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Auteur : Guy CHAPOUILLIE

Des journalistes pour former les citoyens ?...Elle est bien bonne celle-là !

Guy CHAPOUILLIE

Dans le journal Le Monde du 15 juin, Nathalie Sonnac qui préside le Comité Théodule d’éthique pour les données d’éducation nous apprend qu’elle vient d’inventer le fil à couper le beurre. « L’Etat, dit-elle, doit s’appuyer sur l’audiovisuel public pour former les élèves à devenir des citoyens ». Comme c’est étrange, pourquoi seulement les élèves ?

Elle a été membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel [CSA, aujourd'hui ARCOM : Autorité de régulation de la communication audiovisuelle] de 2015 à 2021 et qu'y fit-elle ? Certes, elle a raison de dire que l'école ne peut pas tout, surtout lorsqu'on ne lui donne pas les moyens d'assurer ces fonctions premières d'apprentissage et de maîtrise de la lecture, du calcul et de la réflexion, de penser quoi. Mais elle à tort d'agiter des chiffres pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes et poursuivre ainsi le numéro d’illusionnisme qui consiste à nous dire que « pendant la crise des gilets jaunes », 72% des Français faisaient confiance à France 3, 71% à France info et 68% à France 2 contre seulement 52% à BFM. Un calcul douteux en l'absence des questions posées, cet oubli récurrent qui accompagne la plupart des sondages. Tout d'abord, le citoyen que je suis, plus ou bien formé, n'a pas la même approche du Mouvement des Gilets Jaunes que Nathalie Sonnac puisqu'il refuse de parler de « la crise (...) Lire la suite »
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Zelensky à Cannes

Un écran de trop

Guy CHAPOUILLIE

Scène émouvante l’autre soir sur les planches du Festival de Cannes lorsque l’acteur Forest Whitacker reçoit une Palme d’Or d’honneur. J’ai une grande faiblesse pour cet acteur qui, là, au milieu des paillettes et des airs convenus, sa veste trop serrée, son corps fragile et son « œil paresseux », tranche par son humilité et des propos qui font honneur au cinéma.

. Ce cinéma qui l'amène dans un orphelinat de l'Ouganda où il reconnaît dans le regard des enfants, ce qu'il avait éprouvé lui-même en grandissant : le stress, les problèmes que l'on doit surmonter. Il créera une ONG pour lutter contre la pauvreté sans délaisser pour autant le cinéma qu'il va même associer à l' humanitaire pour produire un film Au nom de la Paix, tourné dans un camp de déplacés au Soudan du Sud et projeté là, à Cannes, en première mondiale. Et puis patatras... Zelensky est arrivé, une irruption comme dans certains films d'horreur où règnent les effets les plus détestables. La colère m'a envahi, celle qui rejette les offenses, les abus, l'autoritarisme, l'imposture et au moment où il cite Le Dictateur de Charles Chaplin j'enrage : c'est tout simplement la récupération la plus abjecte qui puisse être. Certes, les Russes sont entrés en Ukraine et le sentiment national des Ukrainiens s'aiguise. La guerre est réelle où, comme toujours, les civils sont les principales victimes. Mais, au moment où (...) Lire la suite »
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L’Eurovision ou une vision de l’horreur

Guy CHAPOUILLIE

Pour Stéphane Bern, rien de moins surprenant, « l’Eurovision est un outil de soft power que les politiques ne peuvent plus négliger ». Pour Le Monde « l’Ukraine a emporté l’Eurovision, soutenue par tout un continent ». Fermez le ban !

Les suffrages du jury étaient loin d'être favorables au groupe Kalush Orchestra, mais la vague du public, celle du vague public, a tout emporté. Du jamais vu d'après le commentaire des animateurs. Sans trop attendre, Volodymyr Zelensky, le Président de l'Ukraine, n'a pas donné dans la dentelle, « notre courage impressionne le monde, notre musique conquiert l'Europe ». Une manipulation dans l'outrance qui ne préoccupe nullement notre royal Stephan. Là je suis en colère, car trop c'est trop. Non cette musique ne m'a pas conquis encore moins mis au pas. Je dirai simplement qu' elle m'a inquiété. Oui, elle m'a inquiété car loin d'une douce puissance (Soft power) c'est une déferlante de bruits, d'effets en tout genre, d'onomatopées, de corps agités qui répètent à l'infini les mêmes gestes comme la manifestation d'une perte de sens. Si c'est cela la musique européenne, alors nous sommes venus au degré zéro de la variété, c'est-à-dire de la diversité, de la richesse des différences. C'est une homogénéisation (...) Lire la suite »
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Je ne veux pas la faire !

Guy CHAPOUILLIE

La Covid qui angoisse vient de laisser la place à la Politicofolie. Tout le monde parle dans le même sens pour dénoncer la présence des troupes russes sur le territoire ukrainien. Assurément, les USA viennent de gagner une nouvelle bataille.

"Il ne s'agit pas de s'indigner, il faut penser" Edgar Morin. Devant ce déploiement de convictions réduites, je pense au musicien Henri Sauguet qui aimait faire savoir « qu'il était l'oiseau et non l'ornithologue » et si je ne suis pas musicien je ne suis pas non plus un politologue mais un citoyen ordinaire inquiet, qui a peur et qui se pose des questions : comment en sommes-nous arrivés là ? Et que faire désormais pour éviter la catastrophe ? « On ne fait pas la guerre pour se débarrasser de la guerre » disait Jean Jaurès mais nous ne pouvons pas écarter le fait que l'armée russe progresse en Ukraine. Cependant, pour en savoir plus, pour y voir plus clair, sur qui pouvons-nous compter dans le tumulte de la ruée antipoutine, que j'entends bien, mais qui ne me satisfait pas. C'est vrai, des paroles guerrières masquent toute réflexion et nous mènent tout droit sur le front des morts : « la guerre économique »... « l'OTAN est aussi une alliance nucléaire », « le double péril nucléaire ». C'est le (...) Lire la suite »
Ils ont à notre disposition un mode d’emploi de la vie, sans la vie

La Culture est une première nécessité

Guy CHAPOUILLIE

La mise à l’arrêt des remonte-pentes ne m’a pas remonté le moral. Je fais grise mine car j’ai la conviction d’être gouverné par une férocité bourgeoise, comme l’écrivit Pasolini dans « La rabia », avide de rentes et prête à sacrifier le peuple pour l’Unité d’une Europe libérale alignée sur les lois du marché peu soucieuses des communs qui font la cohésion et l’identité d’un peuple.

Or, Emmanuel Macron, fiévreux ou non, ce qui ne change rien, ne cesse de nous abreuver, jusqu'à la nausée, de segments de sa pensée où, s'il avoue désormais faire parti des gaulois récalcitrants, il montre à quel point il ne supporte pas vraiment la parole des autres. Il craint tout simplement ce qu'il nomme le commentaire permanent au nom d'une hiérarchie de la connaissance et de l'intelligence qu'il confond assez souvent. Pourtant quoi de plus légitime pour un peuple dans sa diversité que de tenter d'y voir clair, de la ramener, quoi ! Avec son entêtement de ne pas chercher à comprendre en dehors de ses choix, une lecture de Spinoza lui ferait le plus grand bien, il montre clairement que son principal souci est de trouver comment taire l'évocation fréquente du doute, le foisonnement des questions qui, au fond, ne sont que les manifestations d'une volonté de comprendre et d'y voir plus clair... Par exemple, pour faire face à la pandémie il y a eu une augmentation de 84 lits de réanimation en (...) Lire la suite »
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Nous sauver en nous privant des nourritures de l’esprit, en nous plongeant dans le vide social, cause de délinquance, de dépressions, de suicides ?

Sous le masque de Macron

Guy CHAPOUILLIE

Chaque matin, j’ouvre ma boîte aux lettres pour en extraire le journal Le Monde (1) et je me précipite sur la page qui nous présente la situation de l’épidémie de Covid-19. Aujourd’hui c’est le mardi 1er décembre et la tendance se confirme d’une réelle diminution de la contamination. C’est tout simple, le dessin de la courbe en cloche a sérieusement entamé la descente et je me sens mieux.

Mais cela est relatif, car de bavures en bavures, la violence de certains policiers me donne la chair de poule comme si ce mal était endémique. Le débat sur la violence est relancé, dans la rue, sur les plateaux de télé, dans les journaux, à l'Assemblée Nationale au croisement d'une autre affaire concernant l'article 24 de la loi Sécurité Globale qui prévoit de punir la diffusion malveillante de photos ou de films sur les policiers, ce qui est une autre atteinte à la liberté d'expression et à celle d'informer. Ça parle, ça manifeste, j'entends dire qu'il y a une crise du commandement et qu'il serait urgent de former autrement les policiers pour en faire de véritables défenseurs de la démocratie. Or, pendant ce temps, Emmanuel Macron déclare qu'il ne faut pas oublier les réformes auxquelles il tient, notamment celle des retraites ; oui, pendant ce temps Emmanuel Macron oublie la plupart de ses promesses comme celle de mettre fin à l'utilisation du Glyphosate, ce pesticide empoisonneur de l'agriculture (...) Lire la suite »
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« Infâme » a dit Voltaire pour désigner les superstitions et fanatismes conduisant aux pires dévoiements du sentiment religieux

Déclaration de guerre à l’École laïque

Guy CHAPOUILLIE

Je suis sur l’autoroute en direction de Toulouse, sur le retour d’Agen où je viens de passer une journée soutenue auprès de ma mère qui a 101 ans bien pesés. Je me sens apaisé, tout va bien, mais j’ai besoin de radio, d’une radio qui parle, car la musique à la radio ne manque jamais de me faire penser à la réflexion de mon père « s’il y a de la musique, c’est que c’est jour de grève ». France-Info me foudroie. Décapitation .

.. enseignant tué dans la rue à deux pas de son collège ... il faisait cours sur la liberté d'expression avec l'exemple des caricatures de Mahomet ... La parole radiophonique vole en éclats et je suis tétanisé. Un enseignant qui enseigne avec courage la nécessité de la liberté d'expression sans laquelle notre République est morte, est un enseignant qui honore l'école. Je pense alors à ce que la liberté coûte de vies dans le monde et au combat qu'il ne faut jamais abandonner. La mise à mort de Samuel Paty par décapitation est une déclaration de guerre à l’École laïque, là où j'ai fait mes plus belles récoltes, là où j'ai appris à regarder autrement les autres, là où j'ai découvert la diversité de mon village, du monde quoi. Au volant de ma voiture, je regarde la route où défilent en parallèle le ruban jaune des voitures qui me font face et le ruban rouge de celles qui me devancent. J'ai les larmes aux yeux et je me demande si leurs passagers écoutent la même chose que ce qui me laisse sans force, en marge de la (...) Lire la suite »
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Information, communication, communiqués de guerre, mort de la vérité

Contre feu

Guy CHAPOUILLIE

Je ne dis pas « le Covid est rien pour moi » afin qu’il en soit ainsi. Je dis que le flux monocorde, unicolore des informations m’effraie.

Je ne trouve rien de plus angoissant que l'autorité des communiqués qui ne cessent de me prescrire des modes d'emploi de la vie, de la maladie, en évitant toute pédagogie claire où se confronteraient les approches différentes, car des approches différentes il y en a. Pas pour notre Président Emmanuel Macron qui vient nous servir sa soupe comme tout Quartier Général le fait en temps de guerre par des communiqués qui parlent d'avancées alors que la réalité est faite de reculs. Je ne devrais pas être surpris puisque, pour Emmanuel Macron, « c'est la guerre » ; il l'a proclamé avec emphase à la télévision. Aussi, lorsque les médias parlent de communication du Gouvernement ou communication du Président ils se trompent, c'est tout simplement de communiqués de guerre dont il faut parler et, par conséquent, de vérité dont il faut s'inquiéter. Il se donne du mal pourtant pour nous faire avaler la pilule du couvre-feu, mais il s'agite et il s'épuise à nous vaincre sans arguments, sinon à nous effrayer à coup de (...) Lire la suite »
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Merci aux agriculteurs, au personnel soignant, aux agents d’entretien, aux pompiers, aux livreurs, aux éboueurs, aux agents des pompes funèbres, aux caissières...

Une absence d’honnêteté

Guy CHAPOUILLIE

Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés. Il est bon de ne pas oublier ce que La Fontaine nous a appris des épidémies qui nous frappent, c’est que personne n’est épargné. Ce sont des soignants qui se demandent s’ils peuvent faire des câlins à leurs enfants quand ils rentrent à la maison. Ce sont les mourants qui n’ont pas pu recevoir la visite de leurs familles. Ce sont les infos qui tournent en boucle et suscitent une peur extrême de la contamination.

Ce sont les violences conjugales et familiales. Ce sont les confinés dans des espaces qui ressemblent à celui d'une cellule de prison, hantés par l'angoisse du vide social. Ce sont les crises de nerfs, les dépressions, les obsessions, la somatisation, le manque d'air quoi. La mort par Coronavirus est partout, elle nous claque à la figure par le truchement des images de camions frigorifiques en attente dans les arrières-cours des hôpitaux. Cette accumulation est terrifiante mais elle a le mérite, au coût vertigineux, de regarder la mort en face, une mort douloureusement partagée qui me fait pleurer sur la fin de gens que je ne connais pas, tels ces regards à la peine qui suivent dans un village la traversée d'un corbillard. C'est vrai, la famille n'est pas là, mais des millions de téléspectateurs qui suivent et accompagnent le funèbre convoi nous ramènent à l'essence de la condition humaine, naître ensemble, vivre ensemble et mourir ensemble. Dans ce moment difficile, il est plutôt utile d'être au (...) Lire la suite »
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« Si combattre la colonisation des terres palestiniennes c’est être antisioniste, alors, je suis antisioniste comme les juifs antisionistes de Bruxelles, de Paris, de Jérusalem qui ont témoigné dans mon film ».

De la chocolatine à l’antisionisme

Guy CHAPOUILLIE

Le Brésil se pare d’un gouvernement de droite dure qui estime que les Indiens font tache dans le pays ; le Venezuela est secoué par l’étrange gesticulation d’un homme, venu de nulle part, qui se présente comme le Président légitime, mais légitime en quoi précisément ?

Légitime, simplement parce que l'impérialisme étasunien l'aurait choisi ? En Algérie une majorité écrasante du peuple algérien dit non à Bouteflika, Président invisible et muet, en réclamant un changement radical et progressiste. En France, on nous parle de cela, avec les gilets jaunes qui ont su bousculer la hiérarchie de la parole, mais nous discutons aussi d'une autre question sensible qui divise le pays : le choix entre la chocolatine et le pain au chocolat. D'apparence futile, ce débat linguistique pose une question qui pèse de nos jours, le choix des mots dont a si bien parlé le philosophe Clément Rosset. Certes, la presse s'amuse et agite des pourcentages qui pencheraient plutôt du côté du pain au chocolat mais pourquoi ces choix et où s'enracinent-ils ? Je me souviens, dans mon enfance, il y avait sur les étagères de mon boulanger les deux, d'une part le petit pain au chocolat, véritable petit pain issu de la même pâte que la baguette et d'autre part la chocolatine, héritière des (...) Lire la suite »
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