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Les contradictions du capitalisme

VILA

La première survient quand les capitalistes proposent non pas des biens et des services pour combler les besoins de la population mais des « marchandises » avec pour unique raison d’empocher des profits puis de les réinvestir pour enclencher un nouveau cycle économique profitable. Cette contradiction ne saute pas aux yeux et c’est pour cela que le capitalisme a eu, un temps, un écho favorable.

La deuxième survient quand le capitaliste exige de la productivité de la part du salarié en robotisant et en automatisant, afin d’obtenir d’être plus compétitif vis-à-vis de la concurrence. Mais dans ce cas-là, il entre moins de valeur travail dans la valeur de la marchandise. Et c’est donc autant de moins de plus-value à exproprier.

La troisième survient quand, le salaire s’amenuise et donc la consommation tout autant. Le marché solvable rétrécit tandis que les capacités de production s’intensifient et inondent les marchés de produits ayant de moins en moins de valeur marchande, pour de moins en moins de clients en mesure de consommer.

La quatrième survient quand les banquiers et les financiers sont amenés à libéraliser le crédit afin de faire consommer aux salariés leurs salaires anticipés. Ils espèrent ainsi continuer à empocher leurs profits qui bientôt ne seront jamais produits puisque la crise économique s’approfondira. Mais plus les salariés empruntent, plus son pouvoir d’achat se réduit car il doit en plus rembourser les intérêts. La publicité est là pour activer le temps de cerveau disponible pour renforcer le besoin factice d’objet inutile.

Mais attention, je ne voudrais pas laisser croire que le capitalisme tombera comme un fruit mur, celui-ci est très résiliant, il a plus d’un tour dans son sac. Quand la farce de la démocratie bourgeoise sera complètement cramoisie et qu’après avoir enlevé les 50 couches de poudre (une par an) sur les yeux, la population s’apercevra que la démocratie n’a été que de façade, alors le plan B interviendra. Ce plan B est à la fois attendu par les forces progressistes car ce sera la preuve manifeste que les idées marxistes sont bien fondées mais le plan B est aussi redouté car les capitalistes n’auront aucun scrupule à enclencher l’option fasciste et les premières victimes de cette guerre (interne ou externe) seront les militants progressistes puis ce sera le tour des boucs émissaires, les musulmans semblent tenir la corde pour jouer le rôle des juifs il y a 75 ans. C’est ça qui est bien avec le capitalisme, c’est qu’on sait par avance comment cela va se passer, mais bon après de là à s’en prémunir, il nous faut encore deux bonnes guerres mondiales.

 http://les-tribulations-de-l-ecocolo-ecoconome.over-blog.com/2015/05/les-contradictions-du-capitalisme.html

COMMENTAIRES  

19/05/2015 14:50 par reymans

Simple court concis, mais plutot juste lucide et efficace
Merci

19/05/2015 15:31 par Liliane SHAPIRO
19/05/2015 18:18 par sidonie

Ce qui fait aussi la force du capitalisme c’est la faiblesse de l’opposition à ce système économique destructeur. Avec Mitterand la gauche traditionnelle s’est ralliée au capitalisme, a renoncé à la lutte des classes et à la défense des travailleurs pour se consacrer à des luttes sociétales (gays, sans papier, anti-racisme, etc). Il n’y a plus de gauche sociale et plus de conscience de classe. Les luttes sociales pour l’augmentation du taux de cotisations sociale, la baisse de l’âge de la retraite, l’extension du statut de fonctionnaire avec la qualification à la personne et le salaire à vie, etc... ont été abandonnées. la gauche (y compris Melenchon) a oublié que le système de la cotisation sociale était révolutionnaire et représentait un système économique alternatif au capitalisme, un moyen de sortir du capitalisme. Les 23% de part du PIB représentés par la cotisation sociale et qui financent la santé, les cotisations chômage, les retraites, la famille échappent au capital, raison pour laquelle les "réformateurs" veulent la supprimer. Plus personne à gauche ne se rend compte que nous tenons là la solution, le moyen de sortir de ce système délétère pour ne pas dire suicidaire qui ne profite qu’à I% de la population. Pour cela il faut reprendre les luttes sociales là où elles en étaient et mettre en avant la valeur révolutionnaire de la cotisation qu’il s’agit d’étendre à toute l’économie.

Les capitalistes et leurs sbires (nos gouvernants et les élites en général) eux n’ont jamais perdu le nord (à savoir le profit et le pouvoir), Pendant que nous défilons de devoir de mémoire en devoir de mémoire, Ils avancent leurs pions, nous serrent tjs plus la vis et se préparent, en militarisant la police, à réprimer dans le sang les émeutes inévitables et pour faire diversion, ils nous entraînent dans des guerres d’agression meurtrières qui les enrichissent et dont les peuples attaqués paient le prix du sang et nous le prix économique avant d’en payer aussi bientôt sans doute le prix du sang.

19/05/2015 23:25 par Taliondachille

les capitalistes n’auront aucun scrupule à enclencher l’option fasciste

...Curieux emploi du futur alors que le capitalisme sème la terreur sur toute la planète depuis 250 ans. L’auteur de l’article oublie qu’il bénéficie (comme tous les occidentaux non précaire) d’une fenêtre spacio-temporelle de paix relative, de « profitation » et d’abondance sur le dos de la misère mondiale.
On n’a pas le sentiment de vivre dans une société maffieuse et fasciste (ce qu’elle est) qu’en on en profite, quand on en est une petite main, un rouage indispensable
Le capitalisme ne voit essentiellement qu’à court terme et se métamorphose très rapidement mais à court terme. Ses imperfections s’accumullent comme une énorme baudruche qui va bientôt exploser. La devinette est : qui arrivera en premier ? Les limites de la planète ? Une guerre nucléaire ?

20/05/2015 01:14 par Arthurin

il entre moins de valeur travail dans la valeur de la marchandise

Certes mais c’est largement compensé, au moins pour un temps (et c’est tout ce qui compte), par la baisse drastique de l’entretien de la force de travail.

Et c’est donc autant de moins de plus-value à exproprier.

Et du coup non, c’est autant de plus-value en plus qui part direct en profits (l’expropriation ayant eu lieu au moment où la machine remplace l’humain) (et au passage ils s’exonèrent de la partie cotisations "salariales", magique).

(le tout dans un contexte de baisse tendancielle du taux de profits, c’est bien foutu comme truc)

20/05/2015 08:53 par reymans

Commentaire tres juste Sidonie, c’est tout à fait mon point de vue aussi, même si je n’aurais su le décrire aussi clairement et aussi éloquemment
Fort joli prénom que Sidonie en passant
Une bonne journée à tous

20/05/2015 09:01 par reymans

@Liliane SHAPIRO
Article intéressant en effet, une bonne vulgarisation
Bien utile parce que moi, les chiffres et la finance sommes fachés depuis quelques décennies déjà
C’est un peu "La crise pour les nuls" en somme

20/05/2015 15:06 par Autrement

D’accord avec Sidonie, sauf sur la tarte à la créme à la figure de Mélenchon, qui a déjà expliqué tout au long le coup des "cotisations", et qui n’a nullement renoncé à la lutte des classes. Le tout est de déterminer quelle en est la forme la plus urgente et la plus efficace pour mobiliser le grand nombre, sans lequel il n’y aura pas d’avancée.

20/05/2015 18:44 par Cunégonde Godot

sidonie ;
Les luttes sociales pour l’augmentation du taux de cotisations sociale, la baisse de l’âge de la retraite, l’extension du statut de fonctionnaire avec la qualification à la personne et le salaire à vie, etc... ont été abandonnées. la gauche (y compris Melenchon) a oublié que le système de la cotisation sociale était révolutionnaire et représentait un système économique alternatif au capitalisme, un moyen de sortir du capitalisme. Les 23% de part du PIB représentés par la cotisation sociale et qui financent la santé, les cotisations chômage, les retraites, la famille échappent au capital, raison pour laquelle les "réformateurs" veulent la supprimer.

Bien vu. Toutefois, je ne pense pas que M. Mélenchon ait oublié quoi que ce soit. Il est européiste, et il sait parfaitement que le système européiste a été mis en place pour justement supprimer entre autres le système, révolutionnaire en effet, de la cotisation sociale. Et si l’avait oublié ce serait impardonnable, non ?
Ce que nous subissons de plein fouet ici et maintenant : la mondialisation/délocalisation ; la robotisation/informatisation qui va s’avérer bientôt fulgurante et supprimer des emplois en grand nombre ; la mise en concurrence déloyale entre les travailleurs "européens" et la concurrence pipée entre pays européens ; les cadeaux du gouvernement de gauche au patronat sans contrepartie ; l’immigration qui fait tendanciellement tirer les salaires vers le bas et augmente massivement le travail au noir, ce qui est le but recherché par l’européo-capitalisme et ses propagandistes immigrationnistes...

20/05/2015 20:46 par Dwaabala

Le salaire minimum en Tunisie par exemple, donc pas loin d’ici, est de 160 euros et le salaire moyen de 350-450 euros (Guide du Routard). Ce qui explique que pas mal de fabricants aient expatrié leurs usines, j’en ai connu personnellement. Ceux qui n’ont pas su le faire ont été éliminés. J’en ai connu aussi.
Le capital ne dispose pas que du progrès technique pour accroître ses profits et la part du travail non payée au travailleur.
La vision exclusivement hexagonale est un obstacle à la compréhension du capitalisme moderne.

20/05/2015 22:07 par vila

@arthurin
>Certes mais c’est largement compensé, au moins pour un temps (et c’est tout ce qui compte), par la baisse drastique de >l’entretien de la force de travail.

j’aurais dit cela autrement.la conséquence est qu’ils sont obligé je dis bien obligés de baisser drastiquement l’entretien de la force de travail.

c’est vrai c’est hexagonocentré, mille excuses

>Et du coup non, c’est autant de plus-value en plus qui part direct en profits (l’expropriation ayant eu lieu au moment
> où la machine remplace l’humain) (et au passage ils s’exonèrent de la partie cotisations "salariales", magique).
je ne pense pas qu’on puisse le dire ainsi, la plus value c’est uniquement le surtravail

marxistement votre

20/05/2015 22:53 par egos

La nature du Capitalisme (ce terme est il encore adapté à le qualifier) tient à ce qu’il ne se fixe aucune limite ou presque, à l’opposé des économies régulées, avec, pour loi de composition interne la compétition et carburant le consumérisme, ds lequel se loge l’espoir des populations d’accéder à des conditions de vie meilleures.
L’hypothèse d’une baisse tendancielle des taux de profit est elle même battue en brèche par les effets de cycle des marchés : produits, technologies, espaces géographiques, émergence de populations corvéables- solvables au sein des nouvelles puissances économiques.
Un ouvrage, présenté sur ce site, exprime tte la difficulté à conceptualiser la question : La sorcellerie Capitaliste (Stengers-Pignarre).
Un post récent d’un lecteur commentai le caractère gestionnaire du capitalisme moderne délégué aux banques et institutions financières,
ajoutons à cet avis la mondialisation de ses règles de fonctionnement (modèle économique) au travers du déploiement planétaire des Business Shoots anglo-saxonnes ou US.
L’avenir des luttes sociales semble se jouer dans le renouveau de rapports de tensions ( travail vs capital) plus que ds la chute tant annoncée du modèle dominant.
De ce point de vue le net intervient à deux niveaux : propagation d’analyses et infos sur les méfaits de l’économie libérale (débridée) et exutoire à ttes sortes de frustrations, ouvrant la voie à des réactions de nature démago-populiste.

21/05/2015 07:25 par Cunégonde Godot

egos :
La nature du Capitalisme (ce terme est il encore adapté à le qualifier) tient à ce qu’il ne se fixe aucune limite ou presque, à l’opposé des économies régulées, avec, pour loi de composition interne la compétition et carburant le consumérisme, ds lequel se loge l’espoir des populations d’accéder à des conditions de vie meilleures.
L’hypothèse d’une baisse tendancielle des taux de profit est elle même battue en brèche par les effets de cycle des marchés : produits, technologies, espaces géographiques, émergence de populations corvéables- solvables au sein des nouvelles puissances économiques.
Un ouvrage, présenté sur ce site, exprime tte la difficulté à conceptualiser la question : La sorcellerie Capitaliste (Stengers-Pignarre).
Un post récent d’un lecteur commentai le caractère gestionnaire du capitalisme moderne délégué aux banques et institutions financières,
ajoutons à cet avis la mondialisation de ses règles de fonctionnement (modèle économique) au travers du déploiement planétaire des Business Shoots anglo-saxonnes ou US.
L’avenir des luttes sociales semble se jouer dans le renouveau de rapports de tensions ( travail vs capital) plus que ds la chute tant annoncée du modèle dominant.
De ce point de vue le net intervient à deux niveaux : propagation d’analyses et infos sur les méfaits de l’économie libérale (débridée) et exutoire à ttes sortes de frustrations, ouvrant la voie à des réactions de nature démago-populiste.

Je ne voudrais pas être méchante, mais voilà un commentaire typique pour émission télé où on se la pète entre intellos de commerce d’influence...
Le must : le dernier paragraphe. J’ai remarqué au cours de ma petite vie que tous ceux qui resservaient en continu le fumeux argument du "populisme" étaient des gens qui n’avaient jamais jamais connu la moindre fin de mois difficile. De braves gens...

21/05/2015 07:46 par Cunégonde Godot

Dwaabala :
La vision exclusivement hexagonale est un obstacle à la compréhension du capitalisme moderne.

Le capitalisme moderne est le capitalisme ancien.
En changeant d’échelle ("mondialisation") le capitalisme n’a pas changé de nature, quel que soit le point de vue d’où on se place. C’est du vent !...
Ce qui a changé depuis une trentaine d’années c’est le recul pied à pied de la puissance publique (l’Etat-nation) qui seule protégeait les faibles. Recul mortifère choisi délibérément par les élus du peuple pour dissoudre la puissance publique lentement mais sûrement dans l’acide "européen"...
L’Histoire jugera les "marxistes" européistes...

21/05/2015 08:53 par va savoir

En attendant que ça saute, retour vers notre quotidien : EDF va poser chez chacun(e) de nous un joli compteur Linky tout neuf OBLIGATOIRE

http://www.romandie.com/news/Les-deputes-votent-de-nouveau-pour-les-economies-denergie-dans-le-logement/595335.rom

(citation)
.../... Sur les compteurs d’électricité intelligents Linky, l’Assemblée a rejeté un amendement écologiste qui aurait permis à un consommateur de s’opposer à la mise en place d’un dispositif de comptage émettant des ondes électro-magnétiques.

21/05/2015 09:52 par vila

@egos

>L’hypothèse d’une baisse tendancielle des taux de profit est elle même battue en brèche par les effets de cycle des >marchés : produits, technologies, espaces géographiques, émergence de populations corvéables- solvables au >sein des nouvelles puissances économiques.

certes, c’est ce que j’appelle la résilience et c’est ce qui a permis au capitalisme de perdurer malgré ttes ses contradictions. Mais je pense (j’espere) que l’on arrive au bout de ces opportunités.

21/05/2015 12:32 par Arthurin

@ Vila

ils sont obligé je dis bien obligés de baisser drastiquement l’entretien de la force de travail.

La lutte tourne depuis des années autour de l’entretien de la force de travail, les cotisations sociales ça n’est que ça ou presque, alors tu parles si ils se sentent contraints de la baisser... L’enjeu très immédiat de la lutte serait d’obtenir que la plus-value générée par les machines soit reversée au capital humain, pas facile si on ne conçoit pas que les machines génèrent une plus-value dantesque (les capitalistes néo-libéraux ont l’air au courant, eux).

je ne pense pas qu’on puisse le dire ainsi, la plus value c’est uniquement le surtravail

Pléonasme, mais puisque tu le formule ainsi je te laisse mesurer, camarade, combien une machine "surtravaille" comparée à un humain.

Marx est très clair et son explication correspond parfaitement au réel, on voit bien combien la valeur d’une chose où d’une autre dépend de la valeur accordée aux autres choses ; ce qu’il se passe est que petit à petit ce n’est plus l’humain qui est le maître étalon de la valeur travail.

(et je fais un erratum sur mon commentaire précédent : les capitalistes néo-libéraux s’exonèrent par l’automatisation/informatisation d’une grande partie des cotisations sociales, et la baisse du taux de profit est structurelle (puisque le "surtravail" sera jaugé à l’aune de la productivité des concurrents)) (et donc autant l’enjeu de la lutte immédiat serait cette plus-value, autant on peut prédire qu’il n’y a plus ou peu de plus-value à terme, ce qui situe l’enjeu à long terme ailleurs) (et pour l’enjeu immédiat on a déjà raté le train)

PS : de toutes façon ce système est débile et termine par un collapse généralisé, alors je ne vois pas l’intérêt d’épiloguer 107 ans dessus, ça fait des lustres qu’on aurait dû commencer à gérer autrement l’organisation du travail (et l’organisation sociétale liée).

21/05/2015 13:02 par La Montagne

Le capitalisme ne voit essentiellement qu’à court terme et se métamorphose très rapidement mais à court terme.

C’est vrai si on considère la capacité du capitalisme à "changer son fusil d’épaule" (!)... (actuellement : racisme ciblé anti-arabe, installation de dictatures nazis partout dans le monde dont les médias lui sont acquis, utilisation d’internet, utilisation de l’"écologie", etc...

Mais pour ce qui est de l’essentiel, à savoir le pouvoir, l’argent des banques, le travail des esclaves, l’utilisation par les médias de leur morale dont il n’a que f... faire et qu’il méprise, le capitalisme a des années, voire des siècles, de bonne "formation", familiale et privée !

Sur quelques aspects de "morale" utilisés auprès de ceux qui y croient :

- La "démocratie". Pas celle des Grecs, créateurs du mot, qui en excluait les femmes et les esclaves. Mais celle "à l’occidentale" (comme en Lybie, en Syrie ou en Irak, par exemple).
- La "crise" qui fait faire des économies à tout un chacun, y compris dans les "services publics"
- L’"écologie" qui fait faire des économies (encore !) à tout un chacun pour "protéger la planète"
- Les "droits de l’homme" qui fait ... utiliser les armes coûteuses acquises grâce aux économies précédentes. Pendant que les banquiers, qui ne font "que" prêter de l’argent, se frottent les mains)
- Les armes sont prohibées ayant Ghandi comme référence. Car elles sont réservées à ceux qui savent les manier et sont payés pour.

Il ne s’agit pas d’abandonner toute morale, de croire, par exemple qu’assassiner ou torturer ou bombarder à l’aveugle sont "permis" du moment qu’on "sauve des vies".
Mais de ne pas se laisser avoir par celle que le capital (et ses médias) nous impose - avec succès.

21/05/2015 19:49 par egos

@ Cunégonde

il en va des mots comme des concepts qu’à l’usage leur sens s’en trouve galvaudé, détourné au point d’aboutir à une signification opposée à celle qu’ils revêtaient à leur naissance.

ie : gauchiste, désignait à la fin du XIX ème siècle et durant une partie du XX ème les groupes radicaux opposés à tte forme de compromission parlementaire ou syndicale, de nos jours ce terme fort prisé des réacs (très réac, le mot vs choque t il) s’adresse à la gent bobo-intello, csp+ et autres satellites du pouvoir que votre post dénonce.

idem le fascisme dont la forme la plus répandue, cad celle des dictature ordinaire (Videla, Pinochet, Suharto ...) parait effacée par l’effroyable expérience nazie, pour autant c’est bien cette forme originelle qui ressurgit ça et là au gré des circonstances et des intérêts des grandes puissances et de manière plus insidieuse par le biais de certains attendus de l’idéologie libérale et mondialiste.

donc si je vs lis correctement, l’opa, oh combien répugnante (syndrome du racisme social),
commise par les socialistes sur le terme populisme ns en interdirait l’accés,
par une sorte de copyright sémantique.

Ouvrez les yeux et découvrez à quel point la propagande de la vraie droite est active sur le net,
y compris sur des sites catalogués citoyens, de façons directe et brutale ou sous les atours + pernicieux du démago-popu,

sujet sur lequel je vs soupçonne un brin sourcilleuse

21/05/2015 22:24 par Dwaabala

@ Cunégonde Godot

Je n’avance pas n’importe quoi.
Au début du XXe siècle, le capitalisme classique, celui analysé par Marx au XIXe siècle, avait déjà laissé la place à l’impérialisme analysé par les marxistesHobson, Hiferding, R. Luxemburg et enfin Lénine.
Voici ce qu’en pense aujourd’hui un de nos contemporains, dont je ne partage pas nécessairement toute l’opinion :
Si la problématique de ces deux derniers auteurs pousse plus avant l’approfondissement de ce concept clé pour la compréhension des phénomènes économiques contemporains - relations entre pays hautement industrialisés et pays moins avancés, lutte de classe nationale et internationale etc. il faut convenir que s’en tenir aux réponses fournies en 1913 et 1916... bloque systématiquement la progression de la connaissance etc. La question de l’impérialisme chez V. I. Lénine et Rosa Luxemburg Christian Palloix

Ce qui va entièrement contre votre thèse que personne ne peut suivre, marxiste ou non marxiste, selon laquelle le capitalisme est le capitalisme et ne change pas, point.

Au stade de la domination du capital financier sur l’ensemble du monde, au stade de la socialisation poussée à un stade inouï des forces productives à l’échelle internationale, comment pouvez-vous oser cela ?
Vous vous lancez dans des affirmations purement gratuites.

22/05/2015 11:16 par BretzelWashington

A Cunégonde Godot,

Je me permets de vous répondre, parce toutes vos affirmations me piquent les yeux.
Sur l’immigration qui tirerait les salaires vers le bas (au vu des études, c’est en période de crise qu’effectivement ça joue, sinon ça demeure marginal).
Néanmoins attention, je vous rejoins totalement concernant l’usage qui en est fait pour servir le patronat. Les migrants (alors là par rigueur, il faudrait prendre le temps de dissocier de quelle immigration parle-t-on, je me permets le raccourci) occupent des postes laissés vacants par les autres. Des emplois déconsidérés.

Sur l’Etat-Nation qui protègerait les faibles. Non mais sérieusement où va-t-on ? L’Etat-Nation n’a jamais protégé les faibles, se rappelle-t-on des premiers migrants français ? Les bretons ? Les savoyards ? Les auvergnats ? Qui étaient casés en périphérie de Paris dans des taudis dégueulasses ? Se rappelle-t-on les Cours des miracles sous l’Ancien Régime (naissance de l’Etat-Nation déjà entamé avec le traité de Westphalie 1648) ? Se rappelle-t-on que tout Etat est impérialiste par essence (du fait des destructions de particularismes) ? La plupart des acquis sociaux ont été le fruit de négociations dures (XIIIe siècle), de manifestations contemporaines et de mouvement de foule (19-20e) ou par anticipation des mouvements révolutionnaires (L’Etat social sous Napoléon III, la protection sociale sous Bismarck etc.). Alors votre charabia sur l’Etat-Nation et sa protection des faibles, très peu pour moi. La seule protection des faibles, c’est la solidarité de la société et l’émancipation par eux-mêmes (aidée par la société). Et j’entends la société en tant que communauté cohérente au sens d’Emile Durkheim (dialogue entre tous ceux qui composent la société. Véritable partage et discussion. On en est très loin aujourd’hui).

22/05/2015 11:55 par Cunégonde Godot

@egos
"Populisme" est un mot-valise particulièrement dévalorisant dans laquelle on peut y glisser tout et n’importe quoi, ce qui permet à la classe médiatico-universiataire et associative (ce que l’on appelait les clercs autrefois) de s’en servir à satiété à des fins de tromperie et de manipulation. Vous utilisez ce mot comme n’importe journaille de la presse-système.

@Dwaabala
Le capitalisme n’a pas changé. L’impérialisme et le financiarisme en sont des variantes.

Mon reproche fondamental : ici, on adore parler de marxisme et ses variantes, de capitalisme et ses variantes et bien d’autres choses théoriques. Mais il y a des mots correspondant à des réalités concrètes ici et maintenant qui restent tabous, l’ "Europe" p.ex., une contradiction fondamentale que vous ne parvenez pas à assumez (comme le fait le PS p.ex.).
Vous savez parfaitement que prétendre être à la fois marxiste ET européiste revient à être à la fois marxiste ET capitaliste. Et ça vous vous refusez à l’aborder de front.

L’Histoire jugera les "marxistes" européistes...

22/05/2015 20:16 par Cunégonde Godot

@BretzelWashinton
Un Etat-nation impérialiste par "essence" (sic !) n’a pas de sens. Une politique est impérialiste. Dans l’Humanité du 19 mai Anicet Le Pors a bien cerné la question. Je ne saurais trop vous encourager à le lire (ou sur le site canempechepasnicolas p.ex.).

22/05/2015 20:29 par Dwaabala

@ Cunégonde Godot
D’abord une précision théorique : il ne s’agit pas de « variantes », mais de mutations historiques profondes du capitalisme qu’il s’agit d’analyser.
La seule chose qui ne bouge pas est à la racine, mais fait aussi appel à la théorie : exploitation du travailleur, extorsion de la plus-value.
L’Europe est l’Europe de la classe dominante, du capital et de sa clientèle qui sont depuis longtemps à l’initiative.
Porter solitaire ma petite pancarte : À bas l’Europe reviendrait précisément comme vous le pratiquez à ne pas assumer ce mot d’ordre dans sa signification profonde : À bas le capitalisme.
C’est l’horizon du capitalisme que de céder la place au socialisme, mais aujourd’hui la lutte de A. Tsipras et du peuple grec, que ceux que vous incendiez habituellement (qui ne sont pas au PS) soutiennent, convient mieux car elle affronte concrètement la réalité de l’Europe.

22/05/2015 22:30 par Lisztfr

1) Voir pourquoi la loi des débouchés de Say est fausse, c’est la première contradiction du capitalisme. Chaque objet ne trouve pas de débouché, dés que le revenu n’est pas intégralement réinvesti. Le revenu c’est la production.

2) Investir c’est se concurrencer soi-même dans une économie qui n’est plus en expansion.

3) Il n’y a pas de croissance sans émission de monnaie, et donc sans dette, la croissance génère automatiquement de la dette dans ce système où les banques en ont le monopole.

4) L’inflation faible signifie une croissance atone, mais l’inflation forte diminue la force du capital (Keynes)

22/05/2015 23:06 par BRUNO

Reymans a dit à propos de l’article de VILA : " Simple, court, concis mais plutôt juste, lucide et efficace "

Certes ! mais aussi et considérablement ..... INCOMPLET !

Si l’on peut suivre la démonstration, on achoppe sur un grand " Impensé " : la fascisation possible du processus révolutionnaire lui-même.

Comment l’éviter dans son propre camp ? On ne peut faire l’économie de 70 ans de stalinisme et de la dégénérescence en état policier totalitaire du Léninisme révolutionnaire ( avec ses variantes maoïste, pol-potiste ou nord-coréenne, voire chinoise aujourd’hui avec sa dictature stalino-capitaliste, etc )

Nous ne pouvons plus nous la raconter comme si on se racontait l’Histoire légendaire et nostalgique de la Commune de Paris en s’embrassant à chaudes larmes. Il va bien falloir le penser cet Impensé si nous voulons avancer, sinon on reproduira les mêmes processus hautement toxiques, criminels et nuisibles pour tout le monde.
Le peuple en premier lieu.

On ne va pas faire comme si nous n’avions pas lu Victor Serge ? Un exemple parmi mille autres.

23/05/2015 01:11 par egos

@Cunegonde Godot

Je ne voudrais pas être méchante ...

on y vient après qqs efforts méritoires de votre part,
quoique vs puisiez faire mieux, mais l’intention y est

selon vs comment nommer les acteurs, agents et relais de la propagande raciste (islamophobe, anti rom) anti-sociale (cibles fonctionnaires, service public, salariés, chômeurs retraités, usagers de la sécu, les pauvres et banlieusards) + généralement les pourfendeurs du contrat social, sans compter les va t en guerre (Afrique, MO, Ukraine) ?

23/05/2015 07:21 par Cunégonde Godot

Dwaabala :
C’est l’horizon du capitalisme que de céder la place au socialisme, mais aujourd’hui la lutte de A. Tsipras et du peuple grec, que ceux que vous incendiez habituellement (qui ne sont pas au PS) soutiennent, convient mieux car elle affronte concrètement la réalité de l’Europe.

L’ "Europe" est le prototype même du capitalisme mondialiste (ou globaliste) politiquement et juridiquement RÉGRESSISTE – par opposition à progressiste. Il ne vous a pas échappé Dwaabala que l’ "Europe" s’acharnait à détruire l’Etat-nation en Europe (sans guillemets) – comme elle l’a fait en Libye d’ailleurs, en plus violent. Pourquoi ? Parce qu’il est le principal frein à la dictature mondialiste.
Que cela plaise ou non, l’Etat-nation européen (occidental) en particulier l’Etat-nation français reste le modèle de tous les pays en devenir sur la planète qui crèvent justement d’un manque d’organisation politique et juridique solide et surtout légitime sur lequel tout progrès social et toute souveraineté puisse s’appuyer, y compris donc éventuellement la souveraineté du peuple.
C’est cela la réalité du monde, la réalité du monde hors de la forteresse européo-occidentale (en Afrique p.ex.).
Le moment historique de l’Etat-nation n’est pas dépassé. Les peuples, et singulièrement le peuple français (peuple "historique" s’il en est) l’a parfaitement compris en s’exprimant, par son non à l’ "Europe" il y a dix ans, contre le démantèlement de l’Etat-nation français.
Aujourd’hui, les faux marxistes (les folkloriques "écolo-marxistes" dissimulés derrière la grosse baudruche du "rêve européen" destructeur de l’Etat-nation) et les capitalistes sont ensemble contre le peuple qu’ils considèrent comme arriéré ; ensemble contre le peuple mais avec les Religions (essentiellement une à laquelle ils se sont soumis, l’islam) qui elles aussi, historiquement, ont toujours lutté pied à pied contre l’Etat-nation, y compris au temps de l’Ancien Régime.
Le "rêve européen" a quand même une vertu : il fait apparaître en pleine lumière les faux ennemis/vrais alliés de classe.
L’Histoire jugera les "marxistes" européistes...

23/05/2015 16:09 par plus

sauf que le communisme n’a jamais marché
même en cherchant à chaque fois un bouc émissaire (Lenine aurait dévié les idées de marx, puis Staline, puis Mao, et puis tous les pays communistes...etc) ça devient trop gros pour être vrai.

en France les seul communistes qui restent sont les fonctionnaires qui vivent d’argent publique c’est à dire prit par la force à ceux qui travaillent...

le communisme a toujours finit par dictature et pauvreté

24/05/2015 04:26 par Arthurin

C’est l’horizon du capitalisme que de céder la place au socialisme

« je le souhaite plus que je ne l’espère » (Thomas More, Utopia, 1516)

(sous toute réserve)

24/05/2015 16:37 par Dwaabala

La preuve que le capitalisme n’a pas d’horizon c’est que ni la vie en tribu, ni le régime antique esclavagiste, ni la féodalité et l’Ancien régime n’en ont eu.

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