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Liliane Held-Khawam. Coup d’État planétaire

Comment une élite financière s’arroge le pouvoir absolu par la captation universelle des ressources. Éditions Réorganisation du monde. 2019.

En 2018, Liliane Held-Khawam – qui a publié une cinquantaine d’articles dans Le Grand Soir – nous avait expliqué dans Dépossession comment l’hyper puissance d’une élite financière mettait les États et les citoyens à genoux. Avec cet ouvrage magistral, très analytique et formidablement documenté, elle va plus loin en décrivant l’instauration d’une tyrannie globale qui ne fait même plus semblant de se cacher derrière les faux-nez d’une “ démocratie ” qui n’existe plus.

Économiste, entrepreneur, Liliane Held-Khawam a une vraie connaissance du système de l’intérieur. Pour elle, cette tyrannie s’est installée en trois moments. Un premier stade à partir 1960, avec l’essor des pétrodollars gérés par la haute finance qui a développé les paradis fiscaux jusqu’en 1986, l’année du big bang financier consécutif à la dérégulation financière imposée par l’Acte unique européen. Le deuxième stade a duré jusqu’en 2007, avec la crise du système monétaire et financier qui a culminé dans le scandale des subprimes. Cette période fut pour LH-K celle de la mondialisation proprement dite qui a vu les structures étatiques classiques se vider de leurs pouvoirs décisionnels. Le troisième stade nous amène à aujourd’hui. Non seulement les élus ont accepté d’être dépossédés de tout pouvoir par les groupes financiers transnationaux mais ils se sont efforcés de convaincre les peuples qu’ils étaient incapables de les protéger contre les effets dévastateurs de l’endettement pensé, programmé, des États.

Depuis une trentaine d’année, une petite oligarchie financière s’est appropriée la presque totalité de la création monétaire, ce qui lui a permis de coordonner les flux financiers qui régentent le marché mondial, l’industrie, le commerce, l’industrie dans son ensemble. Autrefois attribut du souverain, la création monétaire était jusqu’à il y a peu l’apanage des États. Dès lors que des instances privées peuvent battre monnaie, nous sommes en pleine forfaiture anticonstitutionnelle. Les banques centrales ont juste gardé la création monétaire numéraire. L’essentiel de la monnaie a été remis aux banques commerciales. La conséquence est que « les détenteurs de la création monétaire sont dépositaires de richesse incommensurables grâce à l’endettement généralisé des sociétés. […] En transférant la création monétaire-crédit à des privés, les États se privent d’importants bénéfices, sont lestés de dettes impossibles à rembourser, et gagent leur patrimoine commun. Ils s’asservissent à l’oligarchie monétaire. » Les Etats-Unis n’échappent pas à cette règle d’airain, leur dette étant actuellement de 22 trillons de dollars.

LH-K pose une grave question : un État peut-il encore être souverain ? Vu de la droite lucide, la réponse est « non ». Ainsi, pour Marie-France Garaud, l’élection présidentielle n’a strictement aucune importance car la souveraineté repose sur quatre pouvoirs dont les États et les politiques se sont progressivement défaits : battre monnaie, décider de la paix et de la guerre, faire les lois, rendre la justice.

L’économie est désormais organisée en monopoles. C’est le cas, par exemple et malheureusement, de l’industrie pharmaceutique qui voit l’appât du gain passer bien avant la santé des patients. Des médicaments cessent d’être fabriqués, d’autres ne sont pas vendus car leurs prix ne sont pas assez élevés selon les trusts. Ce sont ces mêmes trusts, ou leurs lobbys, qui tiennent la plume lorsqu’il s’agit de rédiger des lois créant des niches fiscales. Ces mêmes trusts qui ne reconnaissent pas les tribunaux nationaux ou qui les défient lorsque c’est nécessaire comme quand la multinationale Lone Pine a demandé au gouvernement canadien de lui accorder 250 millions de dollars de « réparations » pour le manque à gagner à cause du moratoire sur l’extraction du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent. On a vu des entreprises étrangères engager des poursuites contre l’augmentation du salaire minimum en Égypte ou contre la limitation des émissions toxiques au Pérou. Plus de 450 procédures de ce type sont actuellement en cours dans le monde. Tous les Codes du travail font l’objet d’attaques frontales.

Nous sommes passés, explique Liliane Held-Khawam, au stade de la mondialisation par la transformation des citoyens en consommateurs. En Europe, même pas besoin de l’idéologie thatchérienne pour cela puisque la consommation figure dans les textes officiels de l’UR : « Avec 502 millions de consommateurs depuis l’élargissement de 2007, il s’agit du plus grand marché au monde. » La chute du Mur de Berlin a coïncidé avec la fin des trente glorieuses et a permis le passage de l’internationalisation à la mondialisation, que l’UNESCO définit comme « le processus d’intégration des marchés qui résulte de la libéralisation des échanges, de l’expansion de la concurrence et des retombées des technologies de l’information et de la communication à l’échelle planétaire. » Que pour l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture la culture et la concurrence soient en parfaite symbiose, cela est tout un programme, mieux une idéologie.

Afin d’être partie prenante de la globalisation, les grandes entreprises vont devenir transnationales, « en se construisant indépendamment des frontières ». Elles vont se dénationaliser, « gommer ce qui les relient à leur pays d’origine ». La filiale “ française ” d’un géant étasunien installera son siège social à La Haye et payera (en fait, ne payera guère) ses impôts au Luxembourg. Toute tentative de résistance de la part des travailleurs ou des pouvoirs publics français débouchera sur une prompte délocalisation en Pologne ou au Viet Nam. Dans le cas d’un super géant comme Amazon, l’entreprise se permettra de collecter 10 fois plus de données que l’Administration, et de les revendre.

Les maîtres de ces entreprises vont s’emparer petit à petit de la gouvernance des États (sur le concept de « gouvernance » qui est loin d’être neutre, lire absolument cet article de Bernard Cassen de 2001) en devenant les partenaires privilégiés et officiels des gouvernements (les tristement célèbres PPP, partenariat public-privé, se pratiquent désormais à l’échelle mondiale). L’autrice de ce livre connaît à fond les arcanes des lobbys bruxellois, à commencer par Business Europe, organisation qui regroupe entre autres Bayer, BMW, Google, Microsoft, Shell, Total. Un lobby capable de tenir 170 réunions en trois ans avec l’élite de la Commission. Quand il y a lobby, il y a vite pub. C’est ainsi que Coca Cola sponsorise la présidence roumaine de l’UE.

Autre caractéristique de la globalisation : les pratiques des entreprises transnationales s’imposent progressivement aux méthodes de fonctionnement des fonctions publiques. Avec l’aide, pour ce qui nous concerne, des manitous de l’UE. Au premier chef, les social-traîtres du style Moscovici pour qui « on peut très bien avoir des services publics gérés par des entreprises privées. » Quand l’État se met à genoux devant le service privé, il se retrouve sur les genoux, comme quand il accorde – de son plein gré, n’est-ce pas ? – 205 millions d’Euros à la SNCM au moment où elle a été privatisée par le fonds Butler Capital Partners et Veolia Transport.

Quoiqu’il arrive, les intérêts privés sont toujours gagnants. Les autoroutes que la classe politique gouvernante française dans son entier a privatisées représentent 15% des activités de Vinci, mais 60% de ses profits. Leurs sociétés dégagent une marge brute de 73%.

E la nave va. Pas forcément dans le mur…

Le blog de LH-K

COMMENTAIRES  

26/11/2019 09:38 par ellul

"En 2018, Liliane Held-Khawam ... nous avait expliqué " nous a expliqué ,

26/11/2019 12:06 par Louise de Bretagne

Une grande civilisation ne peut être conquise que si elle s’est déjà détruite elle-même.I
« W. Durant »

1) Qu’importe la démesure des royaumes des empires des sectes et des religions, c’est leur façon hégémonique de vouloir exister qui les fait "tous" s’écrouler inexorablement les uns sur les autres comme un château de cartes car ce qui se bâtit sur le mensonge ne dure pas longtemps...
En vérité la pyramide capitaliste s’effrite en sourdine, l’empire tente de cacher sa chute et s’accroche désespérément en gesticulant, en frappant aveuglément tant bien que mal avec des tentacules encore existant pour essayer de ne pas crever, mais il est trop tard car les adeptes du veau d’or ont vu trop gros et trop haut, malgré les ambitions démesurées de certains mythomanes psychopathes du passé et du présent, personne jamais ne put être maître du monde, ni aujourd’hui prétendre pouvoir "dominer le monde impunément"
C.C.S…. « 火猪 »

26/11/2019 12:25 par gilles

Comment faire cesser cela, renverser cette situation et repartir dans une direction plus humaine et honorable ?
Dénoncer ? Les lanceurs d’alerte sont démolis au propre comme au figuré.
Réclamer ? Les manifestations sont gazées, leurs sens détournés.
Militer ? Les lobbies règnent en maître.
Se révolter ? Nous sommes loin, très loin d’être unis.
Alors quelles sont les solutions ? J’en vois 2 :
- attendre que ça s’effondre et essayer de recoller ce qui sera recollable,
- la solution que l’on n’a pas encore trouvée, mais il faut chercher encore et encore...

26/11/2019 13:34 par gilles

J’ajouterais une 3ème solution : la désobéissance civile. Ce système étant basé sur l’argent, ne plus consommer, ne plus se déplacer, ne plus laisser son argent à la banque, etc... devrait déstabiliser le système. Et c’est légal, personne ne peut nous obliger. Ils sont puissants parce que nous achetons leurs merdes. Utopique ?...

26/11/2019 22:04 par Geb.

"Utopique ?..."

Non.

A condition de commencer à le mettre en oeuvre, même modestement, même incomplètement à titre personnel, sans attendre le mot d’ordre qui ne viendra jamais.

Et de le faire savoir autour de soi.

Ca veut pas dire qu’on va se priver de tout, mais que si on réduit sa consommation de n’importe quoi au hasard, et si on est des millions ça a obligatoirement des effets sur le Système. Toujours à condition de le faire savoir.

26/11/2019 23:24 par Lourau

Pour mettre fin aux mécaniques de domination financière décrit dans l’excellent article de Bernard Gensane, qui reprend des analyses de Liliane Held-Khawam, il n’existe, selon moi, qu’une seule solution, en réalité une seule issue : la solidarité entre les intérêts particuliers, qui passe, entre autres choses, par la fin des particularismes et des idéologies - qui sont des particularismes agrégés. (Exemple de particularisme agrégé : en période de famine, les intérêts particuliers se transforment momentanément en intérêt collectif/combattre la famine. En période de prospérité, au contraire, les intérêts particuliers piétinent sans scrupule l’intérêt général/ règne absolu de la propriété privé - ma famille, ma maison, mes enfants, mon boulot, mes vacances.... Je parle ici en individus "constants" ! ). Face aux dominant(e)s, qui possèdent les 3 pouvoirs, argent, presse, forces de répression, aucune force de contestation issue des intérêts particuliers ne peut triompher - désolé pour les utopistes, que je nommerais plutôt victimes d’idéologies (quelles qu’elles soient, les idéologies se retournent toujours contre leur objectif de départ, la nature de leur action et le Collectif) -. Pourquoi ? Parce que partout, y compris au sein de la contestation, du progressisme, de l’humanisme, de la rébellion, insurrection, soulèvement et tout ce que vous voudrez, frères et sœurs hominidé(e)s et avant tout dominé(e)s (j’en suis un aussi !), il y a des Hommes (Homo sapiens) et Homo sapiens a la particularité d’agir, penser, aimer, haïr dans l’unique but de réaliser ses désirs, c’est à dire de préserver ses intérêts particuliers, matériels, affectifs, intellectuels, rapports de force, pouvoir (même au sein des idéologies.) Rien n’est évidement plus opposé à la solidarité que les intérêts particuliers mais, malheureusement, les intérêts particuliers ont toujours été (dans l’histoire) présents au sein de la contestation, c’est à dire de la révolte contre les dominants et des tentatives (louables) pour s’en débarrasser. Les manifestations légitimes de la colère, de la rébellion, de la demande de justice sociale, dès qu’elles s’agrègent, prennent la forme d’une idéologie (c’est toujours le cas à un moment de leur histoire) et ainsi alourdies de mille mensonges et particularismes, s’opposent à la solidarité "vraie". La colère, tout à fait justifiée, des dominé(e)s - par opposition aux dominant(e)s, qu’ils/elles combattent -, ne peut triompher sans la multitude, la solidarité vraie et l’abandon des intérêts particuliers - idéologies incluses -, ce qui exige, d’après moi (et mes intérêts particuliers ! ...), beaucoup plus d’efforts que l’on imagine. Si ces efforts ne sont pas faits, en toute liberté et en toute sincérité, si la contestation ne parvient pas à un haut degré de solidarité entre les particularismes, les dominant(e)s ont encore de beaux jours devant eux, du moins tant que leur avidité sans limites ne les aura pas conduit au stade ultime de la consommation (et peut-être également de la domination), l’auto-destruction. Alors que faire ? Je vous en supplie : répondez-moi !!!

27/11/2019 06:10 par babelouest

@ Lourau
Solidarité ! Nous l’avons pratiquée hautement, sur le dossier Notre Dame des Landes. Quand, avec les moyens de bord, se retrouvaient comme elles le pouvaient vingt mille, quarante mille personnes venues de toute la France dans ce coin au départ inconnu, cela demandait de la solidarité. Quand se prépara la chaîne humaine, qui demandait une logistique sans faille pour s’organiser sans heurts, tous les mois précédant cet événement des collectifs de toute la France envoyaient des délégations pour décider ensemble de la foultitude de détails à résoudre (car tout fut fait démocratiquement). A l’époque, des collectifs, il y en avait plus de deux cents. Surtout en France de l’ouest, naturellement.

Je me souviens d’une réunion, un soir, à la limite des Pays de Loire et de la Bretagne, où cent cinquante de ces collectifs avaient envoyé du monde. Et le jour J n’en déplaise aux chiffres officiels, nous étions bien quarante mille. Pour ma part, ce jour-là j’étais à l’accueil côté Rennes. Oui, solidarité, nous avons connu cela à fond, avec parfois des désaccords, mais cela fait partie du jeu.

La solidarité est affaire de motivation, et comme on dit parfois, « On y croit, on y croit, on y croit ! », rien ne doit abattre la détermination.

Après, un nouveau président a cassé tout le système, sachant que pour lui c’était bénéfique, et qu’en même temps la FNSEA allait tirer hautement son épingle du jeu en écrasant tout le projet sous SON boisseau. Il n’empêche que la solidarité nationale n’est plus. Il ne tient qu’à nous, citoyens, de la faire revivre sur d’autres thèmes.

27/11/2019 10:36 par MARC

Toujours d’actualité : "Les chiffons font le papier...
Le papier fait la monnaie
La monnaie fait les Banques
Les banques font les emprunts
Les emprunts font les mendiants
Les mendiants font les chiffons...
et les chiffons font les papiers "

mais comme tout cela est bien trop visible : demain = la monnaie numérique ( si ce n’est déjà trop tard ...)

27/11/2019 12:17 par Autrement

Babelouest a raison. Le reproche que je ferais au livre (pertinent dans son analyse de l’impérialisme et du capitalisme mondialisé) de Liliane Held-Khawam tel qu’il est présenté par B. Gensane, c’est qu’il ne laisse aucune place à l’action. Il ignore la dimension de la pratique, et donc de l’espoir.
Il présente le "système" sous une forme pyramidale, comme le montre l’illustration, sous laquelle tout un chacun se sent complètement écrasé et impuissant. Et il n’y a plus rien à faire que se résigner.

En réalité, c’est seulement dans les têtes qu’a été implantée une construction pyramidale, hiérarchique, du fonctionnement social, avec ses miradors et ses clôtures en rouleaux de barbelées.
La réalité n’est pas verticale (vieux réflexe religieux), elle est horizontale. Les gens sont les uns à côté des autres, en chair et en os, sur la surface de la planète. Il y a des noms et des adresses. Les actionnaires, les dits "haut-fonctionnaires" eux-mêmes, assis autour d’une table, sont des humains comme vous et moi, assis sur des chaises, et comme dit Montaigne quelque part : "sujets ou rois, on n’est jamais assis que sur son cul".
La Boétie aussi : insurpassable. Qu’a de plus que vous en bras et en jambes le monarque, sinon les bras et les jambes que vous lui prêtez en le servant ? Rappelez-vous l’auguste chemise patronale déchirée par les salariés en colère !

La réalité est horizontale et fluide, et même, - pour une part non négligeable -, aléatoire, dépendant d’un ensemble de variables et de flux impossibles à maîtriser complètement, même avec les algorithmes les plus sophistiqués.
NDDL a bien montré comment l’imprévisible peut s’introduire et se développer, grâce à la liberté humaine et à la solidarité, même si une partie des conditions ont manqué pour qu’une nouvelle Marinaleda voie le jour.

C’est pourquoi à la description de L. Held-K. je préfère par exemple le livre de l’économiste Jacques Généreux : "Nous on peut". Je le prends comme repère, mais il y en a d’autres ( tous les "atterrés"). Même Lordon qui ne cache aucune des difficultés de la chose pense qu’on peut s’émanciper économiquement.
J. Généreux montre dans son livre, arguments à l’appui, qu’un État peut conquérir et affirmer sa souveraineté, y compris monétaire (à condition que ce soit la souveraineté populaire et non seulement nationale), et résister aux diktats économiques et aux pressions financières d’un mécanisme comme celui de la dette, imposé par l’UE. Et qu’un État qui se déclare souverain peut décider de pratiquer une politique commerciale indépendante des pressions d’organismes qui se veulent supra-nationaux (et qui ne sont que des clubs d’actionnaires ou plus simplement des mafias)

Je me rappelle ce vieux camarade qui, évoquant la formule de Mao comme quoi l’impérialisme est "un tigre de papier", ajoutait avec un sourire entendu : "c’est pas faux !". Pensez à la somme de paperasses censées être intériorisées pour dicter aux gens, fonctionnaires ou salariés du privé, les moindres détails de leur conduite ! Le Code du "travail" ! Élaboré par qui ? Des lois faites par qui ? Après tout, le CETA n’est qu’un chiffon de papier, lui aussi !

Je veux dire simplement que l’action politique éclairée et concertée, inspirée par la SOLIDARITÉ entre (disons) prolétaires - c’est-à-dire entre humains qui ne vivent que de leur travail et non des profits faits sur le dos des autres, - peut vaincre beaucoup d’obstacles qui paraissent à première vue insurmontables. La révolution est possible : dans et par la pratique. Comment elle aura lieu précisément ? Personne ne peut le prévoir. Mais les forces populaires, nationales et internationalistes, n’ont pas dit leur dernier mot.

27/11/2019 22:36 par Bruno

LIBAN (Source AFP) :

" Devant la banque centrale, ils se succèdent sur la chaise d’un barbier pour une symbolique coupe de cheveux —haircut en anglais. Au Liban, des contestataires réclament une ponction sur les grosses fortunes pour redresser l’économie au bord du gouffre :

"Nous sommes là pour leur montrer à quoi ressemble un bon haircut", ironise Rebecca Saade, venue se faire couper les cheveux devant l’institution, dans la capitale libanaise. La jeune femme de 34 ans joue sur la double signification du mot "haircut", utilisé ici dans son sens économique pour parler d’une ponction sur les dépôts des plus riches. Plus de 40 jours après le début du soulèvement populaire inédit qui secoue le Liban, les contestataires rivalisent d’inventivité pour empêcher la mobilisation de s’essouffler. Dénonçant la corruption et l’incompétence de la classe politique, mais aussi une détérioration des conditions de vie, des centaines de milliers de Libanais ont battu le pavé dans tout le pays depuis le 17 octobre. Ciseaux à la main, le barbier s’apprête à couper une mèche des cheveux bruns mouillés de Rebecca. "Nous ne paierons pas le prix", proclame une banderole derrière lui.

"Ce haircut doit toucher les principaux financiers qui ont profité jusqu’à maintenant de la corruption", s’insurge la jeune femme. "


Le 5 décembre 2019, descendons par millions dans les rues de France et réclamons, nous aussi, un HAIRCUT sur les richissimes oligarques & autres escrocs français qui détournent nos gains du travail pour leurs infâmes personnes.

Macron et son gouvernement de mauvais augures versent chaque année 100 Milliards d’Euros au titre du CICE aux actionnaires spéculateurs ! Tandis que 100 Milliards d’Euros chaque année nous sont volés, on nous demande ensuite de nous soumettre à une politique sociale et économique inique pour cause ...........d’ "Austérité " (!). Une bonne blague en vérité car l’argent est bien là, en masse, mais il est détourné et volé par celles et ceux qui nous gouvernent au profit de leurs semblables de classe.

5 décembre 2019 : HAIRCUT !
Macron, rend le pognon de dingue ou on va venir le chercher nous-mêmes. Arrête de nous affamer.

29/11/2019 21:21 par lourau

à Babelouest,
j’admire beaucoup votre action, votre courage et votre persévérance. J’espère que beaucoup de gens marcheront avec vous dans l’avenir. Pour ma part, je m’interroge sur la réelle envie qu’ont nos compatriotes de faire bouger "vraiment" les choses. J’ai constamment l’impression que les gens prient pour leur paroisse, les anti-féminicides, les homos,((on va me taxer de machiste homophobe !!!!!!!!!!!!!!))) x, y, z ....... et je suis convaincu qu’on arrivera à rien comme ça, sinon à ce que les plus courageux et les plus déterminés se prennent les charges de crs en plein buffet tandis que les autres regardent les manifs. à la télé. C’est un peu ce que j’ai voulu exprimer dans mon commentaire précédent, peut-être aussi parce que j’ai 64 balais, et que j’en ai vues un paquet depuis mes seize ans ! J’espère que vous aurez ce message. Très cordialement, JL Lourau.

30/11/2019 18:52 par Pie Niouf

La gauche porte une lourde responsabilité dans cette affaire, elle ne s’est pas contentée de laisser faire mais a largement contribué à ce que nos nouveaux maîtres nous enferment dans la nasse.
Leurs réseaux ont jeté des leurres pour occulter les vrais problèmes : en activant la sensiblerie d’une majorité de crétins, les prétendues grandes causes deviennent la défense des minorités, le soutien au communautarisme, la chasse effrénée du raciste et j’en passe.
Par suite, exit la défense de l’intérêt général, la lutte des classes, le combat contre les injustices, bref tout ce qui est important a été remplacé par des polémiques stériles.
Et le pire c’est que la liberté d’expression a été confisquée, à la moindre critique contre les gays, les féministes ou "qui vous savez", au mieux on se fait traiter de complotiste ou de vieux schnock réactionnaire, au pire on risque de se retrouver devant la 17° chambre correctionnelle.
Il n’est déjà vraiment pas facile d’agir, alors si de plus on ne peut plus s’exprimer, cela revient à jeter le manche après la cognée...

12/12/2019 12:44 par babelouest

« La gauche..... » dont parle Piniouf n’est qu’un avatar du mondialisme trotskiste (la plupart des Neocons ont été trotskistes au départ, cela veut tout dire). C’est au point que mon ami Jacques Nikonoff, qui fut avec Bernard Cassen l’un des fondateurs d’ATTAC, puis son président, a démissionné et a carrément quitté le mouvement quand il s’est aperçu que les trotskistes, entristes par calcul, avaient complètement tué le mouvement dans son acception initiale. C’est d’ailleurs pour cette raison que le Pardem qu’il a co-fondé ne se dit ni de droite, ni de gauche, parce que le mot gauche ne veut rien dire.

A l’époque où il était plus jeune, il a vécu vingt ans dans la Cité des Quatre Mille qui n’est pas exactement un repaire de bourgeois. J’en sais quelque chose, parce que jusqu’à tout récemment je vivais juste à côté du plus grand HLM de l’ouest, situé à Saint Herblain (44), et que François Mitterrand avait inauguré (en 1977 il me semble) quand Jean-Marc Ayrault était maire de cette ville faubourg de Nantes. C’est d’ailleurs la raison de mon pseudo : c’est la Tour de Babel de l’ouest, où l’on parle aussi bien ouolof, que tamazigh, qu’arabe, que polonais....

Non, "la gauche" n’est rien, qu’un mot creux que l’on remplit de ce qu’on veut, y compris hélas les matériaux les plus... insolites, pour ne pas dire nauséabonds.

14/12/2019 14:45 par Assimbonanga

Coup d’État planétaire : cet article décrit parfaitement ce qui est en train de nous arriver !
"Non seulement les élus ont accepté d’être dépossédés de tout pouvoir par les groupes financiers transnationaux mais ils se sont efforcés de convaincre les peuples qu’ils étaient incapables de les protéger contre les effets dévastateurs de l’endettement pensé, programmé, des États."
Une belle petite brochette d’escrocs en costards bleu roi s’est emparée de ce qui restait de nation. Sarko et son frérot Malakoff-Médéric avait discrètement lancé le processus mais là, avec Macron, c’est la liquidation finale ! Le secteur des assurances, c’est un peu ce qui se fait de mieux dans l’art de l’ escroquerie. Delevoy, Pénicaud, Lemaire, tous y trempent ,soi pour eux, soit pour un proche parent. Et dire qu’on a poursuivi en sorcellerie des femmes journalistes de la télévision sous prétexte qu’elles étaient épouses de ministres ! Mais sur la fraternité de Sarko avec l’assurance privée, pas un mot !
Les imaginaires de la population sont fin prêts. Il y a eu tout le cinéma hollywoodien, les films diffusés à la télé comme une bonne grosse régalade. Ils ont modifié les codes de citoyenneté, l’échelle des valeurs et introduit les confusions entre les lois respectives des USA et de la France. Et les dessins animés, japonais ou autre. Et désormais les chaînes payantes thématiques et les appli qui permettent à peu près tous les désirs particuliers selon des segments innombrables qui isolent les gens par petits blocs, des clientèles. Le PC, c’est quoi finalement ? Juste une catégorie de consommateurs, après tout. Les drapeaux rouges, c’est aussi un commerce !
Et les jeux d’argent et de hasard, dingue comme ça marche ! Hier, en ne parvenant pas à trouver une jolie carte de Noël , j’ai eu le temps de capter tous les gus qui entraient dans la maison de la presse pour donner leur fric à un grattage ou une machine aléatoire qui allait décider pour eux des numéros cochés : même plus la latitude de désigner des nombres ! Mais ça leur plaît. Ça va rapporter ! A ceux qui l’achèteront et une fois qu’ils auront évincé les petits actionnaires. Les pauvres, faut les tondre, jusqu’à la peau ! Ils sont si crédules, ils méritent leur destin de merde.
On a sorti les grands seigneurs en 1789 et les tsars en 1917, on a un peu bousculé les industriels en 1936, mais là, vue l’échelle planétaire, je me demande comment on va y mettre bon ordre... Surtout que nos nouveaux maîtres n’apparaissent pas en tant que tels. Ils sont bien cachés par les institutions trompe l’œil. Beaucoup croient que c’est "la faute à l’UE". Mais bien sûr ! T’as qu’à croire.

[@babelouest, merci pour la découverte de la Babel de l’ouest ! Tu te mouilles, tu te dévoiles, tu es franc et sincère. Mais face à un pseudo évolutif peu défini... Pie Niouf, c’est pas Xiao Pignouf, pas du tout ! ]

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