Plein écran
15 commentaires

Qu’est-ce qu’un article ?

Il en est de la valeur un peu comme de Dieu : un sujet qu'il convient de ne pas aborder en société si l'on veut respecter la bienséance. « On peut dire que la question de la valeur est à la fois très simple et extraordinairement compliquée. Très simple, parce que les choix faits par les uns et les autres face à cette question se traduisent de manière limpide dans leur options sociales et politiques... Extraordinairement compliquée, parce que cette question a soulevé des polémiques d'autant plus riches qu'elle était lourde d'implications... » Christophe Darmangeat : Les théories de la valeur in Introduction à l'analyse économique. http://pise.info/eco/valeur.htm

L’économie est l’activité humaine qui consiste en la production, la distribution, l’échange et la consommation des biens et services.

L’économie capitaliste est un cas particulier mais, historiquement, un épanouissement, de l’économie marchande.

L’économie marchande est le régime des rapports entre les hommes dans lequel ils échangent des marchandises.

Les marchandises qu’ils échangent sont des choses qui leur sont utiles et qu’ils ont obtenues par leur travail.

Les échanges ont lieu sur le marché. C’est l’échange des marchandises qui définit le marché. L’échange entraîne l’existence du marché.

Le marché est donc le lieu où les marchandises comparent leurs valeurs. On verra quelques ligne plus bas ce que ce mot signifie, mais elles ne le font pas directement.

Cette comparaison s’opère par l’intermédiaire de leur prix évalué grâce à l’existence de la monnaie.

Cet intermédiaire, la monnaie, qui diffère l’échange, dissimule le fait qu’en dernière analyse ce sont les choses qui s’échangent selon leur valeur et non pas l’argent contre des choses. Un kilo de sucre "vaut" une boîte de petits pois.

Il y a déjà dans ce fait, cette dissimulation, une première "aliénation" : celle due à l’argent.

L’échange des marchandises est un rapport entre les choses, mais comme l’échange se fait suivant leur valeur, la question se pose : qu’est-ce donc qui définit leur valeur ?

On peut poser en axiome que la valeur résulte du simple fait qu’il y a une certaine quantité de travail humain utile incorporé dans l’objet. Encore que cet axiome n’en soit pas vraiment un, comme l’étude de l’histoire des échanges le prouve.

Les hommes échangent donc en réalité sur le marché les temps de travaux utiles et divers qu’ils ont consacré à la fabrication des marchandises.

Le rapport apparent entre les marchandises du marché dissimule donc des rapports entre les hommes.

C’est en ce deuxième sens que l’on peut parler de "l’aliénation" de la société marchande : la réalité des rapports de production et d’échange entre les hommes leur apparaît comme un rapport entre les choses.

Si l’argent, la monnaie, qu’il a fallu mettre de côté et provisoirement tout à l’heure pour avancer dans l’exposé, est réintroduit maintenant, avec les intérêts, la réalité décrite apparaît sans fard quand je vais faire mes courses au supermarché.

L’argent que j’ai dans ma poche, je l’ai obtenu en échange d’un certain temps de travail pendant lequel j’ai vendu ma force à mon employeur qui, lui ou un autre, ira placer sur les rayons l’article (la marchandise) que j’ai, ou qu’un de mes semblables, a fabriqué(e).

C’est ainsi que je constate que le kilo de sucre que j’ai fabriqué, si je travaille chez Béghin, s’échange contre la boîte de petits pois de mon camarade s’il travaille chez Daucy. Ce qui signifie, soit dit en passant, que sortent de nos mains le même nombre de boîtes à l’issue de la journée de travail.

Notre rapport humain entre camarades qui travaillons et échangeons pour vivre (il veut du sucre, et moi des petits pois) est profondément dissimulé, altéré, dégradé par l’économie marchande : c’est ainsi que nous sommes comme on dit "aliénés".

Tout ce qui précède suppose évidemment l’adhésion aux définitions ci-dessus : et de la marchandise comme produit du travail social utile, et de sa valeur comme temps de ce travail incorporé dans l’objet.

On peut naturellement ne pas admettre ces définitions, ce que font toutes les écoles de l’économie politique officielle, de même qu’on peut ne pas admettre avec Euclide que "le point est ce dont la partie est nulle", pour le définir comme la tête, ou mieux, comme la pointe d’une épingle, ni que "la ligne est une longueur sans largeur", mais un fil très fin, etc ; mais ces refus font sortir du champ de la géométrie euclidienne qui procède nécessairement par abstraction, pour faire retomber dans l’empirisme, dont elle avait précisément sorti l’humanité. C’est ainsi qu’à ce sujet, celui de l’économie politique, s’applique, déjà, le célèbre aphorisme : "De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins".

Print Friendly and PDF

COMMENTAIRES  

18/03/2015 14:10 par De passage

Bonjour.
Vous dîtes que la valeur dépend du temps de travail qu’il a fallu consentir pour produire la marchandise (ou le service). Mais que faites-vous du savoir-faire nécessaire pour réaliser cette marchandise (ou ce service) ?
Par exemple une production qui demande du temps mais aucune qualification pourra être échangée contre une production qui demande moins de temps mais plus de savoir-faire, de technique.

plusieurs questions :
 comment évaluer le savoir-faire, la connaissance nécessaire pour réaliser une marchandise ?

 Si on ne peut le mesurer en temps de travail, peut-on le mesurer selon l’utilité de sa finalité ? C’est à dire qu’il existerait une valeur supérieure objective, dictée par les besoins primaires de l’être humain, à savoir d’abord se nourrir, etc. Mais dans ce cas un kilo de riz devrait avoir objectivement plus de valeur qu’une tablette numérique par exemple, car il est essentiel pour manger, alors que la tablette ne l’est pas et qu’elle ne trouve son "utilité" qu’après avoir comblé le besoin primaire qui est de manger. Or ce n’est pas le cas.

Merci de m’éclairer !

18/03/2015 15:34 par AARRRP

Qu’est ce que la valeur ? Une réponse à cette question, c’est distinguer la valeur d’usage à la valeur d’échange.

La valeur d’usage est la valeur associée à l’utilité de la chose. C’est la valeur fonctionnelle de la chose, valeur matérielle, fonction de l’efficacité, de la fiabilité, de l’utilité, etc. Par exemple, pour une maison, sa valeur d’usage c’est d’abord la possibilité de se protéger du froid et des intempéries, c’est ensuite son agencement, sa disposition, son confort, etc.

La valeur d’échange c’est la valeur obtenue par la vente de la chose sur un marché. Par exemple, pour une maison c’est la valeur du bien sur le marché immobilier lors de la vente.

Plus concrètement, la valeur d’usage c’est la valeur que nous procure l’utilisation et la jouissance du bien alors que la valeur d’échange c’est la valeur que l’on obtient lors de la vente du bien.
Selon ce point de vue, la possession d’un bien se fait au regard de l’utilité du bien. Ce qui importe donc dans l’acquisition c’est la valeur d’usage. Exemple, on acquiert une maison pour se mettre à l’abri des intempéries. Par conséquent, pour faire une affaire convenable, c’est-à-dire équitable, il faut que la valeur d’usage soit équivalente ou très proche de la valeur d’échange. Ceci nous permet de poser les équations suivantes :
Si valeur d’usage <valeur d’échange (profit pour le vendeur)
Si valeur d’usage >valeur d’échange (profit pour l’acquéreur)
Si valeur d’usage =valeur d’échange (transaction équitable)

Mais ce système se pervertit par la sacralisation de la loi de l’offre et de la demande. En effet, lors de l’acquisition d’un bien pour sa seule valeur d’échange dans le projet de le revendre pour faire une plus-value on pervertit le système jusqu’à créer un abyme sans fond plus connue sous l’appellation de bulle dans le jargon de la finance spéculative.

La spéculation ne prend en considération que la valeur d’échange pour réaliser des profits (le plus souvent immédiat). La spéculation tend à ajouter une plus-value à un bien sans ajout de valeur véritable par la seule action de l’achat revente. C’est pour cela qu’elle doit être considérée comme un parasite sur les marchés (entendre lieux d’échanges libres). Or aujourd’hui, elle est considérée comme le moteur indispensable de toute transaction. A cet égard, une réflexion analogue pourrait être menée sur la bourse tant en ce qui concerne son essence, sa nécessité et sa finalité.

Ainsi, sur les marchés, c’est toujours l’offre qui transcendante la demande, de sorte que l’on pourrait affirmer que la demande n’existe pas. Les protagonistes sont les opérateurs de marché appelés traders qui agissent dans le seul dessein de faire fluctuer la valeur d’échange et les pigeons que l’on plume. On comprendra que les pigeons se sont les consommateurs (vous l’avez compris ceux qui achètent pour la valeur d’usage). Par conséquent, sur le marché capitaliste ou libéral, c’est donc à la demande de s’adapter à l’offre et non l’inverse. Les multinationales, fabricantes des produits de consommation règnent en maître absolu sur les lieux d’échanges et pas seulement sur les marchés d’ailleurs. (comprendre ici, les affaires politico économiques)

En conclusion, pour lutter contre cette aberration et cette injustice il est nécessaire de bien comprendre que l’échange n’a de sens que pour transférer la valeur d’usage et non pour rentabiliser la valeur d’échange. Cela exige de donner à la valeur d’usage la prééminence sur la valeur d’échange. L’échange doit donc permettre le transfert selon les besoins et non selon les moyens.

18/03/2015 15:53 par Dwaabala

Oui, bonjour.
Vous dites : « comment évaluer le savoir-faire, etc ». ? et : « si on ne peut le mesurer en temps de travail, etc. »

Dans la pratique, ces questions ne se posent pas, puisqu’elles se résolvent toutes seules sur le marché où les marchandises comparent et trouvent leurs prix.
Sur le marché (idéal ), si deux marchandises de natures différentes ont le même prix, c’est qu’elles ont nécessité le même temps de travail social moyen.
Si l’une est deux fois plus chère que l’autre, c’est qu’elle a nécessité deux fois plus de temps de travail social moyen que l’autre.

Il se peut qu’un travail qualifié produise dans le même temps deux fois, ou dix fois, la valeur que produit le travail le plus simple, ce qui n’empêche pas d’introduire la notion de temps de travail social moyen, mais bien au contraire le nécessite : simplement, une heure de ce travail qualifié produit en valeur deux fois, ou dix fois, la valeur produite en une heure par le travail le plus simple.
Et il n’y a pas à aller fouiner dans le processus de production pour les évaluer, puisque cela se réalise sur le marché où se présentent leurs produits.

L’heure de travail social moyen est une abstraction, mais pas davantage que la taille moyenne des Français.
Le plus grand nombre des Français se situe autour de cette moyenne, mais des plus petits aux plus grands on trouve toutes les tailles, qui se répartissent suivant la courbe de Gauss, la fameuse courbe en cloche.
De même pour l’heure de travail social moyen.
La seule différence est que la taille s’évalue directement à la toise, alors que les temps de travail ne se quantifient pas directement mais se comparent quand les marchandises arrivent sur le marché.

En espérant avoir compris votre question et y avoir suffisamment répondu.

18/03/2015 17:17 par Dwaabala

@ AARRRP
Il est bien entendu que pour se faire valoir sur le marché, la marchandise doit répondre à un besoin, avoir une utilité, sinon elle a tôt fait de ne plus exister comme marchandise. C’est bien sa valeur d’usage qui la rend négociable.

Cependant, quand on a dit cela, on n’est pas encore entré dans le champ de la théorie de la valeur, celui de l’économie politique, ou de sa critique. Ce dont il s’agit dans cet article.

Les questions qui se posent alors sont :
 la marchandise, qu’est-ce que c’est ?
 sa valeur d’échange (en abrégé : sa valeur) : qu’est-ce que c’est ?
 comment se forme-t-elle ?
 comment est-elle quantifiée ?
 pourquoi un kilo de sucre, s’il n’a pas le même usage qu’une boîte de petits pois, a-t-il la même valeur ?

C’est autrement plus ardu que de constater qu’un tournevis n’a pas le même usage (la même valeur d’usage) qu’une brosse à dent, alors même qu’il peut avoir la même valeur marchande.
Du tournevis, ou de la brosse à dent, je sais immédiatement ce que je peux en faire, mais le mystère de l’équivalence éventuelle de leurs prix demeure un mystère. C’est cela qu’il s’agit d’élucider.

18/03/2015 19:31 par Dwaabala

... C’est autrement plus ardu, disais-je. Pourquoi donc ?
Parce qu’il y a fallu des « pointures » comme Petty, North, Locke, Hume, Quesnay, Adam Smith et Ricardo, puis le génie de Marx pour élucider la question ; avec d’autres, telles que la plus-value, la rente foncière etc.
Pour ceux qui désirent une approche moderne, claire et universitaire de la théorie de la valeur :http://pise.info/eco/valeur.htm

18/03/2015 19:32 par De passage

@ ARRRPP : merci pour votre intervention concernant la distinction valeur d’usage/échange.

@ Dwaabala : je ne suis pas tout à fait convaincu par votre notion de temps de travail social moyen, ou bien je n’ai pas saisi votre propos. Repose-t-il uniquement sur un critère horaire, ou bien intégrez-vous d’autres facteurs ?

Concernant les questions que vous soulevez, elles sont intéressantes. Poursuivez votre raisonnement s’il vous plait, vous aurez au moins un lecteur.

18/03/2015 21:21 par Dwaabala

@ De passage
C’est peut-être plus simple à comprendre en se restreignant au cas des marchandises de même espèce.
Quand les marchandises de même espèce arrivent sur le marché (toujours dans l’idéal ; sans intervention de facteurs annexes), elles se font concurrence.
Elles n’ont pas toutes le même prix, le client le sait bien, mais leurs prix se répartissent cependant autour d’un prix moyen. Cela se constate sur le premier marché aux légumes venu.
Ce prix moyen correspond à la valeur produite par le temps de travail social moyen qui a été nécessaire dans la production de cette marchandise.
C’est ainsi qu’apparaît la notion de temps de travail social moyen. Sans chronomètre, mais avec le porte-monnaie du client.
Dans cette notion, de temps de travail social moyen, s’effacent les différences individuelles telles que l’habileté, la plus ou moins bonne terre qui demande plus ou moins de travail s’il s’agit de légumes, etc.
En généralisant au cas des marchandises d’espèces différentes qui ont chacune un prix moyen, j’en déduis l’existence de la valeur produite par un temps de travail social moyen en général.

18/03/2015 22:06 par Dwaabala

@ De passage
Comment voyez-vous le SMIC, sinon comme montrant l’existence de la valeur du temps de travail (ici non qualifié) social moyen  ? Cependant, attention ! car ce travail salarié produit plus de valeur que le montant du salaire ne l’indique, puisqu’ il est exploité, c’est-à-dire procure une plus-value pour le patron.
Vous constatez donc que la société bourgeoise elle-même reconnaît, quoique indirectement, cette notion de travail social moyen : elle ne se préoccupe pas de savoir si le travailleur fait la cueillette des olives, affûte des canifs, fabrique des chocolats glacés, ou des manches de pelle (comme son nom l’indique, le SMIC est un salaire interprofessionnel), ni si l’un est plus dynamique qu’un autre, ni plus adroit, etc.

18/03/2015 23:14 par De passage

@ Dwaabala : je pense avoir mieux saisi à présent, votre lien est très instructif pour les novices en la matière comme moi.

19/03/2015 15:54 par Lulu

" Il y a déjà dans ce fait, cette dissimulation, une première "aliénation" : celle due à l’argent. "

Aliénation utile à la survie de ceux qui ne sont pas en mesure de produire et d’échanger.
Ceux d’en haut évidemment , mais également ceux d’en bas.

19/03/2015 18:19 par Dwaabala

@ Lulu
Ce n’est pas l’aliénation qui est utile, mais c’est l’argent.
Parce qu’il permet les échanges sur un plan élargi par rapport au troc.
Ce qui n’empêche que son existence est porteur d’illusions que la critique de l’économie politique élucide.

19/03/2015 20:41 par Lulu

La question est donc : Que faisons nous de l’argent ?

Puisque :

 c’est un outil d’oppression et d’aliénation pour ceux d’en haut
 C’est un outil de survie pour ceux qui ne peuvent pas produire

Que dit Marx et les autres la dessus ?

19/03/2015 23:06 par Dwaabala

@ Lulu

La question est donc : Que faisons nous de l’argent ?

Comme nous n’avons pas fait le coup ensemble, je vous le laisse et vous allez vous acheter le « Capital » pour apprendre ce que K. Marx en dit.

21/03/2015 05:23 par Lionel

’Valeur’ est simplement un mot qui peut être définit de multiple manières, il n’a en soi aucun sens précis. Se demander simplement "ce qu’il veut dire" est mettre la charrue avant les boeufs, il vaut mieux se demander comment le définir de manière utile. Voici trois définitions utiles en un certain sens : valeur-besoin (Ayn Rand), valeur-travail ("marxiste"), valeur-énergie (théorie économie biophysique).

Valeur-besoin :
La définition d’Ayn Rand est qu’une valeur est quelque qu’on agit pour obtenir et garder. Cette définition est particulièrement utile car elle met l’accent sur 2 points : la valeur est subjective et la valeur n’est pas quantifiable. Cette définition est très bien adaptée à l’explication des rapports sociaux, et en même temps évite les écueuils moralement inexcusables imposés par l’argent qui force tout objet à être comparable à tout autre objet vu que chacun à un prix (dans une monnaie de référence unique).

Valeur-travail :
Comme un lecteur l’a souligné ici, l’idée que la valeur provient du travail est certes moralement satisfaisante mais est d’une utilité limitée pour expliquer les rapports sociaux et comme la valeur-besoin est subjective/extrinsèque. De toute évidence on peut échanger quelque chose de très facile à produire (ex. médicaments) contre quelque chose qui a demandé nettement plus de travail (ex. parce que sans le médicament on va mourir donc on veut bien l’échanger contre sa maison) ce qui montre que la valeur-travail explique peu les rapports sociaux, et d’autre part 2 choses identiques peuvent-être produites par 2 personnes/systèmes de productions différents pour une quantité de travail très très différents donc la valeur-travail est un concept extrinsèque à l’objet (mais à l’opposé de la valeur-besoin d’Ayn Rand, la valeur-travail dépend d’un système entier de production et est donc réduite à être un concept sans valeur opérationnelle, alors que pour la valeur-besoin au moins à un sens pour l’individu qui peut faire un choix concret).

Valeur-énergie :
Une intéressante modernisation du concept de la valeur-travail est la valeur-énergie (théorie économique biophysique). Au lieu de comprendre travail au sens social, comprenons-le au sens physique : quel est l’énergie nécessaire à la production d’un objet donné ? Le concept perd en anthropocentrisme ce qui peut-être moins satisfaisant du point de vue moral, mais au passage il devient écologiste car l’énergie/ressources sont limitées (concept qui échappait totalement à Marx pour autant que je sache). L’avantage principal de cet reformulation de la valeur-travail en valeur-énergie est que bien qu’elle continue de souffrir d’être extrinsèque (2 objets identiques peuvent-être produits en utilisant des quantités d’énergies très différentes par 2 systèmes de productions différents), et très peu utile pour expliquer les rapports sociaux, elle invoque immédiatement la puissance analytique de la physique moderne qui rend l’analyse quantitative possible, et permet des conclusions et prédictions rigoureuses. La valeur-énergie devient donc un concept opérationnel qui peut-être utilisé dans la planification de systèmes de productions (écologique en particulier).

Le point philosophique que je trouve le plus intéressant est que peu importe comment on s’y prend, la valeur n’est jamais intrinsèque à l’objet (pour être précis la valeur-énergie est intrinsèque à un objet donné, mais elle peut différer notablement entre 2 objets quasi identiques). C’est ce qui rend si fondamentalement insatisfaisant ce mot et en limite l’utilité.

21/03/2015 09:17 par Dwaabala

@ Lionel
On peut évidemment donner ou trouver toutes les définitions que l’on veut pour un concept donné, cependant quand on est au sein d’une théorie historiquement constituée (ici, la critique marxiste de l’économie politique), les notions ont un sens parfaitement défini avec lequel on ne joue pas ou alors on est sorti del’étude sérieuse.
Comme je le rappelle dans le chapeau de ce billet, chacun croit pouvoir dire en parfait ignorant quelque chose au sujet de la théorie de la valeur.

(Commentaires désactivés)
 Twitter        
 Contact |   Faire un don
logo
« Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »
© CopyLeft :
Diffusion du contenu autorisée et même encouragée.
Merci de mentionner les sources.