Le comble de l’hypocrisie est que les caricatures de Charlie (au moins celle du turban-bombe) font partie des "document" mis officiellement à la disposition des enseignants pour les cours d’EMC ("éducation morale et civique" !!). Ils l’ont montré, quoique brièvement, sur Fce2.
Il s’agissait évidemment par cette initiative "pédagogique" d’honorer les "valeurs" de la brochette de tyrans, responsables des guerres coloniales et autres oppressions, qui défilaient aux obsèques de l’équipe.
Alors l’enseignant Samuel Paty, d’ailleurs "rappelé à l’ordre" par sa hiérarchie, dit-on, n’a-t- !l fait que suivre le programme, ou en a-t-il rajouté de son "cru" ?
Et voilà que de surcroît l’infâme Blanquer accuse l’université de complicité islamo-gauchiste, vocable et notion relevant clairement de l’amalgame fascho ?
Les caricatures du prophète donnent une bien pauvre et triste idée de la liberté d’expression "à la française".
Pourquoi n’étudie-t-on pas plutôt, si l’on veut aussi des dessins, Daumier et la caricature politique etc.?
Il y a dans Politis une interview en accès libre de "l’architecte" du programme du cours d’EMC de 2015, Pierre Kahn. Il se défausse sur les modifications apportées en 2018 (à vérifier), remarquant que ce programme s’est quelque peu "verticalisé".
Évidemment, pour ce qui est de l’école made in OCDE, Vichy persévère dans Vichy.
Reste qu’un cours de morale téléguidé et documenté façon fast-food et caniveau, ne peut être qu’un échec pédagogique.
Il faut le supprimer purement et simplement, et le remplacer par un supplément de littérature et sciences humaines, avec programme d’auteurs, dont Molière et Tartuffe obligatoires !
Et balancer les ineptes "compétences" (utilitarisme étroit et pseudo-scientifique quand il s’agit de l’enseignement général, même si des collègues bien intentionnés se sont efforcés d’en faire quelque chose d’intéressant) - pour réhabiliter les connaissances, le goût de la beauté et la sensibilité. Là est à l’école un "vécu" formateur.
Il est temps qu’enseignants et parents d’élèves entreprennent une critique générale et approfondie des mesures et programmes ministériels qu’on veut imposer à l’éducation de leurs enfants. La liberté d’expression, c’est celle que Blanquer refuse aux enseignants, dont le "devoir de réserve" est devenu le bâillon de l’obéissance inconditionnelle.
Que se vayan todos !