L’utilité du G7, personne n’y croit plus. Le G7, personne n’en veut plus. C’est un gaspillage d’argent public et la meilleure solution est sa dissolution pure et simple”. Voilà ce que demandent les 34 organisations* associatives, syndicales et politiques regroupées au sein de la plateforme “G7 Ez / Non au G7”. Le sommet des sept plus grandes puissances économiques mondiales, qui se tiendra les 25, 26 et 27 août 2019 à Biarritz, porte selon ses détracteurs des valeurs “mortifères”, très loin des enjeux climatiques, sociaux et d’égalité qui s’imposent aujourd’hui et qui sont, pour ses opposants, la conséquence même des politiques appliquées par ces nations dominantes.
Or, ce prochain sommet ne se déroulera pas n’importe où, mais ici au Pays Basque, “sur un territoire où la résistance à l’exploitation capitaliste, à l’oppression impérialiste et hétéro patriarcale sont enracinées et vivaces, ainsi que la solidarité et la volonté de construire un autre monde”, met en avant la plateforme.
“Dérèglement climatique, empoisonnement de l’environnement et réduction de la biodiversité, augmentation des inégalités entre les pays et les classes sociales au sein de chacun d’entre eux, guerres impérialistes”, mais aussi “conflits, pauvreté, migrations forcées, montée de l’autoritarisme, du fondamentalisme religieux et des idées racistes...” À ce triste inventaire à la Prévert reflétant un monde en “crise systémique multidimensionnelle”, la plateforme “G7 Ez / Non au G7” répond par la mise en évidence de la multiplication de mobilisations locales en faveur d’un autre monde, “pour freiner le changement climatique, en faveur de la liberté de circuler, pour la défense des intérêts des travailleurs et travailleuses, contre les dominations de genre, pour la diversité culturelle et linguistique, contre la guerre et en faveur de la paix, divers projets auto-organisés”.
Le jeu des sept familles
Entre la version “Les sept nations les plus puissantes” ou “Les sept luttes pour un autre monde”, la plateforme “G7 Ez / Non au G7” a fait son choix et milite pour :
– la rupture avec la logique capitaliste basée sur l’exploitation,
– la fin du patriarcat et de la division sexuée du travail,
– l’action déterminée contre le dérèglement climatique et en faveur de modes de vie respectant et préservant les écosystèmes,
– un monde basé sur la solidarité entre les peuples, l’anti-impérialisme et l’internationalisme ; des relations internationales démilitarisées,
– le pouvoir de décider démocratiquement de toute l’organisation de la vie en commun ainsi que le droit à l’autodétermination pour tous les peuples,
– la défense de la diversité culturelle et linguistique,
– l’égalité réelle des populations soumises au racisme ; les mêmes droits pour tous les habitants de la planète.
Le Pays Basque se mobilisera
L’organisation du G7 au Pays Basque Nord aura un impact sur la vie quotidienne des concitoyens : “elle impliquera une importante limitation des libertés publiques de circulation ou de manifester, imposera un véritable état de siège et une occupation policière étouffante”, prévoient les opposants au G7, rappelant que la venue de 15 000 militaires et policiers est annoncée.
Le refus de la tenue du G7 s’accompagnera d’un renforcement des luttes pour le changement social, prévient la plateforme “G7 Ez / Non au G7”, “parce que le monde qu’il incarne doit changer profondément et dès maintenant”. Et non seulement cette transformation est urgente, mais elle est aussi possible, assure le collectif. Pour ce faire, elle invite “toutes les entités en accord avec cet appel à rejoindre la plateforme” et appelle “toutes les personnes d’ici ou d’ailleurs qui partagent cette vision à se mobiliser pour rassembler le maximum de forces lors du G7 d’août 2019 à Biarritz”.
* Les 34 organisations : Amankomunak, ELB, Aitzina, Askapena, ESK, Antikapitalistak (IV. Internazionaleko kidea), Association PAF ! Elkartea, (Pour une Alternative Féministe !), Etxalde, EELV Pays Basque, ATTAC Pays Basque, HIRU, EH Bai, Bake Ekintza Antimilitarista, LAB, EH Bildu, Bilgune Feminista, STEILAS, Ensemble Pays Basque, Eleak Libre, Union Syndicale Solidaires, Ernai, GENEPI Bayonne, Euskadiko Partidu Komunista, Ikasle Ekintza, Ezker Anitza, IpEH Antifaxista, Gazte Komunistak, Komite Internazionalistak, Indar Beltza, Ongi Etorri Errefuxiatuak, Les Insoumis-e-s, Zutik / collectif contre les violences sexistes, NPA Pays Basque, Sortu.