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La presse est morte, vive la presse.

En un demi-siècle, le journalisme est passé d’une réalité de liberté, voire « libertaire », à celle de l’obéissance où sa fonction essentielle est de propager la parole des maîtres. Un récent communiqué de la première organisation professionnelle, le Syndicat National des Journalistes, confirme cette réalité française devenue universelle. Le SNJ évoque la « confiscation de la ligne éditoriale par les éditeurs, porte-voix de leurs actionnaires ». Les donneurs d’ordre, comme on le dit en bourse, sont des financiers propriétaires de médias ou des dirigeants d’États, leurs fondés de pouvoir.

Ainsi, pendant vingt ans Rupert Murdoch, milliardaire australien ultra réactionnaire, s’est comporté en propriétaire du « 10 Downing street », le siège du Premier ministre britannique et organisé la rupture du Brexit. Blair, Brown et Cameron ont été les obligés d’un implacable ami : « Rupert ». Aux États-Unis le même monstre de presse a facilité l’arrivée de Trump à la Maison-Blanche. L’impressionnant documentaire du réalisateur anglais Jamie Roberts, The Rise of the Murdoch Dynasty, suffit à dépeindre le Tchernobyl de presse qu’a provoqué ce tueur de journaux venu des antipodes.

Au XXIe siècle, la fiction Citizen Kane se joue en vrai sur une scène vaste comme la planète. La preuve par l’histoire nous démontre – trop tard – que le propriétaire d’un trust de presse peut diriger le monde. C’est même l’unique raison qu’il a pour posséder, en masse, journaux et télévisions. La masse qui assomme les masses.

Prononcer sur la presse les paroles d’un requiem, vous attire en général une réponse haineuse. Le mépris ou l’injure est comme un antidote pour un monde peu porté à l’autocritique. Sur notre Titanic mourrons donc en musique. Pourtant des milliers de jours étant passés, tout journaliste éveillé finit dans le métier comme un homme souffrant. Veuf d’un monde perdu. Faut-il rendre les journalistes coupables d’avoir enfilé les œillères et les chaînes tendues par le système ? Évidemment non.

Il existe encore des îlots où quelques Shadocks continuent de faire tourner le phare, des poches de résistance. La presse « mainstream » ne mérite plus son nom (les chiffres de lecteurs sont affligeants), mais, portée sur les ondes d’Internet, une nouvelle presse arrive pour chasser celle d’aujourd’hui. Ce mouvement de bascule a été bien compris par les milliardaires de presse. Voyant fondre leur public, ils tentent de le récupérer en amplifiant leurs éditions sur Internet.

« Toile » pourtant honnie dès sa création par les actionnaires et leurs profits : un possible espace de liberté s’ouvrait et il leur échappait. Leur première stratégie fut d’utiliser en masse l’arme de la diffamation. Tous les sites d’information, ou de réflexion, tous les journalistes publiant hors troupeau, sont épinglés, black-listés, marqués du sceau de « pas crédible ». Ces damnés étaient soit des « complotistes » producteurs de « fake news », soit « fascistes, rouges-bruns, gauchistes, islamo-gauchistes » ou pire.

Des brigades, formées de gardiens de la pensée juste, furent sponsorisées. Eux seuls avaient sur Internet le monopole du vrai. Ces manœuvres ont échoué ou sont en train de mourir : si les Gafa ne parviennent à maîtriser tous les contenus circulants sur la Toile, les Murdoch mondialisés, en France les Arnaud, Pinault, Bolloré et Bouygues, peuvent être battus. Pire, des Google et Facebook, sans censeurs, peuvent naître. Bientôt l’Internet en direct par satellite rendra difficile le jeu des ciseaux d’Anastasie.

Le spectacle de l’information télévisée est tout aussi désolant. Pas inquiétant : en France la moyenne d’âge des téléspectateurs assidus est, au premier mars 2021, de 56,1. Cela signifie que l’avenir a déserté le vieux tube pour regarder ailleurs, sur le Net. Ici les puissants ont donc perdu des plumes. Contrairement à un axiome astiqué dans les réservoirs à penser de Washington, la seule fonction d’Internet n’est pas de faciliter le mensonge. Le Net peut être son pire ennemi, l’outil démocratique qui permet de dénoncer.

Dans vingt ans restera-t-il des journalistes de presse écrite ? Par la fausse magie de « l’intelligence artificielle », alimentée par des milliers d’esclaves chargés de gaver la machine, les articles seront alors écrits par des robots. En cinq ans le Washington Post a publié plusieurs milliers de ces papiers désincarnés. En salle de rédaction, le journaliste qui surveille la machine emprunte le rôle du vigile de supermarché.

Les éditoriaux, chacun l’a constaté, exigeant une énorme mémoire vive, échappent encore à cette écriture automatique dont les surréalistes n’ont osé rêver. Un avantage, au regard du style : les robots ne peuvent écrire d’une façon plus médiocre que ce que la production actuelle nous propose. Au musée de la presse, les journalistes « écrits » vont rejoindre les linotypistes des anciennes imprimeries.

Votons donc pour une renaissance sur Internet. Cette presse numérique finira par sortir de son modèle où le travail est peu ou pas rémunéré. Qui exige de ses journalistes et contributeurs la passion de l’amateur. Pourtant, en s’installant sur la Toile, le journalisme ne peut s’exonérer de ses principes fondateurs : enquêter, donc voyager, tenir le terrain ; des impératifs coûteux.

Paradoxe : en exigeant la gratuité des sites auxquels ils sont désormais fidèles, les lecteurs sur Internet, surtout en France, ont tué un peu de leur liberté de savoir en refusant leur écot aux éditeurs pionniers. L’information gratuite ne peut exister.

Jacques Renard qui était plus grand encore que « grand reporter », un immense journaliste français, m’a dit une nuit, assis près du bar au « Village », club de Saint-Germain-des-Prés : « Tu sais, si je ne vais jamais au cinéma c’est que j’ai trop peur qu’il se passe quelque chose pendant ce temps-là ». Voilà. Pompiers d’un monde plus ou moins vaste – toute la planète ou l’accident du coin de rue – nous attendions « qu’il se passe quelque chose ».

L’information se périmait plus vite qu’une tranche de saumon, il fallait du nouveau, des nouvelles. Et les diffuser en premier. Chaque jour les quotidiens publiaient trois ou quatre éditions différentes, et une « spéciale » en cas d’évènement majeur. Les journalistes étaient peu souvent à la rédaction, plutôt sur le terrain, même si celui-ci était un bistro. Chacun savait que l’information venait du dehors, où il fallait être.

Les journalistes étaient alors des « confrères » – ils sont devenus des « collègues » –, comme dans les compagnies d’assurances. Entre nous le « tu » était obligatoire. Un exercice difficile pour qui avait vingt ans et devait tutoyer un rédacteur en chef âgé de soixante-cinq, chenu et sortant de Normale Sup. À l’intérieur d’une rédaction, même salarié, le journaliste conservait un statut d’indépendant, et il n’était pas concevable de le faire plier, les rédacteurs et reporters n’étant pas encore considérés comme des techniciens de presse.

Le métier ne s’enseignait pas dans des écoles, le recrutement se faisait à l’usage, avec jugement sur le tas. On entrait dans une rédaction, on écoutait, pour être vite expédié dans un commissariat comme pêcheur d’informations. Dix-huit mois plus tard, les tenaces devenaient journaliste, les autres filaient à la fac ou dans le commerce. Nous nous retrouvions entre gens étranges, plutôt hors société, pour certains hors de temps. Je me souviens d’un confrère auquel on avait confié un reportage à huit heures du matin, amateur de grasses matinées l’insomniaque ne s’était jamais levé si tôt.

« Le terrain, le terrain » ... Celui-ci avait toujours raison et organisait les existences. Partis au Vietnam, au Liban, au Cambodge, en Afrique ou à Bruay-en-Artois, les journalistes pouvaient disparaître plusieurs mois. Partout où il se trouvait, « l’envoyé spécial », celui qui voyait les faits de ses yeux, avait toujours raison. Raison à l’heure du « bouclage » contre les avis des confrères ou rédacteurs en chef restés au bureau. La copie d’un envoyé spécial était intouchable.

Le monde de presse formait une tribu nationale ou internationale, parfois une fraternité acquise lors des coups durs partagés, moments où la vie ne valait pas cher. Ces acteurs de l’information avaient le goût de la littérature. Il fut un temps où quelques membres de cette communauté se nommaient Hemingway, Dos Passos, Steinbeck, Nizan, Camus, Malraux, Kessel, Bernanos, Gatti... Puis la littérature a divorcé d’un journalisme de moins en moins soucieux de la valeur des mots. Les nouveaux maîtres, ceux qui ont concentré la presse, ne lisaient plus des romans, mais des bilans. Le temps de cerveau disponible est devenu une unité de mesure.

Issus d’écoles spécialisées, les CV des jeunes journalistes d’aujourd’hui interpellent. Le métier n’est plus ouvert, mais fermé sur une caste totalement « bourgeoise », comme pourrait l’observer Pierre Bourdieu. Les professions des parents de ces nouveaux confrères oscillent entre industriels, avocats, médecins, architectes. Allez chercher ici un fils d’ouvrier... Mieux, puisque nous sommes entre gens de bonne naissance, le népotisme permet de caser aisément un rejeton dans la presse.

Jetez un œil sur l’audiovisuel français, et vous trouverez des homonymies qui vous démontrent que bien des étudiants en journalisme ont eu, eux aussi, « de la chance » pour reprendre Jacques Brel. Si j’insiste sur cet aspect sociologique, ce n’est pas pour rejoindre un bataillon de la lutte des classes, mais pour observer que ces « écoles de journalisme », désormais inévitables et coûteuses, ne sont pas des instituts où l’on forme des rebelles. Par deux fois, à Paris au Centre de Formation des Journalistes, j’ai été invité à évoquer le « doute ». M’inquiétant du peu d’appétit des étudiants pour Descartes, le responsable des études m’a répondu : « Tu sais, ici nous n’enseignons que des certitudes ».

En 1999 au Kosovo, placé du mauvais côté des bombes de l’OTAN, c’est-à-dire en dessous, j’ai eu à Pristina la surprise de tomber un soir, sous la lueur d’une lampe tempête, sur Régis Debray. Il avait eu le courage de venir ici. Afin de vérifier si les affirmations de presse étaient des vérités : un stade transformé en « camp de prisonniers », les Serbes « jouant au foot avec des têtes humaines », « 700 000 morts » annoncés. Tout était faux. Pour avoir écrit cela à son retour dans le Monde Diplomatique, Debray fut proscrit par l’escadron du bien. Edwy Plenel, gardien du sanctuaire, a même titré : « Adieu Régis ».

Pour avoir vérifié une information qui venait contredire la doxa, le médiologue était mis au cachot. Quittait le monde de la connaissance pour celui du complotisme moisi. Interrogé par Debray, dans sa Revue de Médiologie, je me souviens du titre donné à notre entretien : « La mort du regard ». Lui et moi en avions la preuve : envoyer un journaliste couvrir un évènement était prendre le risque de faire écrouler ce mensonge.

En 2021, quand il monte dans un avion, un envoyé spécial sait que, le temps d’un aller et retour, il ne voyage qu’afin de confirmer le contenu des éditoriaux de son patron. À quoi bon savoir ? Un ami cher vient de me souffler l’analyse ultime, celle qui résume notre moment de presse : « la vérité n’est plus qu’une opinion parmi d’autres ».

La nostalgie qui gagne, en décrivant cette vieille presse, ne doit pas masquer ses monstruosités. Le mensonge n’est pas un outil récent et les rédactions de jadis n’étaient pas le congrès des anges. Châteaubriant nous a prévenus très tôt : « Faites attention à l’histoire que l’imposture se charge d’écrire ». En 1914 L’Intransigeant nous rapportait que les balles « boches » ne tuaient pas. En 1927 La Presse affirme que Nungesser et Coli avaient « traversé l’Atlantique », alors qu’ils gisaient au fond de l’océan (rendus furieux les lecteurs auront très rapidement la peau du quotidien trompeur).

Propagande et bidonnages ne sont pas nés avec les start-ups. Mais scientifiquement mise au point dans des fabriques du mensonge, matière incubée dans des « think tanks », ou agences de « com », Pinocchio a pris de jolies formes et du poids. Avec le sérieux qui convient, la presse d’aujourd’hui ne propage plus, pour l’essentiel, que des vérités inventées. Colin Powell secouant son tube d’anthrax au Conseil de l’ONU afin de persuader l’univers que l’Irak possédait des Armes de Destruction Massive, était un créateur. Sa construction fut reprise et fortifiée par tous les médias des pays de l’OTAN, en tête les plus grands journaux des EU.

Idéale la vieille presse ? Non bien sûr. Il suffit, pour décrire le pire, de reprendre, sous forme d’ordures, les publications qui, dès 1933, ont rêvé de l’arrivée de Hitler à la Tour Eiffel. Brasillach a été le plus connu des confrères fusillés à la Libération, mais la purge a épargné (je ne réclame pas la potence, juste l’indignité à vie) trop de patrons et presse et de collaborateurs.

Citons le criminel de guerre Bousquet que l’on retrouvera dans les années cinquante dans l’équipe de direction de La Dépêche du Midi . Pour la mise à mort de la vieille presse vinrent des satrapes comme Robert Hersant, un antisémite ancien responsable d’un groupuscule pronazi. Sous Giscard, soutenu par les banques, il va racheter de grands journaux comme Le Figaro et L’Aurore. Le rideau se tire sur la liberté.

De ces lignes vous pouvez déduire que l’ancien modèle a échoué. Celui des journalistes indépendants vivant sur le terrain ? Mais non, il a été étranglé par la société du spectacle, pour citer Guy Debord. Monde où le préjugé, l’inventé, le faux doit circuler comme un virus. La communication a pris le pouvoir. Des journaux rentables, vendant à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires (ce qui fait rêver aujourd’hui), ont été achetés pour être transformés en tracts, ancêtres du « storytelling ».

Au bout du fusil, la prise du pouvoir. En France l’objectif est double, la démolition du programme du Conseil National de la Résistance – celui qui, outre la création d’une presse qui devait être éthique, a promulgué un nouveau contrat social –, il s’agit aussi, sous la dictée de Washington et autres relais, de promouvoir une Europe épousant la forme d’une colonie des EU. Les « pères » de ce continent, supposé unifié, n’étaient-ils pas un ami de la CIA pour Jean Monnet et un ancien ministre de Pétain, pour Robert Schuman ?

Dans le passé, la devise des journalistes étasuniens était la suivante, « Affliger les puissants et réconforter les faibles ». C’est fini, au broyeur la maxime. Après avoir gobé tous les mensonges des locataires successifs de la Maison-Blanche, et à la fin cette sornette sur la Russie qui aurait truqué l’élection favorable à Trump, la presse des EU ne vit plus ses beaux jours. La pensée occidentale est au garde à vous et Savonarole peut jeter au feu celui qui dérive. Le journalisme n’est plus là pour réconforter, ou affliger, mais pour valider le choix des maîtres ; il a perdu son statut de « quatrième pouvoir ».

En 1968, après que les États-Unis ont subi la désastreuse « Offensive du Têt » au Vietnam, Walter Cronkite, présentateur du grand journal de CBS, se rend sur place. De retour au pays, il lance un édito : « quittons ce bourbier, la guerre n’est pas gagnable ». En regardant l’écran de son téléviseur le président Johnson aurait déclaré « Si j’ai perdu Cronkite, j’ai perdu l’Amérique ».

Un an plus tard, l’immense Seymour Hersh, l’icône de notre métier, révèle qu’à My Lai, au Vietnam, l’armée des EU a commis un crime de guerre en tuant plus de 400 civils. Hersh devient un héros récompensé du Prix Pulitzer. En ce printemps 2021, Hersh toujours actif après avoir multiplié les révélations depuis cinquante ans, ne trouve plus un seul journal acceptant de publier ses enquêtes.

Impossible d’écrire une ligne à propos de l’Ukraine, de la Syrie, de la Palestine par exemple, qui vienne écornifler le joli chromo accroché dans les rédactions : celui de la vérité révélée. Au travail d’un Hersh, les journaux du monde préfèrent le mensonge. Comme celui de Timisoara, une ville de Roumanie où en 1989, pour mieux abattre le tyran Ceausescu, la presse mondiale a soutenu la réalité d’un faux charnier. C’est de ce poison que la presse du monde nouveau peut mourir.

Jacques-Marie Bourget

Depuis le site ELUCID

 https://elucid.media/democratie/bourget-presse-journalisme-histoire-catastrophe/

COMMENTAIRES  

21/10/2021 23:49 par Maxime Vivas

Superbe article !

Impossible d’écrire une ligne à propos de l’Ukraine, de la Syrie, de la Palestine par exemple, qui vienne écornifler le joli chromo accroché dans les rédactions : celui de la vérité révélée.

Je me permets d’ajouter : "et aussi à propos du Xinjiang". Après Libé, le Monde, l’Obs, Arrêt sur Images, Le Canard enchaîné, France Inter, RFI, France Culture, TMC-TF1, c’est Télérama qui nous le rappelle.
Le Diplo a fait une recension prudente de mon livre sur les Ouïghours, l’Huma préfère ne pas en parler, Le Média, espoir d’une télé différente, diffuse un long fake news, refuse d’en discuter, affirme qu’ils sont peu nombreux et n’ont pas le temps, confirme que le peuple Ouïghour est martyrisé, me répond par un mépris aussi hautain que Clémentine. Et, bien sûr, Le Média ne donne pas suite à la proposition que je lui fais de lui envoyer un exemplaire gratuit de "Ouïghours, pour en finir avec les fake news" et de "La Chine sans oeillères". Ils refusent de s’informer. Ils ont la science infuse et, comme tous les médias, ils n’ont jamais tort. On en reparlera.
MV
E pur si muove  !

22/10/2021 05:55 par Xiao Pignouf

Et pendant ce temps, Éric Zemmour ajuste un groupe de journalistes avec un fusil de sniper et claironne : « Ah, ça rigole plus, là ! »

Deux jours après, plus un mot dans les grands quotidiens français... un tel degré de servitude tient de la lâcheté.

Imaginez une seconde que Mélenchon ait commis la même « vanne », à quel foin médiatique croyez-vous qu’on aurait eu droit ?

La réponse donne une idée très claire de l’identité de celui qui représente un réel danger pour ceux qui emploient ces journalistes qui ne plus que des larbins ou des kapos grassement payés. Les comparer à des putes, c’est faire insulte aux travailleuses du sexe.

Ils en pensent quoi, les « rebelles » de Sud Radio ?

22/10/2021 06:40 par babelouest

Monsieur Bourget, je vous salue bien bas. Tout est dit. Les journalistes d’il y a un siècle, en un sens ils étaient des surhommes, parce qu’ils étaient toujours là où c’était le plus dangereux. Pour retrouver un peu de cet esprit, sans doute faut-il s’astreindre à être employé (pas du premier rang) dans un obscur quotidien provincial.

22/10/2021 08:28 par cunégonde godot

D’un point de vue strictement professionnel, la presse d’aujourd’hui est à mon avis bien meilleure que celle d’hier.
La quasi-disparition du pluralisme biaise l’idée que l’on se fait de la presse.
La presse qui se présente aujourd’hui "progressiste" est dans les faits, européiste et mondialiste : capitaliste. Cette presse "progressiste" dans les faits régressiste fait tout pour masquer cette contradiction. De plus en plus difficilement...

22/10/2021 14:42 par CAZA

Bonjour
Les salariés des organes de propagande du capitalisme sauvage international , qui appartiennent en France à des milliardaires ( l’argent mal acquis n’a pas d’odeur , pas même l’odeur du foutre pour le papa du minitel Niel-rose ) autrefois nommé journalistes
ne sont que les idiots ( surtout ) utiles de la propagande .Esclaves qui vendent leurs descendances contre un emploi de Judas .
Il me semble que le Canard avait pour devise que la liberté de la presse ne s’usait qu’en cas de non utilisation .
Comme il faut tout de même rigoler pour survivre à toute cette infamie amusez vous à comparer le traitement photo par les collabos de l’idiot des PO le regard fixé sur la ligne bleue des Vosges ( c’est loin ) avec celui de JL grimaçant , le doigt levé et menaçant et le poing levé ( tremblez dans les chaumières )

https://news.google.com/stories/CAAqOQgKIjNDQklTSURvSmMzUnZjbmt0TXpZd1NoTUtFUWo2ay1McXA0QU1FUkVSQzlOSmRMb3hLQUFQAQ?hl=fr&gl=FR&ceid=FR%3Afr

22/10/2021 14:50 par Assimbonanga

On peut envoyer des commentaires à la contre-matinale du Média-TV pour les "encourager" à écouter Maxime Vivas : https://www.youtube.com/watch?v=BB9o4XF2Dic
Ils lisent les commentaires et parfois, ils y répondent. Parfois.
Ne soyons pas trop sévères avec eux parce qu’ils n’ont ni les moyens ni l’expérience et pas non plus un gros niveau, pas toujours... Ils bricolent leur journal, disons. Sur le plan international, ils sont un peu jeust, sauf Théophile sur l’Afrique. Être plein de bonne volonté ne suffit pas toujours.
C’est pas évident d’être une grande radio ou télé !
Je suis en passe de préférer Blast...

22/10/2021 15:56 par françois gerard

j’avais inventé un mot qui me semblait résumer les gens bien payés ( très bien payés ) qui travaillent dans les médias dominants. Des ( PANTOCHES ) contraction du mot pantin et fantoche. Le système aujourd’hui, n’a plus vraiment besoin de fantoches du style des années 1960 à 2000 pour dominer les pays qui voudraient aller vers un progressisme socialisant. Ce style de domination à l’ancien style est en contradiction avec leur droit de l’homisme auto proclamé. Mais, comme il faut néanmoins dominé les esprits , alors place au nouveau style plus sophistiqué . Place aux nouveaux chiens de garde ultra présents dans les médias, PANTINS manipulateurs eux mêmes manipulés ( de leur plein gré ) par leurs maitres milliardaires propriétaires de ces mêmes médias. Et tout ce petit monde invite d’autres PANTINS à venir parler de ce qui est bien ou de ce qui est mal . Et nous avons ce que sont devenus les médias depuis une vingtaine d’années , des enfumoirs de masse.
INTERNET permet encore un petit espoir de liberté , mais jusqu’à quand ?

22/10/2021 21:08 par Jacques-Marie Bourget

Cet article a été écrit bien avant que les néo cons, qui sont toujours là, aient lancé les chiens de garde sur la Chine ( qui n est pas mon modèle mais pas pire que les USA). La mobilisation du "monde libre" contre Pékin, au claquement de doigts, devrait engendrer pourtant vigilance et méfiance de la part des journalistes libres. En 1914, à la demande des maîtres, des journaux écrivaient : " Les balles boches ne tuent pas" ...Nous en sommes au même point.
Pour ce qui est de la presse dite de Province, je ne la méprise pas puisqu elle est un étroit et ultime refuge échappant aux pires oligarques.

23/10/2021 01:19 par Petronilla Petronillum Plumedansle...

Merci M. Bourget pour ce bel article.

J’en profite pour faire une petite digression et porter un peu le sujet vers la rédaction, en général, de ce qu’on lit sur internet. Je me suis intéressée, un jour, pépettes oblige, aux sites de rédaction où il est proposé divers travaux d’écriture rémunérés, pour des personnes déclarées en travailleurs indépendants.

"Confiez la rédaction de vos contenus marketing à nos rédacteurs"

Les "rédacteurs" (vous et moi) voient passer des propositions de rédaction sur tous les sujets possibles (et pas uniquement marketing - également culturels et techniques) sur lesquels ils doivent se jeter pour arriver les premiers et être choisis (auparavant on se présente comme étant champion du monde de la plume dans divers domaines, ce qui n’est pas vérifié).

Ainsi devient-on, pour quelques heures (il faut dire en combien de temps on peut torcher la chose), spécialiste de n’importe quoi (y compris médical, si, si...) et rédiger un article de pointe sur le sujet imposé. Et où trouve-t-on les infos ? Sur... internet bien sûr. C’est le chien qui se mord la queue et ceux qui mènent la danse trouvent ça très bien (et très bon).

Je dois vous avouer que ma vision d’internet a considérablement (d)évolué depuis cette expérience et que je ne visite plus que les sites d’info alternative, dont notre préféré, ou diaspora et mastodon, réseaux sociaux décentralisés.

Si je me suis permise cette digression, c’est que je ne suis pas sûre qu’il y ait beaucoup de différences entre ces "rédacteurs professionnels" et les journalistes dont vous parlez.

En plus, ils ont certainement un point commun : ils sont payés au lance-pierre.

À propos de lance-pierre, j’en profite pour poster une image qui m’a bien fait rire, belle exposition de la nullité du journalisme actuel, et (peut-etre) de l’avenir radieux qui attend notre belle humanité.

29/10/2021 19:47 par Beaujean

Salut,

merci à ce grand journaliste pour ce nouvel article digne de la profession. En toute admiration, et sans ironie.
Dommage que, voici plus d’un an, les commentaires sur Didier Raoult, la nullité de son protocole sanitaire
du printemps 2020 à l’IHU, et ses parutions dans des "revues scientifiques à deux balles",
j’en passe, avec le coup de l’infirmière de Marseille "qui m’a dit", n’aient pas précisément relevé du même
respect de la déontologie du métier. Et du même recul digne et professionnel.
Donner des leçons (méritées) réclame qu’on s’en applique les conclusions à soi-même.
Belle fin d’année,
JC Beaujean

30/10/2021 16:07 par babelouest

Monsieur Beaujan, je crains qu’hélas, à part ceux qui en triment pour les fins de mois, la presse ne mérite pas cet article. Aujourd’hui la presse me rappelle avec vigueur cette torture où l’on est compressé jusqu’à ce que mort s’ensuive, pas trop vite.... Plus rien à voir avec Renaudot, Albert Londres, et tant d’autres comme l’ami d’une amie chère qui avait passé des mois "en résidence forcée" en Irak

31/10/2021 16:28 par Jacques-Marie Bourget

Merci cher ami le rouge me monte plus haut sur les joues. Alors que chez moi le rouge a plutôt tendance à descendre.

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