RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Travail, Famille, Patrie ?

Le 19 avril, le gouvernement a débaptisé Pôle Emploi. Désormais, à partir du 1er janvier 2024, cet organisme s’appellera France Travail. Je souhaite ci-après revenir sur la forme de cette appellation car, comme je l’ai dit lors que remarques précédentes, la forme dit toujours quelque chose du fond.

Le 11 mai 2017 [je tiens cette rubrique depuis novembre 2002], je titrais une de mes Remarques : "Après 52 ans sur son pas de tir, la fusée Lecanuet a enfin décollé...". Je revenais, en effet, sur la parenté entre Jean Lecanuet et Emmanuel Macron : tous les deux jeunes, portant beau, brillants élèves, libéraux (si ce n’est ultralibéraux), pro-américains, pro-européens, atlantistes. Surtout, j’insistais sur le slogan de campagne de Lecanuet : "Un homme neuf... une France en marche". Et, en 2017, Macron se présentait comme un homme "hors système" – c’est-à-dire, dans l’image qu’il voulait faire passer de lui, un homme "neuf". Et le nom de son parti était "La République en marche". La "République", la "France" : on était dans le même registre sémantique.

Le remplacement de Pôle Emploi par France Travail obéit au même schéma. Sauf que les références politiques sont tout autres... J’ai dit que les termes République et France appartenaient au même registre sémantique : en effet, à la fin de ses allocutions, le président de la République clôt toujours son discours en disant "Vive la République et Vive la France !". Mais le terme France est lui aussi du même registre que celui de Patrie. [A tel point qu’il apparaît dès les premiers mots de la Marseillaise : "Allons enfants de la Patrie..."]

Procédons à un jeu de substitution, comme nous l’avons fait pour les slogans de Lecanuet et de Macron. Au lieu de France Travail, nous aurons alors Patrie Travail, ce qui, en inversant l’ordre des termes, donne Travail-Patrie, ce qui est presque, à un mot près, la même devise que Travail-Famille-Patrie, du régime de Vichy...

Cette sacralisation du travail, chez Macron, est apparue dès 2019, lorsqu’il a refusé d’associer la notion de "pénibilité" à celle de "travail", préférant dire "conditions de travail compliquées". En 2017 déjà, il voulait supprimer le "compte pénibilité" parce que, disait-il "il induit que le travail est une douleur". Alors que, pour lui, le travail "c’est l’émancipation, c’est ce qui nous donne une place". Dans le droit fil de ces déclarations, il a d’ailleurs fait supprimer quatre critères de pénibilité : le port de charges lourdes, les postures pénibles, les vibrations mécaniques et l’exposition aux risques chimiques.

Alors, après avoir été successeur de Lecanuet, Macron successeur de Pétain ?

URL de cet article 38641
  

La gauche radicale et ses tabous
Aurélien BERNIER
Le constat est douloureux, mais irréfutable : malgré le succès de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2012, le Front national réussit bien mieux que le Front de gauche à capter le mécontentement populaire. Comme dans la plupart des pays d’Europe, la crise du capitalisme profite moins à la gauche « radicale » qu’à une mouvance nationaliste favorable au capitalisme ! Tel est le paradoxe analysé dans ce livre. Paralysé par la peur de dire « la même chose que Le Pen », le Front de gauche (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

« Une baïonnette est une arme avec un travailleur à chaque extrémité. »

Eugene V. Debs

Ces villes gérées par l’extrême-droite.
(L’article est suivi d’un « Complément » : « Le FN et les droits des travailleurs » avec une belle photo du beau château des Le Pen). LGS Des électeurs : « On va voter Front National. Ce sont les seuls qu’on n’a jamais essayés ». Faux ! Sans aller chercher dans un passé lointain, voyons comment le FN a géré les villes que les électeurs français lui ont confiées ces dernières années pour en faire ce qu’il appelait fièrement « des laboratoires du FN ». Arrêtons-nous à ce qu’il advint à Vitrolles, (...)
40 
Reporters Sans Frontières, la liberté de la presse et mon hamster à moi.
Sur le site du magazine états-unien The Nation on trouve l’information suivante : Le 27 juillet 2004, lors de la convention du Parti Démocrate qui se tenait à Boston, les trois principales chaînes de télévision hertziennes des Etats-Unis - ABC, NBC et CBS - n’ont diffusé AUCUNE information sur le déroulement de la convention ce jour-là . Pas une image, pas un seul commentaire sur un événement politique majeur à quelques mois des élections présidentielles aux Etats-Unis. Pour la première fois de (...)
23 
Le fascisme reviendra sous couvert d’antifascisme - ou de Charlie Hebdo, ça dépend.
Le 8 août 2012, nous avons eu la surprise de découvrir dans Charlie Hebdo, sous la signature d’un de ses journalistes réguliers traitant de l’international, un article signalé en « une » sous le titre « Cette extrême droite qui soutient Damas », dans lequel (page 11) Le Grand Soir et deux de ses administrateurs sont qualifiés de « bruns » et « rouges bruns ». Pour qui connaît l’histoire des sinistres SA hitlériennes (« les chemises brunes »), c’est une accusation de nazisme et d’antisémitisme qui est ainsi (...)
124 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.