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À la question allemande : “Erkennen Sie das Existenzrecht Israels an ?”, notre réponse est : “From the river to the sea, Palestine will be free !”

« Reconnaissez-vous le droit à l’existence de l’État d’Israël ? ». Sur proposition de la CSU/CDU (le parti d’Angela Merkel droite démocrate-chrétienne, du groupe PPE au Parlement européen), tout candidat devra répondre « oui » à cette question. Sans quoi sa demande de nationalité allemande sera refusée. L’exigence allemande de reconnaître l’existence d’un État raciste, colonial, en train de commettre une épuration ethnique et un génocide contre le peuple palestinien, dépasse l’entendement.

C’est l’image de deux mondes.

Le parlement sud-africain vote la fermeture de l’ambassade israélienne à Pretoria et la suspension de toutes relations diplomatiques avec Israël. L’Allemagne fonce dans la direction opposée avec cette question, à laquelle doit répondre tout demandeur de la nationalité allemande : « Reconnaissez-vous le droit à l’existence de l’État d’Israël ? ». Sur proposition de la CSU/CDU (le parti d’Angela Merkel droite démocrate-chrétienne, du groupe PPE au Parlement européen), tout candidat devra répondre « oui » à cette question. Sans quoi sa demande de nationalité allemande sera refusée. (1)

Génocide

L’exigence allemande de reconnaître l’existence d’un État raciste, colonial, en train de commettre une épuration ethnique et un génocide contre le peuple palestinien, dépasse l’entendement.

Oui, un génocide.

Jugez vous-même si la Convention sur le génocide est d’application sur Israël qui bombarde sans arrêt et systématiquement les civils palestiniens, leurs hôpitaux, leurs écoles, leurs mosquées et églises et les prive collectivement de maison, de nourriture, d’eau, d’électricité et d’autres nécessités de la vie.

« Article II de la Convention de 1948 sur le génocide :

Le génocide s’entend de l’un des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel : (a) Tuer des membres du groupe ; (b) Atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale des membres du groupe ; (c) Soumettre délibérément le groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ; (d) Imposer des mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe ; (e) Le transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe. »

L’Allemagne, le pays qui domine l‘Europe, fait partie des pays qui, le 27 octobre dernier, ont voté contre ou se sont abstenus (2) lors du vote à l’ONU sur une trêve humanitaire à Gaza (pas un cessez-le-feu, mais une simple trêve humanitaire !). Ce qui les rend tous complices du génocide en cours.

Le déni de l’Allemagne du génocide qui a lieu sous nos yeux (et dont ils ne pourront plus dire « Wir hatten es nicht gewüsst », nous n’avions pas deviné), ne peut que nous replonger dans le passé de ce pays qui a à son actif deux génocides durant le siècle passé.

Le premier génocide était celui des Héréros et des Namas en Namibie, perpétré entre 1904 et 1908 par les colons allemands. Après un soulèvement de ces peuples, Berlin avait ordonné leur extermination ("Vernichtungsbefehl"), massacrant au total 65 000 Héréros et 10 000 Namas, soit respectivement 75% et 50% de la population. À peine trente ans plus tard, ce sont les juifs, les gitans, les communistes, les homosexuels, les handicapés et les vingt millions de Russes qui ont subi le second génocide de l’Allemagne nazie.

« Reconnaissez-vous les deux génocides commis par l’Allemagne pendant le siècle passé et seriez-vous prêt à vous opposer à un nouveau génocide n’importe où dans le monde ? » serait la question pertinente à poser à tout candidat à la nationalité allemande. Question de garder vivante la mémoire et de porter un regard critique sur le présent et ce qui nous attend encore.

La guerre d’extermination contre Gaza et les massacres en Cisjordanie ont mis une fin définitive à l’idée de la création de deux États. De la Palestine il ne reste plus rien, même pas des Bantoustans comme on en a connu en Afrique du Sud.

Le mot d’ordre « Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre », porté par les manifestants du monde entier, indique que l’État d’Israël doit céder sa place à la création d’un État démocratique palestinien du Jourdain à la Méditerranée où les réfugiés palestiniens pourront retourner et où les différents peuples et religions vivront ensemble. En paix et dans l’égalité.

Notes

(1) https://www.zdf.de/nachrichten/politik/deutscher-pass-israel-cdu-frei-100.html

(2) https://lukvervaet.blogspot.com/2023/11/changeons-tout-lappel-de-la-resistance.html

 https://lukvervaet.blogspot.com/2023/12/a-la-question-allemande-erkennen-sie.html
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COMMENTAIRES  

07/12/2023 07:07 par Tardieu Jean-Claude

Cela dépasse l’entendement chez ceux qui avaient des illusions dans le régime en place uniquement.

Car dans un angélisme déconcertant, on semble oublier que le conservatisme, le libéralisme, l’ultra libéralisme, le néoconservatisme, le néolibéralisme, le libertarianisme (de droite ou de gauche), la droite, le centrisme (de droite comme de gauche), le centre droit, l’extrême centre, l’extrême droite, l’ultra droite, le réformisme, la social-démocratie et toutes ses versions jusqu’au social-libéralisme libertaire, le fascisme, le nazisme, ne sont que les principales variantes d’une seule et unique idéologie de droite.

Par conséquent il n’y a pas à s’étonner lorsque l’une d’entre elle au pouvoir emprunte à ses voisines du même camp des éléments idéologiques.

Pour ne pas se perdre, se tromper ou faire preuve d’opportunisme, il faut avoir à l’esprit en permanence ce que signifie cette idéologie, sur quoi elle repose. C’est très simple en réalité. Voilà qui le résume très bien en quelques mots, et dire que c’est sur Google !

Quelle est l’idéologie de la droite ?

La droite prône les valeurs de liberté, de libéralisme économique (liberté d’entreprendre), de propriété privée, d’identité nationale, d’ordre, de sécurité, d’autorité, de justice (pénale), ou de non-intervention de l’État dans l’économie.

Je résume, la liberté est accordée aux exploiteurs, afin qu’ils formatent la société en fonction de leurs propres intérêts qui se confondent avec le capitalisme. Donc tous ceux qui refusent d’abolir l’exploitation ou le capitalisme sont de droite, cela fait beaucoup de monde et déborde largement sur la gauche, c’est un euphémisme !

Après il y avait une autre définition toute aussi admirable par sa clarté et sa signification politique, que je ne résiste pas à la tentation de vous la soumettre.

Quelle est l’idéologie dominante ?

(...) Une idéologie dominante est diffuse et omniprésente, mais généralement invisible pour celle ou celui qui la partage, du fait même que cette idéologie fonde la façon de voir le monde.

Cela signifie que des moyens fallacieux ou malhonnêtes sont délibérément employés à cet effet, et que ceux qui en sont victimes y adhèrent malgré eux. C’est le rôle dévolu notamment aux médias mainstream, aux instituts de sondages...

07/12/2023 11:06 par CAZA

Sartre :
« Abattre un Européen c’est faire d’une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé : restent un homme mort et un homme libre . »
Ironie ou perfidie de l’ Histoire les peuples génocidaires ont inventé , en instrumentalisant le génocide des juifs par les nazis ,un pays de malades mentaux , véritable fer de lance génocidaire , pour continuer la colonisation et le pillage des indigènes du Moyen Orient .
Hitler aurait dit que les arabes étaient la dernière race après les crapauds .

https://blogs.mediapart.fr/samira-houari-laplatte/blog/010716/houria-bouteldja-comment-se-situer-entre-le-monde-blanc-et-indigene

08/12/2023 21:13 par Alice

Ne pas oublier que l’Allemagne est aussi responsable d’atrocites commises contre les Maji Maji en Tanzanie (300 000 morts) et dont ils viennent de presenter leurs excuses en novembre 2023 ! Decidement, ce pays n’a toujours pas appris ses lecons.
Sources : https://www.bbc.com/news/world-africa-67285182,
https://www.aljazeera.com/news/2023/11/1/german-president-apologises-for-colonial-crimes-in-tanzania

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