11/2015 00:04 par va savoir

.../....En attendant que des éléments nouveaux surgissent, il est temps de regarder le reste de la France et du monde. Cet article est donc le dernier sur ce sujet, pour l’instant (LGS).

les nouveaux éléments, les voilà ! quelques dizaines de morts à Paris et Ile de France, des opérations "terroristes", semble t-il, chronométrées
Quand on a un gouvernement de sionnistes va-t’en-guerre, faut bien s’attendre à se prendre des retours dans la tronche.
Camarades, accrochez-vous, c’est pas fini !

14/11/2015 09:54 par chb

Nouveaux éléments, en effet, et à Paris justement !
On s’attend donc à une septième loi anti terroriste précipitée et massive, à la mise en place de camps de rétention pour présumés radicaux et pour les jihadistes qui reviennent du Moyen-Orient (demande d’Eric Ciotti), à un flicage renforcé des individus hostiles ou contestables, voire à une aide renforcée en Syrie aux mercenaires al Qaïda "qui-font-du-bon-boulot". Coup de pot, notre porte avions est sur zone. La guerre, encore.
Hier soir au Bataclan où une terrible fusillade a apparemment duré trois heures, c’était le groupe de rock suédois Europe qui chantait, ironiquement :

And my city lies in ruins

(Commentaires désactivés)
 Twitter        
 Contact |   Faire un don
logo
« Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »
© CopyLeft :
Diffusion du contenu autorisée et même encouragée.
Merci de mentionner les sources.