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Pour que le communisme soit plus qu’une utopie

Rien n’est univoque dans le processus qu’expose Alain Bihr quand il met en scène l’auto-activité du prolétariat comme auto-production de lui-même en tant que classe chargée de la réalisation historique de ce concept d’auto-activité. ( 1 )

«  Comment, sous quelles formes, dans quelle mesure le prolétariat a-t-il assuré et assure-t-il actuellement les conditions de son auto-activité en tant que classe ? » interroge et s’interroge Alain Bihr dans le premier texte que nous avons déjà abordé.

ETRE TOUT OU RIEN

Pour lui, cette question est certainement la plus difficile et la plus délicate. Et c’est aussi la plus décisive puisqu’elle engage la validité même des perspectives politiques que l’on est en droit de fonder sur la réalité de l’auto-activité du prolétariat.

«  D’elle dépend, dit effectivement Alain Bihr, que le communisme soit plus qu’une utopie. »
Et c’est effectivement à tous les niveaux de la lutte de classe du prolétariat que l’auto-activité se manifeste comme principe et fin dernière de cette lutte, lorsqu’il s’agit pour le prolétariat d’être tout ou rien.

«  On pense en premier lieu, dit-il, aux moments révolutionnaires de son histoire, à la capacité qu’il manifeste alors à concevoir et à réaliser «  une organisation sociale centralisée qui, loin d’exproprier politiquement la population au profit des ses «  représentants », soumet au contraire ceux-ci au contrôle permanent de leurs mandats et réalise pour la première fois dans l’histoire moderne la démocratie à l’échelle de la société entière. » ( Castoriadis )

DES FORMES ORIGINALES DE LUTTE CONTRE LA CLASSE DOMINANTE

Et Alain Bihr poursuit en évoquant «  ces formes profondément originales de lutte contre la classe dominante et de ré-appropriation de la praxis sociale par le prolétariat que furent successivement la Commune de Paris en 1971, les Soviets russes de 1905 et de 1917, les Conseils ouvriers de l’Allemagne, de l’Italie et de la Hongrie de 1920, l’oeuvre révolutionnaire des communes espagnoles de 1936-1937, les Conseils ouvriers hongrois de 1956, etc..., pour faire apparaître l’auto-activité du prolétariat lorsque celui-ci l’érige en classe dominante et exerce le pouvoir politique en réorganisant la société entière sur des bases radicalement différentes de celles du capitalisme... »

Mais l’auto-activité du prolétariat ne se manifeste pas seulement au niveau historique en ces moments d’éclatantes mais souvent brèves aventures révolutionnaires. Elle s’étend à tous les aspects de l’existence du prolétariat.

DANS LE PROCES DU TRAVAIL

Et d’abord au procès du travail où l’organisation capitaliste du procès de travail suscite par ses lacunes et incohérences une auto-organisation prolétarienne à la fois complémentaire, concurrente et contradictoire de la précédente par laquelle les prolétaires résistent et s’opposent à leur exploitation, domination, aliénation, mais aussi sans laquelle ils ne seraient pas en mesure d’assurer le plan de travail qu’on leur impose.
C’est également hors du travail, dans les autres moments de la vie quotidienne, que cette capacité d’auto-activité du prolétariat se manifeste.

DANS LES AUTRES MOMENTS DE LA VIE

«  Que l’on pense, dit Alain Bihr, au riche et dense réseau de relations primaires et d’associations de toute sorte qui constituent traditionnellement le tissu de la vie sociale au sein de la classe ouvrière et qui permet à cette dernière de forger spontanément sa solidarité et son unité de classe.

«  Que l’on pense de même, dit-il encore, à l’étonnante capacité de la jeunesse prolétarienne des grandes métropoles modernes, pourtant dépossédée de toute tradition culturelle et coupée de la mémoire de sa propre classe, à se forger une identité socio-culturelle à travers l’invention de langages, de modes vestimentaires, de formes musicales, etc...

«  Pour limités qu’ils soient, pour intégrés ou même intégrateurs à la société capitaliste qu’ils peuvent être quelquefois, ces phénomènes n’en témoignent pas moins d’une capacité du prolétariat à inventer des formes de vie sociale ( des rapports sociaux, des pratiques sociales, des sens et des valeurs ) que lui dénient précisément les structures sociales et qui lui permettent souvent, sinon de lutter contre ces dernières, du moins de maintenir un minimum d’autonomie en leur sein... »

DANS LA CONSTITUTION D’ORGANISATIONS DE CLASSE

«  Enfin, ajoute Alain Bihr, s’étend l’immense champ de ce que l’on pourrait nommer la lutte explicite du prolétariat, sa lutte ouverte et déclarée contrer l’oppression capitaliste... La capacité d’auto-organisation du prolétariat se traduit ici par la constitution d’organisations de classes propres et originales, inventées par le prolétariat au cours de sa lutte séculaire : syndicats et partis, coopératives de production ou de consommation, mutuelles d’assistance et de secours, comités de grève ou d’ateliers, etc...

«  L’existence de telles organisations manifeste chez le prolétariat, à la fois le besoin et la capacité de poser le problème de la société comme tel, non pas simplement lors d’une explosion révolutionnaire, mais de façon systématique et permanente. »

LE FOYER DE LA CONSCIENCE DE CLASSE

Elles constituent le foyer de la conscience de classe du prolétariat, le lieu où celle-ci s’élabore en représentation du monde.

«  Simultanément cependant, ajoute Alain Bihr, on ne sait que trop bien que ces mêmes organisations ont été et sont encore facteurs d’intégration et d’institutionnalisation, quand ce n’est pas directement de répression qu’il s’agit.
«  Nous aurons donc à nous interroger sur les contradictions de l’auto-activité que la dualité de ces organisations rend manifeste... »

Et Alain Bihr cite Marx dans le passage de La Sainte Famille ( Chapitre IV, paragraphe 2 ) où il est question des fins dernières de l’action du prolétariat et de leur rapport à ce que le prolétariat est, et fait, à un moment donné de son devenir historique.

CE QUI IMPORTE

«  Ce qui importe ce n’est pas ce que tel ou tel prolétaire, voire le prolétariat dans son entier, se figure comme but aux différents moments.

«  Ce qui importe, c’est ce qu’il est et ce qu’il doit faire historiquement, conformément à sa nature : son but et son action historique lui sont tracés de manière tangible et irrévocable dans sa situation d’existence, comme dans toute l’organisation de l’actuelle société bourgeoise.

«  Le prolétariat exécute le jugement que, par la production du prolétariat, la propriété privée bourgeoise prononce contre elle. »

CE QUE MARX A APERCU ET COMPRIS

Ainsi Marx a aperçu, dès les années 1840, alors même que le prolétariat n’en était encore qu’à ses premiers balbutiements, les immenses possibilités politiques que recelait l’existence et l’action de cette classe. Marx a compris que les contradictions mêmes d’existence du prolétariat l’amèneraient à poser sur des bases radicalement différentes de celles de la société capitaliste la question politique de l’organisation et de la direction de la praxis sociale. En un mot, d’avoir saisi que le prolétariat serait nécessairement une classe à vocation révolutionnaire.

SIMPLEMENT A TITRE HUMAIN

Pour Alain Bihr, Marx a saisi que le prolétariat est nécessairement une classe révolutionnaire parce qu’il est «  une classe de la société bourgeoise, qui n’est pas de la société bourgeoise, une classe qui est dissolution de toutes les classes, une sphère qui a un caractère universel par ses souffrances universelles et ne revendique pas de droit particulier, parce qu’on ne lui fait pas de tort particulier, mais un tort en soi, une sphère qui ne peut plus s’en rapporter à un titre historique, mais simplement à un titre humain, une sphère qui n’est pas en opposition particulière avec les conséquences, mais en opposition générale avec toutes les prémisses du système politique allemand, une sphère enfin, qui ne peut s’émanciper de toutes les autres sphères de la société sans les émanciper en même temps qu’elle-même, une sphère qui est, en un mot, la perte complète de l’humanité et ne peut donc se reconquérir elle-même que par la ré-appropriation complète de l’humanité. » ( Marx, Contribution à la critique de la philosophie du droit de Hegel )

DANS LES CONTRADICTIONS

Pourtant, considérée globalement, l’expérience historique du prolétariat s’est en effet souvent révélée contradictoire au regard des exigences de son auto-activité en tant que classe.

«  Sans même aller, poursuit Alain Bihr, jusqu’à évoquer l’accommodement de telle partie du prolétariat avec les structures socio-politiques de la démocratie bourgeoise..., ou l’appui qu’une partie du prolétariat a pu apporter par moments aux régimes fascistes ( en Italie et en Allemagne ) ou bonapartistes ( en Amérique du Sud, notamment en Argentine ), il suffit de considérer ce qu’il est advenu d’un grand nombre d’organisations ( syndicales et politiques ) dont le prolétariat s’est doté au cours de sa lutte contre le capital.

«  D’organes de lutte, oeuvre de son activité autonome et destinés à élargir et à approfondir son autonomie de classe, ces organisations se sont transformées en appareils d’intégration et d’institutionnalisation du prolétariat dans les cadres de la société capitaliste et de son Etat, aliénant ses capacités d’auto-activité en subordonnant la classe à une direction bureaucratique extérieure à elle et placée hors de son contrôle. »

UNE SUBORDINATION PERSISTANTE ET RECURRENTE

Aussi, si l’expérience historique du prolétariat témoigne de la puissance ( au double sens de la capacité et de la potentialité ) d’autonomie du prolétariat, elle ne témoigne pas moins, et contradictoirement, de son hétéronomie, de sa subordination persistante et récurrente aux structures d’oppressions de la société capitaliste.

«  Autrement dit, pour Alain Bihr, il faut considérer la réalisation de l’auto-activité du prolétariat comme un processus dialectique, enveloppant une série de contradictions ( à déterminer ) dont le développement constitue l’expérience historique concrète du prolétariat.

«  Au regard de la pensée dialectique, le prolétariat et son auto-activité ne jouissent en effet d’aucun privilège ; leur devenir n’est pas exempt de contradictions, avec ce que celles-ci peuvent signifier d’inégalités de développement, de retours en arrière, de développement heurté et dis-harmonieux, etc.

«  Seul le fétichisme du prolétariat peut le placer magiquement au-dessus des contradictions productives et destructives de son propre développement vers l’autonomie.
«  Mais ce fétichisme s’enferme lui-même dans une contradiction puisque, d’une part, il transforme le prolétariat en sujet absolu de l’histoire, transcendant les contradictions de son propre développement, tandis que, d’autre part, il doit le présenter comme irresponsable de ses contre-performances ou de ses défaites historiques, la responsabilité en étant rejetée sur les «  erreurs » ou les «  trahisons » de sa pseudo-direction, de ses chefs et de son ou ses partis... »

LES LUTTES ET LES MEDIATIONS

Aussi, l’unité de la classe prolétarienne et la représentation - a fortiori la réalisation - de ses fins dernières sont toujours le résultat de la lutte elle-même et de ses médiations.
Pour Alain Bihr, la nécessité de la médiation du tout et des parties est à ce point essentielle, mais aussi problématique que Marx et Engels déjà en ont fait, dans le «  Manifeste du parti communiste », le but propre de l’activité des révolutionnaires :
«  Les communistes ne se distinguent des autres partis ouvriers que sur deux points :
- 1) Dans les différentes luttes nationales des prolétaires, ils mettent en avant et font valoir les intérêts indépendants de la nationalité et communs à tout le prolétariat.
- 2) Dans les différentes phases que traverse la lutte entre le prolétariat et la bourgeoisie, ils représentent toujours les intérêts du mouvement dans sa totalité. »

25 ANS APRES

En janvier 2007, 25 ans après l’écriture du premier texte ( 1981 ), Alain Bihr considère que cet article a été une tentative pour - déjà - jeter les bases d’une discussion théorique sérieuse entre des militants issus de traditions différentes du mouvement ouvrier, qui s’étaient jusqu’alors ignorés ou même combattus, entre lesquels les échanges s’étaient réduits le plus souvent à la polémique.

L’AUTO-ACTIVITE TOUJOURS AU COEUR DE LA PROBLEMATIQUE REVOLUTIONNAIRE

«  Que cette discussion, dit-il, se soit d’emblée centrée sur la notion d’auto-activité du prolétariat n’est pas du tout fortuit, s’il est vrai, comme je le soutiens dans mon article, que l’auto-activité est au coeur de la problématique révolutionnaire et que c’est à son sujet que se sont effectués les clivages les plus importants au sein du mouvement révolutionnaire... »
La fin des années 1970 marque aussi sans aucun doute un tournant dans la trajectoire historique du capitalisme mondial.

LA CRISE STRUCTURELLE DU CAPITALISME

La crise structurelle dans laquelle ce dernier est en train de s’enfoncer, dont les commencements remontent à la fin, voire au milieu de la décennie précédente mais qui ne s’est officiellement ouverte qu’avec le premier «  choc pétrolier » de l’automne 1973, prend alors un tour suffisamment sérieux pour convaincre les différentes bourgeoisies occidentales qu’il est temps de changer leur fusil d’épaule.

«  Autrement dit, précise Alain Bihr, de rompre avec le régime fordiste d’accumulation qui avait assuré son hégémonie au sein des différents Etats capitalistes centraux depuis le lendemain de la seconde guerre mondiale, notamment de tourner le dos aux politiques économiques d’inspiration keynésiennes qui en avaient assuré la régulation, pour tenter de trouver leur salut ( lutter contre la baisse non plus seulement tendancielle mais effective du taux de profit ) dans un vaste mouvement de «  libéralisation » du procès de reproduction du capital, dont la déréglementation des marchés nationaux et la «  mondialisation » des procès d’accumulation vont constituer les deux phases complémentaires. »

Inutile d’en rappeler ici les effets désastreux sur le monde salarial et l’impuissance du mouvement ouvrier à s’y opposer pour l’essentiel.

L’IMPORTANCE DU CONCEPT D’EXPROPRIATION

Mais alors dit Alain Bihr, nous partageons alors la commune croyance dans le fait que au cours de la décennie précédente ( les années 60 ), la révolution est à nouveau à l’ordre du jour...Qu’il y ait eu un e bonne part d’illusion dans cette appréciation, c’est ce dont nous pouvons, là encore,convenir... »

Cependant l’article de 1981 vaut d’abord par sa tentative de rattacher tous les aspects de la condition sociale du prolétariat et de son expérience historique au concept d’auto-activité.

Il vaut aussi pour la définition qui est donnée de la condition prolétarienne à partir du concept d’expropriation.

«  J’ai toujours été frappé, précise Alain Bihr, par le peu d’attention accordée à ce concept par la tradition marxiste, dès lors qu’il s’agit de définir la situation faite par le capitalisme au prolétariat, au profit de ceux d’exploitation, de domination, voire d’aliénation, qui n’en sont qu’autant de dimensions ou de déclinaisons.

«  Pourtant Marx ne cesse de souligner l’originalité radicale de la situation de classe du prolétariat en tant qu’elle est précisément définie par l’expropriation, qu’aucune des classes de producteurs, fussent-elles dominées et exploitées, n’avaient jamais connue au sein des modes de production pré-capitalistes... »

L’EXPROPRIATION EST CONSTITUANTE DU PROLETARIAT

C’est donc là un point important sur lequel l’article insiste à juste titre : le prolétariat, rappelle Alain Bihr, reste marqué dans ses structures, dans ses modes d’organisation et de lutte, dans ses modes de pensée, par l’expropriation capitaliste qui le constitue, jusque et y compris quand il lutte contre elle.

«  C’est pourquoi, d’ailleurs, et j’y insiste, l’auto-activité du prolétariat doit aussi toujours comprendre une dimension d’auto-négation, qui culmine dans l’auto-dissolution et l’auto-dépassement du prolétariat en tant que classe particulière au sein de la révolution communiste, destinée à faire advenir une humanité sans classes. »

LA PETITE BOURGEOISIE INTELLECTUELLE

Alain Bihr revient également à ce qu’il nomme «  la petite bourgeoisie intellectuelle, chargée globalement des tâches subalternes de domination du capital. » Elle est tout naturellement «  disposée aux tâches d’encadrement politique et idéologique du prolétariat, ce qui la place dans une situation intermédiaire entre ce dernier et la bourgeoisie qui peut l’amener à jouer un rôle politique propre au sein de la lutte des classes. »

Alain Bihr indique qu’il a radicalisé son propos à ce sujet, «  en faisant de ces agents subalternes de la reproduction du capital une classe à part entière, aussi distincte du prolétariat, de la petite-bourgeoisie et de la bourgeoisie que ceux-ci le sont le sont entre-eux, possédant ses intérêts de classe propre, et capable d’intervenir d’une manière autonome dans la lutte des classes », et qu’il a poussé la thèse jusqu’à «  l’hérésie » en défendant l’idée «  que la plus grande part des mouvements socialistes, social-démocrates et bolchevisme inclus, sont l’expression des intérêts de certaines fractions de cette classe, dans une conjoncture de radicalisation de leurs positions de classe qui les amène à passer alliance avec le prolétariat en se portant cependant à la tête du mouvement ouvrier dans le but d’accéder à des positions de pouvoir au sein de l’appareil d’Etat... »

LES TRANSFORMATIONS DU PROCES DE PRODUCTION

Parmi d’autres transformations actuelles du capitalisme, Alain Bihr en souligne deux qui méritent une attention particulière.

Celle qui concerne les transformations en cours du procès de production, par lesquelles le capital cherche à dépasser les limites à sa propre valorisation apposées par ses formes fordistes antérieures en développant un procès de production fluide, flexible et diffus...

LA MONDIALISATION DE LA CONDITION PROLETARIENNE

Celle qui affecte la condition prolétarienne et qui concerne ce que l’on appelle couramment sa «  mondialisation » : la transnationalisation de la circulation des capitaux, dont la libéralisation des échanges marchands, les délocalisations industrielles et le développement de la géofinance, auxquelles correspondent les conditions de possibilité d’un nouvel internationalisme prolétarien...et la nécessité de repenser tous les problèmes relatifs à l’auto-activité du prolétariat à cette échelle.

COMMENT LES CONSEILS OUVRIERS ONT-ILS ETE COMPRIS ?

Dans cet esprit, on pourrait, dit Alain Bihr, comparer par exemple les différentes analyses au sujet des conseils ouvriers, qui sont apparus dans les épisodes révolutionnaires au cours des années 1900-1930, développées par Lénine, Trotsky, Luxemburg, Gramsci, Gorter, Pannekoek mais aussi par Sorel, Malatesta, Voline, Makhno, etc...

Comment cette nouvelle forme d’organisation de la lutte, mais aussi de réorganisation potentielle de la production et de la société que sont les conseils ouvriers, a-t-elle été comprise, analysée, théorisée par les uns et les autres ?

LA QUESTION DE L’ORGANISATION REVOLUTIONNAIRE

Avec la question de l’organisation révolutionnaire, de sa forme, de ses structures, de ses fonctions, il ne s’agit pas seulement, dit-il, de revenir sur les notions de parti d’avant-garde, de programme, d’articulation entre les intellectuels révolutionnaires et la conscience spontanée des masses, etc... pour les réévaluer là encore à l’aune de la notion d’auto-activité.

L’AUTO-ACTIVITE COMME CONTRADICTION

«  Il s’agit plus fondamentalement, met-il en évidence, de s’interroger sur les contradictions que recèle le développement de cette dernière, dont l’article n’a fait qu’esquisser l’analyse, en rappelant que les médiations entre le tout de la classe et ses différentes parties, de même que celle entre les moments partiels de sa lutte et la totalité de ses objectifs ( ses objectifs finaux ) peut échouer ou se transformer elle-même en obstacle bloquant le mouvement.

«  La question qui est ici posée est en définitive celle-ci : comment maintenir la référence essentielle à l’auto-activité comme principe révolutionnaire sans tomber dans les illusions et les impasses du spontanéisme, autrement dit en concevant l’auto-activité aussi comme une construction ( un résultat ) et non pas seulement comme une donnée immédiate de la lutte des classes ?

«  Et comment ( à quelles conditions ) une organisation révolutionnaire peut-elle oeuvrer à la résolution de cette contradiction ? »

Est-il pertinent d’ajouter quoi que ce soit à l’actualité pressante de ces interrogations ?

(1) Voir le texte titré : «  L’auto-activité du prolétariat comme enjeu politique central » qui en constitue la première partie http://www.legrandsoir.info/L-AUTO-ACTIVITE-DU-PROLETARIAT-COMME-ENJEU...

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