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Thème : Esclavage

Capitalisme et esclavage : la vérité inconfortable

Le correspondant socialiste
La BBC a rapporté la semaine dernière (31/8/23) que l'ancienne députée conservatrice Antoinette Sandbach avait demandé que toute mention de son nom soit supprimée d'un documentaire primé sur l'esclavage, basé sur les recherches entreprises par le doctorant, M. Al Nasir. Mme Sandbach a été identifiée dans le documentaire comme une descendante de Samuel Sandbach, l'un des marchands d'esclaves les plus riches et les plus actifs de Grande-Bretagne, qui détenait des participations dans des plantations aux Antilles. [1] Samuel Sandbach a cofondé le cabinet Sandbach Tinne & Co, basé à Liverpool. Les recherches de M. Al Nasir révèlent l'ampleur de l'empire commercial de Sandbach qui comprenait le transport maritime, les banques, les assurances, les chemins de fer, les distilleries et l'esclavage dans les plantations. Sandbach Tinne & Co. a été indemnisée pour plus de 600 esclaves après que le Parlement britannique a adopté une loi abolissant l'esclavage dans la plupart des colonies britanniques en (...) Lire la suite »
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Des travailleuses domestiques vietnamiennes violées et réduites à l’état d’esclaves en Arabie Saoudite

Angie Ngọc Trần

Aujourd’hui, beaucoup de femmes vietnamiennes employées comme domestiques en Arabie Saoudite subissent un véritable esclavage moderne. Beaucoup d’entre elles se voient confisquer leurs passeports, les salaires promis ne sont pas payés et, pire encore, elles doivent subir des viols systématiques de la part de leurs patrons saoudiens qui n’hésitent pas à en faire des esclaves sexuelles. L’universitaire américaine d’origine vietnamienne dénonce cette situation dans un article que nous avons traduit ci-dessous.

La mort récente d’une femme mineure, H Xuân Siu, membre de la minorité ethnique Jarai de DakLak, au Vietnam, qui avait été recrutée pour travailler comme domestique en Arabie Saoudite, a choqué le monde. Plus de détails, exposés sur Facebook par sa belle-sœur et d’autres organes de presse, révèlent un système transnational d’exportation de main-d’œuvre exploitant qui envoie des femmes jeunes et âgées des régions pauvres du Vietnam travailler comme domestiques dans les maisons privées de leurs sponsors de visa dans les États du Golfe. En 2020, près de 7 000 femmes étaient employées comme domestiques pour des familles saoudiennes. Alors que le Covid-19 exacerbe la vulnérabilité de tous les travailleurs migrants à l’étranger, c’est pire pour les travailleuses domestiques car elles sont invisibles et isolés dans les maisons de leurs employeurs, et sont complètement à la merci de leurs patrons. Le système Kafala (parrainage de visa) dicte les conditions d’emploi des travailleurs étrangers invités dans les États du (...) Lire la suite »

Marx, le Capital et l’homme-marchandise

Bruno GUIGUE

Ce que Marx a mis au jour dans le Capital, c’est ce qu’on pourrait appeler la consubstantialité du capitalisme et de l’esclavage ; derrière la diversité de ses formes, il a perçu la profonde unité de la servitude moderne ; il a vu, dans « l’esclavage direct » des Noirs, la vérité de « l’esclavage indirect » des prolétaires européens ; loin d’ériger l’opposition du travail libre et du travail servile en symbole de la modernité, il y a décelé la manifestation de son hypocrisie, car l’hétérogénéité apparente des statuts ne l’a pas aveuglé sur les mécanismes mis en œuvre sous l’empire de la valeur d’échange ; il a vu en somme, dans l’intensification des rapports marchands, la véritable origine d’une emprise de l’homme sur l’homme qui ne connut ni les frontières ni la différence des temps ; ce faisant, il a bâti une théorie de l’esclavage dont la connaissance nous est précieuse, à l’heure où la mondialisation libérale enfante les formes contemporaines de la servitude ; et il a défait, du coup, les faux prestiges du postulat aujourd’hui dominant selon lequel la liberté ne fait qu’un avec le marché, anéantissant par anticipation la folle prétention du libéralisme contemporain à incarner l’ultima ratio de l’histoire.

Lorsqu’il se livre, dans Misère de la philosophie, à une sévère critique de la méthode proudhonienne, Marx prend un exemple destiné, à ses yeux, à illustrer l’absurdité d’une synthèse entre des notions contradictoires : cette opposition exemplaire, c’est celle de la liberté et de l’esclavage. Distinguant l’esclavage indirect, celui du prolétaire, de l’esclavage direct dont sont victimes les Noirs des colonies, il voit dans ce dernier « le pivot de notre industrialisme actuel », à l’égal des « machines » et du « crédit ». Sans esclavage, écrit-il, « vous n’avez pas de coton, sans coton vous n’avez pas d’industrie moderne. C’est l’esclavage qui a donné de la valeur aux colonies, ce sont les colonies qui ont créé le commerce du monde, c’est le commerce du monde qui est la condition nécessaire de la grande industrie mécanique. » (1) Quelle conception du phénomène esclavagiste, doit-on néanmoins se demander, sous-tend pareille formule ? Et qu’en est-il de la théorie de l’esclavage, au juste, chez l’auteur du Capital ? S’il (...) Lire la suite »

En 2015, les contribuables de Bristol payaient encore des dettes aux propriétaires d’esclaves de la ville (Bristol Post)

Tristan Cork

Le gouvernement a donné aux propriétaires d’esclaves l’équivalent de 308 milliards de livres en 1833 et nous venons tous de le payer

[13 février 2018] Les contribuables de Bristol en 2015 remboursaient encore la dette empruntée par le gouvernement pour payer des millions en "compensation" aux propriétaires d'esclaves, a admis le Trésor. Les 20 millions de livres sterling que le gouvernement a dépensés en 1833 pour rembourser les riches propriétaires d'esclaves étaient si importants qu'il a fallu 182 ans au contribuable pour les rembourser. L'information a été révélée par le Trésor dans le cadre d'une demande de liberté d'information - mais lorsque les fonctionnaires ont décidé de tweeter la révélation, la façon dont ils l'ont fait a déclenché une réaction si furieuse qu'ils ont rapidement supprimé le tweet. Le Trésor a confirmé que lorsque le gouvernement britannique a aboli l'esclavage et interdit aux gens de posséder des esclaves en Grande-Bretagne ou dans les colonies britanniques partout dans le monde, ces propriétaires d'esclaves ont reçu une compensation. Beaucoup des plus grandes plantations qui gardaient le plus grand nombre (...) Lire la suite »
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Mars 1959 au Tibet : fuite du dalaï-lama, renaissance d’un peuple en voie d’extermination

Tibet, Paradis perdu ou Enfer démasqué ?

André LACROIX

En 2011, au retour d’un voyage au Tibet en compagnie de deux grands reporters, Renaud Girard du Figaro et Rémy Ourdan du Monde, j’ai écrit le livre (« Dalaï lama pas si zen » Ed. Max Milo) qui allait à contre-courant d’une imagerie d’Epinal sur un Tibet paradisiaque. Je disais que cette région chinoise était un enfer esclavagiste, obscurantiste, génocidaire sous la férule de théocrates incultes et que la fuite du 14ème dalaï lama avait permis la libération d’un peuple en voie d’extermination ( Voir ci-après : de 10 à 12 millions dans les siècles passés, la population était tombée à guère plus d’un million, avec une espérance de vie de l’ordre de 35 ans et un nombre croissant de mâles exclus de la procréation par la religion).
Le livre d’Albert Ettinger recensé ici par André Lacroix corrobore mon récit et l’augmente de révélations sur l’esclavage sexuel en vigueur au temps heureux du « Free Tibet ».
Maxime Vivas

Les mystères ou les hasards de l’édition ont voulu que le premier volume du magistral ouvrage d’Albert Ettinger paraisse en français sous le titre « Tibet, Paradis perdu ? » quelques mois … après le deuxième volume intitulé « Batailles tibétaines ». Dans ce deuxième volume, déjà recensé (1), Albert Ettinger dressait un tableau impressionnant des différentes facettes de la dimension géopolitique actuelle de la problématique tibétaine. Et voilà maintenant que sont révélées sans fard les caractéristiques de l’ancienne société tibétaine, renversée en 1959 (2). Ceux qui ont déjà lu « Batailles tibétaines » liront « Tibet, Paradis perdu ? » avec autant d’intérêt que s’il s’agissait d’un prequel (3) d’une œuvre romanesque ou cinématographique, même si, bien sûr, il ne s’agit pas ici de fiction mais de réalité historique, authentifiée par de multiples témoignages. Des sources multiples et bien exploitées Comme "Batailles tibétaines", "Tibet, Paradis perdu ?" se compose d’une trentaine de chapitres courts au titre évocateur, (...) Lire la suite »

Les puissances de l’argent ont mis fin à l’esclavage

Bernard CONTE

Contrairement à l'idée que le système capitaliste ne fait que s'adapter aux variations de son environnement, j'affirme que ledit système façonne son environnement avec pour objectif : le profit à n'importe quel prix.

La très grande majorité des économistes considère que le capitalisme s’adapte pleinement aux variations, parfois erratiques, de son environnement. Ainsi, le système s’ajusterait aux « chocs » tant internes qu’externes dans une stratégie essentiellement défensive. Au contraire, j’affirme que pour atteindre son objectif d’exploitation maximale à moindre coût, le système capitaliste déploie une stratégie offensive de façonnage de son environnement. Il impose un ajustement structurel permanent à la société dans son ensemble (1). Dans sa recherche du profit maximal et de l’asservissement du plus grand nombre, il procède par étapes successives qui façonnent les structures de la société. Chaque phase correspond à une configuration spécifique du rapport social qui prépare la suivante. Lorsqu’une configuration d’exploitation donnée se révèle moins profitable qu’une autre option, le système modifie l’organisation initiale. Pour ce faire, il mobilise ses agents (ses auxiliaires) dans les domaines politique, littéraire, (...) Lire la suite »

C’est à ce prix

PERSONNE
« C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe » (Voltaire) En approchant de la ville, ils rencontrèrent un pauvre hère étendu à terre, n’ayant plus sur le dos que la moitié d’un san-benito, cette casaque jaune des condamnés ; il manquait à ce pauvre bougre et l’œil gauche et la main droite. Eh, mon Dieu ! lui dit Candide, que fais-tu là, mon ami, dans l’horrible état où je te vois ? J’attends mon bon président, répondit le hère. Est-ce ce monsieur de chez Rothschild, dit Candide, qui t’a traité ainsi ? Oui, monsieur, dit le hère ; c’est l’usage, c’est ainsi que l’on maintient l’ordre. On nous laisse juste le minimum vital ; quand nous manifestons notre désapprobation et que nous n’obéissons pas à l’arbitraire, on nous vise avec des balles en caoutchouc pour nous faire taire ; quand nous voulons résister à cette violence aveugle, on nous envoie des bombes de toutes sortes ; je me suis trouvé dans ces deux cas, la première fois, j’y ai laissé un œil et la seconde une main ; c’est à ce prix que le statu quo (...) Lire la suite »

Le racisme dans toute sa « complexité »

Benedikt ARDEN
Dans toute cette polémique, autour de SLÀV et sur l’esclavage, il y eut une bonne quantité de gens pour qui la tâche principale semblait être de maintenir la question raciale au centre de l’enjeu. Afin de rendre le sujet aussi simpliste que démagogique, plusieurs se sont donnés pour mission de présenter l’esclavage comme une pratique collective issue des personnes qualifiées de « blanches » sur celles qualifiées de « noires ». L’esclavage et le servage qui sévirent pendant plusieurs milliers d’années en Europe, de l’antiquité à l’époque moderne, n’auraient aucune importance, puisque les descendants d’esclaves européens, devenus serfs puis aujourd'hui prolétaires, seraient coupables au même titre que les grandes familles qui se sont enrichies dans le commerce triangulaire. Les centaines d'années qui se sont passées depuis la fin de cette pratique barbare ne seraient pas non plus suffisantes pour que l'accusation soit limitée aux contemporains de cette pratique, puisque l'écart de richesses entre nations « noires (...) Lire la suite »

L’Église et l’esclavage : une relation ambigüe

Adil GOUMMA

L’attitude de l’Église concernant l’esclavagisme à travers les cinq derniers siècles est marquée d’une inconstance étrange. Cette inconstance était dictée par les conditions politiques et économiques desquelles dépendaient les circonstances de chaque époque, ainsi que par les choix stratégiques de l’institut ecclésiastique.

Vers la fin du XVe, siècle l’histoire allait connaître un phénomène traumatisant sans précédent. Il s’agit de la traite négrière. Des commerçants, des concessionnaires et des administrateurs étaient arrivés aux côtes africaines à la recherche d’hommes valides et de jeunes femmes pour en faire des esclaves et les embarquer vers l’Occident. Il faudrait signaler à ce propos que les pays de la péninsule ibérique étaient les premiers à pratiquer la traite négrière. Plus tard, vers la fin du XVIe siècle, la France, la Hollande, la Grande Bretagne ou encore le Danemark entraient en concurrence dans le commerce des esclaves. Des armateurs avaient l’idée de transporter les Nègres vers l’Amérique pour les vendre ou les échanger contre des produits. C’est le début du commerce triangulaire : expression désignant le processus d’échange et de commerce entre la France, l'Afrique et les Antilles. Des bateaux partaient de l’Hexagone, ils embarquaient des marchandises de toutes sortes : verroteries, des armes, des bijoux...etc. (...) Lire la suite »
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Esclavage et nouvel esclavagisme

Adil GOUMMA
L’homme est un loup pour l’homme. C’est la citation qui me semble la plus proche de la vilenie et du cynisme de l’homme envers son congénère. Je dis proche car le philosophe anglais Thomas Hobbes, en pensant à cette métaphore, n’avait certainement pas imaginé que l’homme serait beaucoup plus cruel que le carnivore. L’exploitation de l’homme par l’homme est une ignominie qui existe depuis que le monde est monde et dont les méthodes évoluent et s’aggravent au fil du temps. Vers la fin du XVe siècle, l’histoire allait connaître un phénomène traumatisant sans précédent. Il s’agit de la traite négrière. Des commerçants, des concessionnaires et des administrateurs avaient abordé les côtes africaines à la recherche d’hommes valides et de jeunes femmes pour en faire des esclaves. Ces derniers furent transportés sur la côte occidentale. Il faudrait signaler à ce propos que les pays de la péninsule ibérique furent les premiers à pratiquer la traite négrière. Plus tard, vers la fin du XVIe siècle, la France, la Hollande, (...) Lire la suite »
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