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Thème : Violence sexuelle

Entre le marteau et l’enclume : l’histoire derrière les révélations du New York Times sur le 7 octobre

Jeremy SCAHILL, Ryan GRIM, Daniel BOGUSLAW
Anat Schwartz avait un problème. La cinéaste israélienne et ancienne responsable du renseignement de l’armée de l’air avait été chargée par le New York Times de travailler avec le neveu de son partenaire, Adam Sella, et le journaliste chevronné du Times, Jeffrey Gettleman, sur une enquête concernant les violences sexuelles commises par le Hamas le 7 octobre, qui pourrait modifier la façon dont le monde comprend la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza. En novembre, la campagne militaire israélienne, qui avait déjà tué des milliers d’enfants, de femmes et de personnes âgées, suscitait une opposition mondiale croissante. Sur son fil de réseaux sociaux, que le Times a depuis déclaré être en train d’examiner, Mme Schwartz a liké un tweet disant qu’Israël devait « transformer la bande de Gaza en abattoir » . « Violer n’importe quelle norme, c’est s’acheminer vers la victoire » , peut-on lire dans le message. « Ceux qui sont en face de nous sont des animaux humains qui n’hésitent pas à violer les règles (...) Lire la suite »
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Un regard critique sur l’instrumentalisation du viol par le New York Times au service de la propagande israélienne

Randa ABDEL-FATTAH
Le 28 décembre 2023, le New York Times publiait le désormais tristement célèbre “‘Screams Without Words’ : How Hamas Weaponized Sexual Violence on Oct. 7” [des cris sans mots : Comment le Hamas a instrumentalisé la violence sexuelle le 7 octobre] par Jeffrey Gettleman, Anna Schwartz et Adam Sella. Le “rapport” prétendait “découvrir de nouveaux détails montrant un modèle de viol, de mutilation et de brutalité extrême contre les femmes dans les attaques contre Israël“. Il est devenu viral dans le monde entier. Les affirmations du gouvernement israélien sur les violences sexuelles systématiques perpétrées contre les femmes israéliennes par le Hamas et l’article du New York Times ont été discrédités et démystifiés de manière approfondie et convaincante par des journalistes d’investigation indépendants et des organisations et initiatives féministes et de défense des droits de la Personne humaine de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. À ce stade, toute personne qui persiste à croire aux allégations de viols (...) Lire la suite »

La violence sexuelle contre les prisonnières palestiniennes depuis le 7 octobre.

Abdelhamid SIYAM

Depuis octobre, les autorités sionistes ont arrêté 6 255 Palestiniens en Cisjordanie jusqu’à présent, portant le nombre de détenus à plus de 11 000. Actuellement, 210 femmes et mineures, ainsi que 355 enfants de moins de dix-huit ans, et 35 journalistes se trouvent dans les centres de détention et les prisons. Sept prisonniers ont perdu la vie en raison de tortures directes, de mauvais traitements jusqu’à la mort, ou en raison de l’empêchement d’accéder à des soins médicaux. Les agressions de nature sexuelle contre les femmes ont atteint un niveau intolérable, et ces pratiques barbares et interdites au niveau international doivent être dénoncées.

On note l'hypocrisie de la communauté internationale lorsqu'il s'agit de prisonniers, de personnes enlevées et d'otages palestiniens. Les discussions lors des réunions internationales et les déclarations des responsables ne mentionnent que les otages israéliens, et les agressions sexuelles ne concernent que les prisonnières israéliennes. C'est ainsi que le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a suivi le récit israélien, après avoir été intimidé et poussé à la démission. C'est ainsi qu'il a ouvert son discours lors de la séance du Conseil de sécurité sur la situation en Palestine occupée et la guerre à Gaza (le mardi 24/10/2023) : "Rien ne peut justifier le meurtre délibéré de civils, leur blessure, leur enlèvement, ou l'utilisation de violence sexuelle contre eux, ou le lancement aléatoire de roquettes vers des cibles civiles. Je demande une fois de plus la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages. Pendant ce temps, ils doivent être traités humainement et autorisés à (...) Lire la suite »

Féminicides, fait social ? Accidents du travail, faits divers ?

Rosa LLORENS
Après Greta, après le foot féminin, les médias ont ouvert un nouveau front, lancé une nouvelle campagne : le féminicide. Impossible d’y échapper, le féminicide est partout – du moins en paroles, car, dans les faits, voyons-nous, chaque matin, nos rues jonchées de cadavres féminins ? Est-ce vraiment le problème le plus massif et le plus angoissant pour tous les Français et les Françaises ? Les Françaises sont-elles, dans la République, une population à part, menacée par l’espèce des mâles rugissants ? Ne sont-elles pas aussi des travailleuses, et, à ce titre, sujettes à un fléau bien plus présent : les accidents du travail ? Replacé dans son contexte, le « féminicide » apparaît comme une nouvelle application de la stratégie consistant à saturer journaux, radios, télés, romans (voir le dernier tome de Millenium, La Fille qui devait mourir) et on attend les films, d’un sujet promu cause du siècle, pour occulter des situations bien plus dramatiques, mais dérangeantes, comme la guerre au Yemen (combien de femmes et de (...) Lire la suite »
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Assange : Le Rapporteur de l’ONU sur la torture a raison d’être alarmé par la manipulation des allégations de viols

Women Against Rape

Depuis plus de quarante ans, nous faisons campagne pour faire condamner les violeurs. Mais la poursuite de Julian Assange n'est pas motivée par des préoccupations au sujet du viol, mais par les pressions exercées par le gouvernement des États-Unis pour le punir pour ses dénonciations de crimes de guerre par Wikileaks. Nils Melzer, rapporteur spécial des Nations unies sur la torture et les traitements cruels et dégradants, a raison d'être alarmé.

Au moment des allégations initiales contre Julian Assange, nous avons souligné le zèle inhabituel avec lequel il était poursuivi. (Le Guardian le 19 décembre 2010 et le 23 août 2012 - en français ici). Il ne ressemble à aucune autre enquête sur un viol que nous ayons vue ailleurs. Le faible taux d'inculpation des hommes pour viols signalés au Royaume-Uni (les chiffres qui viennent d'être publiés montrent qu'il a encore baissé, passant de 14% à 2,5% en quatre ans) – résultant en grande partie d'enquêtes et de poursuites négligentes et biaisées, en dit long sur la façon dont le viol est généralement traité. Seulement un rapport sur 65 donne lieu à une sommation ou à une accusation. L'excuse de la police est qu'ils sont débordés et en sous-effectif. Mais toutes les ressources ont été consacrées à l'affaire Assange, ce qui a coûté très cher au contribuable, ce dont on lui a ensuite fait le reproche. Ce n'est pas à nous de décider si une allégation faite contre M. Assange est vraie ou non et si ce qui s'est passé (...) Lire la suite »

Affaire Epstein, l’humeur reste Mossad et Robert Maxwell a bien été assassiné.

Jacques-Marie BOURGET

Le sex-people autour de l’affaire Epstein, après l’avatar Wenstein, n’a aucun n’intérêt pour qui ne remonte le passé. Celui de Ghislaine Maxwell, décrite aujourd’hui comme rabatteuse d’adolescentes pour le plaisir du millionnaire pédophile et celui de ses amis puissants. Intérêt encore si on remonte aussi dans la vie de son père, Robert Maxwell, tycoon de presse, mort par noyade aux Canaries le 5 novembre 1991.

La carrière de Robert Maxwell – un Tchèque de confession juive – commence en 1940 quand, parvenant à échapper à l’Holocauste, il se réfugie à Londres pour devenir interprète de l’armée britannique. Cette jeune carrière va bientôt le conduire à Prague et sur le front de l’Est, là où se rencontrent deux lames des forces de libération du nazisme : celle des Occidentaux et celle des Soviétiques. Le plus souvent l’ambiance vécu par le jeune traducteur ressemble à celle décrite dans le film « Le Troisième Homme » : espionnage, trahison, double jeu. L’habile Maxwell, devenu citoyen britannique, sait se faire l’ami et le confident de certains as du KGB. A Berlin, dans une ville qui n’est plus qu’une ombre, il lance de petits réseaux de marché noirs. Avec cet argent il peut prendre la main chez l’éditeur allemand Springer Verlag, spécialiste des publications scientifiques, mais interdit d’exercice après son engagement nazi. C’est le début d’une aventure qui va, en 1985 alors qu’il a été élu député travailliste, le conduire à (...) Lire la suite »
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Encouragés par un journaliste israélien, des Internautes s’enthousiasment à l’idée de violer et tuer Ahed Tamimi

La violer ou pas ?

Maxime VIVAS

L’adolescente palestinienne Ahed Tamimi était poursuivie pour avoir frappé un soldat étranger qui s’était introduit dans la cour de sa maison en Cisjordanie. Arrêtée quelques jours plus tard à 4 heures du matin, extirpée de son lit par l’armée israélienne, conduite menottée en Israël, elle est devenue un symbole de la résistance contre l’occupation. Elle a été condamnée à 8 mois de prison après avoir accepté de plaider coupable. Faute de quoi, elle risquait jusqu’à sept ans de prison.

Je vais vous parler d’un pays où Elor Azrya, un soldat franco-israélien de l’armée d’occupation qui a liquidé d’une balle dans la tête un arabe gisant à terre (à 0.39 mn), a fait moins de prison qu’une adolescente de 17 ans qui a giflé chez elle un intrus armé. Mais d'abord, le contexte En mars 2008, Matan Vilnaï, le vice-ministre de la défense israélien a prévenu que les opérations militaires israéliennes contre la bande de Gaza allaient exposer les Palestiniens à une « shoah » (il a dit « shoah »). En mars 2015, Avigdor Lieberman, ministre de la Défense, ancien ministre des Affaires étrangères et ancien vice-Premier ministre d'Israël a menacé de « décapiter à la hache » (il a dit ça) les citoyens arabes israéliens s’ils ne manifestaient pas une absolue fidélité à « l’État juif ». Il a préconisé le nettoyage ethnique (il a dit « ethnique ») des citoyens palestiniens. En avril 2016, un député israélien a prôné la séparation des femmes juives des Arabes dans les maternités (sans prononcer le mot « apartheid », et sans (...) Lire la suite »
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Violence sexuelle : et maintenant ?

Claude Jacqueline HERDHUIN
Je veux vivre. Ces derniers temps, les médias sociaux et les médias traditionnels me donnent froid au dos. En fait, leur pouvoir, lorsqu’il est mal contrôlé, m’effraie. Contrôler, ne veut pas dire censurer. Rédacteurs, animateurs, journalistes, lecteurs et auditeurs, nous avons tous une responsabilité dans les dérapages médiatiques. Toute médaille a son revers et celui des médias sociaux, c’est de permettre à chacun et à chacune de laisser libre cours à sa furie. Je vais me faire haïr et je l’assume entièrement. Mon agresseur n’est pas un porc et je ne souffre pas du syndrome de Stockholm. J’ai immédiatement réagi de façon épidermique à la campagne « Balance ton porc ». Je n’aimais ni le nom qui lui a été donné, ni le but. Une chasse aux sorcières qui permet de mettre au banc, de régler des comptes et de « mettre à mort ». Je ne nie pas la souffrance des victimes, mais je pense que la solution n’est pas dans la mise à mort publique des agresseurs. Agresser, harceler, violer sont des actes condamnables et elles (...) Lire la suite »

Violence sexuelle et viol - Si la famille écoutait ?

Claude Jacqueline HERDHUIN
Les conséquences de la violence sexuelle et du viol n’ont pas de limites dans le temps. La victime devra vivre avec ses traces, physiques et psychologiques, toute sa vie. Je parle de traces, car il s’agit bien de l’empreinte laissée par l’agresseur, indélébile comme une marque au fer rouge. Cette marque, invisible des autres, agit comme un miroir déformant. Un miroir qui empêche la victime de se voir et de voir la vie, telles qu’elles sont, et qui la tient enfermée dans sa prison. Survivre à un viol est un combat de chaque minute. Il n’y a plus d’intégrité du corps et le bien-être psychologique a disparu à la minute où l’agresseur a terminé de commettre son acte. Commence alors un long chemin de croix : souvent, la victime ne sait pas vers qui se tourner. Quand elle ose parler, on ne la croit pas. Si, par chance, quelqu’un tient ses dires pour véridiques et l’encourage à porter plainte, elle doit affronter sa honte et le doute des autorités. En effet, quand une victime parle, la première réaction des (...) Lire la suite »