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Tortures à Cuba... mais ce ne sont pas les Cubains qui torturent ! par Arthur Shaw.

24 décembre 2004

Les Américains à Cuba feraient mieux de ramasser leurs clics et leurs
claques et rentrer chez eux... et ceux qui condamnent l’amitié entre le
Venezuela et Cuba feraient bien d’examiner l’éthique de leurs propres amis.

Le ACLU (ONG états-unienne de défense des droits civiques - NDT] vient
d’obtenir certains documents de gouvernement des Etats-Unis grâce à la loi
qui autorise l’accès à l’information (Freedom of Information Act) qui
confirment les accusations largement répandues de tortures contre les
prisonniers de guerre infligées par les Etats-Unis en violation de la loi
US, particulièrement la loi contre la torture (US Anti-Torture Act) et la
Convention de Genève, ratifiée par les Etats-Unis en 1958.

Le lundi 12 juillet 2004, un agent du FBI (dont le nom est censuré) basé à 
Boston, répond à une question posée "pouvez-vous fournir un bref résumé de
vos observations ?"

Voici un résumé du rapport transmis par cet agent anonyme :

"En réponse à votre demande d’informations sur le traitement agressif et des
techniques d’interrogation inappropriées employées sur les détenus à GTMO.
J’ai observé un traitement qui était non seulement agressif mais qui m’a
personnellement beaucoup secoué, bien que je ne peux pas dire que ce
traitement ait été infligé par le Bureau (FBI - NDT). Il semblerait que ces
techniques étaient été employées par les militaires, les sous-traitants du
gouvernement et [censuré]."

- GTMO signifie la Base Navale de Guantanamo que les Etats-Unis occupent
illégalement et impérialistiquement.

- "Traitement agressif" semble être de la torture infligée par les
Etats-Unis lorsque le prisonnier de guerre n’est pas interrogé. "techniques
d’interrogation inappropriées" semble être la torture infligée pendant les
interrogatoires.

Il est surprenant que l’agent du FBI à Boston ait été "très secoué" par la
torture observée. Peut-être que les prisonniers de guerre, victimes de la
torture, ressentaient la même chose que l’agent en visite.

La malhonnêteté prévisible de l’agent devient manifeste lorsqu’il écrit "je
ne peux pas dire que ce traitement ait été infligé par le Bureau."

Pourquoi ne peut-il pas le dire ?

Oui ou non, a-t-il observé des tortures infligées par des agents du FBI ?

Il refuse de dire qu’il ne l’a pas observé, et affirme seulement qu’il ne
peut pas dire qu’il l’a observé.

Peut-être l’agent voulait-il s’en tenir à un bref résumé, comme demandé.
Mais l’agent PEUT dire qui, à part le Bureau, torture les prisonniers de
guerre, et précise "militaires, les sous-traitants du gouvernement et
[censuré]."

- les "sous-traitants du gouvernement" sont des mercenaires

- le "censuré" cache très probablement des agents des services de
renseignement, particulièrement les officiers de la CIA

Le Lundi 2 août 2004, une deuxième note, par un agent anonyme du FBI, sur la
torture à Guantanamo était transmise à des supérieurs (anonymes aussi) du
FBI. Cependant, cette note indique qu’elle fut envoyée en copie à Valene
E. Caproni, "OGC, FBI", apparemment quelqu’un des services juridiques du
FBI.

L’agent anonyme du FBI écrit :

"à plusieurs reprises, je suis entré dans une salle d’interrogation et j’ai
trouvé un détenu par terre, pieds et poings liés, en position foetale, sans
chaise, sans nourriture ni eau. La plupart du temps, ils s’étaient urinés et
déféqués dessus, et avaient été abandonnés là pendant 18 ou 24 heures. Un
fois, l’air conditionné avait été poussé su fort et la température de la
pièce si froide que le détendu, pieds nus, tremblaient. Lorsque j’ai demandé
ce qui se passait à la Police Militaire , ils m’ont répondu que le
interrogateurs avaient ordonné ce traitement la veille, et que le détenu ne
devait pas être déplacé. Une autre fois, l’air conditionné était éteint, et
la température de la pièce non ventilée était probablement proche de 40
degrés. Le détenu était pratiquement inconscient au sol, avec une touffe de
cheveux à ses côtés. Il s’était apparemment littéralement arraché les
cheveux pendant la nuit. Une autre fois, non seulement il faisait une
température insoutenable, mais une musique de rap était diffusée très fort
dans la pièce, et ce depuis la veille, avec le détenu pieds et poings liés
en position foetale par terre.

L’agent du FBI use du terme commode de "détenu" au lieu de "prisonnier de
guerre" pour parler des victimes de la torture par les autorités
états-uniennes.

Le FBI et la police militaire semblent impuissants à faire respecter les
lois états-uniennes contre la torture ou contre n’importe quoi, même dans un
endroit sur lequel le gouvernement US prétend, à tort, exercer sa
juridiction. A l’évidence, leur serment de défendre et de respecter la
Constitution des Etats-Unis n’a pour eux aucun sens.

A l’évidence, lorsque quelqu’un - détenu, prisonnier de guerre ou tout ce
que vous voulez - tombe entre les mains des Etats-Unis, il n’y a plus de
droits de l’homme.

Dans ce camp de concentration US, les "interrogateurs" (anonymes dans le
texte) sont soit des représentants de la loi, soit des individus au-dessus
des lois. Grâce au document du 12 juillet, nous savons que les
"interrogateurs" peuvent être des agents du FBI, des militaires, des
mercenaires, et des agents des services de renseignement, ou une combinaison
de tout ça.

A trois occasions citées par l’agent du FBI, il fut témoin, comme formes de
torture, de la faim, de températures extrêmes, d’incontinences imposées, et
de musique jouée sans interruption et très fort. Selon l’agent, la torture
avait des effets dévastateurs sur les prisonniers de guerre.

Les Etats-Unis semblent apprécier que ses prisonniers de guerre soient
enchaînés pendant des heures et des jours en "position foetale". Peut-être
veulent-ils que le prisonniers se sentent aussi impuissants qu’un foetus
dans le ventre de sa mère.

L’agent du FBI ne précise pas s’il a assisté à une séance d’interrogatoire
d’un prisonnier de guerre. Si les tortures observées étaient infligées
pendant les périodes de répit entre deux interrogatoires, à quoi peuvent
bien ressembler les interrogatoires ?

Selon un document daté du 5 mai 2002, un agent non-identifié du FBI a
interrogé le "détenu 1722."

L’agent indique :

"CENSURE a déclaré qu’il avait été battu jusqu’à perdre connaissance il y a
environ deux ou trois semaines lorsqu’il se trouvait encore à Camp X-Ray.
Selon CENSURE un nombre inconnu de gardiens sont entrés dans sa cellule,
sans raison, et ont commencé à l’injurier et à lui cracher dessus. Les
gardiens l’ont appelé "fils de pute", "bâtard" et ont dit qu’il était fou.

CENSURE s’est couché sur le ventre pour se protéger, CENSURE a déclaré qu’un
soldat appelé CENSURE lui a sauté sur le dos et a commencé à le frapper au
visage. CENSURE l’a ensuite étranglé jusqu’à ce qu’il perde connaissance.
CENSURE a déclaré que CENSURE le frappait parce que CENSURE était musulman
et que CENSURE était chrétien. CENSURE a indiqué qu’il y avait aussi une
gardienne appelée CENSURE qui le frappait aussi et qui lui a saisi la tête
et l’a cogné au sol.

CENSURE a déclaré que tous les soldats connaissaient son CENSURE et l’ont
emmené à l’hôpital après la séance de tabassage, où on lui administra une
injection et un traitement pour ses blessures au visage. CENSURE affirma que
CENSURE qui est un grand mâle afro-américain lui a rendu visite à l’hôpital
et a dit aux docteurs de le renvoyer immédiatement au camp. CENSURE signala
cet incident à deux représentants de la Croix Rouge en visite au camp Delta,
qu’il identifia comme CENSURE et CENSURE. CENSURE déclara qu’il n’avait rien
fait pour provoquer les gardes dans sa cellule, et avait obéi à tous leurs
ordres..."

D’autres documents récemment publiés (le 20 décembre 2004, par l’ACLU)
révélant d’autres incidents et formes de torture aussi terribles que les
Etats-Unis accomplissent sur le territoire cubain.

La question est la suivante : ces choses, ces formes de torture, sont-elles
la politique des Etats-Unis ou une violation cette politique par quelques
"éléments véreux" en bas de l’échelle ?

Heureusement que le document du FBI daté du 22 mai 2004 répond clairement à 
la question.

Ce document provient d’un agent non-nommé et est destiné à trois autres
agents du FBI non nommés et quatre autre agents nommés : M. C. Briese, Gary
M. Bald, T. G. Harrington, et Frankie Battle, tous membres d’un truc appelé
(Div 13) (FBI).

Sans détours, le document dit ceci :

"Bien que nous n’ayons pas de raisons de croire que des membres de notre
personnel aient désobéi à nos instructions et participé à des
interrogatoires où ont été employés des techniques qui ne sont pas celles du
FBI mais celles de décret présidentiel (c.à .d privation de sommeil, états de
stress, musique bruyante, etc.), certains de notre personnel se sont
retrouvés a proximité de ces interrogatoires où de telles techniques étaient
employées, et à cause de cette proximité des lieux d’interrogation, ils ont
entendu et vu des choses qui semblent être en conformité avec les méthodes
autorisées par le décret présidentiel."

Et ce n’était pas assez clair, je vous propose ce passage du document :

"Les choses auxquelles notre personnel à assisté [mais n’a pas participé]
ont été autorisées par le Président par son décret présidentiel."

Et aussi ceci pour plus de clarté :

"Je souhaite qu’il soit clair que notre personnel s’est trouvé présent à 
plusieurs endroits lorsque des techniques d’interrogation autorisés par le
décret présidentiel, mais en dehors des pratiques du FBI, ont été employées.
Alors que notre personnel n’a pas participé à ces interrogatoires, il a
entendu/vu des choses qui indiquent que de tels interrogatoires avaient
cours."

Si l’auteur de cette note voulaient rendre quelque chose "clair", il a
largement dépassé ses objectifs.

Bush est effectivement un élément véreux, mais il n’est pas un bas de
l’échelle.

Ce soi-disant décret présidentiel que Bush a signé autorise les agents du
FBI, le personnel militaire, les mercenaires employés par les Etats-Unis, et
les services de renseignement à violer la loi états-unienne, plus
précisément la Loi contre la Torture et la Convention de Genève, ce dernier
étant un traité ratifié par les Etats-Unis.

L’article VI, 2e paragraphe de la Constitution des Etats-Unis, les loi et
les traités font tous deux partie de "la loi suprême du pays" et aucun
décret présidentiel signé par un voleur d’élections comme Bush ne peut les
outre-passer.

Et quant aux tentatives maladroites et contorsions diverses du FBI pour
absoudre ses agents de toute "participation" aux tortures auxquelles ils ont
assisté, cela ressemble à quelqu’un qui se défendrait en disant "Oui, bon,
j’étais présent quand elle s’est faite agressée et violée mais je n’y ai pas
participé."

Arthur Shaw
belial4444@aol.com.

 Source : www.vheadline.com/readnews.asp ?id=24043

 Traduction rapide par Cuba Solidarity Project

"Lorsque les Etats-Unis sont venus chercher Cuba,
nous n’avons rien dit, nous n’étions pas Cubains."


 Lire aussi :

- Dans les chambres de torture US à Guantanamo, des prisonniers ont été victimes d’"expérimentations", par Jean-Guy Allard.

URL de cet article 1969
   
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