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13 commentaires

Pourquoi ça brûle dans les banlieues ? par Jean-Claude Meyer.

« Ni rire ni pleurer, mais comprendre » : Spinoza.

« Il est certain que les séditions, les guerres, le mépris ou la violation des lois ne sont pas imputables à la méchanceté des hommes, mais à un mauvais régime politique ».
(Spinoza, Traité politique, chap.5, § 2).


Pourquoi ça brûle dans les banlieues ?


Violence et langage.

Pour certains, ce qui se passe sous nos yeux, depuis le 27 octobre, date de la mort, dans des conditions non encore élucidées, de deux adolescents à Clichy-sous-Bois, serait irrationnel, produit des passions, comme cela s’est dit, il y a peu, lors du "’non au référendum’’ sur la Constitution européenne. Et la solution serait dans le retour à l’ordre par la répression.

Comment ne pas voir et entendre que, quand les mots font défaut, ou ne sont pas entendus, seule reste la violence. Que nous dit-elle ?


Mondialisation et banlieues.

Ceux qui n’ont que la mondialisation économique et financière comme horizon, oublient que désormais tout est mondialisé. La violence aussi. Et celle des banlieues n’est qu’un pâle remake et reflet de celle dont les puissances impérialistes usent et abusent en Irak, en Tchétchénie, à Guantanamo, dans les territoires occupés de Palestine, en Côte d’Ivoire et ailleurs. Comment s’étonner de la violence dans les quartiers alors que l’exemple vient de haut sans oublier la violence silencieuse des rapports d’exploitation capitaliste qui ne fait jamais la « une » des médias.

Le libéralisme économique et financier, c’est-à -dire la liberté sauvage du marché, entraîne inévitablement, un nouvel Etat de nature. Concurrence acharnée entre les groupes capitalistes, concurrence entre les quartiers, (« Neuhof nique Hohberg », et réciproquement).

Déréglementation : pourquoi ceux mêmes qui cassent les règles, privatisent, détruisent les statuts, le code du travail hurlent-ils au non respect des règles dans la société ? L’exemple vient de haut. Pourquoi s’étonner que les boss capitalistes fassent des émules dans les cités ? Les uns vendent des armes, les autres de la drogue. Quelle différence ? La médiatisation, encore. Il faut éliminer le concurrent, être le plus fort, le plus riche. Pourquoi ce qui est vérité pour le Medef serait erreur ailleurs ? Quel exemple est donné par les télés où il s’agit là aussi d’éliminer le faible, d’être le plus fort, de gagner de l’argent vite fait et facile ?


Quelques causes (pourquoi ça brûle...).

Tout le monde les connaît, mais les exposer conduirait à la remise en question de l’économie de marché et du capitalisme (provisoirement dominant sur presque toute la planète).

Sans remonter à la construction hâtive des cités dans les années soixante, comment ne pas voir que les politiques suivies par les gouvernements de gauche comme de droite depuis 1983, le « tournant » de la rigueur mitterrandien, n’ont fait qu’amplifier les problèmes.

Chômage, misère, précarité, racisme, échec scolaire et panne de l’ascenseur social, retrait de l’Etat qui délègue aux Régions, aux associations, privées de moyens humains et budgétaires, et même aux réseaux religieux, échec de « l’intégration » républicaine traditionnelle, ethnicisation des questions sociales, etc.

Comment s’étonner alors du poids de l’économie parallèle ? (Et quid des paradis fiscaux ?) De l’influence des dealers ? La politique a horreur du vide. Quand la République et la démocratie représentative sont en crise, d’autres systèmes remplissent les trous.


Sarkoshow

Ajoutez à cela la stratégie sarkozienne mûrement réfléchie, les mots qui blessent aussi sûrement que les flashballs, les jets à haute pression d’une marque qui ne se plaint pas, une fois n’est pas coutume, du trop de publicité gratuite, la « racaille », et tout est en place pour une Intifada des banlieues. Et ce n’est que le début. A moins que...


Les buts (pourquoi ça brûle..) : tentative d’élucidation du sens des cibles.

Les bonnes âmes réactionnaires ou « progressistes » peuvent toujours se lamenter. Vous avez vu ? Ils brûlent des voitures de pauvres, des écoles maternelles, des bibliothèques,des bus, des centre sociaux, des entreprises, s’attaquent aux keufs, aux pompiers, et même, aux passagers des transports en communs, handicapés ou pas.

Ils ont des « ateliers de fabrication de cocktails Molotov... ». Ils tirent à la grenaille, en attendant pire... Ils usent du portable, d’Internet « s’aguérissent ». Faut « envoyer l’armée » selon un policier ! Comme si elle n’était pas déjà là , avec les gendarmes mobiles, et le même hélicoptère, avec puissant phare et vidéo qui survole les manifestants antinucléaires lors du passage des Castors de déchets à Hoenheim.

On peut toujours souligner le destructif. Facile et spectaculaire, c’est bon pour l’audience, coco ! Mais on s’expose à ne rien comprendre. Mieux vaut comme le vieux Hegel nous y convie, se souvenir que toute négation est une affirmation et que ce qui est détruit renaîtra plus beau, plus fort, comme les villes après les guerres (Beyrouth, une manne pour le BTP ¨...) ou les moissons qui brûlent.

Parler d’irrationnel ici est inopérant.

Si les voitures et les bus brûlent, c’est qu’ils sont signes de mobilité et de liberté que trop de gens n’ont pas, et qui, pourtant, flambent dans les pubs, sur nos murs, et à la télé.

Si des écoles brûlent, c’est la rançon de l’échec scolaire et de l’incapacité des gouvernements à consacrer les moyens humains et financiers qu’il faudrait contre les inégalités scolaires-sociales

Si des bibliothèques, des centres sociaux brûlent, c’est qu’ils sont le signe de ce à quoi trop de personnes ne peuvent accéder.

Si des entreprises, des magasins brûlent, c’est que trop de gens n’ont pas de travail pas d’argent pour survivre seulement alors que partout le désir de consommer est entretenu. Ce qu’on me fait miroiter comme « la vraie vie », si je ne peux y accéder, que cela soit consumé à défaut d’être consommé ! La marchandise brille de tous ses feux derrière les vitrines pas assez blindées. Il y a du potlatch dans ces consumations spectaculaires marchandes...

Les pompiers qu’on admire à Manhattan ou ici lorsqu’ils défilent le 14 juillet sont attaqués comme les policiers, comme représentants de cet Etat qui laisse trop de gens sur le bas côté.

Le quartier comme territoire est revendiqué, ni plus ni moins qu’est disputée la souveraineté de la Corse, entre l’Etat et les indépendantistes ou celle du Kosovo.

Ailleurs, une puissance occupante construit un mur d’apartheid pour, prétendument, se défendre des kamikazes, ici, le mur n’a pas neuf mètres de haut, n’est pas (encore) précédé de check point mais il n’en est pas moins visible et efficace, des deux côtés. Mur de l’exclusion, de la pauvreté.

Même à Wasselonne, des jeunes jouent à la guérilla urbaine, la nuit venue, et parfois même le jour. C’est dire la mondialisation et la gravité des questions !

La seule question qu’on n’entend pas dans les médias et chez nos politiciens, et qui s’impose pourtant, c’est la question que posait, puisque c’est aussi l’actualité, Hannah Arendt, dans « La crise de la culture », fin des années 50, pour les USA, mais maintenant, les USA c’est partout (« nous sommes tous américains », n’est ce pas, Colombani...), quel monde avons-nous laissé aux générations qui suivent ?


Politique politicienne et mouvement ouvrier.

Et pour descendre aux choses de politique plus politicienne, comment ne pas voir que malgré plusieurs défaites électorales, et la dernière au référendum européen, où s’est pourtant exprimé fortement le refus d’un monde libéral, non seulement le gouvernement (mais c’était pareil avec la pseudo gauche) n’a rien entendu, mais, provocateur, il accélère et aggrave la destruction de 60 ans d’acquis sociaux. Pourquoi s’étonner qu’à vouloir tout faire sauter, ça craque aussi dans la société ? La barbarie capitaliste sécrète ses propres « barbares ».

D’autant plus que le mouvement ouvrier (dés) organisé est aux abonnés presque absents depuis longtemps. De journée de grève trimestrielle, rituelle, de 24 heures, en manifestations réglées comme du papier à musique, et... « Demain, 8h au boulot ! », il y a comme un grand vide. La complaisance des directions syndicales devant les politiques gouvernementales, leur refus d’en venir à des rapports de force tels qu’ils poseraient, comme en mai 68, ou en 95, la question du pouvoir, et pas seulement du gouvernement, laissent toute sa place au désespoir qui enflamme, la seule énergie renouvelable, bon marché et non polluante.

On ne peut s’empêcher de penser (et le pouvoir le sait) que si quelques centaines de jeunes sont capables, sans organisation ni plan, de mettre, provisoirement, en échec le gouvernement, le forçant à réunir un « Conseil de Sécurité Intérieure », à ce qu’il en serait-il si les (encore) gros bataillons (?) du mouvement ouvrier, avec leur capacité de paralyser l’économie (à l’exemple de la RTM à Marseille) ou mieux de la faire tourner au profit de la population en expropriant de fait les patrons et la bourgeoisie, s’y mettaient... On voit bien ici ce qu’il en est de « la servitude volontaire » dont parlait La Boétie il y a quelques siècles...

Le Premier Ministre Villepin a donc tout faux quand il oppose comme ce lundi la violence à la raison, comme si la violence était irrationnelle ! Et la comédie chiraquienne, ce n’est plus qu’une farce dérisoire qui ne fait même plus sourire.

Le vieux monde brûle localement et mondialement. On disait autrefois, pas d’accouchement sans douleur : ce n’est plus vrai, heureusement, pour les femmes, du moins dans les pays développés, mais cela le reste, à l’évidence, pour les sociétés humaines. Mais nous savons qu’ « Un autre monde est possible » (et même, prenons y garde, plusieurs, car l’extrême droite est aux anges et attend son heure...).

Si on veut éteindre le feu, pas d’autre voie que de prendre le chemin de cet autre monde.

J C Meyer
7 novembre 2005


Banlieues : Les responsables de la police israélienne s’envolent pour Paris ... 12 décembre 2005.


Sarkozy et les juges : une rupture consommée, par Evelyne Sire-Marin.

Notre tour viendra, notre tour est venu ! par Jean-Pierre Bastid.


Chronique d’une mort annoncée : L’école maternelle, par Attac Midi Pyrénées.


Immobilier : Bulle, Krach, Boum ! 26 novembre 2005.




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COMMENTAIRES  

08/11/2005 07:53 par Le Yéti

Un article, une analyse de référence qui méritent d’être propagés.

08/11/2005 20:44 par Anonyme

vive la revolution
mort au pognon
mais brulons maintenant les quartiers riches !!!

09/11/2005 01:27 par Anonyme

pour comprendre pourquoi il faut detruire les ecoles on peut lire catherine baker cf article d wikipedia

ou christiane rochefort ou encore dans infokiosques.net ils veulent bous apprendre a marcher en nous coupant les pieds.. et aussi un chapitre de cb ds ce site..

09/11/2005 01:21 par Anonyme

contresens sur l’ecole..

c’est pas un truc ameliorable...
meme avec bcp de credits detrompe toi jcm

ecole = discrimination autorité pyramide competition elevage industriel...

a foutre en l’air comme l’armée la prison les etats et leur droit(s) les usines les hp les juges les curés et les flics etc etc...

09/11/2005 07:35 par Anonyme

absolument pas !!! c’est juste un autre point de vue extreme, comme le gouvernement en a un, en utilisant les mêmes "trucs" mediatico-sensationnels afin de s’accrocher un lectorat, en distillant par-ci par là des références à des gens intelligents avec des citations sorties de leur contexte, juste parce que "ça en jette" de manière à se donner une sorte de légitimité (ce qui veut bien dire que le lectorat est pris pour un con, genre "ho !! il a lu Untel, trop fort"). Tout ça pour n’apporter aucune reponse, rien, du vide, juste de la violence et de la haine envers l’adversaire, dans ce cas-là , le gouvernement (que je ne soutiens absolument pas, ne vous trompez pas).
Cet article et le gouvernement sont deux extremes innacceptables.

« Si les voitures et les bus brûlent, c’est qu’ils sont signes de mobilité et de liberté que trop de gens n’ont pas, et qui, pourtant, flambent dans les pubs, sur nos murs, et à la télé.

Si des écoles brûlent, c’est la rançon de l’échec scolaire et de l’incapacité des gouvernements à consacrer les moyens humains et financiers qu’il faudrait contre les inégalités scolaires-sociales

Si des bibliothèques, des centres sociaux brûlent, c’est qu’ils sont le signe de ce à quoi trop de personnes ne peuvent accéder. »

vous lisez et comprennez ce que vous ecrivez ? vous etes une honte et ne faites que rajouter de l’huile sur le feu. Mais ça vous arrange sûrement bien de profiter de la situation. Vous être un liberal, ce que vous vendez est juste différent de ce que l’on trouve généralement en magasin.

16/11/2005 01:17 par Jean

Je suis dans l’ensemble d’accord avec cet article.

Cependant, sur le choix des cibles, je pense qu’elles sont banalement choisies en fonction de leur proximité et (donc de leur)facilité.

Le choix de la cible n’est pas nécessairement signifiant.

Par contre, le fait d’être ciblé signifie qu’on n’a pas été identifié comme allié.

10/11/2005 15:11 par Anonyme

[quote]D’autant plus que le mouvement ouvrier (dés) organisé est aux abonnés presque absents depuis longtemps. De journée de grève trimestrielle, rituelle, de 24 heures, en manifestations réglées comme du papier à musique, et... « Demain, 8h au boulot ! », il y a comme un grand vide. La complaisance des directions syndicales devant les politiques gouvernementales, leur refus d’en venir à des rapports de force tels qu’ils poseraient, comme en mai 68, ou en 95, la question du pouvoir, et pas seulement du gouvernement, laissent toute sa place au désespoir qui enflamme, la seule énergie renouvelable, bon marché et non polluante.[/quote]
Ben camarade... tu prends une lourde responsabilité d’accuser les syndicats de faire le jeu du gouvernement !
Dis-moi que fais-tu pour que les choses changent, toi ?
Alors les partis c’est poltique politicienne, les syndicats sont complices ; avec qui vas-tu la faire ta révolution ? Avec les gosses de pauvres ? On n’a pas vu que tu aies profité de la brèche ! Peur du couvre-feu ?
Commence à t’occuper de faire bouger tes petits copains pour le 19 novembre, ça fera un peu plus de monde pour ce fameux "rapport de forces" qui ne nous est pas favorable actuellement et depuis trop longtemps
. Faut dire qu’avec des discours comme le tien ...

12/11/2005 21:23 par J C Meyer

Faire bouger mes petits copains le 19 novembre ? Pour une nième grève de 24h sans lendemain ? Si tout le monde faisait comme les traminots de la RTM à Marseille pourquoi pas ?
Si mon article est sévère aussi pour les syndicats, ce n’est pas par antisyndicalisme. Je suis syndiqué depuis 1965, étudiant UNEF, puis SNES FEN maintenant FSU et toujours syndiqué retraité !
24 ans en mai 68 , je sais de quoi je parle au sujet des dirigeants du mouvement ouvrier qui protègent les gouvernements quand la question posée devient non celle de changer de gouvernement (droite gauche, gauche droite, cessons de marcher au pas) mais de détruire le pouvoir du capital pour instaurer celui des travailleurs

10/11/2005 18:37 par Anonyme

1 quand Colombani dit "nous sommes tous américains" il parle en tant que journaliste pour ses confrères et lui et je dois reconnaître qu’il a raison

2 le fait que les "banlieues brûlent" est peut être un cauchemar pour certains, moi, je le vois comme un mauvais réveil des jeunes, c’est vrai qu’ils ne devraient pas se réveiller comme cela qu’ils devraient y mettre les formes et ne pas secouer l’apathie de tous ceux qui somnolent... mais d’un certain coté je pense que ces jeunes qui se réveillent sont "l’honneur de la France", ils ne savent pas comment le faire, ils le font mal,(qui était là pour les aider) ils en prennent plein la gueule, mais ILS LE FONT, ILS se REVEILLENT...

µarc

10/11/2005 19:41 par Philippe

C’est amusant que les personnes qui écrivent des articles se disent cultivés alors qu’ils se font influencer par les médias comme monsieur tout le monde ! Critiquer Sarkozy n’est pas une solution, d’autant que la plupart de ses propos sont détournés et sortis de leur contexte ! Mais
ne serait il pas plus intelligent de chercher des solutions et de savoir quel est le coeur du problème plutôt que de perdre son temps à critiquer les politiques ! Je n’ai pas encore vu un seul article dans la presse qui pose les bonnes questions, il est tellemnt plus facile d’attiser les haines et de vendre du papier en montant les gens les uns
contre les autres !

12/11/2005 17:30 par un sale pd

J’ai envie de vomir. Envie de vomir sur un ministre de l’intérieur en campagne électorale et qui va ratiser loin, très loin, jusqu’à l’extrême de la droite. Qui profite d’une situation qu’il a lui-même engendré. Qui est en train de nous dire "l’étranger brule la voiture du français pauvre":c’est cet amalgame qui est fait quand on envoi des décrets aux prefets pour accélerer les mesures d’expulsion pendant des émeutes, c’est une dérive et un manque de responsabilité qui sont dangereux. Pourquoi dans le pays des droits de l’homme personne n’ose demander la demission de cette crapule médiatique ? Envie de vomir sur une société qui fabrique des jeunes qui s’octroient le droit de cramer la voiture des travailleurs et des pauvres. C’est tellement facile de s’attaquer au plus faible. Qu’est-ce qu’il y a d’héroïque à bruler une école maternelle ? la voiture de l’ouvrier français d’origine marocaine père de famille qui vit l’exclusion et la violence ? Comment on en est arrivé là ? Pourquoi l’exclusion et la frustration engendrent la violence et la violence à son tour engendre la haine et l’exclusion ? Comment sortir de ce cercle vicieux ? Pourquoi à Paris comme en province les riches sont ici et les pauvres là ? Pourquoi les filles en mini-jupe se font traités de putes quand elles se promènent dans certains quartiers ? Pourquoi on crâme aussi du PD ? Je me rapelle du film LA HAINE :"jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien". Pourquoi aujourd’hui tout nous reviens à la gueule ? Comment se fait-il que les seuls discours qui soient dans le vrai soient ceux des intellectuels (sociologue entre autre) et de ceux-là qui mettent le feu ("je veux du respect et du travail"), ceux-là même qu’on écoute jamais ? Pourquoi on me parle de laïcité alors que j’ai l’impression de vivre dans une nation judéo-chrétienne ? Pourquoi j’ai l’impression que mon pays est raciste (combien de CRS au Front Nationnal ?) alors qu’on m’a élevé dans des valeurs républicaines, liberté, égalité, fraternité ? J’ai envie de vomir car je ne voi que du cynisme et de la violence gratuite autour de moi et des regards de haine. Partout et même "en haut". Qu’est-ce qui est plus violent se faire crâmer sa voiture ? ou venir un matin sur son lieu de travail et se rendre compte qu’il vient d’être délocaliser dans les pays de l’Est ou de déposer le bilan ?Fraternité et lois du marché ça va peut-être pas ensemble.
Pourtant je l’ai connu l’égalité, la liberté et la fraternité, et je la vois encore. J’ai vécu dans un quartier HLM où tout le monde vivait en paix. J’ai des amis de tout horizon et de toutes confessions. Je suis au chomage en ASS (le rmi de l’assedic)on vient de me crâmer ma caisse. Pourquoi j’ai cette sale impression d’être rentré dans cette fiction télévisuelle dont je me gargarisait tout les jours ? Quand est-ce qu’on va voir plus loin, voir les problèmes de fonds je veux dire, sans tabous, avec intelligence et prendre enfin le problème à bras-le corps ?

Vous arrivez encore à réfléchir vous avec tout ça, parceque moi là j’ai juste très très mal au coeur.

24/11/2005 21:01 par aurore

La seule chose que je pourrais répondre à ce message est MERCI. Avez vous vu un reportage au 20 heures ou une emmission consacrée aux points de vue des acteurs de ces actes ? Est ce qu’on leur a seulement donné la possibilité de se justifier voir seulement de s’exprimer ? NON bien sur parce que ça nuirait à la politique de notre cher Sarko. Si’l faut en arriver à la violence c’est que toutes les autres possibilités d’expression ont échouées. C’est facile de faire culpabiliser les autres ça nous laisse à l’abris. Je suis Française et blanche mais parfois j’avoue j’ai honte... Merci de nous donner simplement l’impression de ne pas être seuls dans notre combat pour le respect du fondement de notre démocratie : Liberté Egalité Fraternité.
La déclaration des droits de l’Homme date de 1948 et on en a jamais été aussi loin, dans tous les sens du terme.

09/05/2010 00:00 par mathieu

Vous êtes bien mignons tous mais avez vous vécu dans une cité ? Je ne juge personne mais c’est une grosse interrogation. Merci

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