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lettre de la CGT aux députés : commision enquêtes sur industrie pharmaceutique

Tours, le 11 mars 2009.

Madame la Députée,

L’organisation syndicale CGT du site de Tours du groupe Sanofi Aventis, souhaite interpeller la représentation nationale quant au devenir du potentiel scientifique, industriel et humain du premier groupe pharmaceutique Français et Européen.

Notre démarche se veut un témoignage concret, sur les conséquences de la stratégie du groupe et de sa gouvernance. Ce groupe, compte tenu de son champ d’action, de sa taille et de ses décisions touche directement à l’intérêt de la nation, de chacune des régions, des salariés, et des populations.

A ce jour, nous constatons que les choix actuels de gouvernance, représentent un danger pour le devenir scientifique et industriel de Sanofi-Aventis en France, pour les économies locales, régionales et nationales, et pour un bien universel garanti par notre constitution : la santé.

Pour rappel, Sanofi Aventis est le principal groupe pharmaceutique en France et en Europe. Il rassemble des atouts industriels, scientifiques et humains indispensables à la découverte, la production et la mise à disposition de médicaments et vaccins indispensables à la santé des Hommes. Dans l’hexagone, le groupe est présent sur plus de 40 sites répartis dans 13 régions.

Il représente encore plus de 28 000 emplois directs et 4 fois plus d’emplois indirects.

Nous sommes informés qu’une demande d’une commission d’enquête a été enregistrée à la Présidence de l’Assemblée Nationale le 18 décembre 2008.

Après la suppression de très nombreux postes au centre de production de Vitry et de 927 suppressions de postes de visiteurs médicaux, depuis le 18 décembre des faits précis, appuient l’urgence d’une attention parlementaire et d’une intervention auprès des pouvoirs publics.

Le 9 janvier : les salariés de la production industrielle apprenaient le projet de vente de l’établissement
de Colomiers où travaillent 200 salariés.

Les 12 et 15 janvier : le nouveau Directeur Général du Groupe Chris Viehbacher précisait lors du bureau du comité européen et devant les responsables syndicaux :

" La production va aller là où se trouvent les marchés en développement. Le plan de réorganisation de l’entreprise va conduire à une diminution des effectifs. Il y aura très probablement un impact sur les effectifs en France et dans d’autres pays. Je n’ai pas d’éléments chiffrés aujourd’hui…..

Est -ce qu’on va fermer ou restructurer, je ne peux pas le dire, la réflexion est en cours ?"

Dans la presse, nous apprenons qu’une liste d’actifs industriels, dont Sanofi-Aventis voudrait se
désengager, a été constituée :

Article AOF 10/02/09 :

Morgan Stanley a chiffré les réductions de coût potentielles à environ un milliard d’euros, "Cependant, Chris Viehbacher ne devrait pas évoquer ce sujet demain et attend de mieux connaître la société ", a estimé un analyste d’ABN Amro cité par Bloomberg. La direction de Sanofi-Aventis refuse bien évidement de communiquer à ce sujet.

Sur la recherche, la volonté des dirigeants est de diminuer fortement les capacités de recherche interne avec un risque de disparition de nouveaux centres de recherche en France s’accompagnant de la perte de plusieurs centaines d’emplois.

Dans les Echos du 9 février qui cite Chris Viehbacher :

"Le mode de fonctionnement de base doit être de laisser travailler nos partenaires plutôt que d’effectuer par principe les recherches en interne" ,"A la limite, de façon idéale, toute la recherche pourrait être effectuée hors du groupe, dans des centres universitaires, des sociétés de biotechnologies…et le journaliste de conclure : que le nouveau directeur compte poursuivre l’éffort de réduction des coûts, notament en cédant des usines...

C’est pourquoi nous avons voulu solennellement et publiquement faire part aux députés de nos angoisses et de notre indignation car dans le même temps les profits réalisés en 2008 sont en augmentation ainsi que les dividendes versés aux actionnaires.

Dans le contexte actuel, les spécificités de notre groupe sont les suivantes :

- l’industrie pharmaceutique est peu touchée par la crise,

- le chiffre d’affaire de Sanofi-Aventis se maintient à un haut niveau (près de 28 milliards) malgré un taux de change défavorable,

- les résultats financiers sont au beau fixe, avec un taux de rentabilité de 25% (résultat net de 7,186 milliards en 2008)

- la volonté des dirigeants est d’amplifier une stratégie financière qui se traduit par
l’augmentation des dividendes, au prix de restructuration conséquente, de diminution des
effectifs de cession de sites,…

- une seule garantie est apportée par le nouveau dirigeant : l’augmentation des dividendes de + 6,3% au titre des résultats de 2008, ce qui porte l’augmentation à plus de 100% en
5 ans.

- Sur l’exercice 2007-2008, la direction avait réalisé un programme de rachat d’actions en dilapidant 3 milliards dans la cadre d’une pure spéculation financière dans le seul but d’augmenter le BNPA. Dans le contexte social existant, la direction du groupe n’a pas osé entamer significativement le nouveau programme de 3 milliards prévu sur l’exercice 2008-2009, mais qu’en sera-t-il dans quelques temps.

Le 30 janvier, Chris Viehbacher a organisé une communication sur tous les sites précisant que les décisions concrètes de transformation de l’entreprise seront annoncées d’ici la fin du premier semestre.

Il est urgent d’intervenir.

Aucun site, aucune activité, aucun salarié, n’est à l’abri du vaste plan de restructuration envisagé.

Placée sous la pression du court terme des marchés financiers, contradictoirement aux exigences de cette industrie utile qui nécessite 12 ans entre la découverte et l’autorisation de mise sur le marché d’un médicament, nos activités n’ont aucun avenir.

N’y a-t-il pas le risque que la prise en main par les grands financiers de notre industrie de santé humaine, la mette dans le même état qu’ils ont mis l’économie mondiale aujourd’hui ?

Les évolutions des cadres dirigeants qui acquièrent des fortunes et les exigences exponentielles et injustifiables des actionnaires ne nuisent-ils pas aux investissements d’avenir ?

Le danger est grand de voir détruire des atouts indispensables avec les conséquences dramatiques pour l’emploi dans nos régions et notre mission au service de la santé.

Ce danger, l’impact de ces décisions égoïstes sur l’économie nationale, l’économie des régions, interpellent ceux qui ont en charge de conduire notre pays, nos régions, nos départements.

C’est ce qui nous conduit à solliciter votre intervention par ce courrier.

Il nous semble être du devoir de la représentation nationale d’examiner l’utilisation de l’argent, l’inadéquation entre les valeurs éthiques, les choix démocratiques s’y afférant et les choix de la gouvernance de Sanofi-Aventis.

Nous sollicitons également une intervention de votre part auprès du Gouvernement qui ne peut rester insensible à une industrie à la fois de pointe et stratégique touchant à la santé.

Il faut chercher, trouver des solutions efficaces et durables pour remédier à cette situation et rompre avec des choix qui s’opposent à l’innovation, l’emploi, le potentiel industriel et scientifique de l’industrie pharmaceutique Française. Sans oublier la quarantaine de plans de suppression d’emplois touchant cette industrie en France depuis le début de 2008.

Dans chaque région, tout doit être fait pour maintenir cette industrie de pointe, Notre site de Tours n’est malheureusement pas à l’abri de ce vaste plan de restructuration. Cette inquiétude est largement partagée par les salariés et leurs familles.

Nous vous appelons à soutenir la demande d’une commission d’enquête parlementaire (NËš 1358)

sur l’industrie pharmaceutique et plus particulièrement Sanofi-Aventis.

Nous vous prions de croire, Madame la Députée, en l’assurance de notre haute considération.

Pour le syndicat CGT

Christophe Chretien

Syndicat CGT sanofi winthrop industrie, groupe sanofi-aventis.
30-36 avenue Gustave Eiffel - 37100 TOURS
Syndicat inscrit au Répertoire Départemental des Syndicats Professionnels sous le nËš 741

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