RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

La fin de la société industrielle n’est pas seulement imminente et souhaitable, elle est aussi nécessaire

L’oligarchie croit pouvoir prétendre que la crise actuelle n’est que financière et que nous sortirons du tunnel en nous serrant (nous) la ceinture. Les analystes les plus cyniques font remarquer qu’il s’agit d’une crise globale systémique scellant la mort de la démocratie de marché (mais pas du capitalisme génocidaire). Parfois on nous rappelle la crise écologique et climatique, mais jamais en se posant la question de l’adaptation (im-)possible de notre habitat à une hausse de seulement quelques degrés de la température mondiale et donc des conditions de survie de l’espèce humaine. Les rares scientifiques qui se posent cette question dérangeante obtiennent une réponse bien plus précise. On connaissait Lovelock qui, par souci de controverse, aime à rappeler son attachement à l’électronucléaire. Voici McPherson qui, par souci d’authenticité, nous met face à nos responsabilités. Soulignons qu’elles ne sont pas du même ordre que celles de l’oligarchie, pour qui tout effondrement est et sera profitable.

I. Nous voilà en octobre 2013, début octobre, et durant ces dernières semaines, John Davies, publiant au nom du Groupe d’étude d’urgence sur le méthane arctique, établit que la plupart des humains perdront leur habitat naturel d’ici 2040.

De plus, la semaine dernière, le cinquième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat a été rendu public, rapport qui recommande l’utilisation de géoingénierie sous peine de ne pouvoir maîtriser l’effet de serre [galopant].

Il faut donc conclure que, de fait, nous avons déclenché un effet de serre galopant [rapide, non-linéaire, imprévisible].

Aucunes de ces estimations ne prend en compte les vingt-cinq boucles de rétroaction positives que nous avons créées par nos activités. Vingt-cinq de ces boucles sont irréversibles à l’échelle du temps humain Nous en avons déclenché une en 2010 avec les fuites de méthane de la banquise arctique (cf. Science, mars 2010). Quatre de plus furent décrites en 2011 dans la littérature scientifique, six en 2012 et une douzaine (à ce jour) en 2013.

A cela il faut ajouter deux boucles de rétroaction positive qui pourraient être interrompues par une simple décision humaine. La première date d’août 2012, lorsque l’administration Obama a autorisé les forages au pôle Nord. La seconde date du début de cette année lorsque des superpétroliers se sont frayés un passage à travers la glace fondante du pôle Nord afin d’épargner quelques dollars en frais de transport.

II. Au point où nous en sommes, il semble bien que la civilisation industrielle soit un piège [mortel]. D’autres civilisations se sont effondrées mais l’humanité a poursuivi son existence. Au moins dans certains cas les survivants ont pu adopter le mode de vie des chasseurs-cueilleurs.

Ceci n’est toutefois plus possible à cause de toutes ces centrales électronucléaires répandues de part le monde. D’une part, si la civilisation s’effondre maintenant, c’est-à-dire sans avoir le temps de démanteler ces centrales nucléaires (soit une vingtaine d’années), elles finiront par irradier la totalité de notre environnement. D’autre part, si nous ne mettons pas un frein définitif à la civilisation industrielle, nous déclencherons un effet de serre galopant. En fait, l’effet de serre galopant est déjà une réalité. En somme, l’extinction de la race humaine à court terme est inévitable.

III. Comment vivre avec cette information ? Comment intégrer cette information ? Comment agir à la lumière de cette information ? Mike Tyson (le boxeur, pas le philosophe) a fait remarquer que tout le monde a un plan jusqu’à ce qu’il se prenne un poing dans la figure. Nous avons pris un poing dans la figure.

Nous ne disposons que peu de temps sur cette planète. En fait, nous n’avons jamais disposé que de peu de temps sur cette planète. Agissons conformément. Agissons comme si nous étions dans un hospice pour incurables, comme si nous étions tous dans un hospice. Comme si la planète elle-même était un hospice. Lorsque j’observe le comportement des pensionnaires d’un hospice, de ceux à qui on n’a donné que quelques semaines à vivre, je ne les vois jamais essayer de grappiller encore quelques centimes, comme s’ils avaient encore besoin de plus de richesses alors que leur monde s’effondre.

Ce que je constate par contre, c’est que les gens recherchent l’absolu. Ils poursuivent ce qu’ils aiment. Ils agissent avec compassion. Ils deviennent créatifs et se délestent de leurs biens matériels. Ils agissent comme dans une économie du don. Faisons cela. Faisons tout cela. Chercher l’absolu, poursuivre ce que nous aimons, agir comme si nous étions dans un hospice, agir en être humain digne de ce nom. […]

Faisons ce que nous aimons. Agissons comme si nos vie insignifiantes importaient à ceux qui nous entourent. Et je ne suggère d’aucune manière d’abandonner l’action [politique]. Je ne suggère pas qu’on se laisse faire et [finalement] qu’on se laisse mourir. Ce que je suggère fondamentalement c’est que l’action constitue l’antidote au désespoir, comme Edward Abbey l’a fait remarquer il y a longtemps. Agissons donc !

Dr Guy R. McPherson,
Professeur émérite d’écologie et de biologie de l’évolution, Université d’Arizona

Transcription et traduction MW, http://chromatika.academia.edu

»» http://guymcpherson.com/2013/10/climate-chaos-in-four-minutes-a-video-update/
URL de cet article 23150
  

DEPUIS LA NUIT ET LE BROUILLARD - FEMMES DANS LES PRISONS FRANQUISTES - de Juana Doña
traduit par à ngeles Muñoz avec la collaboration de Sara Albert Madrid, février 1939. La Guerre d’Espagne touche à sa fin. Leonor va connaître l’exode, la torture, la condamnation à mort, et les longues années de prison... L’horreur quotidienne de l’univers carcéral franquiste tel que l’ont vécu des milliers de femmes et d’enfants est décrite ici par Juana Doña avec un réalisme sans concession et sans complaisance. Ce livre est son témoignage. Écrit en 1967, publié seulement après la mort du dictateur, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"le monde ne se meurt pas, il est en train d’être assassiné et les assassins ont un nom et une adresse"

Utah Philips

Le DECODEX Alternatif (méfiez-vous des imitations)
(mise à jour le 19/02/2017) Le Grand Soir, toujours à l’écoute de ses lecteurs (réguliers, occasionnels ou accidentels) vous offre le DECODEX ALTERNATIF, un vrai DECODEX rédigé par de vrais gens dotés d’une véritable expérience. Ces analyses ne sont basées ni sur une vague impression après un survol rapide, ni sur un coup de fil à « Conspiracywatch », mais sur l’expérience de militants/bénévoles chevronnés de « l’information alternative ». Contrairement à d’autres DECODEX de bas de gamme qui circulent sur le (...)
103 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.