RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Réflexion sur la richesse

à ADSkippy, dont les billets viennent du cœur et ont cette rare vertu d'entraîner la méditation, cette contribution par laquelle on tente de savoir pourquoi "les riches s'offrent le luxe d'être des imbéciles arrogants et prétentieux".

Bonjour, ADSkippy,

Ce que vous écrivez pousse toujours à la réflexion.

La richesse en l’économie capitaliste résulte, "en dernière analyse", dans le fait de tenir en main les forces productives sous la forme des moyens de production matériels d’une part :

- les sources de matière première, les usines, les laboratoires d’étude, ...
- et les forces de travail ; par les salaires, d’autre part.

Ce n’est pas tout.

Ce qui semble richesse s’engendrant elle-même : capitaux commerciaux, bancaires ou financiers, services d’intérêt national ou public, sur lesquels le capital doit faire main-basse, tout, absolument tout cela repose sur l’existence du secteur ci-dessus, et ne fait qu’opérer une répartition de la richesse réelle que ce premier secteur – représente, par la possession des moyens de production, – et produit (par l’exploitation de la force de travail) sous la forme de la plus-value.

C’est-à-dire qu’aux contradictions inhérentes au premier secteur, et qui conduisent aux crises analysées par Marx, puis par Lénine au plus fort de la Première Guerre mondiale, Lénine qui mettait déjà en lumière ce phénomène nouveau à son époque, et leurs successeurs, sont venues (s’ajouter de manière éclatante aujourd’hui) les contradictions et conflits qui résultent de l’accaparement massif de la richesse réelle par le secteur parasitaire, qui met effectivement la main sur tout en attribuant aux parties de ce tout de la valeur et la possibilité d’en produire de manière absolument fictive.

Et en précisant que ce secteur lui-même vit ses propres contradictions internes, sous la forme de luttes concurrentielles féroces, de cracks, de bulles qui éclatent, mais ceci, toujours sur le fond de la contradiction essentielle (et cachée aux regards) qui existe entre le fait de produire réellement la richesse et celui de l’accaparer en la détachant de sa base pour la transformer de manière éhontée en spéculation, avouée, ou plus subtilement : dissimulée, par la mise sur le marché de biens, par l’attribution d’une valeur à des biens de services d’intérêt général et de service public qui n’en n’ont pas et n’en produisent pas, comme l’eau qu’on boit.

Le réajustement, par les crises, c’est-à-dire, la réévaluation périodique de la richesse réelle et le dégonflage de la fantasmagorie dans laquelle chacun vit sous ce régime, le riche le premier, est inéluctable.

Il impossible de prédire la forme que peuvent revêtir ces crises, mais comme vous le dites en concluant : qu’elles engendrent des mouvements d’émancipation, et l’on verra la détermination des forces qui s’y opposent.

Raison de plus pour tâcher d’être forts, au moins dans les têtes, dans les moments qui paraissent désespérants sur le plan social effectif.

le 4 mars 2014

URL de cet article 24721
  

Même Thème
Rêves de droite : Défaire l’imaginaire sarkozyste
Mona CHOLLET
« Elle, je l’adore. D’abord, elle me rassure : elle ne dit jamais "nous", mais "moi". » Gilles Martin-Chauffier, « Fichez la paix à Paris Hilton », Paris-Match, 19 juillet 2007. En 2000, aux États-Unis, un sondage commandé par Time Magazine et CNN avait révélé que, lorsqu’on demandait aux gens s’ils pensaient faire partie du 1 % des Américains les plus riches, 19 % répondaient affirmativement, tandis que 20 % estimaient que ça ne saurait tarder. L’éditorialiste David Brooks l’avait (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

"La science permet de savoir comment faire fonctionner un train, l’histoire de savoir qu’il peut parfois aller à Auschwitz."

Jean-Christophe Defraigne, professeur, Université de Louvain

Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.