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le Monde Diplomatique (mars 2017)

Pour Perry Anderson, il faut être très vigilant par rapport au bouillonnement antisystème :

« Pas de flonflons pour célébrer le soixantième anniversaire du traité de Rome et du Marché commun, le 25 mars. La bannière européenne a perdu son éclat, tant les politiques de l’Union se sont révélées désastreuses. Partout ont fleuri des mouvements antisystème. Dans quelques pays, ils se situent résolument à gauche. Mais nombre d’entre eux font de la xénophobie leur fonds de commerce. »

En banlieue, on est autoentrepreneur faute de mieux (Hacène Belmessous :

« Au terme du mandat de M. François Hollande, les espoirs ont cédé place à la désillusion dans les banlieues populaires : les relations avec la police se sont détériorées, les inégalités scolaires demeurent abyssales et le chômage atteint des sommets. Exclus du marché du travail, nombre de jeunes issus de l’immigration aspirent à « créer leur boîte ». Les discriminations servent alors de carburant à l’idéologie patronale. »

Serge Halimi dénonce de nouveau l’acharnement européen :

« Consultés directement, les peuples occidentaux rejettent le libre-échange ; le Parlement européen vient pourtant de voter un nouveau traité — cette fois avec le Canada. Ses principales dispositions s’appliqueront sans attendre l’éventuelle ratification des Parlements nationaux. Une deuxième expérience aurait instruit des imbéciles, même endurcis. Saignée depuis mai 2010 par les « remèdes » de cheval de l’Eurogroupe, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international, la Grèce est proche d’un nouveau défaut de paiement. Des seringues mal nettoyées se succèdent pourtant dans son corps labouré d’ecchymoses, en attendant que la droite allemande décide d’expulser Athènes de l’hôpital-caserne de la zone euro. Un dernier exemple ? Les budgets sociaux sont sous tension dans plusieurs États de l’Union, qui déjà rivalisent d’imagination pour moins payer les chômeurs et cesser de soigner les étrangers. Au même moment, tous semblent néanmoins s’accorder pour augmenter les crédits militaires, afin de répondre à... la « menace russe », bien que le budget de la défense de ce pays représente moins du dixième de celui des États-Unis. »

Pierre Rimbert s’étonne que les Britanniques mangent des salades qui ont fait 9 000 km en avion :

« Panique à Londres : au début du mois de février, plusieurs chaînes de supermarchés rationnaient les laitues iceberg, une variété aux feuilles fermes et croquantes dont les Britanniques raffolent. « Nous limitons les achats à trois par personne », indiquait un panneau laconique posé sur les rayons de l’enseigne Tesco. « Hier, sur le site de petites annonces Gumtree, un homme vendait pour 50 livres sterling un carton de laitues qui en coûte normalement 5 », s’alarmait le Telegraph (3 février 2017) dans un article au titre évoquant les heures sombres du Blitz : « Apparition d’un marché noir de la laitue dans un contexte de pénurie nationale de salades ».

Pour Bruno Amable, la majorité sociale est une minorité politique :

« Étrange démocratie française : depuis trente-cinq ans, les programmes des grands partis de gouvernement ne correspondent pas aux attentes économiques des classes populaires, qui représentent pourtant plus de la moitié du corps électoral. Contrairement aux idées en vogue sur l’effacement des clivages idéologiques, les aspirations des ouvriers et des employés dessinent un bloc social de gauche. »

Romain Pudal décrit les pompiers français confrontés à la misère :

« Les pompiers – majoritairement de jeunes hommes blancs peu diplômés – sont en contact permanent avec les plus défavorisés. Ils assistent depuis une vingtaine d’années à la dégradation simultanée de leurs conditions de travail, sous l’effet des politiques de rigueur, et des conditions de vie de ceux qu’ils aident. Avec des conséquences politiques dont les progressistes peinent à mesurer l’ampleur. »

Mona Cholet se méfie du revenu garanti :

« Après s’être laissé séduire par les militants de longue date du revenu de base en France, qui l’ont convaincu de promouvoir cette mesure, le candidat socialiste Benoît Hamon a confié ce dossier à l’économiste Julia Cagé. Comme Thomas Piketty, également membre de l’équipe de campagne de M. Hamon, celle-ci propose de cette idée une version vidée de sa substance. Quel effet aura cette campagne sur l’avenir du revenu garanti, projet qui continue de diviser la gauche ? »

Pour François Denord et Paul Lagneau-Ymonet, Emmanuel Macron est un homme neuf habillé de vieux habits :

« Étroitement associé à la politique économique du président François Hollande, le candidat du mouvement En marche ! se présente pourtant comme un homme « hors système », loin des partis et des coteries. Cautionnée par la presse, la métamorphose de M. Emmanuel Macron en évangéliste politique masque mal la trajectoire banale d’un technocrate dont l’entregent lui a permis de brûler les étapes. »

Les Maghrébins du Québec sont de plus en plus désenchantés (Akram Belkaïd) :

Accueillis par la Belle Province parce qu’ils sont diplômés et qu’ils parlent français, les immigrés originaires d’Algérie, du Maroc et de Tunisie rencontrent d’importantes difficultés pour échapper au chômage ou pour trouver un emploi correspondant à leurs compétences. Le débat tendu et récurrent autour de la question identitaire et l’attentat contre une mosquée de Québec en janvier ont aggravé leur mal-être. »

Oû en est la situation des réfugiés en Allemagne après deux ans (Olivier Cyran) ? :

« Avec l’entrée en scène de M. Martin Schulz, candidat du Parti social-démocrate à la chancellerie contre Mme Angela Merkel, l’Allemagne s’installe dans la campagne pour les élections fédérales de septembre prochain. Les questions liées à la politique migratoire y occupent une place importante, tant l’accueil dans le pays de plus d’un million de réfugiés depuis deux ans a polarisé la société. »

Michel Le Bris a relu Jack London :

« Jack London (1876-1916) aura longtemps souffert des étiquettes qu’on lui a accolées : cette figure d’auteur héros de sa vie, durablement minorée comme romancier pour enfants (Croc-Blanc…), fut également et vigoureusement célébrée en tant que modèle d’écrivain engagé. Or il conjugua toutes sortes de contradictions. Bien plus qu’un idéologue, il fut, obstinément, au service d’une œuvre qui cherchait à dire les forces du vivant. »

Pour Frédéric Le Marcis, « Les maladies du Nord migrent en Afrique.

« Signe des profondes transformations à l’œuvre en Afrique, les maladies dites « de pays développés », comme le diabète ou les défaillances cardio-vasculaires, se répandent dans la plupart des États du continent. Si les nouvelles habitudes alimentaires sont aussi en cause, cette dégradation de la santé des populations trouve sa source dans l’urbanisation accélérée et les pratiques de l’agro-industrie. »

Et si les écrivains wolof écrivaient en wolof, suggère Bobacar Boris Diop :

« La promotion de la langue française et de la diversité culturelle et linguistique figure en tête des missions de l’Organisation internationale de la francophonie. Écrivain sénégalais d’expression française, Boubacar Boris Diop écrit également en wolof depuis 2003. Il interpelle les auteurs africains : Prenez la francophonie au mot ! Défendez aussi les langues du continent noir ! »

Les autorités russes fêtent la révolution de 1917 très discrètement (Korine Amacher) :

« Le centenaire de la révolution de 1917 embarrasse les autorités russes, qui se félicitent de son retentissement mondial mais exècrent toute idée de renversement du pouvoir. Les rares commémorations doivent être l’occasion de réaffirmer l’importance de l’unité nationale, antidote à la lutte des classes. Les événements organisés en marge du cadre officiel pourraient cependant infléchir ce récit. »

Comment se débarrasser des robots-tueurs (Édouard Pfimlin) ? :

« Les premières discussions formelles des Nations unies pour interdire l’utilisation des systèmes d’armes létaux autonomes doivent se tenir l’été prochain à Genève. Sans un consensus pour encadrer les développements de l’intelligence artificielle en matière d’armement, la réalité pourrait bientôt rejoindre les fictions où sévissent des machines capables de tuer sans intervention humaine. »

Christophe Ventura note que la droite reprend du poil de la bête en Amérique Latine :

« Il s’en est fallu de peu qu’en Équateur le candidat de la gauche soutenu par l’ancien président Rafael Correa l’emporte au premier tour. Il n’en reste pas moins qu’en Amérique latine la droite gagne du terrain, y compris lorsqu’elle s’en remet aux rouages démocratiques qu’elle avait par le passé travaillé à discréditer. Rencontre avec l’un des artisans de ce renouveau stratégique. »

Pour les dirigeants chinois, la Chine sera une démocratie quand le peuple sera mûr (Jean-Louis Rocca) :

« À Pékin, la presse officielle a ironisé sur les élections américaines et leur contestation aux États-Unis mêmes. Une occasion de vilipender le système politique occidental. Si nombre d’intellectuels chinois débattent des voies démocratiques à imaginer pour leur pays, ils estiment que le peuple n’est pas prêt. Une réflexion qui n’est pas sans rappeler celle de certains politistes français. »

Pékin est devenue une scène rock (Léo de Boisgisson) :

« Fini le temps où les jeunes amateurs de musique occidentale devaient s’échanger sous le manteau les disques des groupes venus d’Europe ou d’Amérique. Les rockeurs les plus en vue sont désormais chinois et se produisent parfois sur les scènes internationales. Devenus très créatifs, ils découvrent les joies du marché sans être toujours à l’abri de la censure. »

Alain Garrigou narre une vieille histoire qui nous fait penser à une autre très récente :

« Le châtelain et la châtelaine. Si nous faisions la part de nos faveurs, le comte aurait nos voix, la comtesse nos cœurs », disait une brochure électorale du comte Joseph Dominique Aldebert de Chambrun, en Lozère, sous le Second Empire. L’essor de la démocratie parlementaire au XIXe siècle n’a pas convaincu les nobles d’abandonner la politique. Ces anciennes élites, souvent monarchistes, s’employèrent à être élues sous la république. Elles habitaient le château familial, plus ou moins constamment, et prétendaient avoir une légitimité naturelle à représenter les gens de leur pays. L’attachement de populations locales et rurales aux notables faisait de leur élection la « ratification de l’autorité sociale évidente », non sans qu’ils dépensent et se dépensent pour la communauté : gérer la mairie, accomplir les formalités administratives d’une population souvent illettrée, tenir un compte pour les pauvres chez les commerçants, pourvoir aux œuvres de bienfaisance de la paroisse. »

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