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50e congrès de la CGT : dernière séance

Merci à Grand Soir de publier d’ailleurs régulièrement nos interventions et ces derniers jours notre appréciation à propos du congrès de la CGT.
Et quoi de plus naturel que Grand Soir ouvre aussi ses colonnes à l’Humanité qui a un point de vue nettement différent sur l’évènement.
Rien ne vaut la confrontation loyale des idées sur une situation et une époque aux enjeux considérables et à la complexité qui ne l’est pas moins.
D’une certaine manière la réciproque serait souhaitable et la reconnaissance qu’il y bel et bien un affrontement d’idées sur l’orientation que doit prendre le mouvement syndical pour se montrer à la hauteur des enjeux.

Pour l’heure ce qui domine à l’Humanité comme chez les dirigeants de la CGT c’est qu’il n’y a pas de problème et que ceux qui persistent à penser que l’adhésion à la CES par exemple s’est faite dans le renoncement aux orientations de classe ne visent qu’à diviser.

Splendide ignorance d’un débat qui sourd, mais pour combien de temps ?


Dernière ligne droite, ou presque !

C’est Agnès Naton qui présente la résolution d’actualité.

Ni des travaux, ni synthèse ; mais une adresse aux salariés.

Pour la journée d’action dans la première quinzaine d’avril contre l’ANI, elle avoue ne pas être en mesure de donner une date précise afin de donner du temps en vue de l’unité [dans l’attente d’un revirement de la CFDT ?].

Le texte décline les traits saillants de la situation (crise, cercle vicieux des politiques d’austérité, danger des « replis identitaires », combat contre le racisme …).

Exigence de la revalorisation du travail et de répartition des richesses comme moyen de sortir de la crise [quid des nationalisations par exemple ?].

Réaffirmation des objectifs confédéraux : nouveau statut du travail salarié, reconquête de la sécurité sociale, retraites avec départ à 60 ans avec 75% du dernier salaire …

Et réaffirmation de l’objectif du "syndicalisme rassemblé" malgré la forte opposition qui s’est manifesté durant tout le congrès. Thierry Lepaon déclarant à l’expansion avant même d’être élu souhaiter un premier mai unitaire en particulier avec la CFDT, malgré le désaccord sur l’accord emploi.

Une paille ce désaccord ! Parce que sans doute certaines "valeurs" unissent les dirigeants actuels de la CGT et de la CFDT .

Au-delà du désaccord sur l’ANI, la base de l’accord et les « valeurs communes » ce sont le ralliement aux objectifs d’accompagnement du système et leur complicité dans la CES et la CSI avec les politiques mises en oeuvre dans l’Union européenne.

Il s’agit au travers d’une critique de surface : il faut bien répondre au mécontentement et aux exaspérations qui montent chez les travailleurs !

Bernadette Ségol, secrétaire de la CES, après s’être livrée elle aussi à une ferme condamnation des politiques d’austérité de l’UE, a fini par atterrir sur une mise en garde contre la "tentation" anti-européenne, le populisme, en martelant qu’il n’y a pas de solution au niveau national.

Sauver le capitalisme de lui-même était déjà l’objectif de son prédécesseur à la tête de la Confédération Européenne des Syndicats !

En embourbant les travailleurs dans le mirage d’une Europe sociale qui s’éloigne plus on s’en approche !

Et en France, c’est Alain Minc il y a peu qui a dévoilé les objectifs de remodelage syndical de l’oligarchie (à l’époque Sarkozy) : un paysage dominé par un réformisme d’accompagnement souple (la CFDT) en alliance avec une CGT de réformisme plus dur (pour donner le change) afin de cantonner les travailleurs dans les limites acceptables par la classe dominante.

Réplique de délégués

La première et véhémente réplique est venue de la salle où un camarade de la fédération des services publics de la Seine Saint Denis a relevé les contradictions du texte et s’est écrié «  je ne particperai pas au 1er mai avec la CFDT  » sous les applaudissements nourris de la salle.

La discussion s’est ensuite cristallisée sur la question de la demande de retrait de la loi concernant l’ANI avec demande d’intégrer cette exigence dans la résolution.

On a ensuite assisté au même manoeuvre dilatoire et d’évitement pour ne pas accéder à cette demande de nombre de délégués pour au final faire voter à main levée, sans véritable décompte des voix (manifestement el congrès était très partagé) et déclarer au final que la résolution était adoptée ! Le tout sous de nombreux sifflets !

Mais il est vrai n’est-ce-pas que les décisions ne se prennent pas selon les décibels !

Au réponses d’Agnès Naton maintenant la formulation initiale "empêcher la transposition de la loi", une bonne partie de la salle scande « RETRAIT ! », « RETRAIT ! » …

La différence étant que la formule officielle cultive l’illusion d’amendements possibles obtenus auprès des parlementaires socialistes et laisse la porte ouverte à toutes sortes de manoeuvres par-dessus la tête des travailleurs !

La séance et le congrès seront conclus par l’annonce de la composition des organismes de direction (Commission Executive, Bureau Confédéral, Commission de Contrôle Financier) sans surprise parce que ficelés d’avance.

Thierry Lepaon étant élu secrétaire général, la chose étant largement annoncée médiatiquement bien avant que le congrès souverain ne se soit prononçé !
Dans son allocution T. Lepaon ne fait que confirmer son engagement sur les orientations qui en fait avait été déterminées bien avant le congrès.

Hommage est rendu aux "sortants" et en particulier à Bernard Thibault

Mais nous reviendrons très bientôt sur les enseignements de ce congrès et sur tâches qui selon nous reviennent aux partisans d’un véritable syndicalisme de lutte de classe et de masse, réellement fidèles aux traditions du mouvement ouvrier français et international, ouvert sur les enjeux majeurs de la crise systémique du capitalisme et prenant réellement en charge les intérêts des travailleurs !

A bientôt !

Le Front Syndical de Classe

Vendredi 22 mars 2013


Paroles de délégués

« est-ce que la direction confédérale est prête à aller jusqu’au blocage du pays pour obtenir le retrait de l’ANI ? »

« Il faut nationaliser les entreprises qui licencient »

« Je regrette qu’on ne se prononce pas clairement contre ce gouvernement de classe »
« Il y a urgence d’une loi contre les licenciements ! »

Annonce d’une action nationale le 15 juin prochain des professionnels de santé

URL de cet article 19878
  

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