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Auteur : Philippe ARNAUD

Travail, Famille, Patrie ?

Philippe ARNAUD
Le 19 avril, le gouvernement a débaptisé Pôle Emploi. Désormais, à partir du 1er janvier 2024, cet organisme s'appellera France Travail. Je souhaite ci-après revenir sur la forme de cette appellation car, comme je l'ai dit lors que remarques précédentes, la forme dit toujours quelque chose du fond. Le 11 mai 2017 [je tiens cette rubrique depuis novembre 2002], je titrais une de mes Remarques : "Après 52 ans sur son pas de tir, la fusée Lecanuet a enfin décollé...". Je revenais, en effet, sur la parenté entre Jean Lecanuet et Emmanuel Macron : tous les deux jeunes, portant beau, brillants élèves, libéraux (si ce n'est ultralibéraux), pro-américains, pro-européens, atlantistes. Surtout, j'insistais sur le slogan de campagne de Lecanuet : "Un homme neuf... une France en marche". Et, en 2017, Macron se présentait comme un homme "hors système" – c'est-à-dire, dans l'image qu'il voulait faire passer de lui, un homme "neuf". Et le nom de son parti était "La République en marche". La "République", la "France" (...) Lire la suite »

Une émeute ? Non, Sire, une insurrection !

Philippe ARNAUD
Ces remarques portent sur une déclaration un peu lointaine (datant de plus d'un mois) mais comme leur objet – la contestation de la (contre)-réforme des retraites – est loin d'être obsolète, je vais y revenir quelques instants. Le 21 mars dernier, la veille de son interview, à 13 h, sur les chaînes nationales, Emmanuel Macron, devant les élus de son parti, a dit : « L'émeute ne l'emporte pas sur les représentants du peuple ». Par « émeute », il faisait allusion aux nombreuses manifestations (parfois accompagnées de violences et de déprédations) organisées contre sa « réforme » (en fait sabotage) des retraites. Remarque 1. Emmanuel Macron ne serait pas président de la République (le mot est important) si, le 14 juillet 1789, le 10 août 1792, le 27 juillet 1830, le 22 février 1848, le 4 septembre 1870 (entre autres), il n'y avait pas eu « d'émeutes » (pour reprendre son terme méprisant) qui renversèrent le pouvoir monarchique du moment. Si ces « émeutes » n'avaient pas eu lieu, la France serait encore un (...) Lire la suite »

Argumentaire contre les fonds de pension

Philippe ARNAUD

Cet argumentaire est destiné à démonter un projet mortifère, qui avance en catimini derrière la (contre)-réforme des retraites du gouvernement. Projet mortifère qui en est même, in fine, le véritable objectif : remplacer la retraite par répartition par la retraite par capitalisation, généraliser et imposer les fonds de pension.

La droite sénatoriale a d'ailleurs montré le bout de l'oreille, le 5 mars, en adoptant un amendement qui vise à étudier "les modalités d'instauration d'un régime social applicable à des cotisations versées à un régime d'assurance-vieillesse par capitalisation". Avec toutes ses précautions procédurières (il n'est question que d'un "amendement", d'une "étude"), avec ses périphrases, ses circonlocutions, la droite LR rappelle l'employé de l'abattoir qui, jadis, caressait le chanfrein de l'animal avant de lui asséner un grand coup de merlin... Ce projet mortifère a bien été décelé par tous ceux qui luttent contre la réforme Macron, puisque c'est l'objet (entre beaucoup d'autres articles) de l'article du Monde diplomatique de mars 2023, intitulé "Capitalisation, l'autre nom de la réforme des retraites", écrit par par Grégory Rzepski. C'est aussi l'objet de l'article de Jean-Marie Harribey (économiste, professeur agrégé, ancien co-président d'Attac), paru dans Alternatives économiques, le 25 février 2023, et (...) Lire la suite »
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Un grand moment de propagande à France Inter le 18 janvier 2023

Philippe ARNAUD
Ces remarques se rapportent à l'émission de France Inter du mercredi 18 janvier, entre 8 h 20 et 8 h 43. Les deux animateurs, Nicolas Demorand et Léa Salamé, recevaient Jérôme Fourquet, de l'IFOP, et Adélaïde Zulfikarpasic, de BVA, pour analyser le rapport des Français à la réforme des retraites. Cette émission fut un grand moment de propagande, où les deux journalistes et leurs invités se sont efforcés de légitimer cette réforme et de décourager les Français de se mobiliser contre elle. Ce n'était d'ailleurs pas la première fois que, les uns et les autres, ils procédaient à cette opération, comme Le Monde diplomatique et Acrimed (entre autres) l'ont relevé à plusieurs reprises. Au début, Adélaïde Zulfikarpasic, interrogée par Nicolas Demorand sur la possibilité que la mobilisation tienne dans la durée, ou qu'il y ait une explosion sociale, évoque les autres causes potentielles d'explosion sociale (l'inflation, le pouvoir d'achat, les négociations salariales, les gilets jaunes...) et conclut ainsi : "tous les (...) Lire la suite »

Contre-réforme des retraites : un argumentaire de Philippe Arnaud

Philippe ARNAUD

Face à la propagande gouvernementale et médiatique, il convient d’aiguiser les couteaux. C’est ce que fait Philippe Arnaud avec sa précision coutumière. Philippe s’exprime ici en tant que responsable des Amis du Monde Diplomatique à Tours.

1. On vous dit : il faut bien travailler plus longtemps car on vit plus longtemps. Faux !C'est inverser le rapport des causalités ! C'est parce que, depuis 1945, la durée globale du travail a tendanciellement diminué, par jour, par mois, par an, et tout au long de la vie, que les Français vivent plus vieux. Si on augmente la durée du travail (selon tous les critères de temps), la durée de la vie se remettra à diminuer. 2. On vous dit : la longévité ne cesse d'augmenter. Très inexact ! Si, vers 2003, la durée de la vie augmentait d'un trimestre par an, cette augmentation a fortement régressé, pour ne plus être que d'un mois par an. 2.1. Lorsqu'on vous parle de l'augmentation de la longévité, voici ce qu'il faut rétorquer : ce n'est pas la durée de la vie qui compte, c'est la durée de la vie en bonne santé ! Or, celle-ci, il y a quelque temps, était de 64 ans pour une femme et de 63 ans pour un homme. [J'en sais quelque chose, c'est à 63 ans qu'on m'a diagnostiqué un diabète]. Quand on vieillit, on (...) Lire la suite »
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“Saigner” la Russie ?

Philippe ARNAUD
Dans le Monde Diplomatique, Serge Halimi écrit que l’objectif proclamé des États-Unis était "d’affaiblir la Russie ", de la saigner en vérité". Remarque 1. Ces verbes n’expriment pas seulement l’opinion des seuls États-Unis, mais aussi celle de leurs supplétifs européens : le 1er mars, le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire, disait : "Nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie. Nous allons donc provoquer l’effondrement de l’économie russe. " Même si, quelques jours plus tard, Bruno Le Maire modérait ses propos, le mal était fait : il avait exprimé le fond de sa pensée : réduire à néant la Russie. Ce qui, d’un point de vue politique et psychologique, était calamiteux : cela risque d’accentuer la radicalisation des Russes, et, quelle que soit l’issue de la guerre (que les Russes gagnent ou qu’ils perdent), susciter, de leur part, un durable ressentiment. Remarque 2. Ces verbes rappellent les mots de Richard Nixon, décidé, le 15 septembre 1970, à renverser le gouvernement (...) Lire la suite »

Pour Maryse Burgot, Vladimir poutine est un paria

Philippe ARNAUD
Au journal télévisé de 13 h de France 2, était retransmise la parade militaire de Moscou pour la commémoration de la victoire du 9 mai 1945 sur l'Allemagne nazie. Et Maryse Burgot, la journaliste qui commentait le défilé, disait : "Vladimir Poutine, paria de la communauté internationale". Et elle ajoutait, un peu plus loin : "Le défilé devait être une démonstration de force, mais, faute de victoire décisive en Ukraine, il a pris des allures de parade militaire presque comme une autre." Remarque 1. Le terme "paria", étymologiquement, est emprunté à la langue tamoule et, dans la société indienne, désigne un sujet de la plus basse classe, qui accompagne les morts en jouant du tambour et qui, par ailleurs, ramasse les ordures. Ce paria est non seulement pauvre mais méprisé, rejeté, mis à l'écart. Même si le sens initial – qui ne s'applique pas à la société française – a été perdu de vue en français, l'expression, s'agissant de Vladimir Poutine, prend un sens social. Il exprime à peu près le sentiment (...) Lire la suite »

La façon dont les médias dominants français traitent la guerre entre l’Ukraine et la Russie

Philippe ARNAUD
Ces remarques s'attardent sur quelques aspects du traitement de la guerre d'Ukraine par les médias dominants (c'est-à-dire, pour ce qui me concerne, par les chaînes de télévision de France 2 et France 3 et par Radio France (France Inter et France Info). 1. Les journalistes évoquent cette guerre comme si la France était officiellement belligérante aux côtés de l'Ukraine, contre la Russie. Cela est d'autant plus étonnant que la France n'est nullement en guerre avec la Russie ! Elle n'a pas rompu ses relations diplomatiques avec ce pays : il y a toujours un ambassadeur de Russie à Paris et un ambassadeur de France à Moscou (comme, d'ailleurs, en ont tous les pays de l'OTAN). Et il y a toujours, à Paris, un consulat de Russie et des journalistes russes en France. Mais le ton général des commentaires journalistiques est celui d'une nette hostilité envers la Russie. 2. Ce ton est surprenant envers un pays avec qui la France n'a plus été en guerre depuis 1856 (et encore étions-nous aller chercher les (...) Lire la suite »

Surprise, surprise … France 2 choisit Macron !

Philippe ARNAUD
Ce 12 avril 2022, j'ai regardé le Journal télévisé de 20 h de France 2 qui, entre autres sujets, traitait du programmes, en matière de retraites, des deux candidats (Emmanuel Macron et Marine Le Pen) au second tour de la présidentielle. Il y était question, notamment, du chiffrage de leurs propositions. Commentaire du journaliste : "Votre retraite au cœur de leur face-à-face. La durée du travail devenue le centre du débat. Reculer l'âge de départ à 64 ou 65 ans pour Emmanuel Macron, entre 60 et 62 ans pour Marine Le Pen. Deux visions à l'opposé, qui n'ont pas la même incidence sur les finances de l’État. Prenons d'abord la proposition d'Emmanuel Macron : la retraite à 64 ou 65 ans, cela ferait rentrer de l'argent dans les caisses, 9 milliards d'euros en 2027 selon lui. (ici un cartouche vert avec caractères blancs s'inscrit sur l'écran, portant : "+ 9 milliards/an"). Trop optimiste, pour un institut indépendant, qui chiffre l'économie à 7,7 milliards d'euros seulement (nouveau cartouche vert, en (...) Lire la suite »

Un conflit qui en rappelle un autre

Philippe ARNAUD
Ce 28 février est le cinquième jour de l'attaque russe contre l'Ukraine. Et, malgré les informations fragmentaires sur les opérations, malgré l'ignorance des objectifs et de la stratégie russes, tout se passe, selon ce que rapportent les médias (par exemple France 2), comme si cette stratégie était en voie d'échouer. En effet, compte tenu de la disproportion des forces, on pouvait s'attendre à ce que les grandes villes (Kiev, Kharkiv), fussent rapidement prises. Or, aussi bien dans ces deux secteurs que sur les autres fronts (le sud et l'est), les forces russes marquent le pas. On voit des chars, des camions incendiés ou détruits. Et des soldats russes tués, qui semblent être des conscrits peu expérimentés et non des militaires aguerris (comme les Spetsnaz, ces “ forces à désignation spéciale ”). En pareilles circonstances, celui qui ne gagne pas perd, et celui qui ne perd pas gagne. Or il est curieux qu'à cette occasion les médias n'aient pas opéré le rapprochement avec un autre conflit d'allure (...) Lire la suite »
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