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La lutte des intermittents du spectacle

Le régime d’indemnisation chômage des intermittents du spectacle a été instauré en 1936 sous le Front populaire pour les techniciens du cinéma. Initialement limité, il s'est étendu progressivement à d'autres domaines artistiques. En 1969, une loi intègre les artistes au régime, définissant les artistes-interprètes et les artistes du spectacle. La véritable expansion survient dans les années 2000, avec l'introduction du CDD d'usage, permettant des abus et une croissance significative du nombre d'intermittents. Dans les années 60, deux annexes à la réglementation d'assurance chômage sont créées pour fixer les règles d'indemnisation des intermittents du spectacle : l'annexe VIII, créée en 1964 pour les ouvriers et techniciens du spectacles ; l'annexe X, créée en 1967 pour les artistes du spectacle.

Les annexes VIII et X ont été renégociées depuis le 15 novembre. Deux négociations se sont faites en même temps : la négociation interprofessionnelle et la négociation spécifique aux intermittents du spectacle, instaurées par la loi depuis 2015. C’est au cours de ces négociations, entre les syndicats patronaux et les syndicats des travailleurs, que se décident l’ensemble des règles de l’Assurance chômage. Depuis 2018, Macron a considérablement réduit les droits des privés d’emploi du régime général pour, soi-disant, leur faciliter le retour à l’emploi. Ces réformes libérales n’ont été motivées que par la seule volonté de réaliser des économies sur le régime d’assurance chômage, au détriment des droits des chômeurs. La lettre de cadrage proposée par le premier ministre ne vise qu’à réaliser des économies, mais cette fois-ci sur les intermittents. Les salariés intermittents coûteraient trop cher au regard de leurs cotisations versées, ce qui justifierait de baisser leurs droits.

Ce n’est pas la première fois que les organisations patronales tentent de s’attaquer aux annexes VIII et X, nécessaires à la rémunération des intermittents du spectacle. En 2003, une crise majeure conduit à la révision des conditions d’indemnisation, mais le déficit persiste. Le festival d’Avignon est annulé, point culminant d’une grève initiée par la CGT. En 2014, un nouvel accord est signé, suscitant des tensions, notamment en raison de l’introduction d’un délai de carence. La réforme de l’Assurance chômage a fait monter les tensions en 2021, alors qu’après une période d’inactivité forcée pendant 18 mois de pandémie, de nombreux théâtres sont occupés pour lutter contre la mise en place de cette réforme.

Sous la pression des mobilisations croissantes dans le spectacle, le patronat a retiré ses menaces les plus provocatrices : pas de durcissement des seuils d’accès pour les artistes et techniciens intermittents du spectacle, mais refus de l’accord professionnel unanime du 27 octobre. Le patronat considère que l’accord professionnel ne respecte pas l’objectif des 15% d’économies et exige une modification des conditions d’accès aux droits à l’Assurance chômage, soit : 610h sur 12 mois pour les ouvriers et techniciens ; 580h sur 12 mois pour les artistes (contre 507h actuellement). Si ces règles sont mises en place, elles conduiraient à sortir près d’un technicien sur 4 et un artiste sur 2, soit un tiers des intermittents du régime spécifique d’assurance chômage.

La CGT Spectacle déclare n’accepter aucune baisse de droits et reste combative à cette négociation sur la base de ses propositions en matière d’emploi et de droits sociaux et pose comme préalable le maintien des accords professionnels de 2016 et de 2019 comme base de discussion.

N’oublions pas que les intermittents du spectacle jouent un rôle essentiel dans la réalisation des événements des Jeux Olympiques. En s’attaquant à leur régime spécifique ou au régime général, le gouvernement court le risque de déclencher des grèves massives parmi les intermittents, avec des conséquences potentielles sur la préparation et la tenue des Jeux Olympiques.

En tant que jeune artiste, me destinant à rejoindre le secteur du spectacle vivant, et membre actif de la JRCF, je partage les préoccupations légitimes des travailleurs du spectacle. Les récentes réformes macronistes risquent de précariser davantage notre avenir professionnel en tant qu’intermittents du spectacle.
J’exprime mon soutien aux revendications portées par la CGT spectacle et les jeunes travailleurs du secteur. Nous devons unir nos voix pour défendre nos droits, préserver nos conditions de travail, pour pouvoir exercer nos métiers de manière épanouissante.

»» http://jrcf.over-blog.org/2023/12/la-lutte-des-intermittents-du-spectacle.html
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