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Un virage de la politique yanqui envers Cuba ?

photo : la Havane. Devant la Section des Intérêts Nord-Américains, des drapeaux noirs rappellent les victimes du terrorisme US.

C’est le genre d’interrogation qui suscite généralement un scepticisme complet, quand elle ne fait pas ricaner. Pourtant, il se passe des petites choses qui ne laissent pas de surprendre l’observateur un tant soit peu averti.

D’abord un fait sans conséquence réelle sur le quotidien des Cubains : en ce 27 juillet 2009, l’agence Reuters nous informe de ce que les Etats-Unis ont éteint le journal lumineux installé sur la façade de leur représentation diplomatique à La Havane qui irritait les autorités cubaines. Tous ceux qui sont allés flâner devant l’immeuble de la SINA (la Section des Intérêts Nord-américains) depuis 2006 ont pu voir ce panneau de 1,5 mètres de haut courant sur 25 fenêtres du cinquième étage du bâtiment et sur lequel défilait en permanence des informations, des déclarations politiques et des messages imputant les problèmes de Cuba au système politique en place. En « représailles », Fidel Castro avait fait ériger des drapeaux hauts de 30 mètres pour le cacher à la vue de ses concitoyens. Et bien, pendant la plus grande partie du mois de juillet, le panneau en question est resté éteint. Des diplomates occidentaux à La Havane ont déclaré officieusement - et en demandant que leur identité ne soit pas révélée - qu’il n’était pas prévu de le rallumer dans un avenir prévisible. Aucun commentaire officiel d’un côté comme de l’autre.
Voilà pour le premier point.

Le second est encore plus surprenant, et c’est la BBC qui informe !

Depuis un demi-siècle, tous les opposants au gouvernement cubain jouissent aux USA d’un statut privilégié : formation, entraînement, mise à disposition de matériel, protection judiciaire et impunité garantie pour ceux qui ne sont autres que des terroristes. Il n’y a qu’à voir les Posada Carriles et autres Orlando Bosch se pavaner dans les rues de Miami ! L’administration américaine a toujours soutenu l’exil cubain extrémiste, favorisant leurs actions comme celle de la Baie des Cochons ou le financement exorbitant de TV et Radio Marti. Et n’oublions pas que le « paladin » de la lutte contre le terrorisme a couvert des actes comme l’explosion de l’avion de la Cubana en 1976 ! Sans parler des condamnations vertueuses des arrestations de soi-disant patriotes cubains, innocentes victimes d’une dictature criminelle. Pour Washington, ces Cubains sont des héros et George Bush s’est toujours fait un devoir de réclamer leur libération et de les accueillir « dignement » après leur remise en liberté.

D’où la stupeur de Tomás Ramos auquel la SINA vient de refuser un visa !

Ramos se définit comme un opposant anticastriste, mais reconnaît avoir effectué dans les années 60, pour le compte de diverses organisations contre-révolutionnaires de Miami, des « actions violentes » - euphémisme pour « attentats » - comme des destructions d’antennes de communication et l’organisation de soulèvements armés. Pour l’ensemble de ses oeuvres, ce citoyen modèle a purgé de nombreuses années de prison à Cuba.
Remis en liberté en 2008 après 18 ans de prison, Ramos se précipite à la SINA pour faire une demande de visa afin de retrouver sa vieille mère à Miami. Les choses traînent, jusqu’à ce 27 juillet où arrive la réponse : les USA n’accorderont pas de visa à Tomà s Ramos « en raison de son passé violent ».

L’intéressé ne comprend pas. Il dit se sentir « blessé, frustré, trompé ». Il s’indigne de ne pas être traité comme les autres "militants" antirévolutionnaires de Floride, alors que « le gouvernement américain et la CIA ont été, dit-il, « le promoteur de toutes les actions violentes » auxquelles il a participé. Et il ajoute, indigné : « Comment peuvent-ils refuser le droit d’asile à quelqu’un qui a lutté pour eux ? »

Voilà les deux infos venues le même jour de la SINA… Epiphénomène sans lendemain ou virage discret de la politique US ? On verra bien.

Annie Arroyo

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