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Révélations de WikiLeaks sur les programmes d’espionnage de la CIA en Europe

WikiLeaks a entamé le 7 mars une série de publications basées sur des documents internes de la CIA. Appelé « Vault 7 », le dossier représente la fuite la plus massive portant sur l’agence de renseignement américaine. Il concerne les activités d’espionnage et de piratage informatiques sur la période 2013-2016.

La source, qui selon WikiLeaks provient de la communauté des anciens hackers du gouvernement US et de ses sous-traitants, affirme vouloir « lancer un débat public sur la sécurité, la création, l’usage, la prolifération et le contrôle démocratique du cyber-arsenal ».

Les révélations montrent que la CIA a créé sa propre « NSA », c’est-à-dire un département dédié au développement et à l’utilisation de techniques de surveillance et de piratage informatiques. La documentation inclut des informations sur la façon d’exploiter les failles dans les téléphones portables fonctionnant avec les systèmes d’exploitation Apple, Android ou Windows, mais aussi dans les télévisions connectées Samsung.

On apprend également que la CIA s’est servi du consulat américain à Frankfort comme couverture pour mener ses opérations d’espionnage. WikiLeaks affirme que la ville allemande abrite le « Centre for Cyber Intelligence Europe » (CCIE), qui est la base logistique des hackers de la CIA couvrant l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique.

D’après les révélations, ces pirates informatiques bénéficient de passeports diplomatiques et de couvertures du département d’État. Les documents fuités comportent même un guide expliquant aux hackers de l’agence de renseignement comment préparer leur déplacement en Allemagne. Entre plusieurs conseils pratiques sur la compagnie aérienne à privilégier ou les dates des jours fériés sur place, on leur demande de déclarer aux autorités allemandes – le service des douanes en premier lieu – qu’ils viennent en tant que « consultant en support technique pour le consulat ».

WikiLeaks ajoute : « Une fois arrivés à Frankfort, les hackers de la CIA peuvent voyager sans contrôle aux frontières supplémentaire dans les 25 [autres] pays membres de l’espace Schengen – comme la France, l’Italie ou la Suisse. »

Les documents montrent également qu’il existe des collaborations approfondies entre la CIA et le MI5, l’agence de renseignement britannique, en ce qui concerne l’espionnage et le piratage informatiques. Un programme commun, nommé « Weeping Angel », porte sur la façon de transformer à distance des télévisions connectées Samsung en microphones afin d’enregistrer les conversations environnantes à l’insu des personnes concernées. Le disposif est prévu pour donner l’impression que l’appareil est éteint.

Comme chacun pourra le constater, ces nouvelles révélations – solidement documentées – de WikiLeaks sur l’ampleur des opérations de surveillance menées par la communauté du renseignement US en Europe suscitent beaucoup moins d’écho et d’indignation au sein des médias dominants en France que les affirmations pourtant dénuées de preuve sur les prétendues actions de manipulation orchestrées par Moscou pour influer sur les processus électoraux des puissances occidentales.

Sans doute les commentateurs à géométrie politique variable estiment-ils que si les États-Unis espionnent les pays européens et en surveillent les populations, c’est pour notre bien à tous. Oncle Sam aurait en somme le droit – et même le devoir – d’être Big Brother.

Laurent Dauré

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Depuis 1974 en France, à l’époque du serpent monétaire européen, l’État - et c’est pareil dans les autres pays européens - s’est interdit à lui-même d’emprunter auprès de sa banque centrale et il s’est donc lui-même privé de la création monétaire. Donc, l’État (c’est-à -dire nous tous !) s’oblige à emprunter auprès d’acteurs privés, à qui il doit donc payer des intérêts, et cela rend évidemment tout beaucoup plus cher.

On ne l’a dit pas clairement : on a dit qu’il y avait désormais interdiction d’emprunter à la Banque centrale, ce qui n’est pas honnête, pas clair, et ne permet pas aux gens de comprendre. Si l’article 104, disait « Les États ne peuvent plus créer la monnaie, maintenant ils doivent l’emprunter auprès des acteurs privés en leur payant un intérêt ruineux qui rend tous les investissements publics hors de prix mais qui fait aussi le grand bonheur des riches rentiers », il y aurait eu une révolution.

Ce hold-up scandaleux coûte à la France environ 80 milliards par an et nous ruine année après année. Ce sujet devrait être au coeur de tout. Au lieu de cela, personne n’en parle.

Etienne Chouard

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