Quand la Chine toussera… c’est que tout le monde aura la grippe.

(Suite a "La chine de Mao, Grand sauveur du capitalisme" Chems Edine CHITOUR, LGS,8/4/’14)

Certains "spécialistes" estiment que le taux de crédit (dette) des Chinois pourrait s’élever à presque le double de son PIB. (?)

Mais peu importe car d’autres plus qualifiés que moi pourront mieux nous éclairer sur "la sagesse" de l’itinéraire et destination éventuelle de la Chine et ses dirigeants "communistes".

Mais la ruée de la Chine vers une économie du marché capitaliste est, historiquement, sans précèdent de par sa rapidité et son ampleur. Grâce à la Chine, effectivement, le "capitalisme" mondiale trouve temporairement un deuxième souffle. Les pays développés sont largement impliqués et économiquement compromis, par l’investissement et spéculation massifs dans la capacité de la Chine à pouvoir absorber et écouler le marché de la production mondiale.

Les bouleversements économiques et sociaux, rapides et profonds, que subit la Chine, ne peuvent que créer des tensions et contradictions internes sans précédent, et sa capacité de gérer et maintenir le contrôle, dans le cadre de la "logique" des exigences du "capitalisme global" ne sont, à long terme, que très peu probables.

Car il est historiquement inconcevable que la Chine puisse, à elle seule, sauver le capitalisme "global" et les pays développés sans qu’elle même ne subisse les contradictions inhérentes au capitalisme, entrainant ainsi, éventuellement, le reste du monde dans (encore) une nouvelle crise.

Comme pour d’autres pays "développés" dans le passé, le monde des finances et de la spéculation ferme les yeux (encouragé par le profit à court terme). Le capitalisme mondial a mis tous ses "oeufs" dans le panier Chinois, en espérant au mieux, sans considération pour les risques potentiels, que la Chine connaîtra éventuellement le même destin que les autres pays développés : inégalités économiques et sociales, (déjà évident) et "crise", mais avec des conséquences encore plus catastrophiques de par l’ampleur.

Les dirigeants Chinois sont encouragés en ceci et peut-être malgré eux, à la poursuite d’un processus qu’ils n’arrivent plus a prévoir ni à contenir. Car les "conflits d’intérêts" en jeux sont énormes.

Ou et quand s’arrêtera l’appétit insatiable des Chinois et est-il viable à long terme ? Avec quelles conséquences pour ces pays capitalistes qui se sont si lourdement investis dans le "destin" des Chinois ?

Etant assez vieux pour avoir connu la Chine de Mao et la "révolution culturelle", je suis d’autant plus perplexe par les choix, orientations idéologiques et économiques des dirigeants "communistes" Chinois.

Qu’ils aient leurs raisons pour un développement économique et sociale rapide, c’est légitime. Qu’ils choisissent, délibérément, de s’engager dans "le capitalisme du marché et de la consommation", avec toutes les contradictions que nous connaissons, est plus difficile à comprendre, car déjà, corruption, "élite" privilégiés, riches oligarques, se font jour.

Ma question est : qu’adviendra-t-il de la Chine et du monde, QUAND (et non, "si" ) ce "modèle" de développement apparaîtra comme éphémère et illusoire, quand elle connaitra à son tour toutes les contradictions, les exigences et les pressions de se conformer au "capitalisme global", comme d’autres par ailleurs ? Et que sera la réaction du peuple Chinois ?

Faut-il que les Chinois en fassent l’expérience eux-mêmes et apprendront-ils plus vite que nous ?

J’espère me tromper mais Il m’est difficile de prononcer "socialisme" en parlant de la Chine "capitaliste" d’aujourd’hui.

ADSkippy

COMMENTAIRES  

16/04/2014 12:15 par Alain Rermaner

Certes, il y a de quoi être perplexe mais ce n’est pas une réponse scientifique.

Un début (et ce n’est qu’une hypothèse) est de comparer le passage du capitalisme au socialisme, l’agonie du système capitaliste auquel nous assistons (celui qui ne voit pas cela est loin de l’idée communiste car cela veut dire qu’il ne l’espère même pas) à la transition précédente : le passage mouvementé historiquement entre le féodalisme et le capitalisme qui a duré 400 ans en Europe (et beaucoup plus rapidement dans le reste du Monde). Les classes, les forces sociales qui ont agi représentaient les classes pourrissantes et les classes émergentes. Aux deux pôles de la société, les exploiteurs d’un côté et les exploités de l’autre avec des classes intermédiaires, aux rôles intermédiaires entre les deux.

Un ouvrage permet de comprendre ce type de transition : "La guerre des paysans" d’Engels.
Les événements actuels, l’accélération de l’Histoire, que l’Impérialisme pensait figer à la chute de l’Union Soviétique, la montée en puissance de la Chine et de la Russie, désormais unis (et de plus en plus depuis 1996 probablement), l’observation des forces agissantes actuellement avec leurs forces et leurs faiblesses peuvent se comprendre en faisant une lecture moderne des interactions que décrit Engels dans la préface de son livre. Pour comprendre la Chine, je conseillerai une relecture de l’Utopie de Tomas More où le royaume d’Utopie est probablement une Chine magnifiée, lointaine, inconnue mais où l’auteur a saisi une caractéristique importante : l’absence de naïveté sur le reste du Monde et l’utilisation de sa puissance. Pour la Russie, le fait que le KGB et les autres structures de sécurité aient largement survécu en fait une structure résistante qui déploie progressivement ses forces, qui recrée en ex-URSS un imaginaire soviétique positif sur lequel les avancées se font. Pour comprendre le premier des dirigeants russes, il faut comprendre l’histoire des espions soviétiques et notamment de l’orchestre rouge (comment duper son ennemi qui dans le cas actuel sait depuis le début - Le coulage du Koursk en témoigne - qu’il est dupé mais qui pensait irréalisable un tel plan (inutile de dire la vérité car dans ce cas cela pourrait faire espérer alors qu’il faut faire désespérer au maximum).

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