RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

La résistance aux Google Glass s’organise

Entre prudence et paranoïa, des mouvements anti-Google Glass se développent et certains lieux interdisent l’accès aux « explorateurs ».

Mardi 15 avril, les controversées Google Glass ont été lancées en quantité limitée sur le marché étasunien au cours d’une vente flash et écoulées en moins de 24h. Avec cette sortie, ont été ravivées les projections les plus utopistes entourant ce projet, aussi bien que les plus cauchemardesques. L’ensemble compose un prisme surprenant, allant de la société totalement connectée à la multiplication de Big Brothers ordinaires.

Au-delà des apports médicaux, sportifs ou professionnels et autres dont seraient capables les lunettes de Google, c’est le respect des libertés individuelles qui fait débat. La capacité de l’appareil à fournir des informations en temps réel sur les gens croisés, à les filmer à leur insu et donc éventuellement à relayer ces informations sur Internet inquiète nombre de leurs défenseurs.

Une résistance variée s’organise

Le nombre croissant de porteur de Google Glass commence donc à déplaire fortement et engendre depuis la médiatisation du projet des mouvements de résistance. Devenu réalité, ce qui apparaissait encore comme de la science-fiction il y a peu ravive l’activisme. Le collectif « Stop the cyborgs » se bat pour la création de « zones libres » de Google Glass et incite les restaurants, cafés, et autres lieux de réunion à en devenir. Il met notamment à disposition des sigles permettant de revendiquer ce droit à la « non surveillance ». C’est déjà le cas dans certains endroits qui refusent purement et simplement l’entrée aux porteurs des lunettes Google pour protéger la vie privée des clients.

Certains anti-Google Glass ne se contentent pas de coller des auto-collants ou de porter des t-shirts, ils passent à l’action et détruisent les objets de leur colère. Au moins une vingtaine d’utilisateurs auraient été attaqués dans les rues de San Francisco, rapporte le site américain Mashable, dont un journaliste qui testait les lunettes. Malgré la rareté et le prix des Google Glass, la plupart de ces agressions semble avoir un caractère militant et pour but de les rendre inutilisables.

Pour se prémunir contre l’identification faciale dont sont capables les lunettes de Google, et qui est au centre du débat sur les libertés individuelles, un institut technologique japonais a eu l’idée originale, et moins violente, de créer... des lunettes pour se protéger des Google Glass. Celles-ci sont dotées de 11 LED émettant une lumière invisible à l’oeil nu qui rend impossible toute identification faciale par les Google Glass et les technologies approchantes.

Don’t be a "glasshole"

Face aux attaques et à la diversité de celles-ci, Google a choisi une réponse simple, celle de la confiance faite aux utilisateurs. Le géant étasunien a publié une charte de bonne conduite à destination des porteurs, appelés "explorateurs" qui pourrait se résumer à un jeu de mot tiré de cette dernière : ne soyez pas un "glasshole". Cette charte explique pédagogiquement aux utilisateurs de Google Glass ce qu’ils peuvent faire et ce qu’ils ne peuvent pas faire.

Dans cette liste de "do" et de "don’t", le géant étasunien précise que l’usage de ces lunettes n’est pas très différent de celui d’un smartphone et que les règles habituelles qui s’y appliquent doivent être respectées de la même façon. L’accent est également mis sur la pédagogie dont les "explorateurs" doivent faire preuve à leur tour envers les personnes dérangées par les Google Glass.

Google a par ailleurs expliqué qu’il n’autorisera aucune application permettant la reconnaissance faciale. Cette affirmation semble ne pas avoir convaincu tous les détracteurs des lunettes connectées et reste soumise à la bonne volonté des dirigeants de l’entreprise. Ainsi qu’à la capacité de pirates à passer outre.

VOIR AUSSI : "Les Google Glass, une très belle démonstration technologique pas encore au point".

17 avril 2014

»» http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/tech-medias/actu/020344770...
URL de cet article 25236
  

Même Thème
Google contre Wikileaks
Julian ASSANGE
En juin 2011, Julian Assange reçoit un visiteur inhabituel dans sa petite maison de campagne anglaise en résidence surveillée de Ellingham Hall : le président de Google en personne, Eric Schmidt, venu tout droit de la Silicon Valley. Le général assiégé de WikiLeaks, la plus audacieuse entreprise d’édition insurrectionnelle connue à ce jour, et l’empereur d’Internet vont croiser le fer : du Printemps arabe aux bitcoins, et des solutions technologiques aux problèmes politiques, tout les oppose. La (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Nous préférons croire au mythe selon lequel la société humaine, après des milliers d’années d’évolution, a finalement créé un système économique idéal, plutôt que de reconnaître qu’il s’agit simplement d’une idée fausse érigée en parole d’évangile. »

« Les Confessions d’un assassin financier », John Perkins, éd. Editions Alterre, 2005, p. 247

La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.