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Mon beau navire ô ma mémoire

Le journal Le Monde du 26 juillet 2012 titrait, dans sa rubrique économie :

L'industrie du luxe affiche une croissance rutilante

Tout le monde le sait, nul ne le conteste et chacun est appelé à s’en réjouir.

L’annonce du fabuleux contrat de un milliard d’euros passé avec le STX France pour la construction d’un paquebot géant qui sauve les Chantiers de Saint-Nazaire de la faillite, est reprise en choeur par la Presse, même si maintenant s’y ajoute le petit bémol des protestations de la Finlande.

La question sera cependant à revoir dans quatre ans pour ceux dont le travail est assuré dans l’immédiat.

Il y a fort à parier que les bénéficiaires des croisières "offertes" sur ce genre d’unité d’un luxe inouï paraît-il pour les meilleures classes, ne sont pas destinées à la masse des travailleurs des Chantiers et de leurs sous-traitants.

A quoi certains objectent :

Le gros des troupes qui s’offrent une croisière sur ces luxueux navires est constitué de consommateurs de la classe stabilisante financée sur les revenus du capital : classes moyennes, petite bourgeoisie, fonctionnaires (les enfants des prolétaires des trente Glorieuses), bref l’électorat de gauche socialiste et Fdg.
Aux États-Unis on peut faire une croisière d’une semaine entre Los Angeles, Catalina, Baja, California pour à peine 200 dollars.

Néanmoins, il est possible de s’appuyer sur ce cas particulier éclatant pour dessiner à grands traits l’avenir social-libéral tel qu’il se prépare et les pieuses pensées qui l’accompagnent.

Les voici : Il faut souhaiter avec le pouvoir la consolidation de l’ordre social actuel dans lequel tout le monde devrait être heureux, à la fin de l’année 2013, au plus tard en 2017, parce que tout le monde y trouve son compte, l’ordre social du gagnant-gagnant.

 Les salariés qui travaillent à la production de produits de luxe pour les exploiteurs et leur clientèle électorale pendant que, les moyens des premiers se restreignant par une volonté politique la conséquence immédiate est que la production des produits de première nécessité périclite .

 Leurs exploiteurs : d’abord parce qu’ils récupèrent grâce aux croisières une partie de ce qu’ils ont avancé pour l’entretien de la classe des petits-bourgeois, mais aussi parce qu’ils jouissent eux-mêmes du produit du travail de leurs salariés en faisant des croisières haut de gamme, sur d’autres bateaux peut-être, ou sur leurs yachts, montre Rolex au poignet, valise Vuitton dans la cabine, Champagne Dom Perignon millésimé sur la table et Lamborghini ramenée au garage par le chauffeur, pendant que les besoins des salariés doivent se restreindre.

Création ou maintien d’emplois, quand ce n’est pas le chômage, pour l’entretien d’une vie rabougrie à un pôle, et consommation effrénée des produits haut de gamme sués par les travailleurs à l’autre.

Mon beau navire ô ma mémoire, avons-nous assez navigué sur une mer mauvaise à boire.

Laissons donc la parole... au poète :

Travail pour les uns, luxe pour d’autres... et volupté pour tout le monde.

URL de cet article 18810
   
Le choix de la défaite - Les élites françaises dans les années 1930
Annie LACROIX-RIZ
Comment, pour préserver leur domination sociale, les élites économiques et politiques françaises firent le choix de la défaite. Un grand livre d’histoire se définit premièrement par la découverte et l’exploitation méthodique de documents assez nombreux pour permettre des recoupements, deuxièmement, par un point de vue qui structure l’enquête sur le passé (Annie Lacroix-Riz répond à Marc Bloch qui, avant d’être fusillé en 1944, s’interrogeait sur les intrigues menées entre 1933 et 1939 qui (…)
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Pour moi, un réactionnaire c’est quelqu’un qui sait que 10.000 enfants meurent de faim par jour et qui trouve que c’est dans l’ordre naturel des choses. Un conservateur, c’est quelqu’un qui sait que 10.000 enfants meurent de faim par jour et qui pense qu’on n’y peut rien. Un progressiste, c’est quelqu’un qui sait que 10.000 enfants meurent de faim par jour et qui trouve que c’est injuste. Un communiste, c’est quelqu’un qui sait que 10.000 enfants meurent de faim par jour et qui est prêt à faire pour eux ce qu’il ferait pour ses propres enfants.

Ibrahim,
Cuba, un soir lors d’une conversation inoubliable.

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