Suite à une nouvelle tentative de récupération par l'extrême-droite d'authentiques penseurs marxistes (ici Michel Clouscard, 1928-2009), Aymeric Monville, directeur des éditions Delga, nous envoie ce communiqué où il est aussi question de la défense de la République populaire de Chine.
De retour du Xinjiang, je relis le volumineux rapport antichinois de 654 pages qu’avait diffusé, il y a deux ans, l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire (IRSEM). Fort de cinquante autoproclamés chercheurs et comptant un relais de l’OTAN, officier supérieur de l’armée des États-Unis, l’institut parrainait ce pavé censé alerter sur les « machiavéliennes » opérations de la Chine et sur ses complices français dénoncés selon la méthode de McCarthy.
A mon retour du Xinjiang, j’apprends que mon exécution pour divergence avec les principaux médias de mon pays va peut-être être différée. En effet, l’arsenal de la presse française se fait désormais plus modeste.
De retour en France, je contemple pensivement un grand sac en toile, un sac de courses assez solide, ramené de mon voyage au Xinjiang : il y a écrit dessus "Xinjiang is a Nice Place", et à côté, la même chose en caractère chinois.
Je n’y avais pas prêté attention au début, c’est un sac touristique, banal, une publicité pour la région. Et pour une fois, ce n’est pas écrit en ouïghour, contrairement à tous les panneaux officiels, car c’est destiné au public qui vient, de plus en plus, de l’Est de la Chine.
Je reviens du Xinjiang, où j’ai passé plusieurs jours en compagnie de l’écrivain Maxime Vivas, dont j’ai eu l’honneur de publier certains livres. Nous avons visité Kashgar, la ville tout près de la frontière afghane et qui compte 92 % de Ouïghours, puis Urumqi, la capitale forte de plus de 2 millions d’habitants, enfin la ville nouvelle de Shihezi, développée dans les années 1950 par les bingtuan (兵团), paysans-soldats envoyés par Mao Zedong pour mettre en valeur des zones pionnières et, ainsi, ne pas avoir à contester l’eau aux populations locales dans cette région semi-désertique.
Dans cet article, Aymeric Monville, des éditions Delga, s’étonne de n’entendre parler de ses auteurs que dans des rapports écrits pour l’OTAN et des commissions d’enquête de l’Assemblée nationale. Maxime Vivas, bien connu des lecteurs du Grand Soir, et dont l’œuvre romanesque et journalistique est traduite en treize langues, méritait sans doute mieux qu’une mise au pilori ! Quant au haut-fonctionnaire Benoît Quennedey, après trois ans de lourde procédure contre lui aboutissant à un non-lieu, il se voit, malgré cette décision de justice, qualifié par le député RN de "cas avéré" d’ingérence étrangère, nord-coréenne en l’occurrence. Quelle sera la prochaine étape ? (n.d.r.)
LGS