RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Quand Israël brise l’enfance des Palestiniens

Un rapport publié par plusieurs organisations de la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine montre comment l’armée d’occupation viole toutes les lois.

Accolés, les deux mots sont terribles ! « Enfances brisées ». Le titre d’un rapport sous-titré : « Les mineurs palestiniens dans le viseur de la répression israélienne » (1) et cosigné par l’Acat (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture), l’AFPS (Association France Palestine Solidarité), la Ligue des droits de l’homme, la Plateforme des ONG françaises pour la Palestine et Yes Theater, avec le soutien d’Addameer, de Defense for children international-Palestine et de la Voix de l’enfant. Celles-ci recensent les multiples violations des droits de l’homme dont sont victimes les mineurs palestiniens aux mains des forces armées et de police israéliennes. Entre torture et mauvais traitements, simulacre de justice et impunité des forces de l’ordre, les associations dressent un bilan désastreux de la détention des enfants palestiniens.

Gifles, coups de pied, insultes, agressions sexuelles...

Les violences et les traumatismes qu’ils subissent ne se limitent pas à la période de l’arrestation. Elles dureront jusqu’à leur sortie de prison. Pendant les heures de transfert vers les centres d’interrogatoire, les enfants sont violentés, menacés, humiliés. Ils peuvent parfois être forcés de rester immobiles pendant des heures, sous la pluie, dans le froid ou sous le soleil, sans eau, sans nourriture, ni accès aux toilettes. Près de 70 % sont soumis à une fouille à nu après leur arrestation. Les mauvais traitements se poursuivent ainsi pendant les interrogatoires. Gifles, coups de pied, insultes, menaces de torture, d’agression sexuelle sont monnaie courante. Plus d’un dixième des mineurs arrêtés sont maintenus à l’isolement pendant une durée moyenne de treize jours. Le plus souvent, ils ne peuvent rencontrer ni leurs parents ni un avocat. Les militaires israéliens ont un double objectif : obtenir des aveux et dissuader leurs familles de toute action.

Les témoignages publiés glacent le sang. Comme celui de Tayeb, du camp de réfugiés d’Al Fawar, arrêté alors qu’il n’avait que 14 ans. Il raconte ainsi l’intrusion de la soldatesque qui tambourine à la porte : « J’ai ouvert la porte. J’ai vu le soldat en face de moi. Il m’a demandé : “Tu es Tayeb ?” Je lui ai dit oui, il m’a attrapé, tordu les mains et tabassé contre la porte. Nous nous sommes dirigés vers la porte qui donne sur la rue, mon voisin a jeté un objet sur le soldat, ce qui l’a mis de mauvaise humeur, et il a commencé à me frapper, il m’a frappé au visage, très fort. »

Tayeb n’est pas une exception. Il fait partie des 500 à 700 mineurs palestiniens qui, chaque année depuis 2000, passent dans les prisons militaires israéliennes. Fin février 2016, plus de 440 mineurs – dont 104 âgés de 12 à 15 ans – étaient ainsi emprisonnés, sans compter les nombreux autres arrêtés et relâchés après un interrogatoire violent. Il faut dire que leurs crimes sont graves. La majorité est accusée d’avoir jeté des pierres, un crime passible de vingt ans d’emprisonnement depuis le vote récent d’une loi.

Les autorités israéliennes ont renoué avec la détention administrative de mineurs palestiniens, après avoir suspendu cette pratique pendant quatre ans. Depuis, au moins 10 mineurs ont été détenus sous ce régime qui peut se renouveler indéfiniment tous les six mois, sans aucune charge. Et les auteurs du rapport de conclure : « La société palestinienne dans son ensemble est déstructurée par le sort que les autorités israéliennes réservent à ses enfants. La recrudescence des arrestations et détentions de mineurs rend chaque jour plus improbable la reprise du processus de paix. »

Pierre Barbancey

(1) Télécharger le rapport http://www.humanite.fr/sites/default/files/rapport_enfances_brisees.pdf

»» http://www.humanite.fr/quand-israel-brise-lenfance-des-palestiniens-607068
URL de cet article 30358
  
AGENDA

RIEN A SIGNALER

Le calme règne en ce moment
sur le front du Grand Soir.

Pour créer une agitation
CLIQUEZ-ICI

Même Thème
Israël, Les 100 pires citations
Jean-Pierre Bouché, Michel Collon
Ce livre contient 100 citations de dirigeants, stratèges et penseurs sionistes, des origines du mouvement jusqu’à aujourd’hui. À partir de ces citations, il s’agit pour les auteurs de faire une analyse à la fois documentée et ludique de la pensée sioniste à travers les années. Les auteurs montrent ainsi qu’il y a bien une pensée sioniste cohérente qui se perpétue à travers le temps. Le conflit israélo-palestinien ne vient pas de nulle part : il prend sa source au moment même où le projet sioniste s’est (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Le pire des analphabètes, c’est l’analphabète politique. Il n’écoute pas, ne parle pas, ne participe pas aux événements politiques. Il ne sait pas que le coût de la vie, le prix de haricots et du poisson, le prix de la farine, le loyer, le prix des souliers et des médicaments dépendent des décisions politiques. L’analphabète politique est si bête qu’il s’enorgueillit et gonfle la poitrine pour dire qu’il déteste la politique. Il ne sait pas, l’imbécile, que c’est son ignorance politique qui produit la prostituée, l’enfant de la rue, le voleur, le pire de tous les bandits et surtout le politicien malhonnête, menteur et corrompu, qui lèche les pieds des entreprises nationales et multinationales. »

Bertolt Brecht, poète et dramaturge allemand (1898/1956)

L’UNESCO et le «  symposium international sur la liberté d’expression » : entre instrumentalisation et nouvelle croisade (il fallait le voir pour le croire)
Le 26 janvier 2011, la presse Cubaine a annoncé l’homologation du premier vaccin thérapeutique au monde contre les stades avancés du cancer du poumon. Vous n’en avez pas entendu parler. Soit la presse cubaine ment, soit notre presse, jouissant de sa liberté d’expression légendaire, a décidé de ne pas vous en parler. (1) Le même jour, à l’initiative de la délégation suédoise à l’UNESCO, s’est tenu au siège de l’organisation à Paris un colloque international intitulé « Symposium international sur la liberté (...)
19 
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.