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Quand Alexandre de Juniac, PDG d’Air France KLM, se lâche sur les acquis sociaux

Denis Quillard

C’est une vidéo assez hallucinante que vient de dénicher Mediapart. On y voit Alexandre de Juniac se prononcer, lors des rencontres patronales de Royaumont les 6 et 7 décembre 2014, sur les acquis sociaux. Sans vergogne, le PDG d’Air France – KLM s’en prend aux 35 heures, à l’âge de la retraite, et semble même remettre en question l’interdiction du travail des enfants. Une intervention d’un mépris crasse dont le timing laisse songeur, alors que la compagnie traverse une crise profonde.

En demandant à de Juniac de prendre la parole sur le thème « les acquis sociaux face aux enjeux mondiaux », les organisateurs de cette petite surboum patronale à laquelle assistait le président du Medef Pierre Gattaz n’ont pas fait les choses au hasard. Probable qu’ils se doutaient qu’ils auraient affaire à un bon client, il qu’il y aurait même moyen de rire un peu. Pari gagné.

Pendant plus de 20 minutes, de Juniac régale son auditoire. La mine gourmande, le numéro 1 du groupe aérien semble oublier l’existence des caméras, et enchaîne les déclarations décomplexées. Les acquis sociaux ? Tout cela est « très flou ». Les 35 heures ? « La durée du temps de travail, qui paraît-il est un acquis social, qu’est-ce que cela veut dire ? ». L’âge de départ à la retraite ? « Est-ce que cela a un sens ? ».

L’œil vitreux (de Juniac est intervenu après le déjeuner), il embraye ensuite sur le sujet de l’interdiction du travail des enfants. Une interdiction dont le bien fondé semble douteux au président d’Air France – KLM : « On a d’abord interdit aux enfants de moins de huit ans de travailler, puis l’interdiction a été portée à douze ans, puis à seize. (…) Qu’est-ce que c’est qu’un enfant ? Est ce qu’il faut les faire travailler, pas travailler ? Pas sûr ».

Mais le comble est atteint lorsque de Juniac, évoquant la concurrence à laquelle sa compagnie doit faire face dans un monde globalisé, raconte une anecdote qu’il trouve manifestement croustillante : « Comme le disait mon homologue de Qatar Airways hier à propos de la grève, “M. de Juniac, chez nous, ce ne serait pas possible, on les aurait tous envoyés en prison” ». Salve d’applaudissements dans la salle. Le Qatar érigé en exemple, pays où comme le rappelle Mediapart, « les salariés émigrés, traités comme des esclaves, meurent par tombereaux sur les chantiers ».

Tout au long de ces 20 minutes, de Juniac n’en rate pas une, taxant en filigrane ses employés d’ignorants : « Je pense qu’on se trompe sur le degré de conscience de nos troupes de ce qui se passe » (à propos des « enjeux mondiaux »), et empilant les maladresses. Au sujet du plan Transform 2015, qu’il a conçu à son arrivé à la tête d’Air France en 2012 et qui portait sur 10 000 suppressions d’emplois, réductions de coûts obligent, il précise qu’il a été au préalable expertisé : « Les meilleurs experts mondiaux sont venus, on a payé tout un tas de cabinets de consultants très cher. » Payer très cher des cabinets censés justifier les réductions de coûts drastiques pour cause de caisses vides, on admettra que c’est cocasse.

Cette vidéo « tourne énormément parmi les salariés d’Air France » selon Jean-Marc Quattrochi, délégué de l’UNAC, et expliquerait en partie le boycott par toutes les organisations syndicales de la réunion entre de Juniac et la direction d’Air France, lundi 16 mars, réunion censée lancer la discussion sur le plan Perform 2020, nouveau projet de cost-killing du PDG de la compagnie.

A force de provocations, de Juniac est parvenu à s’aliéner l’ensemble du tissu syndical de la compagnie aérienne, à l’image du SNPL, syndicat majoritaire chez les pilotes (65 % des voix) dont le président Philippe Evain regrette : « Ce dont on a besoin c’est d’un véritable capitaine d’industrie. Aujourd’hui, nous ne l’avons pas ! ». Une situation fâcheuse, alors que le dialogue social doit s’ouvrir à l’aube du lancement de Perform 2020.

Qu’à cela ne tienne, de Juniac a bon espoir d’être reconduit dans ses fonctions. Ses propos ahurissants et son recours aux licenciements plutôt qu’à un projet industriel de qualité pour sortir Air France-KLM de l’impasse n’ont pas suffit à écoeurer le comité de nomination du groupe, qui a décidé d’appuyer sa reconduction auprès du conseil d’administration, qui vient également de lui apporter son soutien. L’Etat lui-même, actionnaire à 15,9 %, semble se prononcer en faveur d’un nouveau mandat pour de Juniac. Raison invoquée : assurer la stabilité de la gouvernance du groupe en cette période de réformes. Les salariés d’Air France seront heureux d’apprendre qu’à défaut d’assurer la leur, l’Etat veille à la stabilité de l’emploi de leur patron, dont l’occupation favorite ces derniers temps semble être de les virer à tour de bras.

Denis Quillard

Voir aussi : http://www.mediapart.fr/journal/france/160315/le-pdg-dair-france-divague-sur-les-acquis-sociaux

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COMMENTAIRES  

24/03/2015 11:38 par Szwed

A trop en rajouter le patronat français cynique arrogant et suffisant entraîne le pays dans une spirale de régression sociale qui l’envoie droit dans le mur. Vanter le Qatar et ses entreprises criminelles comme le fait Alexandre Begoügne de Juniac dépasse l’entendement. (Le groupe français Vinci entre autres est accusé d’esclavagisme par une ONG pour les chantiers de la coupe du monde) . Naître à Neuilly avec une cuillère d’argent dans la bouche ça laisse des traces irrémédiables. Cet excès d’ultralibéralisme triste remake du XIX siècle annonce t-il des émeutes, des révolutions comme lors des Trois Glorieuses ?

24/03/2015 13:20 par Paul-Victor de Merode

« On a d’abord interdit aux enfants de moins de huit ans de travailler, puis l’interdiction a été portée à douze ans, puis à seize. (…) Qu’est-ce que c’est qu’un enfant ? Est ce qu’il faut les faire travailler, pas travailler ? Pas sûr ».

Mais vous avez bien raison Sir, car, en définitive, seul importe la bonne santé de vos comptes bancaires. Et tous ces ouvriers et employés qu’il faut payer, c’est dégoûtant ! Assez de temps perdu, rétablissons l’esclavage.

La capitalisme dans toute sa splendeur : moi, moi et encore moi, le reste du monde n’existe pas, et si d’aventure il existait, cela serait encore pour me servir.

24/03/2015 14:07 par sidonie

L’arrogance et la grossièreté semblent caractériser la caste qui a pris les manettes économiques et politiques (s’il y a encore une différence entre les deux) de la France. Il fallait voir les petits marquis socialistes pérorer sur les chaines de TV après leur défaite calamiteuse dimanche soir : plus ils sont rejetés pour leur incompétence plus ils sont arrogants...

Je me demande ce qui tient ces gens ensemble, la solidarité de classe me paraît insuffisante pour expliquer cela. Est-ce qu’ils ont des dossiers les uns sur les autres ? ou ce sont les mariages consanguins ? ou est-ce la Mafia européenne qui régit la Famille economico-culturo-économique française qui applique les décisions de Bruxelles contre les Français ?

24/03/2015 16:35 par depassage

C’est un fait. On fait travailler les enfants partout dans le monde et toujours pour les mêmes. Que ces mêmes le disent à voix haute, c’est juste pour dire pourquoi pas en France, après tout, ce qui ne doit pas étonner outre mesure. Le mal est dans la racine, et la plante a besoin d’être replantée, ce qui revient à trouver un système alternatif. L’intérêt de quelques uns, quelles que soient leur utilité apparente et les conformités de la politique à leurs désirs ne peuvent en aucun cas couvrir l’intérêt général.

24/03/2015 21:58 par Szwed

Les mêmes qui au Gouvernement, pleurnichent pour quémander les voix de l’électorat de gauche pour le deuxième tour des départementales, les mêmes soutiennent cet exploiteur de pilotes d’hôtesses et de stewards de ligne,et ce laudateur du système esclavagiste du Qatar. Ainsi le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, a personnellement confirmé à de Juniac il y a une dizaine de jours, le soutien plein et entier du gouvernement dans le renouvellement de ses fonctions à Air France KM. Il lui a également confirmé le soutien du gouvernement au plan de compétitivité et de croissance (Transform 2020) qu’il a présenté.(des licenciements en perspective en fait). Source le Point.

24/03/2015 22:41 par Marie

Une idée pour diminuer les coûts d’Air France : prendre des patrons low cost dont les acquis sociaux seraient allégés comparés aux dirigeants qui sont aujourd’hui en place (stock options, parachutes dorés, et toutes sortes de menus avantages en nature). Les actionnaires apprécieraient sans doute ...

24/03/2015 23:14 par Le Fou d'ubu

Cette arrogance des fous défient la conscience des gens doués de raison ... Ils pensent peut-être avoir gagné la guerre qu’ils nous mènent ... A nous de les faire mentir en réunissant toutes nos forces ... Je dis bien toutes les forces des gens doués de raison. Car il va falloir repartir au combat et dare-dare. Cette "aristocratie" de "jeunes" loups est plus féroce que sa devancière sénile maintenant en retraite dorée ...
Peuple de tous les pays réveilles-toi. L’avenir de tes gosses en dépend ...

26/03/2015 00:48 par xpfo

Et notre brave patron qui conclut qu’avec un peu de pédagogie, on peut tout faire accepter par les syndicats, il faut juste bien leur expliquer la sacro-sainte concurrence et les divines lois du marché, Amen.
Et si on demandait à son rejeton de travailler à l’âge de 8, 12 ou 16ans ? Il dirait quoi le brave Mônsieur donneur de leçons ?
Tant qu’à faire de la pédagogie, je sens qu’un petit cours sur (chapitre 1) la propriété collective des moyens de production et (chapitre 2) l’internationalisme de coopération où l’homme ne serait pas un loup pour l’homme lui ferait le plus grand bien.
Enfin, pas sûr qu’il comprenne, lui qui n’a déjà pas le neurone qui lui permet de comprendre ce que c’est qu’un acquis social et qui a une caisse enregistreuse comme hémisphère droit. (Son hémisphère gauche n’a plus donné signe de vie depuis longtemps). Ce ne sont pas des humains ces gens-là !
On les exproprie quand ces zombies esclavagistes sortis des siècles passés ?

Merci au GS pour la vidéo. Je transfère à toute une bande de septiques qui clament que "sans les patrons, il n’y aurait pas d’emploi alors merci à eux d’être déjà bien généreux en nous offrant un salaire et blablabla". Et peut être qu’avec un peu de pédagogie sur le principe de l’exploitation du travail d’autrui au profit de quelques-uns, on pourra faire avancer les consciences de ce qui se passe au niveau des enjeux mondiaux.

31/03/2015 16:50 par cmoche

z’attendent que ça de faire bosser leur gosses, les dealers ça commence à 8 ans.
combien de "patrimoines" crades ?
un gosse d’exploiteur devient rarement altruiste.
déliquescence de l’éducation, on ne se demande pas/plus pourquoi.
média, idem
cmoche !

02/04/2015 15:29 par chinasky

Juniassic park , video parodique edifiante :
https://www.youtube.com/watch?v=nv35dL6z91c

06/10/2015 11:10 par C.GADZIECKYJ

Les employés d’air france jugés "enfantins" de négocier par la pression en instaurant un mouvement de grève préalable aux négociations. Mais comment doit-on alors comprendre et appeler l’épée de Damoclès qu’il brandit avec son plan de licenciement ??? un acte humaniste qui tend à sauver les acquis financiers des investisseurs, des actionnaires et des dirigeants ??
Effectivement monsieur de juniac on ne s’est pas compris et on ne se comprendra jamais mais ça n’empêche que vous vous trompez sur les capacités de compréhension de vos employés. Ils ont tout à fait saisi que votre remise en cause de leurs acquis sociaux n’a pour seul but de perpétuer l’enrichissement exagéré et démesuré d’une poignée de personnes de votre genre. Parce que dans le fond la situation que vous décrivez et par laquelle vous êtes choqué est bien celle-là : celle qui vous empêche de vous enrichir autant que vous le souhaiteriez sur le dos des travailleurs, celle qui vous empêche de remettre les enfants au travail, d’envoyer en prison tous les contestataires et freins à votre soif de pouvoir et de fric.
Pour une fois votre tour d’ivoire s’est fissurée, vos travailleurs ont retourné contre vous et votre système la violence que vous leur faite subir.
Les gens comme vous sont en train de faire crever la planète et sa population.
Je reste choquée par tout acte de violence et d’agression mais la notion de légitime défense me vient aujourd’hui à l’esprit. Vous pourrez dire que cette notion est floue... autant que la notion d’acquis sociaux, d’âge des enfants ou encore du temps de travail que vous évoquez et derrière laquelle vous vous planquez.
Les écarts de richesses se creusent de plus en plus dans la population et je me rends compte à ce jour à quel point cette situation vous est inconnu, il est donc temps pour nous de vous en informer monsieur de juniac ainsi que tous vos homologues. Les travailleurs pauvres vont donc commencé à remédier et pallier à ce problème........
Vos propos nauséabonds me paraissent bien plus effrayant qu’une chemise arrachée.

06/10/2015 14:52 par Deprat

Je suis bien d’accord pour reprocher à monsieur de Juniac de ne pas être un grand tribun ...
Mais n’en déplaise à ses contempteurs : Le concept "d’avantage acquis" est bien un crime contre l’intelligence .
Il consiste à considérer que l’on vit dans un monde clos, à l’abri de toute concurrence et de transformation.

L’avantage acquis ne concerne que ceux qui en bénéficient ! et exclut les autres ; il est donc à ce titre d’un égoïsme social indécent .Pourtant, telle la réputation de l’autruche, et sa fameuse tête dans le sable, il oublie de considérer la réalité des cimetières sociaux (malheureusement omni-présente) dont les ex bénéficiaires d’avantages acquis, sont remplis...
Bien souvent parce que leurs mandataires se sont arcboutés sur leurs avantages acquis sans considérer que le plus grand des avantages est d’avoir et de conserver un emploi pour ceux qui en ont la chance d’en avoir .

06/10/2015 16:08 par legrandsoir

@ Deprat

Vous parlez bien des avantages acquis par les patrons, P-D.G et DRH ?

06/10/2015 23:47 par Greg

Je n’ai pas entendu Juniac remettre en question l’âge légal du travail des enfants. Vous êtes en plein délire paranoïaque et votre titre n’a rien à envier à ceux d’un Figaro ou autre canard du même acabit. Vous prétendez être une alternative à la presse aux ordres et puis finalement vous ne valez guerre plus... votre militantisme vous aveugle autant que celui de ceux que vous semblez combattre. Vous ne faites pas vraiment avancer les esprits avec votre analyse. Vous figez et stigmatisez. C’est dommage. Notez toutefois que je ne remet pas en cause ici le combat sans doute légitime des petites mains d’Air France ou d’autres groupes en difficultés ; ni d’ailleurs que je trouve formidable le non droit social d’autres pays. Je ne m’imagine pas en prison pour avoir contester mon boss. Si c’était le cas j’y serais encore pour quelques années et depuis un bon moment déjà. Mais force est de constater que, contrairement à une idée très française, nous ne sommes pas égaux. Ni entre français, ni entre êtres humains. Et ne le serons jamais. Dieu merci (si je peux permettre une telle expression). C’est, je crois, ce qu’à voulu souligner Juniac. Je trouve tout de même "amusant" que l’ambassadeur de Singapour se soit donné la peine de venir. Voilà typiquement un pays tenu par un parti unique sur la base d’un consensus national pour le moins étrange à nos yeux par lequel les politiques s’engagent à assurer aux habitants la sécurité, l’eau potable, une "qualité" de vie sans commune mesure avec les pays voisins bref à diriger sans être contester le pays moyennant en quoi les habitants sont invités à faire un maximum de business dans un minimum de contrainte. Un autre monde vraiment !

07/10/2015 09:31 par legrandsoir

Je n’ai pas entendu Juniac remettre en question l’âge légal du travail des enfants. Vous êtes en plein délire paranoïaque et votre titre n’a rien à envier à ceux d’un Figaro...

Dans la vidéo que vous avez dû visionner distraitement, il ne dit pas que l’interdiction des enfants est très bien, qu’il ne faut pas y toucher. Il s’interroge sur cette interdiction : « On a d’abord interdit aux enfants de moins de huit ans de travailler, puis l’interdiction a été portée à douze ans, puis à seize. (…) Qu’est-ce que c’est qu’un enfant ? Est-ce qu’il faut les faire travailler, pas travailler ? Pas sûr  ».
les faire travailler, pas travailler ? Pas sûr. Cela s’appelle, non pas une préconisation du travail des enfants, mais au moins une interrogation sur le bien-fondé de son interdiction. C’est une remise en cause insidieuse.
Sinon, pourquoi en parle-t-il ? Pourquoi conclurait-il par "pas sûr" ?
Imaginez une seconde que vous lui posiez la question : "Est-ce que vos enfants doivent travailler au SMIC et avant 16 ans sur le tarmac ?" et imaginez la réponse. Il serait prompt à nous rappeler que le travail des enfants de moins de 16 ans est interdit.

08/10/2015 01:04 par alain harrison

Bonjour.

« « « Ce dont on a besoin c’est d’un véritable capitaine d’industrie. Aujourd’hui, nous ne l’avons pas ! ». » »

Il est reconduit par ses pairs.
Ne serait-pas aux travailleurs d’élire les membres de l’administration ?

Alors, la conversion des grandes entreprises en grandes coopératives, une idée à explorer.

Malheureusement, les partis à la solde du néo-capitalisme sauvage sont en poste.

Et le managéria des années 80 n’est pas mort, tout au contraire, il a un requin d’énergie.
Il y a un véritable mouvement en synergie du néo-capitalisme sauvage, qui surf sur la vague du méta-conditionnement des promesses du consumérisme, systématiquement construit pas à pas et méticuleusement entretenu depuis l’après-guerre. Et ces moyens financiers n’ont cesser d’augmenter « « exponentiellement » ». Mais comment ?

08/10/2015 01:38 par alain harrison

Un de mes envois aux députés canadiens et québécois.

Au Vénézuéla, ce sont eux qui iront en prison.

Cuba, au lendemain de la fin de la « « guerre » » révolutionnaire, les « « criminels » » ont été jugé et exécuté.

Les multinationales US, dont la Noranda, ont mis en place une dicature au lendemain du coup d’état contre Allende.

L’occident applaudit quand des populations sont déportées par leur gouvernement pour s’approprier les ressources du pays.

L’UE privatise la Grèce....

La mondialisation du libre marché, le dernier plan d’affaire.

Le néo-capitalisme sauvage, la dernière idéologie.

Mais c’est terminé l’OMERTA, tout ce sait et les coupables seront traduits.

23 mars 2015

Quand Alexandre de Juniac, PDG d’Air France-KLM, remet en cause l’interdiction du travail des enfants !

Denis Quillard

C’est une vidéo assez hallucinante que vient de dénicher Mediapart. On y voit Alexandre de Juniac se prononcer, lors des rencontres patronales de Royaumont les 6 et 7 décembre 2014, sur les acquis sociaux. Sans vergogne, le PDG d’Air France – KLM s’en prend aux 35 heures, à l’âge de la retraite, et semble même remettre en question l’interdiction du travail des enfants. Une intervention d’un mépris crasse dont le timing laisse songeur, alors que la compagnie traverse une crise profonde.

« « Mais le comble est atteint lorsque de Juniac, évoquant la concurrence à laquelle sa compagnie doit faire face dans un monde globalisé, raconte une anecdote qu’il trouve manifestement croustillante : « Comme le disait mon homologue de Qatar Airways hier à propos de la grève, “M. de Juniac, chez nous, ce ne serait pas possible, on les aurait tous envoyés en prison” ». Salve d’applaudissements dans la salle. Le Qatar érigé en exemple, pays où comme le rappelle » »

Mediapart, « les salariés émigrés, traités comme des esclaves, meurent par tombereaux sur les chantiers ». » »

http://www.legrandsoir.info/quand-alexandre-de-juniac-pdg-d-air-france-klm-remet-en-cause-l-interdiction-du-travail-des-enfants.html#forum119508

Tien nous avons nos pareils, ici-même au Québec, une société é vo lu ée....., Charest, on va les envoyer dans le NORD (les étudiants du printemps érable).....Rire enchanté dans la salle.

Il n’y a pas de bons et de mauvais exploiteurs, il n’y a que des exploiteurs.

Le XXI em siécle sera le siècle de l’évolution des consciences ou il n’y aura pas d’avenir viable pour l’humanité, en ce moment son potentiel évolutif est pris en otage par la « « pensée archaïque (.......) » ».
Ce n’est pas les changements (techno, politique, écono,etc..), mais l’évolution des consciences basé sur le questionnement et la vision d’ensemble.
Mais pour cela , nous citoyens-travailleurs devons inventer de nouvelles formes d’association, et le temps partagé est fondamental.

08/10/2015 16:48 par Bobleymar

Ce Monsieur et sans doute avec M. Gattaz et M. Macron, l’une des rare personne qui va pouvoir remettre la France sur pied et la faire entrer dans le monde moderne. Tous ces « acquis sociaux » ne font qu’entraver le bon fonctionnement des entreprises et les empêchent de rentrer pleinement dans la mondialisation. Il faut réformer la France pour l’adapter à la concurrence libre et non faussée qui a toujours amené prospérité, liberté et bonheur sur le monde. Mais cela la gauche « archaïque » française ne le comprendra jamais.
Quand on pense que grâce à l’allongement de la durée de vie et aux progrès de la médecine, on pourrait travailler de 8 à 88 ans cela serait formidable ! Imaginez les gains de productivité que l’on pourrait faire. En combinant ces réformes à la suppression des jours fériés qui sont bien trop nombreux, à la légalisation du travail le dimanche, à la suppression d’au moins 3 semaines de congés payés (on en avait bien que 2 après 1936 et aucune avant alors pourquoi pas…). On doublerait voir triplerait le temps de travail et par la même occasion les chiffres d’affaires ! Bien sûr il faudrait dans le même temps, baisser les impôts sur les entreprises pour qu’elles puissent investir.

Et ben entendu on pourrait aussi passer à la semaine des 8 jours mais ça, les syndicats et les socialo-communistes comme Hollande et Valls ne le laisserait jamais faire…

08/10/2015 17:48 par legrandsoir

Hi, hi, on a failli y croire !
Merci de nous faire sourire en démontrant a contrario la bêtise des arguments du MEDEF, des dirigeants d’Air Franc et de la droiche (ou de la gaute).

09/10/2015 17:43 par Greg

Alors ça existe vraiment des personnages aussi abjectes... Et moi qui pensais ne jamais entendre parler d’esclavagisme .... L’histoire semble vouloir toujours se répéter,surtout qd il s’agit de véhiculer des valeurs nauséabondes ... Je suis écoeuré d’un tel mépris..

11/10/2015 14:35 par p-charly

Pour placer le contexte : je m’estime être absolument anti-libéralisme je trouve que c’est la pire saloperie que l’homme a inventé pour se détruire après le soda et le fast food.

Mais force est de constater que votre texte est entièrement à charge et ne fait qu’interpréter et déformer les propos de la vidéo.

Un des commentaires vous l’indique, notamment sur le fait que de Juniac ne remet pas à un instant en cause le travail des enfants (mais bon on peut comprendre qu’il vous faut un titre racoleur, quitte à modifier un peu la réalité). Votre réponse est ahurissante. Même s’il ne l’a pas dit, c’est forcément ce qu’il sous-entendait !

Et c’est comme ça que vous vous vous ré-appropriez quelque chose de formidable qui s’appelle le délit d’intention.

Vous êtes un grand patron donc forcement vous êtes pour le travail des enfants de 5 ans et vous ne méritez qu’une tête au bout d’une pique. Et peut importe que vous l’ayez vraiment dit ou pas on en fait notre gros titre.

C’est le niveau 0 du journalisme, désolé de vous le dire.

Vous vous auto-proclamez des défenseurs du ’devoir d’informer’ ’pour la presse’, je pense que vous feriez bien de revoir vos bases de toute urgences. Mediapart que vous citez peut-être un bon modèle d’une méthodologie correcte, avec des principes fondateurs, comme se baser sur les faits et que sur les faits, de citer ses sources autant que faire ce peut, recouper ses informations, etc.

11/10/2015 16:24 par Maxime Vivas

Je crois que le mieux est de revoir la vidéo où Juniac se demande quel est l’âge qui définit un enfant, de l’entendre raconter avec gourmandise devant une salle ignare que les grévistes des compagnies d’aviation seraient en prison au Qatar.
Puis écoutons son silence sur sa question sur les enfants et sa non réprobation des méthodes du Qatar.
Le silence, disait Sartre, est un moment du langage.

Et je passe sur le reste de la vidéo où il insinue que ses partenaires sociaux sont un peu tarés de ne rien comprendre à ce qui est si évident pour lui : les salariés sont trop coûteux.

Cher lecteur, Juniac est allé aussi loin qu’il le pouvait pour exprimer sa pensée. Il ne pouvait être plus explicite. De même, le gouvernement préfère parler de plan sociaux et de réforme que de licenciements et de reprise des acquis. Mais nul ne saurait demander au GS d’être naïf.
Ce n’est pas LGS qui s’est demandé à haute voix et en public si l’on était un enfant à 8 ans. Ce n’est pas LGS qui a conclu par une incapacité à donner une réponse. Ce n’est pas LGS qui oublie de s’indigner devant des mises en prison des grévistes.
Ce que Juniac ne saurait dire : "Le travail des enfants à 8 ans, à 12 ans, appartient à un passé qu’un pays moderne ne voudrait voir resurgir. La mise en prison des syndicalistes relève d’un autre âge et nous, nous avons besoin de partenaires syndicaux protégés par la loi".

11/10/2015 18:11 par macno

Désolé, mais je n’ai pas entendu non plus qu’il était pour le travail des enfants. Il a fait le parallèle entre le droit de vote à 16 ans et le travail des "enfants" de 16 ans...Il était souvent dans l’ironie notamment avec l’anecdote qu’il a raconté sur le Qatar. Je suis persuadé que la salle avait bien compris le sens, mais ni l’auteur ni au GS.
Un des plus gros problèmes de Air France, c’est d’être face à des concurrences déloyales venant de compagnies aériennes des Pays du Golf dont le gouvernement français lèche depuis très longtemps les bottes de leurs dirigeants. Difficile pour lui de "la ramener" !
Il y aurait eu pas mal de choses à dire à ce sujet. D’où à mon avis les applaudissements.
C’est l’anecdote du Qatar qu’il aurait fallu développer (pas celle des "enfants, c’est ridicule et pire, pas crédible !), car elle met bien en exergue une des causes profondes des licenciements : les gouvernements français successifs se sont rendus prisonniers par leurs politiques étrangères mercantiles et sans aucune perspective digne de ce nom, de vulgaires vendeurs de pétrole et accessoirement terroristes. Air France en paye actuellement le prix et ce n’est pas fini.
On appelle ça comment ? Se faire tenir par les c......s ! non ?
C’est de la politique de république bananière, avec tout le respect que je leur dois...aux bananes !
Je suis d’accord avec p-charly

11/10/2015 18:39 par Maxime Vivas

On est quelques-uns, si, j’en crois ce qui circule sur la Toile, à ne pas avoir vu la même vidéo que vous.

11/10/2015 22:02 par macno

@ Maxime Vivas
« On est quelques-uns, si, j’en crois ce qui circule sur la Toile, à ne pas avoir vu la même vidéo que vous. »
Ça ne m’étonne absolument pas, mais soit on a une vision objective, soit militante, j’ai instinctivement choisi la première solution...
Dire que de Juniac souhaitait le travail des enfant, cela me paraissait être trop gros pour être une honnête analyse...Y en a qui se sont fait plaisir de taper sur un acteur du système, mais moi cela ne m’amuse même pas. Disons que j’ai peut-être ré-endossé un certain "uniforme" syndical.
Sa sortie sur le travail des enfants je l’ai vue comme une extrême maladresse éthylique sur la relativité de la notion d’une loi ; je reste persuadé qu’il ne pensait pas sérieusement de faire travailler ceux que chacun considère faisant partie de l’enfance et encore moins à Air France !
Sur le Qatar, par contre là il touchait une des, si ce n’est LA cause principale des problèmes financiers d’Air France et c’est ça qui était tout particulièrement intéressant à écouter.
Comme je l’ai dit, les politiques étrangères des gouvernements successifs de la France n’y sont pas étrangers : les compagnies du Golf sont largement subventionnées au Qatar, en Arabie Saoudite, les charges sont minimes ou inexistantes et le carburant vraiment pas cher et pour cause ! Ces avions de grand luxe sont les joujoux de prestige de ses "rois sans divertissement". Faut les comprendre, à part quelques extrémistes islamiques à subventionner et quelques exécutions plus ou moins sommaires, ils s’ennuient les pauvres. Comme ils ne savent que faire de leurs pétro-dollars alors pourquoi pas un club de foot, un hôtel particulier rue de Wagram ou ailleurs et/ou une compagnie aérienne...Ça occupe et ça peu servir pour faire des pressions économiques, pour se rappeler au bon souvenir, au cas où...
Air France ne pouvait bien évidemment pas suivre ce train de vie...aérien, et le coup des actionnaires c’est un fourre- tout simpliste qui ne peux au grand jamais tout expliquer.
Les licenciements du Personnel au sol en sont certainement les conséquences, et ce sont eux qui sont le plus à plaindre, car ils vont véritablement payer les pots cassés des lignes d’Air France qui vont fermer.
Quant aux Pilotes, j’ai eu un aperçu de leurs rémunérations, je n’insisterai pas. Ils jouent à "mais-"ailleurs"-yen-a-qui-touchent-autant-et-sans-nos-responsabilités", soit, mais c’est le Système qui veut ça...
À partir d’un certain degré de rémunération on pourrait peut-être se poser des questions, non ?
Mais je dis ça alors que ce n’est ni le lieu ni le moment pour entamer un tel débat et on n’en connaît pas tous les éléments en détail.

11/10/2015 23:03 par Maxime Vivas

Sa sortie sur le travail des enfants je l’ai vue comme une extrême maladresse éthylique sur la relativité de la notion d’une loi

Et d’ailleurs, dès qu’il a été dégrisé, il a rectifié, pas vrai ?
Rompons là.

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