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La peur des banques

Au brésil, une grève des agents de la banque dure depuis quatorze jours, pour exiger des augmentations de salaires. 8000 agences sur presque 20000. Bien sûr, en France aucun média ne relaie cette information, et pour cause : le pays se trouve actuellement entre deux tours, et commence à souffrir d’une pénurie de liquidités. Il n’y a plus d’argent dans les distributeurs, et les chèques ont du mal à être acceptés.

En France, quelques voix commencent à s’élever autour du "buzz" de monsieur Cantona, qui réclame non pas la grève des agents de la banque, mais plutôt celle de leurs clients, qui s’ils retiraient en masse leur argent, feraient s’effondrer le système. J’ai moi-même évoqué plusieurs fois cette éventualité, et je suis bien aise d’entendre enfin certains pointer du doigt les principaux responsables de la crise actuelle, les banques. Mais cette idée, si elle est attrayante, ne suffit pas : c’est tout le système financier qu’il faudrait faire s’effondrer, ou au pire remettre à plat. Comme le disait justement monsieur Lordon, "il faut supprimer la bourse", pour commencer ! A mon avis, il faudrait même supprimer l’argent, mais n’allons pas trop vite, souvenons-nous de la théorie du crapaud ébouillanté ; elle fonctionne dans les deux sens.

Je l’ai déjà dit, la cause principale de l’échec de nos luttes précédentes en est certainement le "coup de retard" systématique que nous entretenons sur les évènements. Comme celui qui mange toujours du pain rassi, pour ne pas "gâcher" : au lieu de se résoudre à jeter le pain de la veille pour en acheter un neuf, il se trouve condamné à toujours acheter son pain le soir, faute de n’avoir pas fini celui de ce matin. Il faut savoir laisser passer un tour, et se rattraper sur le suivant : la partie n’est pas encore finie !

Car avec le pétrole comme à la bourse, et contrairement à ce que les lois du marché voudraient nous faire croire, les évènements sont plus le fruit des actions des hommes que de celles des formules mathématiques, et il arrive parfois que l’humain l’emporte sur les chiffres : nous avons donc notre coup à jouer. Quand les transporteurs décident de bloquer les raffineries, la pénurie se crée d’elle même, par l’intermédiaire de la peur que cette même pénurie provoque. Lorsque une information indique que la bourse s’effondre, la panique qu’elle crée la fait s’effondrer.

Cette technique de l’intimidation est le coup d’avance qu’il nous faut prendre à l’égard des banques, et qui permettrait de résoudre le principal problème soulevé par la proposition de monsieur Cantona : si tous les pauvres retiraient d’un coup leur argent...
Mais quel argent ? ils n’ont que des découverts, et c’est bien grâce à ceux-ci que la banque gagne des sous (quand on sait que 40% du chiffre d’affaire des banques est fait sur des services ou des frais de gestion), alors comment faire ?

Et bien justement, au lieu de faire sauter les banques comme dans "Fight Club", si nous faisions peur, mais réellement peur aux banques afin que ce soient les riches qui en viennent à tout retirer ?

Imaginons une date, à la date du 19 novembre par exemple. Nous appelons, le 19 octobre, tous les gens déçus de ce gouvernement à réclamer la démission du gouvernement (pourquoi eux ? mais parce qu’ils sont alliés !), sans quoi tous retirerons nos avoirs en banque. Il faut le faire bien sûr, ne serait-ce qu’une petite somme, tous ensemble, comme un happening. Mais l’effet serait bien supérieur du fait même de cette annonce : tous ceux qui ont de l’argent auraient peur, et iraient par sécurité le retirer.

Ou encore mieux : le jour dit, tous retireraient ce qu’ils peuvent en liquide, le même jour, à hauteur du maximum du plafond de découvert autorisé. Peut-être vaudrait-il mieux prévoir, d’ailleurs, une date en début de mois, afin que ceux qui se trouvent rapidement en galère puissent participer aussi. Cet argent, il faudra le laisser chez soi, en attendant la réponse du gouvernement : si tous agissons ensemble au même moment, cette espèce de «  prise en otage » légale et sans douleur pour le peuple de tous les découverts autorisés débouchera sur la peur des banques, inversant d’un coup le rapport de force. Le mouvement de panique ainsi engendré irait droit au but, c’est à dire sur tous ceux qui gagnent de l’argent avec nos sous, 24heures sur 24, dans tous les pays du monde, avec nos sous qu’ils ont créé pour nous les prêter, et qu’ils font fructifier pour eux-mêmes. Ils se verraient dans l’incertitude de savoir si les clients retourneraient, un jour, rembourser leurs dettes. Le peuple devra alors conditionner le retour des espèces en banque à la prise en compte de ses exigences, et tenir aussi longtemps qu’elles ne sont pas écoutées...

Ensuite, il suffit d’établir un gouvernement provisoire avec les assemblées, pour les affaires courantes et avec interdiction de voter de nouvelles lois. Mettre en place les Etats Généraux citoyens que tous désirent, former une nouvelle Assemblée Constituante et écrire une nouvelle Constitution, plus juste et plus humaine. La peur aura alors changé de camp, et notre peur des banques se verra remplacée par la peur (de la part) des banques. Il n’y a plus qu’à ...
 
Caleb Irri
http://calebirri.unblog.fr

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Roberto Saviano. Gomorra. Dans l’empire de la camorra. Gallimard, 2007.
Bernard GENSANE
Il n’est pas inutile, dans le contexte de la crise du capitalisme qui affecte les peuples aujourd’hui, de revenir sur le livre de Roberto Saviano. Napolitain lui-même, Saviano, dont on sait qu’il fait désormais l’objet d’un contrat de mort, a trouvé dans son ouvrage la bonne distance pour parler de la mafia napolitaine. Il l’observe quasiment de l’intérieur pour décrire ses méfaits (je ne reviendrai pas ici sur la violence inouïe des moeurs mafieuses, des impensables tortures corporelles, véritable (...)
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"Bon, j’imagine que vous ne pouvez tout de même pas tuer vos subordonnés"

seule réponse fournie par les élèves d’une école de commerce de Philadelphie
lorsque le professeur demanda à ses élèves de lui donner un exemple de
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« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
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