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Dis-moi comment tu écris, je te dirai qui tu es...

Le sexe aurait mauvais genre, et le genre mauvaise allure ?

Avec la meilleure volonté du monde, c’est un pavé douloureux qui a été lancé par votre serviteur.

La "genrification" (encore un mot à soumettre aux Sages du Quai Conti) des termes, des textes et des thèmes a ses partisans, mais aussi ses opposants qui ne manquent pas d’arguments. C’est en lançant, je ne me le cache pas, une dérivation osée du thème principal d’un article particulièrement important et pertinent que j’ai eu le malheur de lancer la polémique.

Au nom de je ne sais quelle Deffense & Illuftration de la Différence des Sexes, des auteurs (d’une certaine gauche apparemment) se sentent obligés d’accoler les deux moitiés du genre humain à chaque détour d’une phrase. Un peu comme un chemin de fer qui se croirait obligé, tous les deux cents mètres, de passer de la voie gauche (habituelle) à la voie droite pour une "banalisation"* peu banale. La "morale" est sauve, mais pas la fluidité du récit. A preuve cette "adaptation" (pardon, je cite) de Maxime Vivas d’un poème d’Aragon qui témoigne de l’opacité du résultat.

La rose et le réséda

Celui (celle) qui croyait au ciel celui (celle) qui n’y croyait pas
Tous (toutes) deux adoraient la belle prisonnière (le beau prisonnier) des soldat(e)s
Lequel (laquelle) montait à l’échelle et lequel (laquelle) guettait en bas
Celui (celle) qui croyait au ciel celui (celle) qui n’y croyait pas
Qu’importe comment s’appelle cette clarté sur leur pas
Que l’un(e) fut de la chapelle et l’autre s’y dérobât
Celui (celle) qui croyait au ciel celui (celle) qui n’y croyait pas
Tous (toutes) les deux étaient fidèles des lèvres du coeur des bras
Et tous (toutes) les deux disaient qu’elle (qu’il) vive et qui vivra verra
Celui (celle) qui croyait au ciel celui (celle) qui n’y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle fou (folle) qui fait le délicat
Fou (folle) qui songe à ses querelles au coeur du commun combat
Celui (celle) qui croyait au ciel celui (celle) qui n’y croyait pas
Du haut de la citadelle la sentinelle (le sentinel) tira
Par deux fois et l’un(e) chancèle l’autre tombe qui mourra
Celui (celle) qui croyait au ciel celui (celle) qui n’y croyait pas
Ils (elles) sont en prison Lequel (Laquelle) a le plus triste grabat
Lequel (laquelle) plus que l’autre gèle lequel (laquelle) préfère les rats
Celui (celle) qui croyait au ciel celui (celle) qui n’y croyait pas
Un(e) rebelle est un(e) rebelle deux sanglots font un seul glas
Et quand vient l’aube cruelle passent de vie à trépas
Celui (celle) qui croyait au ciel celui (celle) qui n’y croyait pas
Répétant le nom de celle (celui) qu’aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle même couleur même éclat
Celui (celle) qui croyait au ciel celui (celle) qui n’y croyait pas
Il coule, il coule, il se mêle à la terre qu’il (qu’elle) aima
Pour qu’à la saison nouvelle mûrisse un raisin muscat
Celui (celle) qui croyait au ciel celui (celle) qui n’y croyait pas
L’un(e) court et l’autre a des ailes de Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle le grillon (la grillonne) rechantera
Dites flûte ou violoncelle le double amour qui brûla
L’alouette (l’allouetteau) et l’hirondelle (l’hirondelleau), la rose et le réséda.
(Pardon, Aragon).

Le résultat se passe de commentaire, je pense.

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Là -dessus se greffe l’historique débat sur le genre des mots. Au XVIe siècle celui-ci pouvait encore se permettre des inventions multiples, puisque la langue même était en devenir. Les plus grands, Rabelais, Du Bellay, Ronsard s’en sont donnés à coeur joie.

Enfin Malherbe vint, et, le premier en France,
Fit sentir dans les vers une juste cadence,
D’un mot mis en sa place enseigna le pouvoir,
Et réduisit la muse aux règles du devoir.
Par ce sage écrivain la langue réparée
N’offrit plus rien de rude à l’oreille épurée.
Les stances avec grâce apprirent à tomber,
Et le vers sur le vers n’osa plus enjamber.
Tout reconnut ses lois ; et ce guide fidèle
Aux auteurs de ce temps sert encor de modèle.
Marchez donc sur ses pas ; aimez sa pureté,
Et de son tour heureux imitez la clarté.

Nicolas Boileau, L’art poétique, chant I, v.131-162

Donc désormais, chaque mot a sa place, et nul n’ose trop innover de façon maligne. C’est pourquoi docteure, chercheure, écrivaine, même si certains de ces termes sont admis par le dictionnaire, passent mal. Il en serait de même pour sage-homme, jardinier d’enfants ou puériculteur. Je lancerai une petite pique au passage : écrivain, comme écrivaine, sont des termes bien négatifs, puisque la seconde partie du mot exprime l’inutilité de la première. Je me suis permis, une fois, d’écrire à l’Académie pour lui signifier que le verbe "retoquer", pourtant accepté par elle, avait un son déplaisant. On a trop en mémoire le mot "toqué" pour "fêlé", promis aux accueillantes maisons en blouses blanches. Redoubler la chose par son préfixe rend la qualification scabreuse.

Il n’est bien entendu pas question d’invoquer ici le féminisme : à sa manière, c’est un racisme inversé vis-à -vis du machisme. Tous égaux, tous différents, tous frères en cette galère. Invoquer "tous les hommes" ou "tous les humains", c’est la même chose si la précision sexuelle n’est pas apportée. Cela évite simplement d’employer trop souvent le même terme. Les synonymes ont du bon. Ceci dit, il est évident que le sexe féminin a depuis fort longtemps été cantonné aux besognes ancillaires et sociales. Celles qui en sortent sont assez souvent d’autant plus dures, quasi-inhumaines dans leur intransigeance. D’un autre côté, à moins d’être bâties en armoires à glace, seraient-elles à leur aise à la coulée dans une fonderie ? L’apport de plus en plus grand des robots dans les tâches les plus pénibles et répétitives leur permettra là aussi d’occuper les mêmes postes (pas forcément très qualifiés) que les hommes-mâles.

Oui, les femmes ont leur place partout. Oui, quand elles ont une profession, un poste, un emploi, un diplôme, la banalisation doit être de règle il me semble, quitte à inventer des termes neutres là où le sexe est mis en avant. Quitte, et nous en resterons sur une boutade, à remplacer belle de nuit (et beau de nuit) par moche de nuit qui réconciliera tout le monde (contre moi).

Babelouest

(*) Banalisation : deux trains de vitesses différentes peuvent rouler sur la même voie. Cependant, afin que le plus rapide dépasse le plus lent, celui-ci est dévié sur la voie de droite pendant que l’autre continue sur la voie de gauche. Dans les années 50, ce système compliqué était utilisé sur le réseau du PLM (Paris Lyon Marseille) pour que les trains rapides continuent leur périple sans ralentir vers le terminus, pendant que les "Michelines" ou les trains de marchandises étaient déviés sur la voie de droite. Cela impliquait bien entendu qu’à ce moment-là , aucun train ne circule en sens inverse sur ce tronçon de voie. La construction, récente, de LGV à deux sens dédiées aux trains ultra-rapides rend ce terme enfin obsolète.

(pour illustration, pourquoi pas la dernière page de la défense et illustration de la langue française, par Du Bellay ?)

http://i30.servimg.com/u/f30/11/40/28/12/defens10.jpg

Voir aussi sur ce sujet : http://www.legrandsoir.info/Le-la-Grand-e-Soir-ee-a-ses-lecteurs-trices-francais-es-et-etrangers-eres.html

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COMMENTAIRES  

11/09/2012 10:38 par Ardwenn

Pas mal...Sauf qu’un-e authentique militant-e aurait écrit quelque chose comme ceci

Cel-ui-le qui croyait au ciel cel-le-ui qui n’y croyait pas
Tou-te-s deux adoraient la-e be-lle-au prisonnier-e des soldat-e-s
Le-a-quel-le montait à l’échelle et l-a-e-quel-le guettait en bas
Cel-ui-le qui croyait au ciel cel-le-ui qui n’y croyait pas
Qu’importe comment s’appelle cette clarté sur leur pas
Que l’un-e fut de la chapelle et l’autre s’y dérobât
Cel-le-ui qui croyait au ciel cel-ui-le qui n’y croyait pas

Mais le mieux c’est quand i-e-l-le-s distribuent des tracts ainsi rédigés...
Je doute que la populace ( le peuple ) arrive encore à les prendre au sérieux....

11/09/2012 11:53 par Clyde Barrow

@ Babelouest

C’est pourquoi docteure, chercheure, écrivaine, même si certains de ces termes sont admis par le dictionnaire, passent mal. Il en serait de même pour sage-homme, jardinier d’enfants ou puériculteur.

C’est cela oui, aux hommes les métiers de docteurs, chercheurs et écrivains, pendant que les femmes garderont les gosses. Pour votre culture personnelle, je vous apprendrai qu’il y a des hommes qui exercent les métiers de sage-femme, puéricultrice ou enseignant de maternelle. Au fait ce n’est pas "chercheure", c’est chercheuse.

Il n’est bien entendu pas question d’invoquer ici le féminisme : à sa manière, c’est un racisme inversé vis-à -vis du machisme.

C’est cela oui, c’est comme le racisme anti-blancs évoqué par l’extrême-droite. Sauf que le racisme des dominants n’a rien à voir avec le ressentiment et les revendications des dominés.

Ceci dit, il est évident que le sexe féminin a depuis fort longtemps été cantonné aux besognes ancillaires et sociales. Celles qui en sortent sont assez souvent d’autant plus dures, quasi-inhumaines dans leur intransigeance.

Alors que les PDG mâles brillent par leur humanité ?

D’un autre côté, à moins d’être bâties en armoires à glace, seraient-elles à leur aise à la coulée dans une fonderie ?

Je vous apprendrai qu’entre 1914 et 1918 de nombreuses femmes travaillaient dans les fonderies pour fabriquer des canons.

Trêve de plaisanterie, vous avez tout faux, Babelouest.

D’abord la polémique est partie d’un mot, le mot écrivaine", qui est employé couramment au Québec et qui est admis par le Larousse. Ce mot vous a choqué, à tort, mais comme vous vouliez avoir raison, et en cela soutenu par Maxime Vivas, vous avez préféré faire un amalgame avec les "accords doubles", les tracts où l’on voit des -E- à la fin des mots. Pour cela vous citez un poème transformé par M. Vivas, alors qu’il n’a jamais été question de faire de la littérature dans cette histoire.

Et ensuite sont venus les anathèmes, les "snobs", "viragos", succubes", que sais je encore. Dès qu’il est question de féminisme, Vivas sort son revolver.

Je croyais pourtant que le Grand Soir n’attaquait pas les gens en état de résistance. Sauf si ce sont des femmes apparemment, parce que là les anathèmes pleuvent.

Quant à vous Babelouest, vous vous posez en défenseur de la langue française, mais vous oubliez que la langue est vivante et qu’elle évolue. Cela ne semble vous gêner que quand il s’agit de féminiser certains noms de métiers, c’est étrange.

Avez vous lu le texte de Du Bellay que vous mettez en illustration ? Le moins qu’on puisse dire c’est que la langue à pas mal évolué depuis, et ce n’est pas fini, que cela vous plaise ou non.

Comme je le disais dans un autre fil, en français la féminisation des noms de métiers est la règle. On dit une boulangère, une blanchisseuse, une cuisinière. Il s’avère que par le passé de nombreux métiers ont été fermés aux femmes. Il n’y avait pas de femmes docteurs, ou écrivains, car la société patriarcale le leur interdisait.

La revendication féministe a pour but d’ouvrir ces métiers aux femmes, et la féminisation des noms permet de faire évoluer les mentalités. C’est une partie importante de la lutte féministe, et vous Babelouest, comme Maxime Vivas, qui vous posez régulièrement en donneurs de leçons de gauche, devriez le reconnaître au lieu de traiter celles qui luttent de snobs et de succubes. Ou du moins vous pourriez respecter les luttes des autres, au lieu de les accabler d’anathèmes.

Et ne venez pas me dire que vous ne faites que défendre la langue française. Vous n’agissez que par un conservatisme réactionnaire exclusivement contre la féminisation des mots. Sinon vous parleriez "comme le faisoit Du Bellay". Ce qui vous gêne ce n’est pas le son des mots, c’est ce que ça implique.

11/09/2012 12:46 par Anonyme

Pas de chance, Clyde : c’est bien chez moi une question d’oreille. Dites qu’il s’agit d’une infirmité, si vous voulez. J’aimerais bien que nous ayons en France une présidente, plus de députées, plus de sénatrices, et non de sénateures ou sénateuses, des doctrices et non des docteures, des directrices y compris dans les cabinets ministériels, des générales, des colonelles qui ne soient pas seulement des femmes de généraux et colonels.... Quant aux chercheuses, pourquoi ne pas les nommer chercheresses ? et en trouver deux fois plus ?

Mais oui, c’est l’oreille !

11/09/2012 14:17 par Geb.

Et en plus, ceux qui exploitent les femmes se foutent complètement de tout ça. Et leurs épouses aussi.

Demandez à la femme de Bernars Arnauld ce quelle en pense. Ou même si elle s’imagine même un sixième de point commun avec l’Hotesse de caisse de chez Carrouff.

Si mettre tous ces mots au féminin ça peut leur permettre de baisser un peu plus leur salaire je pense qu’il financeront même une campagne sur le sujet.

Et pendant qu’on discutera doctement de qui est arrivé avant de la poule ou de l’oeuf, les Turcs pourront enfn prendre Byzance sans coup ferir. (((- :

Et les Syrien finir de se faire égorger par leur "libérateurs" sans même qu’on s’en rende compte.

Geb,
alias "Bonny Parker".

11/09/2012 20:20 par BM

Le problème vient du fait que la langue française a deux genres - masculin, féminin - , et rien d’autre. Il n’y a pas de neutre comme en allemand ou en latin ; il n’y a pas indifférenciation des genres comme en finnois ou en turc. Donc il y a un os : quel genre utiliser quand on désigne une personne inconnue qui a autant de chance d’être une femme que d’être un homme ?

Dans le français du temps de Malherbe et de Vaugelas, le "neutre" était, tout naturellement, grammaticalement assumé par le masculin. Cela était le reflet de la société patriarcale de l’époque.

Mais maintenant, que faire, lorque le patriarcalisme est de plus en plus remis en question, et avec raison ? (Dans les faits, nous sommes restés très "mâliques", pour reprendre le mot de Marcel Duchamp, mais les choses changent, même si c’est lentement, trop lentement.) De plus en plus de gens ne comprennent pas au nom de quelle prééminence imaginaire le masculin devrait systématiquement l’emporter sur le féminin en cas de doute grammatical.

Il y a une solution très simple, qui évite de tout répéter sur le mode "celles-ceux" etc. : c’est de décider qu’en français, le neutre sera désormais assumé non plus par le masculin, mais par le féminin. Oui, je sais, c’est encore une idée de ces satanés Québécois (et Québécoises !) qui s’obstinent à parler français dans leurs "arpents de neige" du bord du Saint-Laurent, et ne reçoivent pour cela en échange de leurs cousins "Français de France" que de la moquerie, voire de l’hostilité à l’heure du tout-anglais que la France adopte de plus en plus servilement.

Pour un exemple de ce que cela peut donner, regardez par exemple les articles de cette excellente revue A bâbord.

(Enfin, aux sectateurs indécrottables de l’Académie Française, il est bon de rappeler l’existence de Furetière.)

12/09/2012 09:37 par Ardwenn

Ca c’est un idée qu’elle est réellement intéressante...
Et pas étonnant que les Québecois -restés très proches des origines celtiques - l’aient eue.
On pourrait effectivement prendre le parti de radicalement féminiser la langue, ce qui couperait court à toute tentative de la neutraliser...
Car le Neutre neutralise....
Et dans le « meilleur des mondes » les esclaves sont de genre « neutre »...
Pourquoi cette allusion aux Celtes, en passant ?
Car en Breton ( et sans doute aussi dans les autres langues celtiques ) , c’est le genre féminin qui domine, dans tout ce qui indique l’appropriation...La personne qui dit « à moi » est féminine.
Féminiser la langue, c’est dire radicaelement que, dès lors qu’on est plus d’un, c’est le féminin qui domine.
Je crois qu’aucun Homme Vrai, amoureux des femmes, n’y verra d’inconviénent, que du contraire.
Et que les Vrais Hommes aillent se faire foutre...

12/09/2012 10:25 par emcee

@ anonyme,

Comme cela semble être un mal mystérieux et endémique, désormais, et afin d’éclairer notre lanterne, il serait important que vous nous expliquiez vos problèmes d’oreille quand il s’agit de docteure, de chercheure ou de sénateure alors que vous n’en avez aucun quand vous entendez docteur, chercheur ou sénateur.
Cela ressemble à des acouphènes subjectifs ou à ce que j’appellerais volontiers "le silence de la mère". Mais je ne suis pas spécialiste. Il est urgent de consulter, cependant.
Quant à vos propositions alternatives, elles sont grotesques.

Mais là aussi, il s’agit vraisemblablement d’une épidémie. Tout, sauf ce que proposent les femmes, pourvu que ce soit grotesque afin de ridiculiser leurs revendications. C’est quand même pas les femmes qui vont faire la loi dans ce pays, nom de dieu, hein !

Quant au texte, il est méprisant et partial et les arguments bien pauvres.
On se croirait revenu aux années soixante avec Mongénéral, gardien de la morale religieuse et de l’ordre militaire, et Tante Yvonne en femme de général - "générale", donc - et archétype de la condition féminine de l’époque.

En effet, comme le dit très justement Clyde Barrow, dire que "le féminisme : à sa manière, c’est un racisme inversé vis-à -vis du machisme", cela relève de la même démarche que quand les idéologues racistes parlent de racisme "anti-blancs", comme si l’un et l’autre étaient la moitié d’une même orange (voir ici, concernant le racisme anti-blancs ).

Je l’ai déjà dit - mais apparemment, même ça, ce n’est pas concédé dans ces piètres argumentations qui sont uniquement à charge - c’est grâce aux féministes qu’il y a eu de grandes avancées pour les femmes et la reconnaissance de leurs droits (même s’ils sont constamment remis en question par les revanchards misogynes) - et ces avancées ont été bénéfiques à la société toute entière et de diverses façons.

Et, constat amer, il y a peu de chances que les femmes auraient obtenu quoi que ce soit si, à l’époque, il y avait eu, comme aujourd’hui, des décennies plus tard, des opposants, comme ceux, qui se proclament de "gauche" par ailleurs, qui les combattent avec acharnement pour une simple introduction de vocables féminins qui n’existent toujours pas dans la langue.
On a les luttes qu’on peut.

Benoite Groult a dit très justement : "le féminisme n’a jamais tué personne, le machisme tue tous les jours".
Renvoyer féminisme et machisme dos à dos, c’est nier complètement l’histoire à des fins partisanes.

Il faudrait tout reprendre et analyser : Barrow a cité quelques exemples.
J’en citerai d’autres, mais je reviendrai aussi sur les "armoires à glace".

Là encore, il s’agit d’une vision primaire de la société avec d’un côté, les "armoires à glace" qui figureraient la force masculine (les hommes, donc) et les petits êtres fragiles que seraient les femmes.

Il faut être aveugle pour ne pas voir que les hommes et les femmes sont de toutes dimensions, de toutes tailles, de toutes corpulences et de tous âges, et qu’on ne peut certainement pas faire de généralités dans ce domaine. Pour caricaturer, entre une haltérophile et Zemmour, y a pas photo, mais c’est pourtant ce dernier (et tous ses adeptes) qui pérore sur la "supériorité masculine". Les hommes de cet acabit ont encore moins le sens du ridicule que les autres.

L’idée que les hommes sont plus forts que les femmes relève également de la volonté de diviser la société patriarcale entre dominants et dominées.

Quant aux "armoires à glace" (les hommes, donc), si on suit le raisonnement, on se demande pourquoi "elles" (eh oui, c’est un nom féminin, encore une facétie de la langue) se cantonnent majoritairement à des métiers de gratte-papier d’une quelconque administration. C’est du gâchis. On devrait, donc, leur imposer de faire des travaux de force, comme la fonderie ou le bâtiment, et laisser les femmes dans les bureaux, jusqu’aux postes de direction, puisque cela ne demande pas de force physique particulière.

Ce qui démontre l’absurdité de l’argumentation.

Les féministes, elles, expliquent, justement, comment la différence entre hommes et femmes s’est faite sur la base de dominants-dominés, et donc, du principe imposé du "masculin qui l’emporte sur le féminin", justifié avec autant d’arguments bidon facilement démontables.

"Invoquer "tous les hommes" ou "tous les humains", c’est la même chose si la précision sexuelle n’est pas apportée"
Tiens, voilà que les "hommes" sont asexués ! C’est nouveau, ça vient de sortir. Ils vont être contents de l’apprendre. Surtout les machos, toujours prompts à "mettre leur sexe en avant".

D’ailleurs, on veut tellement faire valoir que "les hommes" cela signifie "hommes et femmes" à la fois qu’on en arrive à l’absurdité suprême de parler d’ "hommes-mâles", en accolant un suffixe incongru - et dissonant, pour le coup - pour préciser qu’on parle des hommes seuls.
Si on suit la logique de notre belle langue tant chérie et tant couvée, on devrait, donc, utiliser, pour évoquer les femmes exclusivement, les termes symétriques d’"hommes-femelles". Non ? Ou c’est que je n’ai rien compris au "raisonnement" ?

"Tous égaux, tous différents, tous frères en cette galère."

C’est tiré d’où, cette phrase ? De "Tant qu’il y aura des hommes", ou de "Ma guerre d’Algérie" par le général Bigeard ?
Cela se prétend universel, mais où sont les femmes ? Quel mépris dans cette seule phrase !

"Donc désormais, chaque mot a sa place, et nul n’ose trop innover de façon maligne".

Deux énormités en peu de mots :
1) Non, chaque mot n’a PAS sa place définitive ! La langue n’est pas restée figée à je ne sais quel siècle, et tout le monde ici s’accorde, au moins, à dire qu’une langue évolue constamment, que les mots deviennent caducs ou qu’ils entrent dans la langue.

2) dire que c’est de façon "maligne" qu’on veut changer la langue, c’est, une fois de plus, ignoble et insultant, et rejoint les succubes et autres viragos. Les hommes (les "hommes-mâles", je veux dire) seraient-ils gardiens de la belle ouvrage si soigneusement élaborée par eux et pour eux, et les femmes, ces traitresses, toujours à l’affût pour la pervertir par des moyens diaboliques ? àˆve et la pomme, toujours et encore ?

Quant aux féministes de gauche elles ne sont pas d’"une certaine gauche" : elles sont - et ont toujours été de toutes les luttes. Ce que beaucoup de sectaires, ici, ne peuvent pas, de toute évidence, revendiquer.

La profession de foi du GS serait-elle nulle et non avenue s’il s’agit de propos réactionnaires et insultants vis-à -vis de revendications féministes ?

PS @ BM, votre commentaire est très pertinent et intéressant.

12/09/2012 11:13 par V. Dedaj

Mon Dieu, que d’encre versé(e) à cause d’une stupidité originelle, une absurdité abyssale : le genre.

"Amour" est masculin au singulier et féminin au pluriel ?
Pourquoi une table et pas un table ?
Je trouve même étrangement "pervers" cette "sexualisation" des objets... pas vous ?
D’ailleurs, j’ai un doute : est-ce le mot "table" qui est féminin ou l’objet ?
Et si j’ai un doute, suis-je en meilleure posture que si j’en avais une ?

Se crêper la chignon pour la genre des métiers alors qu’une truc aussi bête qu’un table est de la même "sexe" qu’un femme, c’est bien une truc de français(es).

12/09/2012 12:45 par Clyde Barrow

Pour rebondir sur le commentaire de Viktor, savez vous pourquoi le mot "vagin" est masculin alors que le mot "verge" est féminin ? C’est d’ailleurs la même chose en langage trivial.

C’est parce que l’esclave porte toujours le nom de son maître.

12/09/2012 14:25 par MarcusH

Oui cet échange est bien pauvre. Écrire que le féminisme est un racisme inversé vis-à -vis du machisme en dit long sur l’indigence intellectuelle de l’auteur relativement aux implications fondamentales du système patriarcal. Avant de polémiquer de façon intempestive sur le genre des mots, sans faire le lien avec les postures féministes plus larges et cohérentes dont relèvent ces revendications de langage pouvant sembler anodines, les machos du grand soir seraient bien avisés de s’instruire un peu, et ce qu’importe leur (grand) âge.

"Savoir qu’on ne sait pas, c’est l’excellence ;
Croire qu’on sait sans savoir, c’est un mal.
Avoir mal de son mal,
C’est évacuer ce mal."

Mais j’ai l’impression que certains, ici, ne sont pas prêts d’avoir mal. Attention tout de même à ne pas céder à la misogynie de certains que d’aucuns appelleraient rouges-bruns et qui, sous couvert d’un dénigrement en règle de la théorie du genre, qu’on peut certes discuter, appellent de leurs voeux toutes les régressions machistes au nom de la Tradition.

12/09/2012 14:41 par calame julia

Perso, c’est le titre qui me met dans l’impossibilité de poster un commentaire :
"le sexe aurait mauvais genre, et, le genre mauvaise allure ?"

Quel genre de personne êtes-vous ? yaencore des personnes qui n’arrivent pas à distinguer
de quel sexe est leur interlocutrice ?
Quel mauvais genre de sexe êtes-vous ? ..............................................................................!
sans allure ? "je suis l’homme qui crie dans le désert (puisque des femmes n’ont jamais
perdu leur temps à parler à des cailloux) et que personne n’écoute ! sensibilisez vous donc
à ma détresse "frères humains qui après nous vivrez" (inutile de venir faire les corrections
parce que je n’ai pas cité l’ancien français)... ON est plié de rire. Etonnant non ?

12/09/2012 16:10 par babelouest

Bon sang emcee, je ne te connaissais pas tout-à -fait aussi vindicative ! Oui je préfère autrice à auteure, ou auteuse, doctrice à docteure, ou à "femme docteur", oui, je disais que le féminisme ardent valait le machisme, parce qu’il dessert la cause qu’il croit défendre. Oui, la féminisation (intelligente) primordiale de tous les noms communs serait une bonne idée. Oui, les mâlhommes (tiens, un néologisme à retenir) ont bien trop tendance, souvent, à se croire supérieurs. Signe qu’ils ne le sont pas. Et ce terme juste inventé permettrait de dire "tous les hommes", ou "tous les humains" indifféremment, sans y mettre un sexe que mâlhomme rendrait parfaitement.

En réponse à Sheynet, je rappelais ces mots de fleur, de chaleur, de torpeur, de peur, de stupeur, de blancheur, de noirceur, de douceur, de minceur, qui justement sont féminins, sans "e". Pas choquée ? Moi non plus. C’est la pseudo-féminisation forcée, du moins pour les oreilles françaises, qui les fait dresser.

Pour avoir rencontré des machos, des vrais, des tatoués, pour les avoir morigénés parfois pour leur attitude, me faire entrer dans cette catégorie m’étonne pour le moins, au sens que ce verbe avait autrefois. Sans doute trop d’empathie, où entrent tous les humains de façon naturelle dès qu’ils sont dans la peine, rendait pour moi évident cet "embrassement" collectif, tous sexes confondus, qui m’a fait employer le mot "frères" au lieu de tout simplement "semblables". Parce que frère est la racine de fraternité. La chaleur du mot n’est pas la même.

Alors, emcee, toujours fâchée ?
JC

12/09/2012 21:45 par emcee

@Viktor

On ne parle pas de la même chose. Pourquoi détourner le propos et minimiser le fond de la question en la ramenant à une banale question de genre des mots en général ?

Les noms d’objets ou de noms abstraits sont aléatoirement soit féminins soit masculins et c’est vrai que cela pose des problèmes à ceux qui apprennent la langue parce que, même si leur propre langue observe les mêmes règles, les mots ne sont pas forcément du même genre dans les deux langues. Il n’y a, parmi les langues que je connais, qu’en anglais que ces problèmes ne se posent pas, de même que les accords d’adjectifs et de participes passés. La grammaire de base en anglais est minimale. Ce qui est bien pratique, certes, mais on ne peut pas refaire l’histoire des langues et tout remanier.

Mais on ne dit pas indifféremment et de façon inexplicable, "il" ou "elle" pour désigner un homme ou une femme, ni en français, ni en anglais, ni dans la majorité, probablement, des autres langues.

Et, cela a été dit, mais, entre les aveugles et les sourds, on a du mal transmettre le message, la féminisation de certains mots de la langue française ne relève pas d’un caprice linguistique émanant de féministes en mal de combats (il y en a bien d’autres qu’elles mènent par ailleurs, et dont on ne parle pas beaucoup - voire "du tout" - au GS), mais c’est bel et bien la remise en question d’un des piliers de l’emprise du patriarcat sur la société toute entière : le langage, véhicule de la pensée et qui la conditionne.
Or, les alternatives proposées par les opposants aux modifications ponctuelles ne visent pas à simplifier la langue, mais, au contraire, à la complexifier encore en mélangeant féminin et masculin et en utilisant des termes génériques ambigus, juste pour éviter de féminiser certains termes qui passeraient tout naturellement dans la langue courante sans tout ce ramdam ridicule - provoqué par des hommes, est-il utile de le souligner ?

Faut-il accepter sans réagir les propos misogynes ?
Apparemment, c’est ce qu’on nous conseille de faire. Mais ce n’est pas étonnant quand on voit comment la France considère les femmes : par exemple, elle arrive péniblement au 38° rang du classement mondial de la représentation féminine aux parlements nationaux, avec 26, 9% de femmes.

A Cuba, société censée être "machiste", où il y a 45, 2% de femmes au parlement, l’île se situe au 3°rang de ce classement. Une claque pour notre ego démesuré et nos postures progressistes.
A Cuba, ce résultat (entre autres) est le fruit d’une volonté dès le début de la révolution de faire cesser la discrimination envers les femmes. Si tout n’est pas parfait, sans doute, le constat est largement positif par rapport à notre piètre bilan de pseudo-champions des "libertés" et de l’égalité hommes/femmes.

Une belle leçon que même les défenseurs du modèle cubain ne semblent pas tirer. La société cubaine serait-elle ce qu’elle est si les femmes avaient été mises sur la touche et confinées aux tâches subalternes ?

Une société, quelle qu’elle soit, peut-elle se passer de la contribution des femmes à tous les niveaux de responsabilité ?
Apparemment, la réponse est oui, en France. Ce qui explique l’immobilisme et le manque d’inventivité quand il s’agit de réfléchir à un autre modèle de société.
On peut envisager de voir un jour la fin du capitalisme, mais tant que le patriarcat lui survivra, nous resterons dans le même système. Pire encore, peut-être : avec les religieux revenus en force aux manettes.

Comme au bon vieux temps.

12/09/2012 22:05 par V. Dedaj

@emcee

On ne parle pas de la même chose. Pourquoi détourner le propos et minimiser le fond de la question en la ramenant à une banale question de genre des mots en général ?

Parce que je ne vois que ça. Une table. La table est-elle de sexe feminin ? Non. C’est donc le mot qui est féminin, pas l’objet. On dit une table, ce n’est pas la table qui est "une".

Alors, si on considère que "docteur" désigne une profession, et non le sexe de la personne qui l’exerce, et si on voulait être "logique", il faudrait féminiser (au hasard, parce que c’est du français) certaines professions et masculiniser d’autres. Une répartition, quoi. Ainsi, on dirait une infirmière, ou une pilote, même si c’est un homme. Et vice-versa.

Allez, qui est avec moi sur ce coup ? Personne ? Même pas un(e) Québecois(e) ?

12/09/2012 22:54 par Béatrice

« puériculteur » est adorable… Oh ! Comme ça « sonne » différent de « puéricultrice »… ! Il cultive les enfants…

Mais alors, comment féminiser ou masculiniser les professions en -logue, telles que sociologue, géologue, gynécologue, anthropologue, endocrinologue, dermatologue, psychologue, oenologue, mycologue, archéologue, etc… Ha ! Embarrassant de ne pas savoir si celui qui « discourt sur » (« logos » en grec ancien signifie discours, verbe - s’pice d’amère-loque) « en a » ou pas…

Ces professions, d’un genre neutre, même si on leur adjoignait le suffixe -giste, comme il arrive parfois, sont-elles amenées à disparaître de notre langue ? Il est vrai qu’elle sont économiquement peu rentables. Sauf quand une multinationale s’en sert pour vendre.

La Béatrice de Dante, celle qui, étymologiquement, rend heureux, deviendra-t-elle un Béateur ?

12/09/2012 23:00 par Maxime Vivas

De toute façon, les discussions mélangent tout et quiconque refuse d’écrire que les militant(e)s militants dressé(e)s contre les patron(ne)s sont des valeureux(ses) représentant(e)s des ouvrier(ère)s parisien(ne)s et banlieusard(e)s, voire provinciaux(ales), est un machiste réactionnaire.

Je note aussi qu’on ne reparle pas du poème d’Aragon que j’ai adapté en me conformant aux conseils de mes contradicteurs, que nul ne donne des consignes aux poètes d’aujourd’hui et je n’entends personne proposer de dire un discours appliquant les règles horribles que veulent nous imposer des massacreurs(se)s de la langue qui se trompent de combat.

Finalement, s’il faut apprendre une nouvelle langue, je choisis l’espéranto.

MV

13/09/2012 00:20 par emcee

@Babelouest,

Je ne suis pas "vindicative", j’analyse un texte qui a été proposé à la une et sur lequel je ne suis absolument pas d’accord. Il n’y a aucun désir de "vengeance", mais celui de clarification, ce qui peut permettre à d’autres de lire des opinions contraires, et s’enrichir. Peut-être.

Cette revue des mots de la langue française me donne le tournis. Je me fiche pas mal si fleur ne finit par -e, je me fiche de qui préfère quoi. Il ne s’agit certainement pas de passer en revue tous les mots, et toutes les racines, très diverses, on s’en fiche, ceux-là existent et je ne vois pas pourquoi on les remettrait en cause s’ils sont usités. Surtout que tous ces mots sont des noms d’objets et pas de personnes, et qu’il n’ont qu’un genre, parce que si on va par là , si les noms d’objets ou abstraits en - eur sont féminins, les noms qui représentent des métiers sont masculins. Où est le rapport des uns avec les autres ?

Il faudrait faire une recherche sur l’étymologie des mots pour voir leur parcours. Le constat ne suffit pas. En outre, le genre des mots qui ne concernent pas les humains, c’est dit plus haut, a été déterminé aléatoirement et accepté avec l’usage.

D’autre part, les néologismes ne se sont pas obligatoirement calqués sur les mots existants. Et même, le français - contrairement à l’espagnol, par ex, qui l’adapte, ou au français québécois, qui cherche à le remplacer par un mot français - garde souvent le mot étranger tel quel (quand il n’en invente pas un : footing, zapper, etc.) Pourquoi chercher à tout prix une règle générale quand il y a tant de cas particuliers et que la langue a évolué au fur et à mesure des apports et des besoins ?

Alors, qu’est-ce que c’est que ces : "je préfère "autrice" à auteure", doctrice à "docteur" et tous ces néologismes barbares proposés en lieu et place des choix des femmes qui ont été mûrement réfléchis et depuis fort longtemps ?

Et, je le répète, mais cela n’a pas l’air de vouloir s’imprimer, ajouter un -e à la fin d’un mot en -eur, ne modifie en rien sa prononciation ! Alors, pourquoi revenir sans cesse sur "les oreilles françaises" ? Les "oreilles françaises" auraient-elles le don d’entendre des sons qui n’existent pas ? Ca se saurait.

Pourquoi un homme, qui n’aura, en plus, probablement pas à utiliser ces mots - ou si peu - se permettrait-il de se mêler des choix des femmes sur la façon de désigner et d’écrire leur métier ?
Et si on veut avoir son mot à dire, ce n’est pas ici qu’il faut faire des propositions, mais dans les réunions où les femmes en discutent.

Mais c’est toujours pareil : il suffit que les femmes fassent des propositions les concernant pour que les hommes poussent des cris d’orfraie et se précipitent pour faire des contrepropositions. Mais DE QUOI JE ME MELE ? Nous n’avons pas besoin d’être sous tutelle.

"Le féminisme ardent" ! Je me demande bien ce que c’est encore ce concept !
Cela doit vouloir dire que les féministes sont là pour emmerder tou-te-s les autres et les empêchent de poursuivre tranquillement dans la plus pure tradition machiste.

Fâchée contre les propos tenus ? C’est rien de le dire.

@ Viktor

(qui fait le malin avec ses histoires de tables et ses métiers féminisés pour les hommes :).
Je me demande si je parle à des adultes en possession de toutes leur facultés (tiens un mot féminin qui ne prend pas de -e ! A archiver !) ou si c’est moi qui explique mal.

Oui, on dit : la table, la chaise, le rideau, le miroir, la porte, le portail etc. On pourrait continuer des heures.
Les genres des noms abstraits ou d’objets et autres animaux non familiers ne posent pas de problème : ils sont déterminés depuis longtemps, ils ont un seul genre : il n’y a pas de raison d’en changer (même si certains prennent des libertés, parfois, avec le genre).

Le problème majeur, c’est qu’un certain nombre de métiers socialement prestigieux n’existent qu’au masculin. Si certains ont trouvé naturellement leur place au féminin (présidente, députée, etc.), il se trouve qu’il reste des métiers où il y a problème.
Ca suit, là ?

Entre autres, les métiers en -eur, qui entraînent des aberrations grammaticales (dans la mesure où on admet la règle qui consiste à accorder en genre et en nombre les qualificatifs d’un nom, évidemment).

Les féministes demandent donc une légère modification de l’orthographe, à savoir qu’on ajoute un -e muet à ces noms de métiers qui ne sont pas au féminin (docteur, professeur, chercheur, etc.) afin qu’on reconnaisse leur métier au même titre que les hommes sans qu’il y ait de changement radical.
Mais c’est bien trop compliqué, tout ça.

Maintenant, dire qu’il faut donner aux hommes des métiers féminins en compensation, c’est parfaitement ridicule (de la provocation, je sais) et les Québécois-es ne seraient certainement pas d’accord avec cette solution.

Les femmes ne demandent pas une revanche mesquine sur les hommes : elles demandent à être traitées sur le même pied d’égalité.

Mais, c’est pas gagné.

13/09/2012 09:26 par Maxime Vivas

…néologismes barbares proposés en lieu et place des choix des femmes qui ont été mûrement réfléchis et depuis fort longtemps ?

J’en doute, ça sent l’improvisation par des incompétentes (dans ce domaine) qui ne connaissent pas la texture, la sonorité, l’image des mots et leur adéquation à ce qu’ils désignent.

Le mot « rond » est rond, le mot pointu est pointu, le mot « rose » est velouté tandis que « cactus » vous pique la langue, les mots « coup » ou « choc » vous estourbissent alors que « caresse » frôle votre peau et s’y attarde (surtout dans le Midi), le mot « bref » est bref, contrairement à son synonyme « compendieux » qui, du coup, est pratiquement inusité. Etc.

Et, je le répète, mais cela n’a pas l’air de vouloir s’imprimer, ajouter un -e à la fin d’un mot en -eur, ne modifie en rien sa prononciation !

Vous feriez mieux de ne pas venir le répéter dans toute la moitié sud de la France et dans quelques pays francophones où va « s’imprimer » une répliqueu pour la dameu qui croit que la Franceu c’est Paris Intra-muros.

Pourquoi un homme, qui n’aura, en plus, probablement pas à utiliser ces mots - ou si peu - se permettrait-il de se mêler des choix des femmes sur la façon de désigner et d’écrire leur métier ?
Et si on veut avoir son mot à dire, ce n’est pas ici qu’il faut faire des propositions, mais dans les réunions où les femmes en discutent.

On voit d’ici le panneau : « Institut de langue française, entretien et réparations. Interdit aux hommes ».

Je n’ai pas le temps de le faire en entier, mais voici un fragment de texte mis aux normes :

Le (la) Loup(louve) et l’Agneau(gnelle)

La raison du (de la) plus fort(e) est toujours la meilleure :

Nous l’allons montrer tout à l’heure.

Un(e) agneau(gnelle)se désaltérait

Dans le courant d’une onde pure.

Un(e Lou(ve)p survient à jeun qui cherchait aventure,

[…]
"¢ Si ce n’est toi, c’est donc ton (ta) frère(soeur).

 Je n’en ai point. - C’est donc quelqu’un(e) des tien(ne)s :

Car vous ne m’épargnez guère,

Vous, vos bergers(ères), et vos chien(ne)s.

(Pardon La Fontaine).
MV.

13/09/2012 08:16 par calame julia

My good ! Maxime Vivas !
Surtout lorsque l’on découvre que cette prononciation du "my" correspond dans une langue
dialectique à -jamais- ! Ceux et celles qui ont la pratique de plusieurs langues et/ou
dialectes se marrent invariablement lorsque phonétiquement certains vocables dans une
langue signifient l’opposé dans une autre... Mais bon ! Il faut en effet perdre ses repères
pour pouvoir les retrouver. Bon courage donc.

13/09/2012 09:02 par Ardwenn

Je répète...
( Mes commentaires semblent destinés à ne pas être lus...pas assez émotionnels, peut-être ? )
-Le VRAI problème est la tentative de certain-e-s ( écrit en Polcor ) de Neutraliser :
-ET la langue
-ET les gens
-De créer un « être » nouveau qui ne serait ni homme ni femme, mais neutre. Et, assez logiquement, étant donné que l’on sait le pouvoir des mots, de commencer cette tâche de grande ampleur par la langue.
Il faut savoir que cette tentative est loin d’être « Neutre »...
Je dois remercier ici Clyde Barrow de m’avoir fourni une clé importante :
Je cite :
« savez vous pourquoi le mot "vagin" est masculin alors que le mot "verge" est féminin ? C’est d’ailleurs la même chose en langage trivial.
C’est parce que l’esclave porte toujours le nom de son maître. »

Je n’ai pas vraiment compris ( avec la tête ) ce qu’il-elle voulait dire, mais je l’ai parfaitement ressenti dans mon corps ; une haine farouche de la Génitalité.
Haine qui est à la base du discours présent sur la sexualité, lequel assimile toute contradiction à un soutien au machisme.
Et bon, j’arrête ici.
Je crains qu’il ne faille un nouvelle catastrophe sociale ( du style Allemagne 1933 ) pour qu’on admette que l’on faisait fausse route...

13/09/2012 10:57 par Clyde Barrow

C’est un véritable dialogue de sourds auquel on assiste sur cette question de féminisation des noms de métiers.

On a des femmes qui décident de féminiser leur métier, parce que le féminin de ce métier là n’existe pas en français. Ecrivaine, auteure...

Parce qu’il est là le problème, certains métiers et certaines fonctions n’existent qu’au masculin, en français. Comme par hasard il s’agit le plus souvent de fonctions ou de métiers prestigieux, et c’est bien le patriarcat qui a imposé le fait que ces mots n’existent qu’au masculin. Le fait de les féminiser participent donc à l’égalité des sexes, et c’est une importante revendication féministe. Je le précise parce que j’ai comme l’impression que vous n’avez pas bien compris.

Et on assiste à un festival d’imbécilités.

Babelouest a ses "oreilles françaises" choquées par ces mots et trouve que "le féminisme ardent vaut le machisme" (sic). On se demande à quel titre Babelouest est qualifié pour juger en 5 minutes et sur un détail toute l’histoire du féminisme. D’autant plus qu’une femme qui se qualifie elle même d’écrivaine a certainement pesé le choix du mot. A quel titre Babelouest peut il en juger ? Il est professeur de français ? Académicien ? Sociologue spécialisé dans les luttes sociales ?

Viktor Dedadj mélange tout, les tables, les chaises et les écrivaines. C’est un peu n’importe quoi. On s’en fiche qu’une table soit féminine ou masculin, c’est un objet. Un écrivain ou une écrivaine sont des personnes.

Quant à Maxime Vivas, il nous ressort à chaque fois le même truc, il féminise à sa sauce un poème afin de tourner la chose en ridicule. Et je passe sur les divers anathèmes et dénigrement destinés aux féministes. Pour Vivavs le féminisme, c’est un truc de gonzesses qui ne mérite que d’être tourné en ridicule, d’être dénigré et insulté.

Mais personne ne répond sur le fond, tout le monde reste sur ses positions qui consistent surtout à tourner en ridicule toutes revendications féministes, avec des arguments débiles, reposant sur un conservatisme linguistique à la con.

Vous avez un problème avec le féminisme au Grand Soir ? C’est étrange tout de même.

Oui ou non y a t-il des métiers exclusivement masculins ? Oui ou non leur féminisation participe t-elle à l’évolution des mentalités ? Oui ou non les formes de lutte décidées par les féministes doivent elles être respectées ?

13/09/2012 11:57 par emcee

Apparemment, il y a beaucoup de linguistes sur ce fil, mais peu connaissent les bases de grammaire.
Il faudrait commencer par ça.

Dans mon dernier commentaire, je ne me suis pas attardée sur les explications tordues sur le sexe d’une table.

Reprenons rapidement : le genre grammatical ("gender" - et non pas "sex") n’a, en général, rien à voir avec le "sexe" : il classe les noms en "animés/ non-animés" et "masculin/féminin", et seuls les noms d’hommes/femmes/animaux domestiques sont distingués selon le sexe (homme, garçon/femme, fille/ taureau, coq, mouton, etc./ vache, poule, brebis. Mais on dit obligatoirement : LA souris, LA marmotte, LE crocodile, LE cafard, qu’ils soient mâles ou femelles.

Faut-il le rappeler à nouveau : le neutre N’EXISTE PAS en français. Il n’y a que deux genres : le masculin et le féminin. POINT. Et il existe encore moins quand il s’agit de personnes, puisque, par définition, le neutre, c’est le genre qui est employé, dans certaines langues, pour tout ce qui n’est ni masculin, ni féminin.
Certains mots peuvent être masculins ou féminins indifféremment, selon qu’on parle d’un animé féminin ou masculin. On dit qu’ils sont épicènes. C’est le cas des professions en -logue, comme sociologue et les autres "-logue".

On dit UN sociologue quand c’est un homme et UNE sociologue quand c’est une femme. Magique, non ? Personne ne s’est posé de questions là -dessus, ni a hurlé à l’hérésie.

Parmi les mots épicènes, on trouve : imbécile, acrobate, architecte, artiste, camarade, concierge, élève, enfant, secrétaire … linguiste, etc. C’est dire si, pour certains d’entre eux, tels Monsieur Jourdain, on les emploie fréquemment sans même s’en rendre compte.

Et il n’y a rien d’ambigu là -dedans : c’est le déterminant, et en particulier l’article, qui indiquera le genre de la personne, s’il s’agit d’un nom, ou le contexte s’il n’y a pas de déterminant.
Au pluriel, il inclut automatiquement hommes et femmes puisque qu’il possède un genre double.
Ainsi, on dira, sans irriter les oreilles sensibles de nos contemporains :
Christine Delphy (est une) sociologue reconnue ;
Pierre Bourdieu : l’oeuvre de ce sociologue a eu une influence considérable dans les sciences humaines et sociales ;
Madame Claude, sexologue.

Quant à la caricature sur le poème d’Aragon, elle est totalement irréaliste et, je l’ai déjà dit - mais, là encore, cela n’a pas été remarqué - elle relève du fantasme. Et c’est clairement prendre les féministes pour des idiotes.

Les écrits de féministes sont tout aussi lisibles que les autres, voire plus, pour certains, parce qu’il ne suffit pas d’être un homme pour écrire des monuments de littérature, ou même en bon français.
Là aussi, ça se saurait.

Voici, par exemple, ce qu’écrit (entre autres sujets) sur son blog Christine Delphy, intellectuelle féministe française, militante de longue date, et ici, qui est un texte écrit en 1977 et toujours d’actualité concernant les hommes qui se prétendent "non-machistes" et "amis du féminisme" et qui pourrait leur servir de matière à réflexion. Vous pourrez constater qu’elle ne truffe pas ses textes de -e- s, de E, ni de "celui (celle)", ou autres absurdités qu’on veut leur attribuer sans avoir jamais rien lu d’elles.

Alors plutôt que de se donner le grand frisson avec ce que pourrait devenir la littérature française si les femmes s’en emparaient (comme si elles n’existaient pas déjà en bonne place : ce qui prouve bien qu’elles sont, comme ailleurs, invisibles), on ferait bien de s’inquiéter de la disparition du livre en général, si on y est attaché.

Aujourd’hui, les salons du livre sont investis par pléthore de scribouillards, de rimailleurs, de penseurs à deux balles (connus ou non), de vedettes des médias, qui estiment indispensable d’imposer leur "littérature" alors que, parallèlement, les ventes de livres sont en baisse .

Ils finiront par se vendre les livres entre eux.

13/09/2012 15:48 par Maxime Vivas

@emcee

... par définition, le neutre, c’est le genre qui est employé, dans certaines langues, pour tout ce qui n’est ni masculin, ni féminin.

On va proposer : genre masculin, genre féminin et neutre. Le neutre s’emploiera pour désigner à la fois les hommes et les femmes (le total n’est ni masculin ni féminin). Depuis toujours, on dit : les Français (=des deux sexes), les patrons sont durs (hop ! affirmons que c’est le neutre !). Pourquoi pas « Les patrons sont dures » ? Ben, on pourrait, mais il faut tout réécrire, refaire tous les manuels scolaires, tous les dictionnaires et quasiment apprendre une nouvelle langue.

On dit UN sociologue quand c’est un homme et UNE sociologue quand c’est une femme. Magique, non ? Personne ne s’est posé de questions là -dessus, ni a hurlé à l’hérésie.

Ben, continuons : un écrivain, une écrivain, un auteur, une auteur, un député, une député.

Les écrits de féministes sont tout aussi lisibles que les autres, voire plus, pour certains, parce qu’il ne suffit pas d’être un homme pour écrire des monuments de littérature, ou même en bon français.

Qui dit le contraire ? Des monuments de littérature ont été écrits pas des femmes qui auraient été horrifiées des nouvelles règles que les féministes-sectaires-viragos (pas les féministes) veulent nous imposer.

Quant à la caricature sur le poème d’Aragon, elle est totalement irréaliste...

Donc, la féminisation devrait être limitée aux articles, tracts, pétitions, banderoles. Une sous-littérature, un jargon militant ? Ah ! que non. Tout ou rien !

Alors plutôt que de se donner le grand frisson avec ce que pourrait devenir la littérature française si les femmes s’en emparaient (comme si elles n’existaient pas déjà en bonne place : ce qui prouve bien qu’elles sont, comme ailleurs, invisibles), on ferait bien de s’inquiéter de la disparition du livre en général, si on y est attaché.

Disparition qui va s’accélérer si le massacre de notre langue était consacré par des nouvelles règles absurdes comme tout charabia et lourdes comme des enclumes.

Aujourd’hui, les salons du livre sont investis par pléthore de scribouillards, de rimailleurs, de penseurs à deux balles (connus ou non), de vedettes des médias, qui estiment indispensable d’imposer leur "littérature" alors que, parallèlement, les ventes de livres sont en baisse.
Ils finiront par se vendre les livres entre eux.

Hum ! hum ! Je ne vous verrai donc pas au Village du livre de la fête de l’Huma ? Tant pis, je vendrai un livre à mon voisin de gauche, un à mon voisin de droite, et qui est-ce qui ne sera pas bredouille ?

MV.
PS. Vous saviez que mon prénom est masculin/féminin ?

13/09/2012 17:53 par Safiya

Je me remets lentement d’un infarctus. Aujourd’hui, j’ai eu envie de rallumer l’ordi. De "humer" l’air ambiant de LGS... Stépéfaite par l’article de Bab, je fus encore plus stupéfiée par les commentaires.

Bien long est le chemin qui reste à parcourir quand on constate que le simple rajout d’un "E", muet de surcroît, à un terme, pour marquer sa différence, revendiquer son identité sexuelle, un moyen, après tout, de réduire les inégalités, soulève un tel tollé et ces commentaires.

Incroyable que auteure puisse écorcher les oreilles et que l’on puisse lui préférer autrice, je cauchemarde ou est-ce mon stain qui perverti mon ressenti ?

@Emcee

"Mais ce n’est pas encore gagné"
ô que non très chère ! Le masculin tient encore férocement à sa "tutelle" sur le féminin mais sur LGS c’est tout simplement INADMISSIBLE.

13/09/2012 19:01 par emcee

Bof, il est impossible de discuter, vous voulez avoir raison, et vous persistez et signez.

Rien, aucun argument, ne vous a fait concéder quoi que ce soit, vous êtes sûr de votre bon droit et vous êtes même prêt à chambouler, sans scrupules et sans en mesurer les conséquences, toute la grammaire française pour éviter l’introduction de quelques noms féminisés.

Alors, bon, restez donc les deux pieds dans vos certitudes, la langue a toujours évolué malgré cela. Et même les académiciens, ces vieilles barbes réactionnaires, choisies, justement, pour leur conservatisme plutôt que par la qualité de leurs écrits et la noblesse de leur pensée, finissent par céder. Ce n’est pas pour autant que c’est devenu un "charabia".

Des "académiciens", je le rappelle, parmi lesquels cinq sont de sexe féminin, dont cette charmante madame Hélène Carrère d’Encausse qui avait dit, lors d’une interview pour la chaîne de télévision russe NTV, en parlant des Africains :

« Ces gens, ils viennent directement de leurs villages africains. Or, la ville de Paris et les autres villes d’Europe, ce ne sont pas des villages africains.
Par exemple, tout le monde s’étonne : pourquoi les enfants africains sont dans la rue et pas à l’école ? Pourquoi leurs parents ne peuvent pas acheter un appartement ? C’est clair, pourquoi : beaucoup de ces Africains, je vous le dis, sont polygames. Dans un appartement, il y a trois ou quatre femmes et 25 enfants. Ils sont tellement bondés que ce ne sont plus des appartements, mais Dieu sait quoi ! On comprend pourquoi ces enfants courent dans les rues »…

C’est dire si la tolérance n’est pas leur objectif central.

"[…] nouvelles règles que les féministes-sectaires-viragos (pas les féministes) veulent nous imposer" : c’est bien ce que je dis : des fantasmes.

On se demande de qui vous parlez. De "féministes", mais pas des féministes ????
Vous avez des noms ou vous jouez à vous faire peur ?

Bon, j’arrête. Il n’y a pas de discussion possible.

13/09/2012 21:59 par Maxime Vivas

Si je vous ai agacé, pour me faire pardonner je vais vous écrire un poème moderne.
MV

13/09/2012 23:59 par emcee

@ MV
Non, merci. Je passe mon tour sur ce coup-là . ;)
Simple question : vous estimez qu’il faudra combien de temps à l’Académie pour fléchir sous les coups de boutoir d’une poignée de féministes hystériques - sachant que, avec beaucoup plus de renforts, les femmes ont obtenu le droit de vote, le droit à la contraception et la dépénalisation de l’avortement au bout de plusieurs décennies ?
Le "charabia" annoncé à grand fracas va devoir attendre un peu, je pense ...

Bonne fête de l’Huma.

29/09/2012 21:11 par Clyde Barrow

Le langage est une des armes de la lutte féministe :
http://gem.hypotheses.org/692

26/02/2014 13:06 par Tuxedo

Pour les gens intelligents qui veulent se forger un avis à partir d’éléments historiques et d’une analyse produite par des personnes compétentes (linguiste pour commencer) pour se laver les yeux et le cerveau après un article si désolant d’ignorance et de ridicule un lien

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