RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Juán Guaidó : « ¡Pobre de mí ! »

« ¡Pobre de mí ! » (pauvre de moi !), ce sont les paroles du chant par lequel traditionnellement les « festayres » se lamentent de la fin des Fêtes de San Fermin à Pampelune.

« ¡Pobre de mí ! », c’est ce que doit se dire Juán Guaidó, le « président autoproclamé » du Venezuela. Il est en train d’expérimenter ce que nous avons tous constaté, un jour ou l’autre : quand ça ne veut pas fonctionner, rien ne va. Quoi qu’on fasse, rien ne marche !

Faisons avec lui un « état des lieux » de sa situation.

Lui qui était bien tranquille en tant que simple opposant au gouvernement bolivarien, voilà que « on » l’a propulsé en première ligne pour devenir le fer de lance de l’opposition soit-disant démocratique. Pourquoi ? Peut-être simplement parce qu’il est jeune, qu’il a une belle gueule de latino et que personne ne le connaissait.

« On » lui avait promis monts et merveilles, le soutien total des USA et d’une majorité de nations à travers le monde. Or seule une quarantaine de pays, aux ordres de l’Empire, a suivi et plus de 140, dont la Chine, la Russie et l’ONU, excusez du peu ! se sont déclarés pour Nicolás Maduro, le président élu...

« On » lui a demandé pour faire monter la pression de quitter Caracas pour la Colombie, afin de participer au sommet du groupe LIMA à Bogotá, qui regroupe des pays américains opposés au gouvernement vénézuélien. Il y est allé. Résultat : il s’est pris une volée de reproches cinglants du vice-président étasunien, Mike Pence.

D’abord, Pence lui a reproché de ne pas avoir réussi à faire se retourner l’armée vénézuélienne, avec des chiffres accablants : sur 300 000 hommes que comptent les Forces Armées du pays, seuls 300 ont déserté. Une broutille. Pire : un camouflet !

Et s’il n’y avait que ça ! Pence a ensuite souligné avec aigreur l’échec de l’opération « Aide Humanitaire », alors que tout semblait si bien réglé ! Sous les yeux de la presse internationale, quatre camions soi-disant chargés de vivres ont tenté de passer le pont San Francisco de Paula, près de Ureña, une petite ville frontalière avec la Colombie. Avec les camions, près de 400 jeunes « guarimberos » cagoulés (spécialistes des affrontements avec la police) qui avaient été « invités » à passer à pied la frontière pour appuyer le passage des camions et établir une tête de pont de l’opposition à Ureña. Mais comment le pauvre Juán aurait-il pu prévoir que les cocktails molotov lancés par les guarimberos mettraient malencontreusement le feu aux bâches de deux des camions ? Et les images des véhicules incendiés n’arrangent pas les choses : les restes des chargements sont éloquents ! A l’arrière des camions, il y avait certes des boites de thon et des paquets de biscuits, bien placés pour la photo quand on ouvre les bâches, mais tout au fond, on pouvait voir des tas de rouleaux de fil de fer, des câbles d’acier, des clous, des masques à gaz, des sifflets, du gel anti-chaleur, bref, le parfait attirail du guarimbero que malheureusement le feu n’avait pas fait disparaître. Comme on vous le dit : quand ça ne veut pas sourire… Et maintenant, ce sont les 400 guarimberos qui, bloqués en Colombie, demandent aux policiers vénézuéliens de les laisser rentrer chez eux !

Autre reproche cinglant de mister Pence : Juanito avait annoncé un peu prématurément que la « base sociale » de Maduro s’était carrément désintégrée. Or la réalité est tout autre. Il s’était aussi engagé à mobiliser tous ses sympathisants, entre autres les millionnaires vénézuéliens qui vivent à l’étranger et dont il espérait un apport décisif pour financer le ralliement des forces armées à l’opposition. Mais ceux-ci font la sourde oreille ! Pire : ses anciens « alliés politiques » de l’opposition, mis à part son « chef » Leopoldo López, ne le soutiennent plus guère.

Enfin, le coup de grâce : le vice-président des Etats-Unis ne voit pas trop comment garantir la sécurité du « Président autoproclamé » s’il remet les pieds à Caracas, comme il l’a annoncé à grands coups de tweets. Car, en franchissant la frontière, Juán Guaidó n’a pas respecté l’interdiction de sortie du territoire qui lui avait été signifiée le 29 janvier dernier par le Tribunal Suprême de Justice jusqu’à ce que se termine l’enquête diligentée par le Ministère Public. Evidemment, si l’Aide Humanitaire avait pu installer une base à la frontière, tout aurait été différent…

Au bout du compte, Guaidó se retrouve en président fantoche, sans gouvernement, sans armée, sans légitimité populaire ni internationale, coincé dans un pays étranger. Il est bien loin de ses rêves de gloire !

¡Pobre de ti, señor Guaidó !

Mais je vous laisse : nous avons tous des choses plus importantes à faire que de nous lamenter sur le sort de celui qui, en s’alliant aux ennemis de sa patrie, a montré qu’il n’est qu’un pauvre type.

Enfin, c’est mon avis !

Annie Arroyo (France-Cuba)

28 février 2019

URL de cet article 34647
  

Même Thème
Chroniques bolivariennes : Un voyage dans la révolution vénézuelienne
Daniel Hérard, Cécile Raimbeau
Après la mort d’Hugo Chávez, que reste-t-il de la révolution vénézuélienne, de ce « socialisme du XXIe siècle » ? Ses obsèques grandioses, pleurées par des foules pendant plusieurs jours et honorées par de nombreux chefs d’État, ont contrasté avec les critiques virulentes dont il avait fait l’objet dans les médias occidentaux. Cécile Raimbeau et Daniel Hérard nous entraînent au cœur de cette révolution pacifique, à la rencontre de la base, des supporters de Chávez. Ils les écoutent et les photographient, en (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Je l’ai invitée lors d’un prochain séjour à venir jouer avec l’orchestre de Paris et l’Ensemble orchestral de Paris.

Bertrand Delanoe
maire socialiste de Paris, Fév. 2005, en parlant de Condoleezza Rice

"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Analyse de la culture du mensonge et de la manipulation "à la Marie-Anne Boutoleau/Ornella Guyet" sur un site alter.
Question : Est-il possible de rédiger un article accusateur qui fait un buzz sur internet en fournissant des "sources" et des "documents" qui, une fois vérifiés, prouvent... le contraire de ce qui est affirmé ? Réponse : Oui, c’est possible. Question : Qui peut tomber dans un tel panneau ? Réponse : tout le monde - vous, par exemple. Question : Qui peut faire ça et comment font-ils ? Réponse : Marie-Anne Boutoleau, Article XI et CQFD, en comptant sur un phénomène connu : "l’inertie des (...)
93 
La crise européenne et l’Empire du Capital : leçons à partir de l’expérience latinoaméricaine
Je vous transmets le bonjour très affectueux de plus de 15 millions d’Équatoriennes et d’Équatoriens et une accolade aussi chaleureuse que la lumière du soleil équinoxial dont les rayons nous inondent là où nous vivons, à la Moitié du monde. Nos liens avec la France sont historiques et étroits : depuis les grandes idées libertaires qui se sont propagées à travers le monde portant en elles des fruits décisifs, jusqu’aux accords signés aujourd’hui par le Gouvernement de la Révolution Citoyenne d’Équateur (...)
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.