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OU EN EST LA GUERRE EN AFGHANISTAN ?

Retrait français et défaite annoncée

En Afghanistan, les talibans sont à l’offensive et Al Qaïda est de retour. L’accélération par le président Hollande du retrait, dès la fin de cette année, de nos « forces combattantes » n’est que la confirmation de l’échec de la guerre menée par les démocraties contre l’islamisme radical, dans ce pays tribal. C’est aussi le désir ne pas avoir à endosser, politiquement, de nouvelles pertes humaines.

La situation ne cesse objectivement de se dégrader. Quelques dizaines de combattants d’Al Qaïda sont de retour dans les montagnes de l’Est du pays. Ces combattants arabes et pakistanais, dont le nombre n’excède pas la centaine, ont selon toute vraisemblance franchie la frontière du Pakistan pour s’établir dans les provinces de Kunar et du Nouristan, où le regroupement des bases de l’Otan n’a laissé sur place qu’environ 4.200 soldats occidentaux.

Le nombre est, certes, réduit, mais il est jugé préoccupant par les responsables américains, dans la perspective du retrait des troupes de l’Otan et du transfert de la sécurité aux forces afghanes d’ici à la fin 2014. La réapparition de "djihadistes" dans cette région est emblématique des défis auxquels Washington et ses alliés seront confrontés pour se sortir d’une guerre longue et coûteuse, sans laisser l’Afghanistan redevenir une plaque tournante de l’islam radical anti-occidental.

Le président François Hollande a rappelé à son homologue américain, Barack Obama, sa promesse d’accélérer le rapatriement du contingent français, tout en indiquant que Paris appuierait la mission de l’OTAN, dans ce pays, "sous une autre forme". Il a précisé, lors d’une conférence de presse, que le retrait n’était "pas négociable", mais que Paris ferait ses choix, "en bonne intelligence" avec ses alliés.

Politiquement, François Hollande ne peut revenir, à peine élu, sur l’un de ses rares engagements en politique étrangère. Même si la chancelière allemande Angela Merkel, comme le secrétaire général de l’Otan, Anders Rogh Rasmussen, ont rappelé fermemen Paris à ses responsabilités. A Chicago, cette fin de semaine, il y aura une discussion complexe sur le retrait des matériels, la réorganisation du dispositif. "Mais il n’y a pas de raison que ce soit très traumatisant", estime François Heisbourg, président de l’International Institute for Strategic Studies (IISS) de Londres.

Les militaires redoutent, pour leur part ,un départ précipité qui donnerait une impression de désordre après dix ans de présence. C’est effectivement le point le plus important. Le signal envoyé par la France au taliban est celui de l’acceptation d’une défaite. Cela tombe, en plus, à un mauvais moment stratégique.

Un retrait "non négociable"

Les talibans ont annoncé mercredi, sur l’un de leur site internet ,qu’ils lanceraient, à partir de jeudi, leur traditionnelle "offensive de printemps" contre les forces de l’Otan qui soutiennent le gouvernement de Kaboul et tous leurs alliés. L’opération "Al-Farouq" visera en premier lieu les "envahisseurs étrangers, leurs conseillers, leurs sous-traitants et tous ceux qui les aident militairement et par le renseignement."

Ce communiqué intervient quelques heures après que les insurgés islamistes aient tué sept personnes, dont six civils afghans, dans une attaque suicide contre une pension abritant des étrangers de l’ONU, de l’Union européenne et d’ONG à Kaboul. Et peu après une visite surprise du président Barack Obama, venu à Kaboul promettre que la fin de la guerre était proche. Il y a deux semaines, les mêmes talibans avaient déjà annoncé le début de leur "offensive du printemps" en lançant six attaques suicide coordonnées dans la capitale afghane, visant notamment l’OTAN, des ambassades occidentales et des bâtiments publics.

Les hivers afghans, très rigoureux, sont d’ordinaire mis à profit par les insurgés islamistes pour se "reposer". Les offensives de la guérilla, qui gagne en intensité et s’étend à tout le pays ces dernières années, reprennent généralement de plus belle au début du printemps.

Le retrait des occidentaux ne marquera certes pas la fin de la guerre, ni du danger pour nos conseillers même "non combattants" sur place. Les rebelles ont dénoncé comme illégitime l’accord de partenariat américano-afghan, signé par les présidents Barack Obama et Hamid Karzaï, qui encadre les conditions d’une présence militaire en Afghanistan jusqu’en 2024. Ils considèrent ce document comme un acte de vente de l’Afghanistan, établi par une marionnette sans pouvoir à son maître et envahisseur, et le condamnent dans les termes les plus forts.

En tant que véritables représentants de la nation islamique d’Afghanistan, les talibans ajoutent qu’ils continueront, de toutes leurs forces, à mener la guerre sainte contre toutes les mesures contenues dans ce document illégitime et jusqu’au retrait total d’Afghanistan de tous les envahisseurs et de leurs marionnettes. Le retrait de Hollande risque donc de rendre plus difficile le retrait en bon ordre des alliés sans pour autant éviter aux Français de nouvelles pertes.
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