@ anonyme,
Comme cela semble être un mal mystérieux et endémique, désormais, et afin d’éclairer notre lanterne, il serait important que vous nous expliquiez vos problèmes d’oreille quand il s’agit de docteure, de chercheure ou de sénateure alors que vous n’en avez aucun quand vous entendez docteur, chercheur ou sénateur.
Cela ressemble à des acouphènes subjectifs ou à ce que j’appellerais volontiers "le silence de la mère". Mais je ne suis pas spécialiste. Il est urgent de consulter, cependant.
Quant à vos propositions alternatives, elles sont grotesques.
Mais là aussi, il s’agit vraisemblablement d’une épidémie. Tout, sauf ce que proposent les femmes, pourvu que ce soit grotesque afin de ridiculiser leurs revendications. C’est quand même pas les femmes qui vont faire la loi dans ce pays, nom de dieu, hein !
Quant au texte, il est méprisant et partial et les arguments bien pauvres.
On se croirait revenu aux années soixante avec Mongénéral, gardien de la morale religieuse et de l’ordre militaire, et Tante Yvonne en femme de général - "générale", donc - et archétype de la condition féminine de l’époque.
En effet, comme le dit très justement Clyde Barrow, dire que "le féminisme : à sa manière, c’est un racisme inversé vis-à -vis du machisme", cela relève de la même démarche que quand les idéologues racistes parlent de racisme "anti-blancs", comme si l’un et l’autre étaient la moitié d’une même orange (voir ici, concernant le racisme anti-blancs ).
Je l’ai déjà dit - mais apparemment, même ça, ce n’est pas concédé dans ces piètres argumentations qui sont uniquement à charge - c’est grâce aux féministes qu’il y a eu de grandes avancées pour les femmes et la reconnaissance de leurs droits (même s’ils sont constamment remis en question par les revanchards misogynes) - et ces avancées ont été bénéfiques à la société toute entière et de diverses façons.
Et, constat amer, il y a peu de chances que les femmes auraient obtenu quoi que ce soit si, à l’époque, il y avait eu, comme aujourd’hui, des décennies plus tard, des opposants, comme ceux, qui se proclament de "gauche" par ailleurs, qui les combattent avec acharnement pour une simple introduction de vocables féminins qui n’existent toujours pas dans la langue.
On a les luttes qu’on peut.
Benoite Groult a dit très justement : "le féminisme n’a jamais tué personne, le machisme tue tous les jours".
Renvoyer féminisme et machisme dos à dos, c’est nier complètement l’histoire à des fins partisanes.
Il faudrait tout reprendre et analyser : Barrow a cité quelques exemples.
J’en citerai d’autres, mais je reviendrai aussi sur les "armoires à glace".
Là encore, il s’agit d’une vision primaire de la société avec d’un côté, les "armoires à glace" qui figureraient la force masculine (les hommes, donc) et les petits êtres fragiles que seraient les femmes.
Il faut être aveugle pour ne pas voir que les hommes et les femmes sont de toutes dimensions, de toutes tailles, de toutes corpulences et de tous âges, et qu’on ne peut certainement pas faire de généralités dans ce domaine. Pour caricaturer, entre une haltérophile et Zemmour, y a pas photo, mais c’est pourtant ce dernier (et tous ses adeptes) qui pérore sur la "supériorité masculine". Les hommes de cet acabit ont encore moins le sens du ridicule que les autres.
L’idée que les hommes sont plus forts que les femmes relève également de la volonté de diviser la société patriarcale entre dominants et dominées.
Quant aux "armoires à glace" (les hommes, donc), si on suit le raisonnement, on se demande pourquoi "elles" (eh oui, c’est un nom féminin, encore une facétie de la langue) se cantonnent majoritairement à des métiers de gratte-papier d’une quelconque administration. C’est du gâchis. On devrait, donc, leur imposer de faire des travaux de force, comme la fonderie ou le bâtiment, et laisser les femmes dans les bureaux, jusqu’aux postes de direction, puisque cela ne demande pas de force physique particulière.
Ce qui démontre l’absurdité de l’argumentation.
Les féministes, elles, expliquent, justement, comment la différence entre hommes et femmes s’est faite sur la base de dominants-dominés, et donc, du principe imposé du "masculin qui l’emporte sur le féminin", justifié avec autant d’arguments bidon facilement démontables.
"Invoquer "tous les hommes" ou "tous les humains", c’est la même chose si la précision sexuelle n’est pas apportée"
Tiens, voilà que les "hommes" sont asexués ! C’est nouveau, ça vient de sortir. Ils vont être contents de l’apprendre. Surtout les machos, toujours prompts à "mettre leur sexe en avant".
D’ailleurs, on veut tellement faire valoir que "les hommes" cela signifie "hommes et femmes" à la fois qu’on en arrive à l’absurdité suprême de parler d’ "hommes-mâles", en accolant un suffixe incongru - et dissonant, pour le coup - pour préciser qu’on parle des hommes seuls.
Si on suit la logique de notre belle langue tant chérie et tant couvée, on devrait, donc, utiliser, pour évoquer les femmes exclusivement, les termes symétriques d’"hommes-femelles". Non ? Ou c’est que je n’ai rien compris au "raisonnement" ?
"Tous égaux, tous différents, tous frères en cette galère."
C’est tiré d’où, cette phrase ? De "Tant qu’il y aura des hommes", ou de "Ma guerre d’Algérie" par le général Bigeard ?
Cela se prétend universel, mais où sont les femmes ? Quel mépris dans cette seule phrase !
"Donc désormais, chaque mot a sa place, et nul n’ose trop innover de façon maligne".
Deux énormités en peu de mots :
1) Non, chaque mot n’a PAS sa place définitive ! La langue n’est pas restée figée à je ne sais quel siècle, et tout le monde ici s’accorde, au moins, à dire qu’une langue évolue constamment, que les mots deviennent caducs ou qu’ils entrent dans la langue.
2) dire que c’est de façon "maligne" qu’on veut changer la langue, c’est, une fois de plus, ignoble et insultant, et rejoint les succubes et autres viragos. Les hommes (les "hommes-mâles", je veux dire) seraient-ils gardiens de la belle ouvrage si soigneusement élaborée par eux et pour eux, et les femmes, ces traitresses, toujours à l’affût pour la pervertir par des moyens diaboliques ? àˆve et la pomme, toujours et encore ?
Quant aux féministes de gauche elles ne sont pas d’"une certaine gauche" : elles sont - et ont toujours été de toutes les luttes. Ce que beaucoup de sectaires, ici, ne peuvent pas, de toute évidence, revendiquer.
La profession de foi du GS serait-elle nulle et non avenue s’il s’agit de propos réactionnaires et insultants vis-à -vis de revendications féministes ?
PS @ BM, votre commentaire est très pertinent et intéressant.