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24 commentaires

La difficile question libyenne…

Avant de développer la réflexion qui suit, je voudrais préciser deux choses :
1. Comme objecteur de conscience, je suis en principe, contre l’usage des armes
2. La guerre, quelle qu’en soit la forme, est toujours un aveu d’échec

En gardant ces deux affirmations comme balises, je suis aujourd’hui profondément embarrassé. La question libyenne fait débat et pour une fois, les arguments des uns me semblent valoir ceux des autres. Pourquoi ?

D’abord, parce qu’il me faut reconnaître modestement que la Libye est sans doute le pays du Maghreb - ou du Machrek selon les sources - qui m’est le plus étranger. Ensuite, parce que par rapport aux autres pays de la région, les informations en provenance de Libye ont toujours été moins nombreuses que celles de Tunisie, d’Egypte, d’Algérie ou du Maroc… ce qui n’en facilite ni l’approche, ni une bonne perception.

N’ayant pas la possibilité de réagir à tous les articles sur le sujet, j’en retiendrai un de mon ami Jean Bricmont, dont je partage la plupart des analyses, sauf dans ce cas ([http://www.michelcollon.info/La-Libye-face-a-l-imperialisme.html]). Bien que mon avis ne soit d’aucune utilité, vu que « je ne suis pas au pouvoir - et ne désire pas l’être - avec d’importantes responsabilités, et suis peut-être un petit gauchiste qui bavarde dans mon coin », comme le pointe J. Bricmont, j’ai par honnêteté intellectuelle pris position sur la question libyenne. Avec recul et avec beaucoup de difficulté. Mais je l’assume pleinement, même au risque de n’être pas compris, et peut-être de perdre l’un ou l’autre camarade en cours de route…

Je ne reviendrai pas sur la mainmise du clan Kadhafi sur le pays depuis 42 ans, ni sur les frasques du colonel dont chacun a pu apprécier les voltes-faces imprévisibles au cours de cette période. Pour ma part, j’en tire le constat que nous sommes bien en face d’un dictateur. Et que certains, au nom de leur opposition à l’intervention militaire étrangère, semblent d’un coup en tempérer les pires méfaits, me paraît plus qu’équivoque. Réticent à toute forme de pouvoir n’émanant pas du peuple, je n’en suis que plus déterminé face à une dictature. Le régime du colonel Kadhafi ne trouve donc pas à mes yeux le moindre espace de sympathie. Il me paraît dès lors incompréhensible que nos pays qui se targuent à la moindre occasion d’appartenir au camp démocratique, puissent fréquenter voire collaborent avec un tel régime. En théorie. Parce que dans la réalité, nos belles démocraties n’échappent pas à la duplicité d’un monde beaucoup plus complexe que nos morales l’exigeraient… et suite aux connivences multiples de nos pays avec les régimes déchus de Ben Ali et Mubarak, ne nous a-t-on pas dit que nos démocraties avaient pour usage de parler avec tout le monde, insistant même sur le fait qu’à force de ne vouloir des contacts qu’avec les seuls pays dont les pratiques convenaient à nos critères, peu d’entre eux auraient notre écoute ? Je cherche toujours les lieux où ces déclarations résolues ont favorisé la moindre rencontre avec le Hamas - pourtant élu de manière démocratique et sous leur contrôle ! - le Hezbollah, le régime de Mugabe, etc… sans grand succès, mais soit, on n’en est plus à une contradiction ou à une hypocrisie près…

Ceci étant et pour en revenir à la question libyenne, je veux préciser qu’à mon opposition au recours aux armes, je dois ajouter : sauf quand la situation l’exige. Non-violent, oui ; pacifiste à tout crin, non. Si mes proches et moi sommes agressés ou menacés de mort, sans capacité à nous défendre seuls, je ferai appel à l’aide extérieure pour éviter le pire.

Nombre d’articles écrits par une certaine gauche, dénoncent l’ingérence militaire actuelle, y voyant la plupart du temps une nouvelle occasion pour faire main basse sur le pétrole libyen. C’est une analyse à peu de frais qui me paraît erronée. Le pétrole coule à flots depuis la Libye vers quantité de pays occidentaux, et au contraire de ce que ces pseudo-analyses dénoncent, les tensions des derniers jours ne font que propulser ses cours de record en record, menaçant par-là même, la fragile reprise économique de nos pays.

J. Bricmont écrit : « On a évoqué la notion de la « responsabilité de protéger » les populations, mais en brûlant un peu les étapes. De plus, il n’y a pas de preuves que Kadhafi massacre la population dans le simple but de la massacrer. C’est un peu plus compliqué que cela : il s’agit plutôt d’une insurrection armée et je ne connais pas de gouvernement qui ne réprimerait pas ce type d’insurrection. »

D’abord, et pour ne pas « brûler les étapes » il conviendrait de s’arrêter sur ce principe relativement nouveau adopté par l’ONU sous Kofi Annan de « responsabilité de protéger les populations ». Lire à ce sujet, l’intervention de Hubert Védrine (http://www.medelu.org/spip.php?article768). Ensuite, si c’est effectivement « un peu plus compliqué », l’honnêteté intellectuelle se doit de corriger une première affirmation trompeuse : au départ, les manifestants au régime libyen étaient à l’instar des autres (Tunisie, Egypte, …) non-violents. C’est le régime qui a organisé la répression contre son peuple, mais les forces militaires étaient alors relativement maigres et quelque peu désorientées face à la masse des contestataires. Sans parler des nombreux soldats qui se sont rapidement ralliés aux manifestants, refusant les ordres de tirer sur des citoyens désarmés. Et c’est parce que dans un premier temps l’armée s’est retirée, que les manifestants ont eu accès aux dépôts d’armes que leur ont ouvert les déserteurs. Au départ, il ne s’agit donc pas du tout d’une « insurrection armée qu’aucun gouvernement ne réprimerait pas ». Il s’agissait comme ailleurs, d’une résistance populaire pacifique, opposée au régime… Par ailleurs, insinuer le doute que Kadhafi ne massacre sa population me semble également peu honnête, au vu des menaces mêmes du dictateur, des témoignages des déserteurs, des journalistes d’Al Jazeera ainsi que des opposants eux-mêmes… Et faut-il rappeler les deux chasseurs libyens qui se sont posés à Malte pour douter des intentions du colonel ? Mais, la question est peut-être bien celle-là  : qui écoutons-nous ? Nos certitudes et nos principes, ou les manifestants démunis qui jusqu’à présent encore, remercient les pays qui sont intervenus pour les sauver in extremis d’un massacre de plus sur Benghazi…

Plus loin dans l’article : « Il aurait déjà fallu essayer honnêtement toutes les solutions pacifiques. Ca n’aurait peut-être pas fonctionné mais là , il y a eu une volonté manifeste de rejeter ces solutions. »

Ici aussi je pense qu’au départ, les manifestants ont tenté de faire comprendre au régime qu’il fallait dégager, mais cela « n’a pas fonctionné ». Et comme en Tunisie, en Egypte et ailleurs, le pouvoir a d’abord tenté de mâter la contestation populaire par la force. Mais à la différence de ces pays (et on suivra comment cela se passe au Yémen, au Bahreïn, en Syrie,…) le régime Kadhafi, loin de rechercher un dialogue avec son peuple s’est réorganisé en faisant appel à des mercenaires étrangers qui n’auraient pas d’état d’âme à tirer sur la population. Penser que dans de telles circonstances, l’on soit encore dans le temps du dialogue me paraît relever au minimum d’une singulière naïveté. Et imputer par cette réflexion, la responsabilité de la situation actuelle à ceux qui sont devenus malgré eux des « insurgés » (selon la terminologie utilisée par le régime) me paraît quelque peu douteux.

Ensuite : « Au niveau politique, la plupart des partis soutiennent l’intervention. Même à gauche, des trotskistes à Mélenchon, tous partent la fleur au fusil. Les plus modérés soutenaient juste l’application d’une zone d’interdiction aérienne mais si Kadhafi envoie ses tanks vers Benghazi, qu’est-ce qu’on fait ? (…) La gauche, incapable de soutenir de vraies positions alternatives, se trouve piégée par la logique de l’ingérence humanitaire et est obligée de soutenir Sarkozy. Si la guerre se passe vite et bien, le président français sera sans doute bien positionné pour 2012 et la gauche lui aura mis le pied à l’étrier. Cette gauche n’assumant pas un discours cohérent opposé aux guerres est obligée de se mettre à la remorque de la politique d’ingérence. »

Passons sur la caricature facile que « tous partent la fleur au fusil » (ce que je ne crois pas) et mettons cela sur l’émoi qu’une telle problématique peut soulever. En ce qui me concerne, la Résolution votée à l’ONU me paraît claire et il convient de s’y tenir. N’y a-t-il pour autant, aucun risque de dérapage ? Sans doute que si. Et ce ne serait pas la première fois. C’est pourquoi les mouvements anti-guerre doivent rester plus vigilants que jamais. Le cadre a été donné, il convient de s’y tenir. Et cela représente un travail constant. Par ailleurs, si je me situe à gauche - sans me reconnaître dans celle du PS qui n’y est plus depuis longtemps - cela ne me met pas des oeillères au point de ne rien accepter qui vienne de Sarkozy , d’Obama ou d’ailleurs. C’est quoi ce délire !? Et c’est-là qu’à mon tour « je suis furieux » et que j’en veux à cette gauche qui décrète que parce que cela viendrait d’un tel ou d’un autre, cela n’aurait aucune valeur et devrait être automatiquement rejeté. Une telle attitude n’a pour fondement qu’une fixation sur des principes, ce que je conteste. Il faut me semble-t-il garder sa capacité d’analyse et ne jamais manquer de souplesse ni de recul dans toute réflexion. En d’autres occasions, ce type de fixation et de rigidité s’appelle de l’intégrisme, et pourrait être de la même manière que J. Bricmont le dénonce, le « piège » de cette gauche arcboutée coûte que coûte sur des principes bien éloignés des réalités de terrain…

Plus loin : « Pour s’assurer le contrôle de la région et protéger Tel-Aviv, les Occidentaux veulent probablement se débarrasser des gouvernements déjà hostiles à Israël et aux Occidentaux. Les trois principaux sont l’Iran, la Syrie et la Libye. Cette dernière étant la plus faible, on l’attaque. »

Oui, peut-être. Mais dans un tel entretien, n’eût-il pas fallu relever qu’un des fils de Kadhafi s’est rendu en Israël pour demander l’appui des « spécialistes » en termes de répression des révoltes populaires, et faut-il taire qu’Israël semble avoir fourni les bonnes adresses où recruter des mercenaires ? Etrange collaboration quand même pour ceux que l’on dit être des ennemis jurés…

Ensuite : « L’Occident, qui pensait pouvoir contrôler le monde arabe avec des marionnettes comme Ben Ali et Moubarak, se dirait soudainement : « On a eu tout faux, maintenant on va soutenir la démocratie en Tunisie, en Egypte et en Libye. » ? C’est d’autant plus absurde que l’une des grandes revendications des révolutions arabes est le droit à la souveraineté. Autrement dit, pas d’ingérence ! »

Il arrive peut-être un moment où l’Occident prenant conscience de ses déconfitures en Irak, en Afghanistan et ailleurs, se dit qu’en effet cela ne peut plus continuer, ni pour une question de faillite virtuelle de nos Etats désargentés, ni d’autant quand les forces populaires telles qu’on les a vues dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient exigent le changement et n’ont plus rien à perdre pour l’obtenir. Mais les changements politiques qui surviennent dans le monde sont-ils toujours de cette nature : du tout ou rien !? Ici aussi, il me semble qu’une certaine nuance aiderait au débat…

Enfin : « (…) si tout le monde faisait comme la Suisse, pour les raisons que j’ai expliquées précédemment, le monde irait beaucoup mieux. (…) Selon moi, la meilleure alternative est la coopération avec les différents pays, quels que soient leurs régimes. A travers le commerce, mais pas celui des armes évidemment, les idées circulent et les choses peuvent évoluer, sans guerre. On peut bien-sûr discuter des modalités : commerce équitable, écologique, etc. Mais le commerce est une alternative beaucoup moins sanglante aux sanctions et aux embargos qui sont la version soft des guerres humanitaires. »

Est-il bien certain que tout irait mieux si nos pays se comportaient comme la Suisse, à savoir : devenir des endroits où tout l’argent sale du monde converge pour les trafics les plus obscurs !? Combien de mafieux sans scrupules, de trafiquants de drogue, d’armes et de réseaux de prostitutions ne lavent-ils pas plus blanc via le système bancaire suisse !? Et même à mettre entre parenthèse ce système bancaire des plus troubles, cela ne me semble pas suffire à la démonstration. En restant lucide et pragmatique, il me paraît une fois encore quelque peu naïf de penser que « le commerce est une alternative beaucoup moins sanglante »… Et penser qu’il suffit de s’opposer au commerce des armes pour se dire que la solution se trouve-là me paraît non seulement léger mais dans le cas précis, particulièrement hors de toute réalité de terrain. Combien de sombres et odieux commerces sont pratiqués dans quantité de pays, jetant dans la famine, la misère et la mort nombre d’indigents… et dans un silence complice !?

Pour conclure, je dirais à J. Bricmont que si je le rejoins sur certains points - non au principe de la guerre ; réserve sur le droit d’ingérence ; rejet de toute course aux armements ; privilégier le dialogue tant qu’il est possible ; regret que la proposition Chavez n’ait pas été prise en compte ; etc… - je ne peux, cette fois, le rejoindre de manière globale. Parce que dans les exemples pris pour étayer les nombreux articles sur le sujet dont celui-ci, il est souvent fait référence à d’autres situations, en oubliant de rappeler d’une part, que comparaison n’est pas raison et d’autre part, que c’est la résistance libyenne qui a appelé à l’aide, relayée par la Ligue arabe. Ce n’est pas l’ONU qui a décidé d’une intervention de manière unilatérale. Et aujourd’hui, malgré les frappes aériennes, l’on peut voir les difficultés de cette résistance désorganisée, non-préparée et inapte au maniement des armes, avoir bien des difficultés à reconquérir les villes reprises par les mercenaires et l’armée du régime. C’est dire que s’il n’y avait pas eu d’intervention, l’on aurait probablement assisté à un bain de sang sur Benghazi dont le contentieux avec le pouvoir n’est pas vierge.

Je lis aussi ici-et-là qu’au lieu d’intervenir directement, il eût fallu armer la résistance. Déjà , une telle option s’inscrit dans une logique de guerre - or, les manifestants libyens ne s’inscrivaient pas dans cette logique au départ - puis, à partir du moment où l’on choisit d’armer ceux qui par obligation sont devenus résistants, d’où donc proviendraient les armes sinon des Etats-mêmes que l’on condamne pour leur intervention ? De la Chine ou de la Russie qui se sont abstenues lors du vote de la résolution onusienne ? Les armes chinoises ou russes seraient-elles moins létales que celles de l’Occident !? Et nous revoilà bien vite ramenés à la logique cynique mais implacable du monde qui est le nôtre…

Je me permets de rappeler aussi que nombreux sont les intervenants condamnant l’intervention en Libye qui la réclament pour la protection du peuple en Palestine. Alors de deux choses l’une : ou dans certains cas, une intervention est nécessaire ou elle ne l’est jamais. Et le fait qu’elle n’arrive pas pour soulager les Palestiniens nous rappelle autre chose : que nous sommes comme l’évoque J. Bricmont dans un rapport de force. Nous n’attaquons pas la Corée du Nord écrit-il, parce que l’on croit que le pays possède la bombe atomique (à vérifier !)… nous n’intervenons donc pas en Palestine, parce qu’on sait qu’Israël bénéficie d’une redoutable machine de guerre… Il est fort regrettable de devoir établir ce constat, mais c’est la stricte réalité. Et il y a ainsi deux manières de se positionner : rêver à des lendemains meilleurs - mais je laisse cela à la démagogie politique ou aux discours religieux - ou tenir compte de la stricte réalité pour construire le monde d’aujourd’hui. Si nous intervenons en Libye, c’est donc aussi parce que de manière bassement pragmatique, nous pensons la chose possible. Et plutôt que de la dénoncer, cela devrait servir à révéler le deux-poids deux-mesures dans le cas palestinien et rappeler aux politiques cette criante injustice.

En vérité, la seule loi qui régit nos rapports aux autres dans le monde, est la loi du plus fort. Et il en est ainsi depuis que la terre tourne. Nos bagnoles, nos écrans plats, nos portables, nos piscines, nos systèmes de chauffage, nos machines à laver, nos salles de bains climatisées, nos sorties-ciné ou resto, nos loisirs, nos congés payés, et jusqu’au moindre gadget… tout cela dont ne pouvons (voulons) plus nous passer, nous le construisons depuis toujours, par la force, mais on ne veut pas le voir. C’est ce confort sans pareil que nous ne voyons même plus, auquel tentent d’accéder les milliers de jeunes qui gisent au fond de la Méditerranée. Nous pouvons le déplorer, nous pouvons le dénoncer, nous pouvons tenter d’y mettre fin sous prétexte que ce qui fait la grandeur humaine est d’échapper à ce type de loi. Cela n’enlève rien aux faits. Et les faits sont sans appel et se vérifient chaque jour. Ne pas s’en rappeler, ne pas le reconnaître, ne pas en tenir compte est une hypocrisie ou une erreur de base de toute analyse, d’autant si elle est politique, terrain d’excellence de rapports de force entre parties. Si la politique peut être l’espace de réalisations concrètes de nos rêves, les acquis sont toujours la résultante d’âpres luttes, de grèves pugnaces, de combats sociaux déterminés pour arracher pouce par pouce au pouvoir un mieux-être toujours relatif. En réalité, rien ne change sous le soleil !

Daniel Vanhove -
Observateur civil -
Auteur -
25.03.11

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COMMENTAIRES  

27/03/2011 09:45 par rouge de honte

Je ne partage pas cette analyse, il y manque un constat sans appel : La faillite de l’europe.

Monsieur Bricmont n’en a pas parlé, mais ce constat amène à une conclusion : Le choix d’une logique de guerre a été fait par la « coalition » qui a refusé toutes médiations. Pour cela il n’est plus nécessaire de polémiquer pour savoir qui est le plus méchant et qui a le droit de gouverner ou pas.

Les pays qui entrent en guerre sont soit ceux qui connaissent déjà la faillite, soit ceux qui ont prêté aux pays en faillite et qui vont inéluctablement suivre le même chemin.
Le tsunami du 11 mars 2011 mis à mal une économie mondiale déjà extrêmement fragilisée. Le 19 mars 2011 les premières bombes sont lancées sur la Libye…

La france et l’angleterre ont fait le choix d’imiter les us en entrant comme protagonistes dans une économie de guerre et même d’être assisté par eux entraînant dans leur sillage les indécis qui souffriraient de ne pas avoir leur part du gâteau.

Le pillage ainsi que la guerre à crédit permettent à ces pays de se maintenir à flot pour un temps encore...

La Libye avec son pétrole est idéale pour la france et l’angleterre. Il n’y a que la méditerranée qui les sépare de l’or noir, pas besoin de négocier avec qui que ce soit… Et peu importe le coût de la guerre, ils seront payés au centuple. Les us sont payés de facto par le maintien à flot de ces pays : Une faillite entraînerait la leur immédiatement…

L’Allemagne qui a connu pareil scénario se tourne de plus en plus vers la Russie et je me pose cette question : à quand le retour du deutschemark ?...Et de la guerre en europe.

27/03/2011 09:47 par Symbiosis

La question libyenne n’a rien de bien difficile pour peu que l’on donne à l’Histoire du néocolonialisme toute sa dimension antisociale et déshumanisée. On voit bien que règne dans le discours néocolonial l’arbitraire dans les moindres recoins de ses actes et de ses intérêts.
Car la question essentielle reste la consolidation de l’hégémonie et de la domination. Pour cela, les copains deviennent terroristes et bourreaux et inversement. Il n’y a aucune logique dans la continuité du dogme de la domination. C’est comme le commerce, on vend et on achète sans état d’âme. C’est ainsi que l’on se désavoue sans scrupule aux yeux de ceux qui ont le sens de la justice et l’intuition des phénomènes politiques.

On peut donc ainsi vanter la qualité de la malbouffe au travers de ses excrétions les plus nauséabondes comme les hamburgers et vanter les mérites de tel dirigeant démocrate ici et bourreau ailleurs et inversement bien entendu. C’est la bourse à l’idéologie de la domination qui crée le cours et qui donne le la.

Nous sommes dans une situation inédite de guerre sociale planétaire. Et tous les autres paramètres ne peuvent que se dissoudre dans cette horrible réalité. Partant de ce constat, il est futile de décrire un tel comme bourreau du peuple et vouloir utiliser le paradigme démocratique et droit de l’hommisme pour éviter de faire face à cette réalité et penser ainsi la résoudre. Cela est trop candide face au Problème.

Ce qui est difficile dans la question libyenne est de comprendre ce qui se joue réellement. On apprend que cette rébellion, serait en fait un soulèvement de trafiquants de migrants réprimés par le régime sur ordre de l’UE. C’est pourquoi, un des premiers actes de la rébellion a été d’ouvrir les portes des prisons libyennes. On y apprend également que cette rébellion est un nid de tueurs corrompus d’Al Kaïda. Ces allégations ne sont pour moi, pas moins crédibles que toutes les autres :

http://www.legrandsoir.info/Bombarder-la-Libye-de-1986-a-2011-Countercurrents.html

http://www.dedefensa.org/article-quelques_precisions_de_notre_allie_al_qaida__26_03_2011.html

Par ailleurs, on apprend ici et là que, les positions bizarres de la Chine et de la Russie, face au veto auraient pour effet, en sacrifiant la Libye, d’affaiblir l’occident unilatéraliste et impérialiste dans une autre guerre pour marquer des points sur l’échiquier international.

Quoi qu’il en soit, des articles comme celui de Daniel VANHOVE ne sont pas constructifs car ils partent du postulat trompeur de la défense de la démocratie et de la lutte contre les dictatures chez les autres. Or, sans une lecture planétaire des questions de domination, d’oppression, de maltraitante ici et ailleurs, il est impossible de faire preuve d’objectivité.

C’est une constante chez nous occidentaux, de voir tout le temps le pire ailleurs.... Question d’aliénation ? De confusion dans nos positionnements politiques et sociaux ou sommes nous, peuples d’Occident irrémédiablement labiles et aveugles face à ce qui nous arrive à nous ici même...

27/03/2011 10:20 par Symbiosis

Les occidentaux ayant cette étrange manie de se positionner comme unité de mesure des phénomènes sociaux planétaires, il nous est rendu impossible de comprendre le monde et ses enjeux. C’est ainsi que l’on se focalise sur des épiphénomènes comme Kadhafi et que nous sommes en train de passer à côté de l’Histoire.

27/03/2011 10:36 par Stelios

« Avant de développer la réflexion qui suit, je voudrais préciser deux choses :1. Comme objecteur de conscience, je suis en principe, contre l’usage des armes 2. La guerre, quelle qu’en soit la forme, est toujours un aveu d’échec »

1. C’est vraiment très confortable d’être, en principe, contre l’usage des armes ??!!

D’abord il faut être armé pour être, en principe, pour ou contre l’usage de ses armes, le désarmé n’a pas ce choix ;
Ensuite le seul fait de ne pas user de ses armes ou en être, par principe, contre leur usage ne nous place pas dans le camp des désarmés ;
Enfin le seul fait d’être armé, quelle que soit la qualité de ces armes, nous prépare à la guerre ou nous y engage.

2. Confortable aussi d’affirmer que toute guerre est l’aveu d’un échec ??!!

Mais un échec pour qui ? Pour celui qui engage la guerre, celui qui la subit ou pour les deux ? Encore une fois la guerre n’est l’affaire que de gens armés qui se la livre pour résoudre, par la force (ou par d’autres moyens que diplomatique), une contradiction économique ou politique inconciliable.
En aucun cas la guerre n’est l’aveu d’un échec abstrait, elle est une réalité concrète, un engagement politique extrême entre deux camps armés, qui n’ont d’autres moyens que de s’imposer par la force. C’est après l’engagement, à la sortie d’une guerre que l’on peut parler d’échecs concrets pour l’un ou l’autre des camps.

De mon point de vue, celui des prolétaires, toutes les guerres, quelles qu’en soient leurs formes, ne font que détruire nos vies passées, présentes et futures, nos vies communes et unies dans la construction de l’histoire de notre humanité.
En ce qui concerne la guerre en Libye, prendre parti pour l’un ou l’autre des camps bourgeois en lutte, c’est prendre le parti de la bourgeoisie occidentale contre le prolétariat isolé et désarmé, c’est prendre le parti de l’impérialisme qui cherche à contrôler l’évolution des révolutions bourgeoises, déjà engagées en Côte D’Yvoir, en Tunisie ou en Égypte et, en cours ou à venir dans un monde dominé par une politique économique sans frontières qui balaie toutes les sociétés humaines non adaptées à son développement.

27/03/2011 11:40 par cristino

Les interventions extérieures seraient elles nécessaires quand l’un des camps appelle à l’aide ? Combien de fois ai-je entendu la gauche regretté le manque d’intervention française lors de la Guerre Civile espagnole. Ce qui est certain par contre c’est que l’intervention de l’OTAN ne vise pas à défendre les gens de Benghazi. Pétrole ou autre, c’est bien des intérêts propres qui poussent ces pays (France, USA, Royaume Uni,...) à intervenir qui sont bien loin des ambitions révolutionnaires des populations de la région. Pour ma part je ne sais pas si toute intervention étrangère est néfaste (l’aide de Cuba en Angola était positive), ce qui est certain c’est qu’aujourd’hui, toute intervention de l’OTAN est néfaste.C’est dans la nature même des pays intervenants militairement que réside le danger. C’est justement parce que c’est la France de Sarkozy que la chose relève de l’impérialisme, car incapable de comprendre la notion de solidarité internationaliste.

27/03/2011 13:32 par Symbiosis

Nous vivons dans un monde manichéen, binaire et nous sommes envoûtés par cette logique technocratique qui veut que : la version 1.1 améliore la version 1.0 et la version 2.0 tue la version 1.1. C’est ainsi que nous devons appréhender ce phénomène induit, ou du moins réutilisé que sont ces révolutions, insurrections, soulèvements (excusez-moi si j’en oublie) dans les pays de confession musulmane, pour le moment. C’est comme cela que le système donne une légitimité démocratique à ce qu’il veut bien mettre à jour par la force ici, par la manipulation ailleurs.
Nous ne pouvons être dupes.
Ce qu’il faut espérer maintenant, c’est que cette barbarie de la horde ultralibérale va avoir l’effet de cristalliser les revendications dans le sens de la prise de conscience des peuples en lutte contre cette hydre. Cela nous attend aussi. Le tout sera de ne pas tomber dans les leurres que toute guerre oblige, fut-elle sociale.
Ces agressions permanentes doivent nous faire comprendre que le rapport de force est pour le moment en la défaveur de l’humanité, pour la simple raison que celle-ci refuse encore de faire face à cette réalité de guerre. L’humanité du sud va peut-être avant nous, le comprendre et s’armer pour faire face à cette violence et nous donner à nous, l’humanité du nord le courage d’y faire face aussi.

27/03/2011 13:57 par V. Dedaj

Combien de fois ai-je entendu la gauche regretté le manque d’intervention française lors de la Guerre Civile espagnole.

Profitons de ce rappel pour souligner toute l’ironie de tels propos (la gauche française n’en est pas à une ironie près).

1) C’était pas la gauche française qui a trahit, justement, le camp républicain espagnol ?

2) Si demain un armée républicaine en armes, composée de communistes et d’anarchistes, se trouvait en danger de l’autre côté des Pyrénées, que ferait cette même gauche "qui regrette" ? Rien, évidemment.

3) Le rappel est malheureux dans ce contexte, parce que c’est Franco et ses troupes fascistes qui se sont "soulevés" contre la République espagnole légitime. Une intervention, dans ce cas précis, aurait été pour "sauver le régime en place" - pas la rébellion.

@Vanhove

Remy Braumann l’a rappelé maintes fois : entre "ne rien faire" et "faire la guerre", il y a toute un éventail de mesures qui peuvent être tentées et qui ne l’ont pas été. Je suis persuadé qu’un bon coup de fil avec une bonne menace bien sentie à la clé aurait suffit à calmer les ardeurs de Kadhafi. Mais maintenant que la guerre est là (et que Kadhafi a bien vu comment Saddam a fini), c’est probablement trop tard.

Vous parlez de massacres commis par Kadhafi corroborés par des témoignages. Ce coup-là , on nous l’a déjà fait. Om sont les images ? Quid des journalistes qui n’ont vu aucune trace de bombardement des civils ? Quid de la commission de l’Union Européenne qui confirme l’absence de traces de tout bombardement de civils ? Quid ?

Les pilotes qui atterrissent à Malte (sans oublier les sept ambassadeurs qui démissionnent en même temps) : quel synchronisation ! On aurait dit qu’ils avaient répété. On dirait même une tentative de coup d’état qui aurait foiré (malheureusement, peut-être). C’est juste une impression.

Il arrive peut-être un moment où l’Occident prenant conscience de ses déconfitures en Irak

La réponse à votre "peut-être" est déjà connue : bien-sûr que non, cf Bahrein. Et l’avenir proche le confirmera "avec éclat".

Je me permets de rappeler aussi que nombreux sont les intervenants condamnant l’intervention en Libye qui la réclament pour la protection du peuple en Palestine. Alors de deux choses l’une : ou dans certains cas, une intervention est nécessaire ou elle ne l’est jamais.

D’un côté, 70 ans d’occupation illégale (dont vous connaissez bien l’histoire), de l’autre, un soulèvement dans un pays dont la plupart d’entre nous (vous compris probablement) n’étions pas sûrs s’il fallait écrire Libye ou Lybie... Aujourd’hui, tout le monde a une opinion de qui est qui et qui fait quoi là -bas.

Cela n’enlève rien aux faits. Et les faits sont sans appel et se vérifient chaque jour.

Justement... la seule chose "qui se vérifie chaque jour" c’est l’efficacité de la machine de propagande occidentale.

27/03/2011 14:55 par CN46400

Dedadj a cent fois raison ! C’était où la dernière fois qu’une intervention étrangère a installé "la démocratie" ? A toutes les odeurs classiques de ce genre d’opération, il convient d’ajouter celle de notre "douce France" où Sarko était en voie de marginalisation ! Faire la guerre pour renverser les sondages, çà chahute pas un peu votre conscience Mr vanhove ?

27/03/2011 16:12 par Sam

Votre analyse est fondée sur l’a priori que la révolte lybienne est une révolte pacifique du type Tunisie ou Egypte, avec des revendications semblables (démocratie, souveraineté, ...).
Et à partir de là , vous justifiez tous vos développements.

Mais rien n’est moins sur. En Tunisie et en Egypte aussi, l’armée a rejoint le mouvement, et n’en a pas profité pour déclencher une guerre civile, ni armer les révoltés (qui de fait sont loin d’être "pacifiques" comme vous dites).
Par ailleurs, le peuple semble se désintéresser complétement du conflit, et s’occupe à fuir le pays, pour fuir les combats. Combats qui ne les concernent donc pas. Ni en Egypte, ni en Tunisie, alors même que le pouvoir tirait dans la foule, le peuple a cherché à fuir : il a continué, toujours aussi pacifiquement, à occuper les villes pour clamer ses revendications.
En Egypte et en Tunisie, pas un seul barbu. En Lybie, les insurgés sont menés au combat par des fous furieux qui scandent Allah Ouakbar en brandissant des machettes. Alors que dans les autres pays l’occident "s’inquiétait" de la montée de l’islamisme, en Lybie on a plutôt l’impression du contraire...

Sans parler de notre constitution, ouvertement bafouée une fois de plus puisque seul le parlement peut déclarer la guerre (art. 35). Alors que penser d’un gouvernement qui prétend défendre là bas ce qu’il méprise ici ?
Et évidement, le champs sémantique qui rappelle l’Irak : croisade, occident contre islam, défense de la liberté, ... On connait le résultat en Irak, ou en Afghanistan.
La propagande : pas un seul contradicteur, mais des pubs pour la marine nationale, des films de guerre, et les informations unanimes pour chanter les louanges de "la guerre pour la paix", un contresens aberrant...
Et le Bahrein ? Quand l’Arabie Saoudite tire dans la foule là bas, elle vient "aider" "l’opération humanitaire" en Lybie ?

Enfin, la liste est loin d’être exhaustive, et le temps nous donnera surement beaucoup d’autres raisons de nous indigner de cette guerre indigne.
Kadhafi n’est certes pas un grand démocrate, mais je ne doute pas de la capacité de l’occident de le faire regretter au peuple lybien, comme maintenant les irakiens regrettent Saddam.

Des civils sont tués, des enfants. Par nous. Pour des mensonges.
Et selon vous, ceux qui s’indignent ne sont que des crétins qui ne voient pas tout le bien d’une telle opération "humanitaire" ?

Après l’Irak, l’Afghanistan, il serait bon enfin d’ouvrir les yeux sur notre "civilisation". Parce que l’on nous ressert constamment la même soupe immonde, et à chaque fois nous en redemandons, en applaudissant ceux qui ouvertement nous méprisent et nous couvrent de ridicule pour les siècles à venir.

27/03/2011 16:34 par ledormeur

une chose me semble vraiment bizarre, Mémona Hinterman réapparait et atterrit au bon endroit et au tout début de l’insurrection. connaissant cette soit disant reporter-journaliste de guerre défendant toujours "les mêmes", je vous pose la question suivante : qui est elle, et pour qui travaille t’elle ? pour ma part, elle était sur place bien avant les événements et avait préparé tous ces discours de propagande. elle a du être livrée en même temps que les armes et les instructeurs français. contredisez moi si je suis dans le faux.

27/03/2011 17:08 par ledormeur

encore un gros mensonge avec comme beaux parleurs : Mémona Hinterman, Lucie Toboul et Julien Malard, propagandistes attitrés des médias français. où sont vos images de civils assassinés ? ne me dites pas que vous n’étiez pas aux bons endroits. les lybiens ne doivent pas avoir les appareils numériques modernes, on croit réver. à croire que la police lybienne était à chaque coin de rue. M—DE

27/03/2011 18:04 par rouge de honte

Et cette logique de guerre ne saurait s’arrèter à la Libye.

[http://fr.rian.ru/world/20110327/188994926.html]

Des visées économiques ?

[http://french.news.cn/afrique/2011-03/26/c_13799079.htm]

27/03/2011 18:16 par Kamal

Je suis absolument d’accord avec M. Vanhove.
Comment aurais-je pu fermer l’oeil sachant que kaddafi ce grand criminel pulvérise femmes et enfants à Benghazi et ailleurs.
Si les armés occidentales dépassent à chaque fois leurs prérogatives, c’est de notre entière responsabilité. Nous ne contrôlons pas les agissements d’une armée pour laquelle nous payons des impôts.
Si nous ne disposions pas d’armée régulière, il aurait même fallu y aller nous même, car les démocrates doivent se défendre et se soutenir les uns les autres.

27/03/2011 19:00 par CN46400

@Kamal

Comment aurais-je pu fermer l’oeil sachant que kaddafi ce grand criminel pulvérise femmes et enfants à Benghazi et ailleurs.

Si vous avez une preuve tangible de ces exactions, foncez sur TF1, Antenne2 et consort, çà peut vous rapporter gros, très gros...

27/03/2011 19:15 par emcee

Tout à fait d’accord avec Viktor (et avec d’autres intervenants).

Simplement, ce ne sont pas quelques phrases qui sont à reprendre, mais tout le texte, tant il est malhonnête.

Je n’en reprendrai moi-même que quelques-unes.

D’entrée, c’est du lourd :

"il me faut reconnaître modestement que la Libye est sans doute le pays du Maghreb (…) qui m’est le plus étranger".

Ce qui veut bien dire, si je ne m’abuse : je ne connais rien à la question, mais je ne vais pas me priver d’en parler pour autant.

Puis, comme cela a été souligné :

"Comme objecteur de conscience, je suis en principe, contre l’usage des armes".

On est pacifiste, mais … Comme on est raciste, mais, il y a des moments, où …

Précisant également :

" Ceci étant et pour en revenir à la question libyenne, je veux préciser qu’à mon opposition au recours aux armes, je dois ajouter : sauf quand la situation l’exige. Non-violent, oui ; pacifiste à tout crin, non. Si mes proches et moi sommes agressés ou menacés de mort, sans capacité à nous défendre seuls, je ferai appel à l’aide extérieure pour éviter le pire."

Remarquons au passage le storytelling : "Si mes proches et moi sommes agressés ou menacés de mort, sans capacité à nous défendre seuls …".

Hélas, là encore, ce n’est pas exact : les deux camps sont armés.

" … une nouvelle occasion pour faire main basse sur le pétrole libyen. C’est une analyse à peu de frais qui me paraît erronée. Le pétrole coule à flots depuis la Libye vers quantité de pays occidentaux, et au contraire de ce que ces pseudo-analyses dénoncent"

Evidemment, le fait que la Libye soit en pleine "restructuration" ne change en rien la donne et les contrats sont immuables. Cochon qui s’en dédit.

Que les US aient suivi de près les deux pitres va-t-en-guerre franco-brits, alors qu’Obama et, surtout, Robert Gates, le secrétaire de la défense (grand clerc en la matière, s’il en est) étaient contre une intervention, n’a, évidemment rien à voir avec la répartition des ressources entre "amis".

C’est juste qu’ils rechignent plus à être humanitaires comme Sarkozy et Cameron.

M. Bricmont a dit : "Il aurait déjà fallu essayer honnêtement toutes les solutions pacifiques".

Retranscrit en :

"le régime Kadhafi, loin de rechercher un dialogue avec son peuple s’est réorganisé en faisant appel à des mercenaires étrangers qui n’auraient pas d’état d’âme à tirer sur la population".

Encore une interprétation libre et farfelue. Il ne s’agit, évidemment pas de Kadhafi, puisqu’il avait annoncé qu’il ne cèderait pas. Il s’agissait que, avant d’aller pilonner la Libye, la CI engage le dialogue avec Kadhafi pour tenter une conciliation. C’est, justement, ce que préconise la Charte des Nations Unis : à savoir, avant de se lancer dans une intervention armée, tenter de résoudre les différends par tous les moyens pacifiques pour préserver la paix, la sécurité, et la justice dans le monde.

Or, si on se souvient bien, non seulement ceux qui piaffaient d’intervenir se sont passés des préliminaires, mais ils ont rejeté les propositions qu’avait faites Chavez à cet effet.

"Je me permets de rappeler aussi que nombreux sont les intervenants condamnant l’intervention en Libye qui la réclament pour la protection du peuple en Palestine. Alors de deux choses l’une ".

Oui, c’est cela : faisons des amalgames !

Je voudrais, moi, rappeler que dans un cas, il s’agit d’une insurrection armée contre le pouvoir en place dans un même pays, qui ne constitue pas "une menace pour la paix et la sécurité internationales", et dans l’autre, il s’agit d’une agression (continue, il faut bien dire) contre un autre pays, d’occupation illégale, de blocus et d’assassinats visant à s’emparer définitivement d’un territoire étranger, cela contre l’avis, maintes fois répété de l’ensemble des pays à l’exception de deux. A savoir que dans un cas, selon la Charte de l’ONU, la "communauté internationale" n’a aucune légitimité à intervenir et que dans l’autre, il était de son devoir de le faire depuis bien longtemps puisque cette agression viole toutes les lois internationales.

Et encore :

"N’y a-t-il pour autant, aucun risque de dérapage ? Sans doute que si. Et ce ne serait pas la première fois. C’est pourquoi les mouvements anti-guerre doivent rester plus vigilants que jamais".

Ah, oui, c’est bien connu, les mouvements anti-guerre ont une énorme influence pour arrêter les agressions. On voit bien cela à la paix et la sérénité qui règnent dans le monde grâce à eux.

Dernière remarque : j’arrêterai là , car ce serait encore bien trop long de tout passer en revue. Je cite :

"Cela ne me met pas des oeillères au point de ne rien accepter qui vienne de Sarkozy, d’Obama ou d’ailleurs. C’est quoi ce délire !?
Une telle attitude n’a pour fondement qu’une fixation sur des principes, ce que je conteste".

Très bonne idée de faire, à l’occasion, confiance à sarkozy et à Obama pour s’intéresser au sort des malheureux.

Très très bien, et … les "principes" étant ?

D’aller bombarder en toute illégalité un pays étranger, sous prétexte d’aller "protéger" des insurgés armés, alors qu’on est, "en principe", "pacifiste" ?

C’est exact, on est en plein délire.

"Il faut me semble-t-il garder sa capacité d’analyse et ne jamais manquer de souplesse ni de recul dans toute réflexion".

Oui, il me semble, à moi aussi. On est d’accord là -dessus. Il aurait même fallu commencer par là .

@ kamal :

" Comment aurais-je pu fermer l’oeil sachant que Kadhafi ce grand criminel pulvérise femmes et enfants à Benghazi et ailleurs".

Je compatis. Et je me demande d’ailleurs comment vous pouvez arriver à fermer l’oeil si vous pensez à toutes les femmes et tous les enfants qui sont pulvérisés dans le monde depuis des décennies.

A moins que cela ne soit réservé qu’à la Libye ? Encore heureux que vous n’en ayez pas vu les images.

Pour information : la légalité de l’intervention en Libye

27/03/2011 20:00 par sergio

Ressaisissez-vous et arrêtez d’essayer de nous faire prendre pour argent comptant ces piteuses divagations. Lorsque sans sourciller vous déclarez : « …cela ne me met pas des oeillères au point de ne rien accepter qui vienne de sarkozy , d’Obama ou d’ailleurs. C’est quoi ce délire !? Et c’est-là qu’à mon tour « je suis furieux » et que j’en veux à cette gauche qui décrète que parce que cela viendrait d’un tel ou d’un autre, cela n’aurait aucune valeur et devrait être automatiquement rejeté. … »
ou encore « … Pour ma part, j’en tire le constat que nous sommes bien en face d’un dictateur… » qui pourrait ne pas faire ce constat (mis à par les kadhafistes) ?

On se fout de connaître la bonne ou la mauvaise conscience d’untel ou d’unetelle ou leur supputation, ce qui nous intéresse ce sont les faits, rien que les faits, et l’analyse qui en découle (cette analyse repose en général sur du concret confronté au déterminisme).
Rien à voir avec la détermination et les motivations supposées d’untel ou d’unetelle.

On se fout de savoir si vous en accord ou pas avec le tandem sarkozy-BHL, Obama et tutti quanti, ce qui (normalement) peut déterminer une opinion, c’est l’analyse (objective) des faits (sous-entendu sincère donc opposable aux sempiternelles régurgitations de la propagande guerrière ambiante, à plus forte raison quand celle-ci nous submerge et envahit quasiment tous les médias ; et si on en juge par les dégâts causés dans l’opinion, éradique toute objectivité) à l’aune de ces propres convictions. Les lacunes de votre intervention sont surprenantes (notamment si vous aviez pris le temps de lire les câbles de la diplomatie étusienne (entre 2007 et 2010) divulgués par WikiLeaks, et bien d’autres infos).

apparemment vous cognez plus aisément sur les "extrêmes", la gauche (que vous amalgamez au FN ???) et la droite ; étiquetage est bien commode lorsqu’il s’agit d’évacuer, qui un raisonnement gênant, qui la réalité tout en stigmatisant celles et ceux affublés de la sorte, pour mieux les désigner à la vindicte populaire !

Pourquoi ne causez-vous pas de (l’intransigeance) du gouvernement allemand, du gouvernement indien et des BRIC (Brésil, Russie, Inde, chine) ? trop gros morceau et difficile d’évacuer tout ce joli monde peut-être ? Presque deux tiers de l’humanité ! Seraient-ils tous pro-kadhafistes ?

Et pour finir, que savez-vous des antikadhafistes (le peuple libyen selon vous) ? Quels sont leurs objectifs (à par faire plaisir au tandem sarkozy-BHL et aux anglo-américains) ?

27/03/2011 22:38 par Kamal

Ceux qui ont vu un jour en moamar kaddafi un "camarade" révolutionnaire, ont du mal aujourd’hui à regarder ses crimes en face.

Trouver encore des excuses à un dirigeant qui garde le pouvoir plus de 42 ans, c’est une blague qui ne fait pas rire !

On peut toujours se méfier des intentions des européens et américains, mais le peuple Libyen a le droit de choisir le moindre mal entre la peste actuelle et le choléra à venir.

27/03/2011 23:04 par legrandsoir

Ceux qui ont vu un jour en moamar kaddafi un "camarade"

Vous parlez pour ? ... Sarkozy ? Berlusconi ?

mais le peuple Libyen a le droit de choisir le moindre mal entre la peste actuelle et le choléra à venir

"a le droit de choisir", évidemment. Mais c’est quand exactement que ce "choix" a eu lieu ?

27/03/2011 22:49 par JAR

"""Beaucoup de gens ont l’impression -savent- qu’ils ont été grugés lors de guerres précédentes... mais ils se disent j’ai été grugé les fois précédentes mais cette fois-ci ça ne m’arrivera plus, la fois prochaine on en m’aura plus."""

(tiré du documentaire Propagande de guerre, propagande de paix
de Béatrice Pignède

http://video.google.com/videoplay?docid=1838258269958293517&hl=fr&emb=1# film français en couleur, 2003, tout public, 90 min.

28/03/2011 01:50 par Edouard

Je pense que personne, parmi ceux qui dénoncent l’ingérence, ne demande une intervention de l’OTAN en Palestine ni ailleurs. C’est seulement pour mettre en évidence l’inconsistance du raisonnement, le "2 poids 2 mesures". De même qu’être contre la guerre, ce n’est pas soutenir Kadhafi.

Quand les rebelles, qui sont peut-être même indépendants des puissances occidentales, demandent une aide extérieure, c’est comme un mouton qui demande de l’aide aux loups pour se débarrasser du berger. De ce point de vue, je ne m’étonne pas du loup Sarkozy ni des autres qui décident d’intervenir. Ils font partie des maîtres de l’occident et donc du monde, et c’est en accord avec leur idéologie nauséabonde. Même chose pour des types comme BHL ou notre premier ministre belge, toujours en poste après 2 démissions.

Par contre c’est bien triste, la gauche qui rejette l’impérialisme (je ne parle même pas du PS), mais qui considère que cette fois c’est vraiment la bonne. Malgré les nombreux contre-exemples (toutes les guerres), pour la première fois de l’histoire ce serait une guerre juste et nécessaire...

Pour moi, les impérialistes sont incapables, par définition, d’aider valablement qui que ce soit. La "communauté internationale" n’est même pas capable d’aider correctement Haiti. Ce n’est pas une question de bonnes ou mauvaises intentions. L’occident doit dominer le reste du monde, c’est son boulot. Bref on est de nouveau en guerre, et Sarkozy s’inscrit comme candidat au prix Nobel de la paix, ce n’est pas un improbable réveil de la conscience européenne.

Et comme d’habitude, les serviles médias ne discutent que 2 alternatives : la guerre ou ne rien faire, quand ce n’est pas la guerre propre et sainte contre la boucherie du tyran sanguinaire. Une dictature modérée ou des terroristes islamistes, baisser les pensions ou travailler plus, cadeaux aux multinationales ou délocalisations, sauver les banques ou la fin du monde, ça n’arrête pas... Mais il y a toujours une partie de la gauche qui va perdre son temps à chercher le moindre mal en acceptant (inconsciemment ?) de limiter son choix au possibilités offertes par la classe dominante.

28/03/2011 06:09 par Anonyme

1 : La Libye n’est pas un régime démocratique, mais une forme de système autogestionnaire avec un gouvernement central pour les besoins des échanges internationaux et diplomatiques. Cela ne fait pas nécessairement de ce type de structure une dictature totalitaire, oppressive etc...
Quand un occidental dit qu’un pays n’est pas démocratique, on comprend maintenant assez vite quels sont les intentions sous-jacentes. L’on sait aussi, connaissant nous-même les qualités humanistes des systèmes démocratiques, que ce qualificatif, galvaudé n’a aucun sens, sinon celui qui cache l’impérialisme des puissances capitalistes. Utiliser cet argument de la démocratie est un contresens révélateur de la malhonnêteté intellectuelle en présence.

2 : Nous devrons peut-être vraiment boire le calice jusqu’à la lie, avant de réaliser ce qui arrive à cette humanité bafouée. Car je crois que le processus de folie mis en oeuvre pour arriver à ce nouvel ordre mondial n’est pas prêt de prendre fin, puisque après la Libye, la Syrie, l’Iran, le Vénézuela, Cuba, jusqu’à la Russie (qui a bien compris et relance sa course aux armements) et les autres, nous devons nous rendre à l’évidence que la bête avance ici aussi avec la casse de ce qui reste de l’Etat providence. Le totalitarisme est en bonne marche, ici comme ailleurs...

3 : Le plus triste dans tout ça, est de voir des réflexions comme celle de ce monsieur Kamal qui prend fait et cause pour les oppresseurs, à moins qu’il ne soit payé pour parasiter, polluer et diviser.

28/03/2011 07:29 par kremlinologue

Abjection
Homme à abattre !
Je ne sais lequel de ces termes qualifient le mieux Khadafi ou l’auteur de ce texte : la gerbe !
On dirait un pétainiste qui justifie sa collaboration à la solution finale. Immonde !

A classer définitivement dans les archives de la propagande par justification, la pire de toute, aux arguments dégoulinants de si bons sentiment qu’ils cachent moins qu’ils ne crachent les mauvaises intentions d’une des raisons de l’Aube de cette Odyssée macabre.

28/03/2011 08:51 par rouge de honte

La boucle est bouclée : http://www.afriquejet.com/afrique-du-nord/libye/libye-onu:-le-complot-etait-trop-clair-201103266516.html

Voilà que le qatar qui a pris les armes avec la "coalition" vend déjà le pétrole de la Libye...Cela fera taire tous les humanistes qui voient en la guerre un commencement de paix.

Et dire que la suisse, pays neutre (ha ha ha) ou je vis a autorisé le passage des militaires de la "coalition"...

Une longue guerre civile est en marche.

29/03/2011 22:30 par rouge de honte

L’impact sur le système bancaire de l’Occident

Guerman Sterligov (le créateur de la première bourse commerciale en Russie, et aujourd’hui humble agriculteur) a écrit dans son blog que les bombardements de la Libye par l’Occident ne visent pas à défendre les droits de l’homme. Et même pas à mettre la main sur le pétrole du Frère guide.

Selon M.Sterligov, ces prétextes cachent la raison principale, le châtiment de Kadhafi pour avoir porté atteinte au système bancaire des pays développés. Selon l’auteur, le colonel libyen a appelé le monde africain et arabe à effectuer les transactions dans une monnaie unique, le dinar d’or.

Puis, selon M. Sterligov, "sur cette base financière, le colonel Kadhafi proposait de créer un Etat africain uni avec une population arabo-africaine de 200 millions de personnes."

Source RIA Novosti qui n’engage pas sa responsabilité...

Un peu comme Saddam !

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