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La fin d’une utopie égalitaire ?

Les difficultés du communisme.

A la suite de la chute du « socialisme réel » en URSS et dans les pays de l’est, les porte-parole du capitalisme ont clamé aux quatre vents que c’était la fin du communisme, des utopies et jusqu’à celle de l’Histoire. La Révolution d’Octobre 1917 a été une tentative pour établir une société égalitaire et auto-déterminée, une organisation socialiste des rapports humains et de l’économie, ambassadrice de la société communiste du futur.

A la suite de la chute du « socialisme réel » en URSS et dans les pays de l’est, les porte-parole du capitalisme ont clamé aux quatre vents que c’était la fin du communisme, des utopies et jusqu’à celle de l’Histoire. La Révolution d’Octobre 1917 a été une tentative pour établir une société égalitaire et auto-déterminée, une organisation socialiste des rapports humains et de l’économie, ambassadrice de la société communiste du futur.

Les difficultés externes rencontrées par une pareille gageure sont bien connues : agressions militaires, blocus, harcèlement matériel et spirituel, etc. Avec cet effondrement s’est écroulée aussi l’expérience consistant à répartir le travail, l’éducation, la santé, l’alimentation et le logement entre tous.

Cependant, il n’a pas été capable de surmonter ses difficultés internes, c’est-à -dire, le socialisme d’entregent mis en place par une bureaucratie plus intéressée par son propre pouvoir que par le bien-être et l’auto-détermination des populations, par leur émancipation matérielle et spirituelle.

Il semble que Karl Marx ait prévu ce genre de difficultés. Sans presque d’expérience pratique, si ce n’est la brève tentative de La Commune de Paris (18 mars au 18 mai 1871) il écrivait ce qui suit en 1842 : « Nous avons la ferme conviction que ce n’est pas dans l’instauration pratique mais dans le développement théorique des idées communistes qu’est le véritable danger, car les instaurations pratiques, bien qu’elles soient le fait des masses et soient périlleuses, peuvent être contestées par les idées en place [con los cañones ?], mais les idées qui se sont emparées de notre esprit, qui ont conquis notre conviction et en lesquelles notre intellect a forgé notre conscience sont des chaînes auxquelles il n’est pas possible de se soustraire sans avoir le coeur déchiré. » (MEW, I, p ; 108. Souligné par Marx)

Alfonso Sastre, expert en expérimentation du socialisme bureaucratique du XX° siècle s’est heurté au pessimisme et à l’abandon dominants. Ce n’est pas possible, proclamaient de toutes part et dans tous les médias les porte-parole « bien-pensants », et abondamment nourris, du capitalisme. « Abandonnez toute espoir ! » affirmaient-ils en citant Dante (« Lasciate ogni speranz »). Mais Sastre défend l’utopie communiste, c’est-à -dire l’utopie d’une société égalitaire et auto-déterminée. Ce n’est pas qu’elle soit impossible, comme le clament les voix du capital, mais que les uns ou les autres la rendent impossible. Ce n’est pas la même chose une auto-détermination impossible en soi et une impossibilité due aux difficultés rencontrées par les entraves imposées par l’hétéro-détermination.

Tout mouvement d’émancipation, d’auto-détermination économique, politique et culturel qui a eu lieu dans l’Histoire a connu ces difficultés et a été combattu à mort. C’est pour cela que, pour Sartre, le communisme contient « une puissance de libération énorme ».

Hermann Kant, un autre excellent écrivain Allemand, a pris lui aussi une part active dans la construction du socialisme en RDA. Quand il parle des difficultés impliquées par ce projet, il fait référence, par dessus tout, aux difficultés internes. Dans son allocution aux jeunes « Kommen und Gehen » il les prévient que la tâche n’a rien de facile. Ici, il n’y rien, c’est toute une société qui est à transformer ! Avec tout son appareillage matériel et mental : ses moyens de production, de transport, sa nourriture, sa façon de vivre, ses comportements, ses façons de penser et ses habits. Et c’est précisément ce qui est le plus difficile. Entre autre, par exemple, l’habitude de catégoriser et juger les personnes en fonction de leur manière de s’habiller. Ou celle d’adapter l’épaisseur de son porte-documents à celle de ses pairs. Ou bien l’habitude de jouer des coudes pour se frayer un passage. Le petit exploit constitué par l’abandon d’habitudes appelées « jalousie », « indifférence », « goût du pouvoir », « servilité », etc.

Oui, le communisme est bien hors des sentiers battus du système. Il s’intéresse à des choses qui lui sont étrangères. Et toutes ses solutions comportent du travail. Les valeurs qu’il défend sont le contrepoint de celles qui sont en vigueur. Face à l’individualisme régnant, il défend le fait que le bonheur est dans la coopération et la solidarité. Pour lui, le pire des malheurs est la solitude. Il est convaincu que l’autodétermination commence avec la reconnaissance de l’hétéro-détermination. C’est pour cela qu’il appelle voleurs les maires vénaux, blasphémateurs les curés, pyromanes les propriétaires terriens, plaisantins les universitaires qui répriment la pensée critique et qu’il empêche leur accès aux écoles.

Il a subi tout ce qui peut l’être, de la marginalisation et l’humiliation au harcèlement au travail et dans la société. Il a été reconnu comme cause du mal. Et c’est pour cela qu’il vaut mieux ne pas s’en approcher. Certains « bien-pensants », c’est-à -dire bien placés, ont essayé de le convaincre que ses idées sont dépassées, que les inégalités et l’exploitation de l’homme par l’homme font partie de la condition humaine, que c’est quelque chose de naturel. Mais les communistes savent que cette résignation n’est pas satisfaisante, que la vie stimulante est diverse, belle, fraîche… C’est pour cela qu’il ne reconnaît pas comme naturel tout ce qui se présente comme tel, en particulier le bien et le mal. La phrase qui dit que les choses sont et ont toujours été comme ça vient des temps où les êtres humains étaient obligés de dire des bêtises pour sauver leur peau.

Ce que le communiste authentique défend c’est une vie pleine d’aventures, un travail que personne ne voudrait échanger contre un autre, un école dont la fin n’est pas considérée comme un prix à payer. Il souhaite tendre l’oreille aux chuchotements infimes qui annoncent la transformation. Et tremper les nerfs les plus forts pour qu’ils ne se brisent pas quand la terre hurle. Il est capable de dire la vérité à ses amis et a le courage de la dire aussi à ses ennemis ou, si cela arrive, de ne pas dire un seul mot. Par-dessus tout, il est capable de penser.

Oui, loin du caractère totalitaire et oppresseur que lui attribuent de manière intéressée ses détracteurs, le communisme authentique est l’expression maximale de la liberté et de la dignité humaines. C’est l’utopie possible, si facile à comprendre mais si difficile à réaliser.

Vicente Romano

17/12/ 2011

Source : http://insurgente.org/index.php?option=com_content&view=article&id=9808:dificultades-del-comunismo&catid=137:vicente-pamano&Itemid=473

COMMENTAIRES  

08/01/2012 09:31 par Stelios

« Cependant, il n’a pas été capable de surmonter ses difficultés internes, c’est-à -dire, le socialisme d’entregent mis en place par une bureaucratie plus intéressée par son propre pouvoir que par le bien-être et l’auto-détermination des populations, par leur émancipation matérielle et spirituelle. »

Dictature du prolétariat ou de la bourgeoisie ????

Les résolutions du XVIIe Congrès du Parti communiste de l’URSS, et les purges qui s’en suivent dès la même année concrétise la victoire de la bourgeoisie sur le prolétariat. Dans le socialisme réel la victoire d’un parti, quel que soit son nom, est une victoire de la bourgeoisie sur le prolétariat.

Le socialisme réel dans un seul pays, agressé militairement dès sa naissance, n’aura duré qu’une dizaine d’années en paix, une dizaine d’année qui démontre et objective la supériorité du socialisme sur le capitalisme. Le XVIIe Congrès du Parti communiste de l’URSS marque la fin du socialisme réel et le début d’un nouvel impérialisme russe, avec comme instrument de sa dictature le totalitarisme en politique, un totalitarisme que la bourgeoisie occidentale cache si bien …. Avec ses alternances partisanes.

08/01/2012 09:40 par alfare

Dur dur le passage et comme c’est pas simple de retrouver l’original (en allemand) ou une traduction existante de ce texte, je propose (uniquement parce qu’il restait trois mots non traduits ) la phrase suivante qui n’est pas meilleure mais est complète.

"Tenemos el firme convencimiento de que no es en el intento práctico, sino en el desarrollo teórico de las ideas comunistas donde está el verdadero peligro, pues los intentos prácticos, aunque sean intentos en masa, cuando se reputan peligrosos, se pueden contestar con los cañones, pero las ideas que se adueñan de nuestra mente, que conquistan nuestra convicción y en las que el intelecto forja nuestra conciencia, son las cadenas a las que no es posible sustraerse sin desgarrar nuestro corazón."

Nous avons la ferme conviction que c’est dans le développement théorique des idées communistes que réside le véritable danger pour le système et non pas dans les tentatives pratiques. En effet, les tentatives pratiques, même de masse peuvent être contenues par les canons si elles deviennent dangereuses alors que les idées maîtres de nos convictions et qui forgent intellectuellement notre conscience, deviennent des liens auxquels on ne peut se soustraire sans s’arracher le coeur.

08/01/2012 13:22 par Dominique

D’abord un petit préambule. Nous avons en occident un problème fondamental avec la gauche : elle est tellement occupée à des luttes internes qu’elle en a oublié l’intérêt général. Et cela ne date pas d’aujourd’hui : Il n’y a qu’à voir les héros de la révolution d’Octobre que sont Lénine et Trotsky confisquer le pouvoir populaire pour le donner au parti et s’acharner ensuite, non seulement sur les contre-révolutionnaires mais aussi sur les anarchistes. Ceci montre bien que le peuple russe fut privé de sa victoire dés le début, et que dés le début le pouvoir fut donné au parti, un parti qui ne sut éviter de reproduire en son sein les mêmes luttes de pouvoir qui déchirent les systèmes mufti-partistes de nos démocraties.

Même Cuba n’est pas exemptes de reproches vis-à -vis des anarchistes. Il ne furent pas massacrés comme le fit en Russie l’armée rouge commandée par Trotsky mais leur sort ne fut pas très enviable pendant quelques décennies. Malgré toutes les difficultés, le parti communiste cubain a su constamment évolué et il a aujourd’hui, ce qui est réjouissant, prouvé sa tolérance autant vis-à -vis des anarchistes que vis-à -vis d’autres minorités comme les homosexuels ou les croyants (je suis pas convaincu que ces derniers soient une minorité :-).

J’en viens au point principal que je veux soulever. Pour Marx, l’avènement du communisme doit mettre fin à l’aliénation humaine. L’aliénation étant la négation de la nature humaine, le communisme se pose comme la négation de cette négation et permet de restaurer ainsi la véritable nature humaine. Il suffirait donc de prendre le problème sous l’angle de la société et de renverser les rapports de production pour obtenir une société où l’être humain serait réconcilié avec sa transcendance, cette qualité qui lui permet de définir ici, maintenant et consciemment ses buts, et toujours ici et maintenant, de travailler à leur réalisation.

Or, il y a un enseignement capital que nous devons retenir des peuples premiers. Comme le dirent les indiens d’Amérique du nord qui voyaient la façon dont les colons puritains les massacraient et massacraient les bisons :
"Un être humain qui ne respecte pas la nature est incapable de respecter ses semblables."

Ils rajoutèrent même : "Vous ne comprendrez que l’argent ne se mange pas que le jour où il ne restera rien d’autre."

Ces gens, qui n’avaient jamais lu ni Marx ni GreenPeace avaient cependant compris le fond du problème : le respect de la nature est la forme fondamentale de respect, celle qui conditionne toutes les autres. Cela est facilement confirmé par un petit exemple tiré de notre vie de tous les jours. De nombreux couples, à la naissance de leur premier enfant, vendent leur petite voiture pour en acheter une autre. Dans la plupart des cas, ils n’en achètent pas une qui pollue moins, mais une plus grosse. Or nous savons tous 1) qu’une grosse voiture pollue plus l’air des autres qu’une petite de technologie équivalente, 2) que l’air des autres est aussi celui de nos enfants. Par conséquent, leur seule certitude est qu’ils vont polluer plus l’air de leurs propres enfants.

Cet exemple simple et facilement vérifiable montre que les peuples premiers ont raison : Un être humain qui ne respecte pas son environnement est incapable de respecter ses semblables, et comme l’exemple ci-dessus le montre, il est même incapable de respecter ses propres enfants. Mon but n’est pas de moraliser ou de faire culpabiliser mais simplement de montrer à quel point ce problème est fondamental et à quel point il est notre problème à tous.

Un autre exemple, nécessaire, le dernier. Nous transformons systématiquement toutes les ressources naturelles que nous exploitons en autant de sources de pollution. Dans ce contexte, le réchauffement climatique n’est même pas la partie apparente de l’iceberg, c’est la réaction de la planète à une partie de ce que nous lui faisons subir. Une autre réaction de la planète est que les espèces animales et végétales disparaissent d’ors et déjà à un rythme supérieur à celui des autres extinctions massives d’espèces que la planète a connu par le passé. Cela devrait nous interpeller et nous faire prendre conscience de l’urgence de la situation dans laquelle nous avons mis la planète, et nous avec.

Le communisme est souvent opposé à la religion qu’il considère comme obsolète et propre à la morale bourgeoise. Force est de constater deux choses : 1) la majorité des habitants de cette planète sont des croyants, 2) les dogmes de base de toutes les religions organisées donnent des qualités superstitieuses aux choses (bien ou mal, yin ou yang, ...), qualités qui autorisent deux hiérarchies, la première, celle qui est fondamentale, entre les dieux, les hommes et le reste de la création, la deuxième, subordonnée à la première, entre les hommes dont certains se retrouvent plus près des dieux que les autres.

Ceci implique deux choses. D’abord, l’important n’est pas de se débarrasser des religions mais de l’influence de leurs dogmes dans la société, dogmes qui y sont véhiculés depuis quelques millénaires.
Ensuite, tout croyant doit se poser la question de savoir si les valeurs véhiculées par les dogmes de sa religion sont compatibles avec sa foi.

Les hiérarchies autorisées par ces dogmes sont la justification morale de toutes les formes d’exploitation, à commencer par l’exploitation de la nature par la première hiérarchie pour finir par l’exploitation de ses semblables par la deuxième hiérarchie. Cela implique que pour réussir sur le long terme, une révolution quelle qu’elle soit doit non seulement avoir pour but une société égalitaire et auto-déterminée, mais elle doit aussi tenir compte du cadre dans lequel cette société doit se développer : notre planète. La seule façon viable de tenir compte de la Terre est de la respecter pour ce qu’elle est : la seule source de vie à notre disposition, une source de vie dont dépend notre survie en tant qu’espèce.

Ce qu’il faut bien comprendre est que pendant que les économistes jouent au monopoli avec de l’argent, nous jouons tous au monopoli avec les conditions nécessaires à la vie sur cette planète. Cela était supportable avant l’industrialisation, mais aujourd’hui, les preuves scientifiques que les conditions nécessaires à la vie sur cette planète sont en train de disparaître ne cessent de s’accumuler. Ce cauchemar est la conséquence logique d’un société basée en premier lieu sur l’exploitation aveugle des ressources naturelles qui a passé au stade industriel. Ce stade industriel permet non seulement un croissance exponentielle de l’exploitation de nos ressources naturelles, mais aussi une croissance exponentielle de la démographie, c’est à dire du nombre d’exploiteurs des ressources naturelles. Enfin, ce stade industriel, quand il n’est pas maîtrisé, autorise la transformation systématique des ressources naturelles en autant de sources de pollution et leur rejet tout autant systématique dans l’environnement, la seule nature à notre disposition.

C’est notre rapport à la nature qui conditionne notre rapport avec les autres ainsi que notre rapport avec nous-même, avec notre nature d’être humain. Les religions organisées, parties intégrantes de l’idéologie bourgeoise nous le prouvent par leur dogmes. Les conditions écologiques désastreuses des la planète nous le prouvent scientifiquement.

Face à cela, il ne s’agit donc pas seulement de renverser le capitalisme, lequel n’est jamais que la xième version de l’idéologie de domination bourgeoise qui sévit depuis l’antiquité, mais de renverser ce qui rend possible cette double exploitation, celle de l’homme par l’homme, mais aussi celle plus fondamentale de la nature par l’homme. Ce n’est qu’ainsi que l’homme pourra redevenir ce qu’il n’aurait jamais du cessé d’être : un être humain conscient de sa place et de ses possibilités.

Pour y parvenir, je ne vois qu’une solution : subordonner le but de la société révolutionnaire au respect de l’environnement et au respect des autres tout en gardant bien à l’esprit que la forme de respect fondamentale, celle qui conditionne les autres, est notre rapport avec la nature..

Pour en revenir à mon préambule, le respect de la nature n’a jamais été une des priorités ni des soviets, ni des gouvernements successifs de l’URSS. A Cuba par contre, le respect de la nature est une des priorités du gouvernement. Suite à la récente décision des cubains de démocratiser l’accès à la voiture, je ne peux qu’espérer que la force d’aliénation de ce mode de transport sera moindre que la force de la révolution et que Cuba, tout en continuant son développement, saura rester ce paradis naturel qu’il est encore.

08/01/2012 15:41 par Anonyme

Merci, Affare !

Etant le traducteur anonyme et bénévole de ce texte, à qui les fameux « cañones » ont posé beaucoup de problèmes, je proposerais la phrase suivante, s’il s’agit de vrais canons, en fer et en flamme :

« Nous avons la ferme conviction que c’est dans le développement théorique des idées communistes que réside le véritable danger pour le système et non pas dans les tentatives pratiques. En effet, les tentatives pratiques, même de masse peuvent être combattues par les canons si elles deviennent dangereuses alors que les idées maîtres de nos convictions et qui forgent intellectuellement notre conscience, deviennent des liens auxquels on ne peut se soustraire sans s’arracher le coeur. »

« Combattues » remplace « contenues » - car c’est malheureusement ce qui semble se passer souvent. Sauf que les canons sont devenus nettement plus meurtriers et plus sournois, aussi, depuis que Marx a écrit de texte.

C’est ce qui a entraîné mon hésitation car les canons actuels contiennent aussi les médias et les idées, qui paraîtront par la suite reçues ou évidentes, qu’ils mettent en place dans les têtes en utilisant des techniques qui vont de l’image, dont subliminale, à l’hypnose, au mensonge, etc. (individualisme forcené, « ambition », « maillon faible », etc.) qui vont - plus sournoisement que les canons - précisément à l’encontre des idées maîtresses du communisme et « justifient » l’emploi des armes « si nécessaire »

C’est aussi ce qui a fait que j’ai complètement omis le passage « dès qu’elle deviennent dangereuses », qui est pourtant très important : tant qu’elles ne sont pas dangereuses pour le pouvoir en place au service des banques, les idées communistes doivent pouvoir s’exprimer (un peu) afin de donner une image de « libre expression », de « démocratie » et de « multipartisme », afin aussi de canaliser les énergies et les espoirs de ceux qui les portent. Tant qu’il ne s’agit pas de « pratique »…

Excuses pour cette oubli et encore merci à Affare.

Anonyme

08/01/2012 20:36 par Vania

Merci et BRAVO pour cet article !

08/01/2012 22:37 par cf

"Le XVIIe Congrès du Parti communiste de l’URSS marque la fin du socialisme réel et le début d’un nouvel impérialisme russe, avec comme instrument de sa dictature le totalitarisme en politique, un totalitarisme que la bourgeoisie occidentale cache si bien …"

Le XVIIe Congrès du Parti communiste de l’URSS, c’est en 1934. Depuis des lustres, les Soviétiques se préparaient contre les attaques
1) japonaises, danger prioritaire
2) contre l’attaque allemande qui sera si bien secondée par les Démocraties.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_communiste_de_l%27Union_sovi%C3%A9tique

" un totalitarisme que la bourgeoisie occidentale cache si bien …" ??????

09/01/2012 02:16 par patrice sanchez

Et si ces dites utopies avaient été créées pour mieux en arriver là où nous en sommes, c’est à dire au bord du gouffre, de la déshumanisation, du nouvel ordre mondial voulu par nos politicards corrompus et vendus aux puissances machiavéliques et sataniques de l’argent !

09/01/2012 02:45 par Stelios

« ……c’est dans le développement théorique des idées communistes que réside le véritable danger pour le système…. les tentatives pratiques, même de masse peuvent être contenues par les canons…. »

De quel système parle Marx, sinon du système d’exploitation privée d’un capital produit socialement ???? Et les idées communistes qui doivent se développer théoriquement, c’est bien dans le manifeste de 1847 quelles y sont exprimées pour la première fois par leurs partisans ????
Que de chemin parcouru dans le développement théorique des idées communistes, entre la commune de Paris et la révolution Russe ! Mais, quant est il du développement théorique des idées communiste depuis les soviets, comme organisation politique de la démocratie prolétarienne ???

L’avènement de l’impérialisme sonne le glas du capitalisme primitif, la monopolisation des entreprises privées et l’exportation de leurs capitaux entrent en conflit direct avec l’existence même du socialisme réel et de ses partisans, la corruption se généralise et remplace les canons pour contenir les masses. Il suffit de comprendre l’histoire de la Grèce entre 1944 et 1949 pour reconnaitre la défaite du prolétariat non encore organisé en classe dominante, y compris et en premier lieu dans le premier des Etats de l’économie socialiste.
Qu’en est-il du développement théorique des idées communistes aujourd’hui ? A la poubelle le prolétariat et sa dictature, la lutte de classe ne se fait plus qu’entre bourgeois de l’extrême ou non mais de gauche ou de droite, sans communistes et pour un libéralisme ou un socialisme de propriétaires privés.

Sans le prolétariat et ses partisans toute idée de communisme ne peut être que corrompue et, sans idée de communisme il n’y a pas de communiste … il ne reste que des bourgeois affairés ou non, à leurs convictions modulables et adaptées aux opportunités d’une exploitation privée.

@ Cf : « " un totalitarisme que la bourgeoisie occidentale cache si bien …" ?????? »
Pourquoi ces trois petits points et pas ce qui suit… « Avec ses alternances partisanes. » …. Ce qui répond aux six points d’interrogation.
Quant à affirmer que la proclamation d’une neutralité au XVIIe Congrès du Parti communiste de l’URSS a préparé les soviétiques, contre les attaques Japonaises ou Allemandes ; cela reste une conviction ou un point de vue historique, que je ne peux partager.

09/01/2012 10:33 par E.W.

@ Dominique

Nous avons en occident un problème fondamental avec la gauche : elle est tellement occupée à des luttes internes qu’elle en a oublié l’intérêt général.

Il ne me semble pas que l’oubli de l’intérêt général soit l’apanage de la gauche, chaque pan de la société a une excuse pour ne pas y penser, celle de la gauche est ainsi, elle ne me parait pas mieux ou pire qu’une autre.

Pour Marx, l’avènement du communisme doit mettre fin à l’aliénation humaine. L’aliénation étant la négation de la nature humaine, le communisme se pose comme la négation de cette négation et permet de restaurer ainsi la véritable nature humaine.

N’importe quelle idéologie peut invoquer ces arguments, d’ailleurs le capitalisme l’a fait avec succès. En l’état le communisme doit mettre fin à l’aliénation capitaliste mais il est à craindre que ce ne sera que pour mettre en place sa propre forme d’aliénation puisqu’il semble être dans la nature humaine de pervertir toute idéologie.

"Un être humain qui ne respecte pas la nature est incapable de respecter ses semblables."

Qu’y a t-il qui ne soit pas naturel ? L’être humain, au même titre que n’importe quel animal, procède de la nature et comme n’importe quel animal, l’humain ne peut faire quoi que ce soit qui ne procède pas de la nature : objectivement l’accident de Fukushima est aussi naturel qu’un pet de vache.

"Vous ne comprendrez que l’argent ne se mange pas que le jour où il ne restera rien d’autre."

Si et seulement si nous sommes en mesure de comprendre quoi que ce soit, nous prêter de telles facultés est un grand honneur que nous ont fait les Amérindiens.

à la naissance de leur premier enfant, [les parents] vendent leur petite voiture pour en acheter une autre. Dans la plupart des cas, ils n’en achètent pas une qui pollue moins, mais une plus grosse.

Si d’aventure la plus grosse pollue moins que la petite, elle conviendra tout pareil.

Nous transformons systématiquement toutes les ressources naturelles que nous exploitons en autant de sources de pollution.

Faux. Nous sommes aussi capable de les gaspiller sans autre motif.

les dogmes de base de toutes les religions organisées donnent des qualités superstitieuses aux choses (bien ou mal, yin ou yang, ...)

De la dichotomie de l’existence humaine, les religions n’ont rien inventé, c’est un vulgaire plagiat.

Les hiérarchies autorisées par ces dogmes sont la justification morale de toutes les formes d’exploitation, à commencer par l’exploitation de la nature par la première hiérarchie pour finir par l’exploitation de ses semblables par la deuxième hiérarchie.

L’exploitation (dans le sens d’abus) ne se justifie pas que ce soit moralement ou autrement.

Cela implique que pour réussir sur le long terme, une révolution quelle qu’elle soit doit non seulement avoir pour but une société égalitaire et auto-déterminée, mais elle doit aussi tenir compte du cadre dans lequel cette société doit se développer : notre planète.

La bourgeoisie a fait pleins de révolutions durables qui ne respectaient ni l’une ni l’autre de ces conditions, les critères de réussite doivent être ailleurs.

Ce qu’il faut bien comprendre est que pendant que les économistes jouent au monopoli avec de l’argent, nous jouons tous au monopoli avec les conditions nécessaires à la vie sur cette planète. Cela était supportable avant l’industrialisation

Bien avant l’industrialisation, il y eut une époque où les usuriers étaient punis de mort. Les usuriers ne sont pas supportables, même en dehors de toutes considérations écologiques.

il ne s’agit donc pas seulement de renverser le capitalisme, lequel n’est jamais que la xième version de l’idéologie de domination bourgeoise qui sévit depuis l’antiquité, mais de renverser ce qui rend possible cette double exploitation, celle de l’homme par l’homme, mais aussi celle plus fondamentale de la nature par l’homme.

On commence quand ?

09/01/2012 14:58 par cf

@ Stolios
« " un totalitarisme que la bourgeoisie occidentale cache si bien …" ?????? »
Pourquoi ces trois petits points et pas ce qui suit… « Avec ses alternances partisanes. » Oui, vous avez raison.

« Cependant, il n’a pas été capable de surmonter ses difficultés internes, c’est-à -dire, le socialisme d’entregent mis en place par une bureaucratie plus intéressée par son propre pouvoir que par le bien-être et l’auto-détermination des populations, par leur émancipation matérielle et spirituelle. »

Tout le monde est d’accord là -dessus.
Le sujet de controverse c’était de dater cette évolution : Quand Lénine meurt, quand Staline est aux affaires, quand les guerres d’agressions mettent en pannes toute politique,1953, 1956 (...)1989...

Le capitalisme d’état n’a pour moi aucun sens. Et la phobie des bureaucrates me rappelle la mise à bas de nos acquis sociaux, héritage des luttes d’anciens syndicalistes et Résistants que j’honore toujours. On oublie que si la prise du pouvoir peut être rapide et sang effusion de sang, la révolution est un processus long.

Cette évolution a été discutée par l’Ouest durant des lustres et a divisé et divisé la gauche, pour aboutir à une histoire officielle quasi d’extrême-droite, des totalitarismes.

Cependant, depuis la fin de la guerre froide contre la Russie, les historiens américains et anglophones ont bien lu les archives . Roberts, Carley. Pauwels, etc : ils rendent
l’histoire moins manichéenne que celle qui nous a été servie.

Je vous réponds cela, mais je ne suis ni historienne , ni très expérimentée en politique. Je me suis posée la question récemment. C’est vous dire.

09/01/2012 19:35 par Adrien

@ cf

Cette évolution a été discutée par l’Ouest durant des lustres et a divisé et divisé la gauche, pour aboutir à une histoire officielle quasi d’extrême-droite, des totalitarismes.

Cependant, depuis la fin de la guerre froide contre la Russie, les historiens américains et anglophones ont bien lu les archives . Roberts, Carley. Pauwels, etc : ils rendent
l’histoire moins manichéenne que celle qui nous a été servie.

J’ai eu la chance de suivre des cours sur l’URSS à l’Université. Il y a deux grandes écoles de soviétologie (si si, c’est vraiment une spécialité à part !) : ceux qui défendent une vision totalitaire (et donc souvent assez caricaturale) de l’URSS et ceux qui expliquent les difficultés rencontrées par le système soviétique par des raisons sociales, c’est-à -dire plutôt liées à des mouvements de fonds et non uniquement aux décisions des dirigeants.
De ce que j’ai pu en voir, la majeur partie des problèmes rencontrés sont plus dus à la Russie de 1917 en elle-même qu’au communisme soviétique : pays trop grand, donc difficile à administrer et à mobiliser, économie arriérée, population peu éduquée. Ce que tous les détracteurs de l’URSS oublient trop souvent, c’est que les bolcheviks se sont retrouvés sans aucun moyens d’action à la tête d’un pays en retard d’au moins un siècle sur les pays de l’Ouest. Rattrapper ce retard tout en expérimentant de nouveaux rapports économiques ne pouvait pas se faire sans rencontrer de graves difficultés et sans qu’il y ait des dérives.
C’est pour ça que je grince des dents lorsque j’entend des journalistes qui, du haut de leurs préjugés et d’une connaissance plus que minime de l’URSS, nous parlent d’un système communiste qui aurait condamné les pays de l’Est à une arriération économique, alors que c’est grace à ce système qu’ils en sont sortis. De plus, la plupart des gens attribuent au communisme les ravages économiques et sociaux provoqués par le passage violent au capitalisme dans les pays de l’Est, avec des remarques empreintes de gravité, du genre "Plusieurs décennies de communisme, ça leur a laissé de terribles séquelles"(sic).

09/01/2012 20:47 par Stelios

Le socialisme n’est qu’une forme particulière de l’Etat d’une société moderne.

Du point de vue de la bourgeoisie, le socialisme prend autant de formes que de classes qu’elle peut contenir et, ses partisans ne peuvent qu’êtres de gauche (maladroits) ou de droite (rigides) face aux libéraux, qui le nient ou le renient politiquement.
Du point de vue du communisme le socialisme ne prend qu’une forme unique, celle d’un Etat transitoire et particulier où le pouvoir de la bourgeoisie est asphyxié, et ordonné par celui d’un prolétariat organisé en classe dominante. Un prolétariat qui va détruire toutes les conditions d’existence de l’Etat, autant d’obstacles incontournables à l’avènement du communisme, où chaque individu,évolue pour s’épanouir librement, hors des contraintes ou privilèges particuliers d’une société de classes.

Oui la révolution est un long processus, de sa naissance à son accomplissement il est total, unique et comporte toutes les étapes de son évolution. La révolution socialiste est en cours et l’histoire de la commune de paris, de l’URSS, du Maghreb ou de l’Europe actuelle ne sont que des étapes nécessaires, à sa réalisation.

09/01/2012 21:13 par yapadaxan

@ Adrien,

Je trouve très intéressante votre approche de l’URSS. Pourriez-vous donner une bibliographie ?

Je vous remercie.

09/01/2012 21:19 par Stelios

@ Adrien
Rien ne permet d’affirmer l’existence d’un communisme soviétique, L’URSS est une forme de l’Etat ou les moyens de production et d’échanges sont socialisés. L’URSS est donc un Etat socialiste qui plus est, et sa disparition en fait la preuve, n’accomplit pas sa révolution. Le pourquoi et le comment n’est plus qu’une question de point de vue.

10/01/2012 10:41 par CN46400

D’abord, il convient de mettre en face des mots une définition adéquate. Jamais les dirigeants des pays, qui se disaient socialistes, (Lenine, Staline Mao etc..) n’ont prétendu avoir installé une société communiste ("a chacun selon ses besoins-Marx). Tout au plus ont-ils parlé des "bases du communisme" (Kroutchev...).

Ceci étant posé, on doit convenir que, dans les deux cas : URSS et Chine de Mao, il y a eu échec dans la transition du capitalisme vers le communisme ! C’est en analysant, objectivement, ces échecs qu’on peut trouver la solution, et pas dans nihilisme idiot de ses tentatives.

Ces deux tentatives ont, en commun, d’avoir brisé la «  chaine du capitalisme » avant que celui-ci n’ai rempli, dans ces deux zone géographique, ce pourquoi il est fait, à savoir : le développement des forces productives, l’accumulation primitive. Dans ces deux zones, le capitalisme n’avait pas achevé son «  éminente » révolution (Marx). C’est ce qu’avait compris Lénine qui, après l’échec des spartakistes en Allemagne, a obtenu qu’une majorité de bolchevics le soutiennent pour lancer la NEP («  une génération » disait-il). En fait, il s’agissait de lacher le «  fauve » capital sous contrôle de la laisse de l’Etat, alors que sous la bourgeoisie c’est le capital qui contrôle l’Etat.

La Nep fût un succés sur le plan économique, mais elle développait aussi les inégalités inhérentes au capitalisme classique et carburant essentiel de ce système. C’est en s’appuyant sur ces effets, choquants pour des communistes encore mal dégrossis, que Staline pris le pouvoir en 1927 . Les deux principaux soutiens de Lénine, Boukharine et Trotski, capitulant, sans combattre, sur le terrain de la NEP.

Une accumulation primitive, partielle (industrie lourde surtout) se fera quand même, «  egalitariste » dans la pénurie (pas de capitaux capitalistes...), parfois volontariste, parfois, hélas, forcée (goulag).

En Chine, après trente années d’errements plus ou moins volontaristes, Teng Xiao Ping remettra ses pas dans ceux de Lénine («  pour un demi siècle » disait-il). Trente ans déjà et une question désormais prégnante, commence à se poser à Pékin : Comment sortir du «  capitalisme d’Etat » ? Et là il est clair qu’on ne peut compter ni sur Marx ni sur Lénine, il va falloir inventer !

D’autant que le «  capitalisme impérial » même durement touché par la crise est encore capable de réagir dangereusement sur le plan militaire, ce qui interdit tout «  dépérissement » de l’Etat en Chine !

10/01/2012 13:30 par Adrien

@ Yapadaxan

Merci pour votre intérêt :)
Niveau bibliographie, j’ai un ouvrage général qui me vient à l’esprit :

La formation du système soviétique, par Moshe Lewin.

C’est un recueil de plusieurs articles compilé en 1987. Moshe Lewin est un des pionniers d’une étude sociale de l’URSS.
C’est un bon livre pour se faire une idée de la question. Les autres ouvrages généraux en français sont à ma connaissance le fait de défenseurs d’une vision totalitaire de l’URSS (vous savez, les même auteurs que l’on retrouve rassemblés pour Le livre noir du communisme).
Vous pouvez trouver une bibliographie complète de Moshe Lewin sur Wikipedia.
Le professeur qui avait animé les cours que j’avais suivi, Alexandre Sumpf, nous a dit qu’il travaillait sur la rédaction d’une histoire sociale de l’URSS, actualisée grâce aux recherches récentes. Je ne crois pas qu’elle soit déjà sortie. A voir...
Du côté des auteurs anglophones, je ne sais pas s’il y a eu des publications générales sur le sujet. Désolé de ne pouvoir être plus précis. Comme dit, je ne suis pas un spécialiste du sujet, je m’y suis juste intéressé.

@ Stelios

Je suis d’accord, le terme de communisme soviétique est abusif.
Par contre, comprendre les raisons des difficultés rencontrées par l’État soviétique est très important. Car c’est en manipulant ces raisons que la majeur partie des médias diabolisent l’expérience soviétique en faisant par exemple des parallèles entre stalinisme et nazisme (ce qui est déjà aberrant) et à partir de là entre communisme et nazisme.

10/01/2012 19:04 par Stelios

@ CN46400
Je partage entièrement ton point de vue sur les problèmes rencontrés par le socialisme Russe de 1917, c’est celui du retard cumulé face aux progrès de l’économie moderne. Ce sont ces mêmes problèmes que rencontre le socialisme dans la chine de Mao mais aussi, dans tous les Etat qui se libèrent du colonialisme ou de l’impérialisme occidental. Nous pouvons encore accepter un certain retard économique de l’URSS jusqu’aux années 50 du 20ième siècle mais après ?

Cela devient inacceptable pour le monde socialiste et son progrès, qui se voit désarmé par un block d’Etats socialiste organisés autour de grosses industries monopolisées qu’ils engagent, dans le parcours de l’impérialisme vers la mondialisation de l’économie. Le capitalisme d’Etat nait des avancées que cumule le socialisme d’après guerre dans l’économie moderne et ce n’est que politiquement, que sa défaite ou son démantèlement dans tous les Etats du monde peut s’expliquer. Quant à la Chine d’aujourd’hui elle n’a rien de socialiste, c’est un Etat capitaliste qui confirme le caractère bourgeois de tous les partis politiques, y compris celui des communistes engagés dans la concurrence et la compétition moderne de l’économie capitaliste ….. dans l’impérialisme.

10/01/2012 20:56 par CN46400

@ Stelios

Quant à la Chine d’aujourd’hui elle n’a rien de socialiste, c’est un Etat capitaliste qui confirme le caractère bourgeois de tous les partis politiques, y compris celui des communistes engagés dans la concurrence et la compétition moderne de l’économie capitaliste ….. dans l’impérialisme.

Je crains ne pas pouvoir approuver votre point de vue. Même si les textes du PCC restent très discrets sur les luttes de classes qui soutendent la politique chinoise actuelle, l’observateur attentif peut noter :
1 -Evolution continue, à la hausse, du niveau de vie de la globalité des travailleurs !
2 -Contrôle direct ou indirect (Joint venture), par l’Etat de la plupart des entreprises !
3 -Transfert quasi-systématique du savoir faire occidental !
4 -Politique extérieure de détente et de limitation des armements !
5 -Coopération externe non basée sur la force militaire !

En Chine, c’est l’Etat qui commande à l’économie ; en Occident c’est l’économie qui commande l’Etat. Pour l’heure "l’impérialisme chinois" n’a rien à voir avec l’impérialisme US.

11/01/2012 00:29 par Stelios

@ CN46400

Les voies qui mènent au socialisme sont multiples et particulières à chaque entité nationale, les 5 notes que nous observons pour la chine peuvent êtres citées dans l’après guerre, pour la plus part des Etats de l’ouest européen, y compris l’Allemagne fédérale. Nous pouvons également les observer dans la plus part des Etats dits « émergeant ».

L’Etat est un instrument de pouvoir et ce sont les classes qui contrôlent ses appareils législatifs et exécutifs pour le diriger. De mon point de vue le PC Grec, dans l’opposition au pouvoir de leur Etat, ou le PC Vénézuélien qui gouverne l’Etat aux côtés des socialistes de Chavez, ont une politique de classe bien plus proche du prolétariat que le PC Chinois, déjà corrompu par la propriété foncière et ouvert, par son appareil législatif à la corruption privée de la grande industrie et du commerce.

Quoi qu’il en soit, et de mon point de vue de prolétaire, depuis le démembrement yougoslave et les réformes cubaine tous les Etats socialistes ont disparus, les révolutions en cours ou à venir sont toutes bourgeoises et engagent le prolétariat internationalisé, à la grande et dernière révolution communiste de l’histoire.

11/01/2012 08:45 par legrandsoir

depuis le démembrement yougoslave et les réformes cubaine tous les Etats socialistes ont disparus

Vous avez mal compris les réformes cubaines, on dirait.

11/01/2012 10:23 par Stelios

Je ne crois pas avoir mal compris les réformes cubaines, elles sont nécessaires et je les approuve tout comme le PC Cubain qui les applique. Je crois plutôt que le socialisme dans un seul Etat est impossible, même si le prolétariat y est au pouvoir.

C’est le premier enseignement que les communistes peuvent, et doivent, tirer de l’expérience soviétique et de l’échec dans l’accomplissement de la révolution d’octobre 1917.

11/01/2012 13:48 par CN46400

Je crois plutôt que le socialisme dans un seul Etat est impossible

Je suis assez d’accord avec cette critique du mot d’ordre qui a mis Staline au pouvoir. Sauf que dans certain cas (Cuba...) le choix est imposé de l’extérieur. Reste à avoir les idées claires sur la nature de l’Etat qui, pour Marx, n’est qu’un outil permettant d’assurer la primauté des intérêts de la classe dominante.

Alors qu’il est indispensable pour assurer la domination du capital, lequel ne peut envisager la suppression du prolétariat, il dépérira dès que les pouvoirs potentiels de la bourgeoisie seront suffisamment affaiblis pour que les solutions des contradictions aussi bien internes qu’internationales pourront se passer de la force militaire, élément étatique sans doute ultime.

11/01/2012 14:21 par CN46400

@ Stélios

pour la plus part des Etats de l’ouest européen, y compris l’Allemagne fédérale.

Si on peut discuter le point 1, (Lénine en 1920 considérait l’Allemagne comme la clef économique de la victoire du socialisme), il faut noter que depuis 2002 l’espérance de vie en bonne santé est passé en Allemagne de 64 ans à 58ans (Eurostat-France 62,7-62,5), ce qui est une preuve évidente de baisse du niveau de vie. Les autres points sont tous contradictoires pour les pays occidentaux. Depuis sa naissance la RFA est partie prenante de la politique de force de l’impérialisme occidental (OTAN...Afganisthan..etc etc), et quand elle n’y participe pas directement elle en profite largement !

12/01/2012 01:57 par un homme qui passe

C’est un débat intéressant et riche, que tous les contributeurs soient remerciés ! Il y a Dominique qui a introduit un questionnement intéressant qui, au lieu d’être approfondi, a été dénigré par E.W, mais non sans raison. Avec Stelios, je partage les points de vue sur les constats qu’il fait. Adrien a été un des plus percutants en ramenant les problèmes sur un terrain plus concret. Quant à moi je me suis toujours intéressé aux idées-système et de leurs possibilités à nous mener vers un ou des systèmes viables et fiables pour l’ensemble du genre humain et par conséquent de tout le vivant. Quand un corpus de pensée se présente ou se pose comme une alternatif à ce qui existe déjà et dont on est plus au moins conscient de son délabrement et du danger qu’il présente pour la survie de la vie, il est légitime de se demander sur quel système un tel corpus de pensée peut-il nous projeter ? Théoriquement, on sait quel est le système qu’il ne faut. Il nous faut un système qui soit le plus proche des nos besoins biologiques et au même temps le moins créateur d’entropie. C’est tout un défie. D’abord commençons par nous débarrasser de toutes ses idées aliénantes, inopérantes que nous trimbalons tous inconsciemment à des degrés divers et dont on a hérité de différentes manières sans les interroger. Ce n’est qu’après cela que nous pourrions envisager d’autres alternatives sérieuses, sinon nous serions condamné à la reproduction du même.

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