RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

La fable du chien riche et du chien pauvre

Il était une fois un chien riche qui entra chez le boucher pour se procurer des os.

- Il m’en faut 1000, lui dit le chien riche.

Le boucher abasourdis, se gratta le crâne, puis il cessa, voyant le chien bavant.

- Pour les os, Monsieur Chien, il faut décarcasser toute une bête... Ce n’est pas simple. Et pourquoi 1000 ?

- Il m’en faut 500 pour manger, 200 pour mes vieux jours, et 300 pour investir.

- Avez-vous une idée comment procéder ?

- C’est simple.

Et il lui donna la recette.

Pendant les semaines qui suivirent, une foule de chiens cherchant des os pour manger et à enterrer pour leurs vieux jours demandèrent au boucher des os.

- Je n’en ai pas, répondit le boucher. Mais j’ai de la chair...

- Mais elle flétrit très vite et ne se garde pas ni ne s’enterre. Qu’est ce qu’on a comme avenir ?

La meute se mit à japper, affichant des pancartes.

La retraite, c’est important !

chien

- Revenez la semaine prochaine, j’ai des arrivages de moutons...

Quelques jours plus tard, le chien revint à la boucherie pour tous les os.

- Combien en as-tu ?

- 666

- Pardon ? 666 ? Mais ça ne suffit pas... Tu dégraisses trop ta viande. Alors, ils sont repus.

- Je suis un chien-boucher, mais pas un chien...

- Combien vaut ton commerce.

- Bof ! 200,000 $

- Si je t’en donne 5 fois le prix tu pourras avoir tous les os que tu veux pour tes vieux jours.

- 5 fois le prix, sursauta le chien-boucher.

- Oui, 5 fois. Même 1,000,000 $.

***

Ils passèrent le contrat chez le notaire, et le chien-boucher en sortit tout heureux et souriant.

Quelques mois plus tard, le chien-boucher voulant acheter des os pour ses vieux jours alla chez son ancienne boucherie.

Il y avait là trois travailleurs : un chien pauvre, devenu boucher, un chien renifleur et un chien de garde.

- Je voudrais 100 os. 50 pour manger et 50 pour enterrer.

Le chien-boucher se mit à rire.

- Je suis chien-boucher et je ne peux même pas m’offrir quelques os à enterrer.

L’ancien chien-boucher fut atterré.

- J’ai de la chair de renard, de poulet, et quelques carcasses de vaches malades. Mais guéries...

- Mais où sont les os de moutons ?

- Je ne sais pas, répondit-il en lorgnant le chien de garde.

Le lendemain, le chien-boucher fut licencié. On lui offrit un poste dans un pays lointain, à un salaire moindre. Il vit passer le même camion qui venait chercher les os derrière l’ancienne boucherie dans laquelle il travaillait et sur lequel était inscrit : FUTURE ARE OS.

Peu à peu, les petites boucheries disparurent, achetées par la compagnie FUTURE ARE OS.

Des chiots et des chiens amaigris travaillaient désormais dans une énorme usine située dans un pays où les chiens ne trouvaient pas d’os. Au moins, ils pouvaient se payer la chair des carcasses.

Les chiens des autres pays durent désormais acheter quelques os et chair congelés.

Ils devinrent lentement édentés, et ne purent se rebeller.

On les avait savamment désarmés.

Gaëtan Pelletier

février 2014

URL de cet article 24512
  

Même Thème
L’Âge du capitalisme de surveillance
Shoshana Zuboff
« Révolutionnaire, magistral, alarmant, alarmiste, déraisonnable... Inratable. » The Financial Times Tous tracés, et alors ? Bienvenue dans le capitalisme de surveillance ! Les géants du web, Google, Facebook, Microsoft et consorts, ne cherchent plus seulement à capter toutes nos données, mais à orienter, modifier et conditionner tous nos comportements : notre vie sociale, nos émotions, nos pensées les plus intimes… jusqu’à notre bulletin de vote. En un mot, décider à notre place – à des fins (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

La propriété privée nous a rendus si stupides et si bornés qu’un objet n’est nôtre que lorsque nous le possédons.

Karl Marx

Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.