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Réaction à la rubrique "HUMANITÉ des débats"

Réaction à la rubrique "HUMANITÉ des débats"
du samedi 13 novembre 2010

Depuis que la loi sur la "réforme" des retraites a été promulguée, nous, le peuple, celui qui a participé à toutes les manifs depuis début septembre, nous sommes dans une phase de sérieuse dépression. Personne ou presque ne doutait que le pouvoir tiendrait bon jusqu’au bout mais chacun espérait. Espérait quoi ? Nul ne savait vraiment, nous espérions qu’il se passerait "quelque chose". Tout en maugréant intérieurement contre cette stratégie des journées de mobilisation à répétition dont on savait bien qu’elles ne feraient pas plier le pouvoir.

Dans les médias, la page est clairement tournée et c’est dans cet état d’abattement que j’ouvre l’Huma d’aujourd’hui. Tiens... intéressant, un regard sur le syndicalisme. Quoi ? ! "Syndicalisme : le retour en force ?". Me serais-je évaporé 48h et aurais-je raté le dernier épisode ?

Que nenni, le sous-titre qui chapeaute l’entretien avec Robert Castel reprend son jugement : "Les syndicats ont fait la preuve de leur solidarité [entre eux, c’est exact !] et de leur efficacité.". Les bras nous en tombent. Nous en sommes à constater l’échec total de cette phase du mouvement social pour cause de "tassement" par les directions confédérales et voilà qu’on proclame leur efficacité ! Etonnant. M. Castel ajoute "... je ne crois pas qu’on puisse tirer de tout ce qui s’est passé un bilan négatif..." mais, me fera-t-on observer, ce jugement ne porte pas sur les résultats obtenus. Secondaire, l’essentiel serait ailleurs : représentativité, formes d’action. Comment pourrait-il en être autrement puisque M. Thibault a d’ores et déjà pris "les dispositions pour assurer le succès de la journée du 23 novembre". Pour quel résultat ? Secondaire...

On aimerait pouvoir sanctionner ces directions confédérales pour avoir scié la branche sur laquelle nous avions réussi à nous hisser. On ne peut tout de même pas organiser tous ensemble, tous ensemble, une manif contre les Chérèque, Thibault et autres. Et pourtant… Pourtant, en tant que retraité, je ne décolère pas en pensant à tous ces grévistes qui ont perdu tant de journées de salaire pour rien. Oui, pour rien, ne nous leurrons pas, la loi s’appliquera au 1er juillet 2011 et nous ne réglerons rien non plus en mettant Sarkozy à la porte en 2012. Un DSK quelconque reviendra par la fenêtre.

Fort heureusement, l’Huma a aussi recueilli le point de vue de Stéphane Sirot, professeur à l’Université de Cergy-Pontoise. Tout change, nous avons affaire à un historien spécialiste des mouvements sociaux. Le fait qu’il parle de "contre-réforme" donne le ton. Il reconnaît d’emblée que "la méthode des journées d’action pose problème" et qu’elles "n’ont souvent plus qu’un impact de témoignage, au sens où elles ont montré [...] leur incapacité à faire fléchir l’appareil d’Etat sur l’essentiel". Et ce, rappelle-t-il, en 2003, 2009... Les directions confédérales auraient-elles oublié en 2010 ? Certainement pas. Leur adhésion/inféodation à la très libérale construction européenne qui les stipendie par C.E.S. interposée les conduit à jouer ce rôle qu’elles ont délibérément accepté. C’est donc sciemment qu’elles ont maintenu cette forme d’action pourtant vouée à l’échec et contraint le mouvement social à ne pas aller au-delà .
M. Sirot relève que " des critiques récurrentes leur sont adressées : leur efficacité [nous y revenons] et leur capacité à exprimer les attentes du monde du travail paraissent douteuses à beaucoup...". Il faut ne pas s’être contenté de défiler en tête de manif pour avoir saisi dans la foule ce reproche effectivement récurrent.

Que peuvent faire les militants de la base et leurs responsables locaux qui continuent à se battre, pourront-ils tenir longtemps ?

On peut exprimer un profond ressentiment, comme je le fais, on peut aussi le faire de manière plus "civile" et écrire, avec M. Sirot, que "... le gouvernement n’a pas fait de concessions majeures parce qu’il a reçu, ces dernières années, des signes évidents de modération de la part des directions des grandes confédérations syndicales". Ne voit-on pas là bien autre chose qu’une simple erreur de tactique, ne voit-on pas en réalité une indéniable volonté de saborder le navire social. M. Sirot résume ainsi son analyse : "Si vous faites rapidement adopter vos lois, y compris iniques, nous replierons nos banderoles". La loi, validée par l’impartial Conseil constitutionnel après molle requête et motifs mal fondés, a été promulguée en pleine nuit, à 2h du matin. Du jamais vu ! CQFD

On peut attribuer un TB à M. le Professeur Sirot. Voici comment il conclut : "Il ne s’agit pas pour elles [les organisations syndicales] de s’inféoder à un camp partisan [politique], mais de se placer en capacité d’imaginer la société future, de penser une rupture plutôt que de cogérer un système prêt à infliger au monde du travail un lot de souffrances grandissant."
M. Sirot ne sera pas invité chez M. Pujadas !

Gaston PELLET, le 13 novembre 2010

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