Le pape, on vous le dit sur tous les tons, est l’ami des pauvres. Il voyageait en bus et en métro, on lui a payé de nouvelles godasses et un billet de 2ème classe pour un Buenos Aires-Rome-Buenos Aires. A faire pleurer dans les chaumières.
Les réactions se multiplient. Et je comprends parfaitement que certains (comme la direction du PCF, Castro, Maduro) se livrent à des déclarations disons… jésuitiques.
Peuvent pas faire autrement au risque d’ouvrir un nouveau front. Mais nous, les irresponsables, rien nous empêche de témoigner et dire qui est ce pape. Un réactionnaire de la pire espèce complice de la dictature que l’on qualifiait il y a quelques jours encore en Argentine comme chef de file de l’opposition à la présidente Cristina Kirchner. Pour une raison simple : la politique de l’Argentine vise à se dégager de la tutelle des multinationales et de l’impérialisme yankee.
Envoyé spécial de « l’Humanité » en Amérique du Sud pendant plusieurs années je peux témoigner. Au lendemain du coup d’Etat de Pinochet, j’ai été reçu à l’archevêché de Santiago et j’ai pu constater combien l’Eglise agissait avec humanité pour défendre les persécutés.
Pendant la dictature de Videla et jusqu’à celle de Galtieri, à chaque visite, j’ai été proprement jeté de l’archevêché de Buenos Aires, comme étaient jetées les « Mères de la Place de Mai » qui viennent de révéler que le pape nouvellement élu n’avait rien fait pour protéger les victimes de la dictature. C’était au temps où avec l’aide du désormais pape François, les généraux pourchassaient les prêtres prônant la théologie de la libération, où on balançait en mer les prisonniers politiques.
José Fort