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Les rebelles s’en prennent au patrimoine culturel syrien

On pouvait malheureusement s’y attendre. Les sites archéologiques syriens sont le point de mire des rebelles. Le patrimoine culturel de la Syrie, héritage d’une histoire millénaire, est la partie la plus vulnérable mais aussi la plus attrayante pour les destructeurs du pays arabe. Complètement indifférents à la valeur qu’ont les sites et les pièces de collection aux yeux des Syriens mais aussi pour les personnes un tant soit peu civilisées, les rebelles sont en train de faire des ravages pour en tirer quelque profit. L’Irak a été pillé en son temps sous l’oeil complice des troupes d’occupation. C’est désormais au tour de la Syrie. « Certains jours nous sommes des combattants et d’autres, nous sommes archéologues », déclare ironiquement dans un entretien au Washington Post un jeune rebelle de 27 ans originaire de la ville d’Idlib. Comme lui, d’autres rebelles interrogés par le quotidien d’Outre-Atlantique ont admis la contrebande d’antiquités, officiellement pour financer leur lutte contre le gouvernement de Bachar el-Assad.

Toujours selon le Washington Post, des dizaines d’oeuvres ont disparu en quelques mois à peines. Pis, certaines sont irrémédiablement endommagées. Parmi les objets volés, une statue en or datant de l’époque araméenne (VIIIème siècle avant l’EC) provenant du musée d’Hama et désormais inscrite sur les tablettes d’Interpol. Plus grave encore, des mosaïques byzantines de la cité romaine d’Apamée, près d’Alep, ont été retirées au bulldozer.

Ceci n’est pourtant que la partie émergée de l’iceberg, et quand on sait tout ce que la Syrie recèle en matière de patrimoine (Palmyre, les châteaux des croisés, les sites pré-phéniciens, les villes de Damas et Alep, etc.), on peut facilement imaginer que les contrebandiers y trouveront leur compte.

Il existe, selon le Washington Post, de véritables équipes de fouilles composées de jeunes dont la mission est de trouver dans les sites archéologiques de l’or, des statuettes, des mosaïques, et tout ce qui peut avoir une valeur marchande, fut-ce au prix d’irréparables déprédations. La destination principale des oeuvres volées est la Jordanie, où la contrebande est favorisée par le flux quotidien de quelque 2.000 réfugiés. « Tous les jours, nous sommes contactés pour acheter de l’or syrien, des mosaïques syriennes et des statuettes syriennes », a confirmé un antiquaire d’Amman. « Damas est vendue ici à Amman, pièce par pièce ».

La contrebande syrienne rappelle ce qui est survenu durant l’invasion de l’Irak par les États-Unis, car la Jordanie était également considérée comme un point de passage obligé pour les trésors volés. « Il est encore trop tôt pour comparer la situation en Syrie avec ce qui s’est passé en Irak », a dit Nayef Al Fayez, ministre du tourisme et des antiquités de Jordanie, «  mais quand il y a des problèmes de sécurité, les sites archéologiques en sont les premières victimes. Et nous nous attendons à ce que ces événements se multiplient ».

L’UNESCO n’a pas été en mesure pour le moment de quantifier l’ampleur des pillages et des détériorations du fait de la difficulté d’accéder aux sites historiques dans un pays en proie à des attaques terroristes. Le krak des chevaliers, l’un des plus beaux châteaux inscrit au patrimoine de l’humanité, a été exposé à des tirs et à des bombardements. Les anciens souks d’Alep sont partis en fumée et la ville de Bosra, jadis capitale de la province romaine d’Arabie, a subi également d’importants dommages.

« Les gens peuvent nous condamner et nous traiter de voleurs », commente Abou Majed, un déserteur âgé de 30 ans qui dirige les chemins de la contrebande dans le sud du pays, « mais parfois, on doit sacrifier le passé pour garantir le futur ». Du fanatisme à la barbarie, il n’y a qu’un pas.

Capitaine Martin

http://www.resistance-politique.fr/article-les-rebelles-s-en-prennent-au-patrimoine-culturel-syrien-115441047.html

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COMMENTAIRES  

18/02/2013 14:46 par Safiya

Et ces criminels ont été reconnus comme représentants légitimes du peuple syrien, ils sont encensés et soutenus et nommés "révolutionnaires" par les grands de ce monde.

Qu’est donc, elle-même, cette "communauté internationale" (autoproclamée telle, au mépris de toutes les autres nations, ô combien plus nombreuses) pour reconnaître ce ramassis de barbares, ignares et cruels ?

Il y a toujours du bon dans les vieux adages, l’un d’eux dit : "Dis-moi qui tu fréquentes et je te dirais qui tu es"...

18/02/2013 16:58 par Lionel

Soutenus également par la rédaction de Bastamag sous forme d’appel à " soutenir le peuple syrien ", avec en commentaire une remarque fort désobligeante de Ivan du Roy, nous allons de surprises en découvertes, chacun aligne sa vérité du moment sans jamais tout savoir donc sans maîtriser le sujet, on croit pouvoir se faire ami d’un ennemi et le doute s’installe, ce nouvel ami se livre-t-il vraiment au trafic d’enfants-soldats ?...
http://www.bastamag.net/article2922.html

19/02/2013 12:39 par Fethi GHARBI

Cette communauté "machin, je ne sais quoi" ne se limite pas à reconnaitre ces criminels.
C"est au contraire cette même communauté d’états voyous qui instrumentalise tous ces vandales fanatiques. Le projet des sionistes chrétiens et juifs ne se limite pas à disloquer l’espace national arabe mais s’en prend aussi au temps. Ce qui s’est passé en Afghanistan, en Irak et aujourd’hui en Syrie et même en Libye au Mali et en Tunisie avec la destruction systématique des mausolées n’a rien de fortuit. Il s’agit donc de réduire en poussière l’espace et l’histoire de cette partie du monde. Pour ce faire ils n’ont pas trouvé mieux que cette arme de destruction massive, la moins couteuse et la plus efficace : la secte wahhabite.

On peut comprendre les sionistes...eux qui ne se lassent pas de rechercher les traces introuvables de leur temple...
Quand on désespère de retrouver les traces de ses chimères...autant détruire l’histoire de ceux qui en ont une...C’est certainement plus démocratique...

19/02/2013 15:48 par Safiya

@ Fethi GHARBI

Vous avez tout-à -fait raison. Mon questionnement était maladroit. Il est clair que depuis l’Afghanistan, premier coup de boutoir contre le monde musulman (en même temps que celui soviétique), l’instrumentalisation de l’islam par les occidentalo-sionisto-wahabites va crescendo...

On peut comprendre les sionistes... eux qui ne se lassent pas de rechercher les traces introuvables de leur temple...

Avec des dégradations irréparables du patrimoine musulman et universel d’El Qods (Jérusalem) comme celles commises contre la "Porte des Maghrébins" et celles portées contres les fondements mêmes d’El Aqsa et ce, dans le silence, strident, international, sans la moindre émotion, la moindre protestation, le moindre écho... Par rapport aux battements de tambour quand d’autres vandales dégradent, tout autant, des statues boudhistes et des mausolées musulmans...

Quand on désespère de retrouver les traces de ses chimères... autant détruire l’histoire de ceux qui en ont une... C’est certainement plus démocratique...

Tout à fait ! La mise à sac des Musées irakien et libyen et, aujourd’hui, la destruction du patrimoine syrien n’ont pas d’autre but...

Bien à vous Fethi

19/02/2013 18:05 par Vagabond

Le dajjal n’est pas celui qu’on croit. Ignares imbéciles ! Ils détruisent et vendent leur patrimoine et s’effacent peu à peu de l’histoire du monde.

19/02/2013 18:30 par Fethi GHARBI

Merci Safiya de nous rappeler l’acharnement des israéliens contre El Aqsa. Mais attention, là on n’a plus affaire à des barbares wahhabites mais à des sionistes hyper-civilisés ..

21/02/2013 08:43 par Quidam

S’ils ne s’en prenaient qu’au capital culturel encore...

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C’est marrant mais ces braves gens je ne leur trouve pas trop le look habituel des locaux, non ?

21/02/2013 22:35 par Vagabond

La dernière photo me rappelle étrangement l’armée la plus morale du monde !

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