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Comment lutter contre la propagande occidentale

« ...Lorsqu’une maison est attaquée par des brigands, qu’un village est envahi par des gangsters, que de la fumée, des flammes et des cris sortent de partout, pouvons-nous nous permettre le luxe de prendre le temps de calculer, d’analyser et de rechercher des solutions logiques, éthiques, globales et objectives complètes ? » Andre Vltchek

D’abord, ils commencent par fabriquer des mensonges monstrueux puis nous disent d’être objectifs !

L’amour est-il objectif ? La passion est-elle objective ?

Les rêves sont-ils défendables, logiquement et philosophiquement ?

Lorsqu’une maison est attaquée par des brigands, qu’un village est envahi par des gangsters, que de la fumée, des flammes et des cris sortent de partout, pouvons-nous nous permettre le luxe de prendre le temps de calculer, d’analyser et de rechercher des solutions logiques, éthiques, globales et objectives complètes ?

Je suis fermement convaincu que non. Nous sommes obligés de nous battre contre ceux qui incendient nos maisons, de frapper avec force ceux qui tentent de violer nos femmes, et de répondre au feu par le feu à chaque fois que des innocents sont massacrés.

Lorsque la force la plus puissante et la plus destructrice du globe mobilise tout son pouvoir de persuasion, faisant flèche de tout bois, depuis les grands médias jusqu’aux institutions pédagogiques, pour justifier ses crimes, lorsqu’elle répand sa propagande empoisonnée et ses mensonges pour opprimer le monde et anéantir tout espoir, est-ce que nous prenons du recul ? Est-ce que nous nous lançons dans un travail incessant et approfondi sur des récits précis et objectifs ? Est-ce que nous opposons au mensonge et à la propagande notre propre version des faits, renforcée par notre intuition, notre passion et nos rêves d’un monde meilleur ?

***

L’Empire ment continuellement. Il ment le matin, pendant la journée, le soir et même la nuit, quand la plupart des gens dorment profondément. Il le fait depuis des décennies et même des siècles. Pour les tromperies à grande échelle, il s’en remet à d’innombrables propagandistes, qui se présentent comme universitaires, enseignants, journalistes et intellectuels. En matière de désinformation, on a atteint la perfection. La publicité occidentale (si admirée et exploitée par les nazis allemands) a certaines racines communes avec la propagande, bien que celle-ci soit plus ancienne et plus achevée.

Il semble que même certains dirigeants de l’Empire en soient aujourd’hui arrivés à croire à la plupart de leurs inventions – sans parler de la plupart des citoyens ordinaires. Sinon, comment parviendraient-ils à dormir ?

L’appareil de propagande occidental est extrêmement efficace. Il est également brillant dans sa manière de veiller à ce que ses inventions soient transmises, diffusées et acceptées aux quatre coins du monde. Le système par lequel la désinformation se répand est incroyablement complexe. Sur tous les continents, des médias et des universitaires serviles usent de tout leur pouvoir pour garantir qu’une seule version des faits soit autorisée à pénétrer le cerveau de milliards d’individus.

Résultat : lâcheté intellectuelle et ignorance, partout dans le monde, mais en particulier en Occident et dans ses États vassaux.

***

Nous, les opposants au régime, que sommes-nous censés faire ?

Premièrement, les choses sont moins désespérées qu’elles ne l’ont été.

Nous ne sommes plus dans le monde unipolaire morbide du début des années 1990. Aujourd’hui, le Venezuela, la Russie, la Chine et l’Iran soutiennent de puissants médias opposés à l’Empire. De puissantes chaînes de télévision ont vu le jour : RT, Press TV, TeleSUR et CCTV. D’énormes magazines en ligne et sites en anglais, aux États-Unis, au Canada et en Russie révèlent également les mensonges des agents de propagande officiels de l’Occident. Des noms tels que Counterpunch, Information Clearing House, Global Research, Veterans News, Strategic Culture ou New Eastern Outlook viennent aussitôt à l’esprit. En outre, des centaines de sites importants font de même en espagnol, en chinois, en russe, en portugais et en français.

La lutte pour un monde intellectuellement multipolaire est engagée. C’est une lutte acharnée et sans merci ! C’est une bataille décisive, tout simplement parce que les métastases du cancer de la propagande occidentale se sont répandues partout. Elles ont contaminé tous les continents, et même certains des pays et des cerveaux les plus courageux en lutte contre l’impérialisme et le fascisme occidentaux. Personne n’est à l’abri. Franchement, nous sommes tous contaminés.

Faute de remporter cette bataille, en commençant par identifier et prouver clairement que leur discours est mensonger puis en proposant une vision humaniste empreinte de compassion, nous ne pouvons même pas rêver d’une révolution ni de tout autre changement notable de l’état du monde.

***

Comment remporter la victoire ? Comment convaincre les masses, les milliards d’individus qui constituent l’humanité ? Comment leur ouvrir les yeux et leur montrer que le régime occidental est malhonnête, vicié et destructeur ? La majeure partie de l’humanité est accro à la propagande de l’Empire. Cette propagande n’est pas seulement le fait des médias mainstream, mais également de la musique populaire, des feuilletons télévisés, des réseaux sociaux, de la publicité, du consumérisme, des tendances de la mode et de tout autre moyen dissimulé. Elle revêt aussi les habits d’une soupe culturelle, religieuse et médiatique qui conduit à la stupeur émotionnelle et intellectuelle. À l’instar d’une drogue hautement addictive, elle est administrée régulièrement et avec persistance.

Sommes-nous en mesure de contrer la tactique et la stratégie de cet Empire brutal et destructeur par notre honnêteté, la recherche, le compte rendu d’enquêtes méticuleuses sur les faits ?

L’Empire pervertit les faits. Il ne cesse de répéter ses mensonges dans les haut-parleurs et sur les écrans. Il les clame des milliers et des milliers de fois, jusqu’à ce qu’elles envahissent les cerveaux et jusqu’au plus profond du subconscient.

Bonne volonté, honnêteté naïve, asséner la vérité au pouvoir : tout cela peut-il changer la face du monde et le pouvoir lui-même ? J’en doute fort.

L’Empire et son pouvoir sont illégitimes et criminels. À quoi sert la franchise avec un gangster ? Franchement ? C’est aux peuples, aux masses qu’il faut dire la vérité, pas à ceux qui terrorisent le monde.

En adressant la parole aux méchants, en les suppliant d’arrêter de torturer les autres, nous ne faisons que légitimer leurs crimes et reconnaître leur pouvoir. En essayant d’apaiser les gangsters, les gens se mettent à leur merci.

Et cela, je le refuse absolument !

***

Pour emporter l’adhésion de milliards d’individus, nous devons les inspirer, les enflammer. Nous devons les provoquer, les embrasser, leur faire honte, les faire rire et les faire pleurer. Nous devons veiller à ce qu’ils aient la chair de poule lorsqu’ils regardent nos films, lisent nos livres et nos essais, ou lorsqu’ils écoutent nos discours.

Nous devons les désintoxiquer, leur faire retrouver l’usage des sens et réveiller leurs instincts.

La vérité nue est inopérante. Le poison instillé par nos adversaires s’est enfoncé trop profondément. La plupart des gens sont trop léthargiques et insensibles aux vérités simples, énoncées tranquillement.

Nous avons essayé. D’autres aussi ont essayé. Une de mes connaissances (mais certainement pas un camarade), John Perkins, ancien apparatchik US formé par le Département d’État, a rédigé un long compte rendu de ses actes épouvantables en Équateur, en Indonésie et ailleurs, Les confessions d’un assassin financier. Il s’agit d’un compte rendu méticuleux de la manière dont l’Occident déstabilise les pays pauvres par la corruption, l’argent, l’alcool et le sexe. Ce livre s’est vendu à des millions d’exemplaires dans le monde. Pourtant, rien n’a changé ! Il n’a pas déclenché de révolution populaire aux États-Unis. On n’a assisté à aucune protestation, à aucune demande de changement de régime à Washington.

Dernièrement, j’ai publié deux ouvrages académiques, ou du moins semi-académiques, truffés de détails, de citations et de notes de bas de page : l’un traitait de l’Indonésie, l’un des pays utilisés par l’Occident comme modèle pour effrayer le reste du monde après le coup d’État militaire appuyé par les États-Unis en 1965. Ce coup d’État a fait 2 à 3 millions de victimes. La vie intellectuelle a été assassinée, et le quatrième pays le plus peuplé du monde a été lobotomisé. Cet ouvrage est intitulé Indonesia – Archipelago of Fear (Indonésie – L’archipel de la peur). Le second, unique en son genre car il traite d’une très grande partie du monde, à savoir la Polynésie, la Mélanésie et la Micronésie Oceania – Neocolonialism, Nukes and Bones (Océanie – Néocolonialisme, bombes nucléaires et ossements), montre comment les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la France ont littéralement divisé et détruit les cultures et les peuples des îles du Pacifique Sud. Aujourd’hui, mes livres sont utilisés dans l’enseignement, mais le nombre de gens influencés par les faits exposés est très limité. Les élites d’Indonésie et d’Océanie ont veillé à ce que ces livres ne soient pas lus par un grand nombre de gens.

J’ai passé de nombreuses années à faire des recherches, enquêter et compiler les faits. L’efficacité révolutionnaire de mon travail universitaire est, je dois bien l’admettre, quasiment nulle.

Ce n’est pas difficile à constater : lorsque j’écris un essai, bien construit et émouvant, qui exige que justice soit rendue, qui accuse l’Empire de meurtre et de vol, il est lu par des millions de gens sur tous les continents et traduit dans des dizaines de langues !

Pourquoi est-ce que j’écris cela, pourquoi partager cela avec mes lecteurs ? Parce que nous devons tous être réalistes. Nous devons voir et comprendre ce que les gens veulent – ce qu’ils exigent. Ils sont malheureux et terrifiés. La plupart ne savent même pas pourquoi. Ils détestent le système, ils sont seuls, frustrés ; ils savent qu’on leur ment et qu’on les exploite. Pourtant, ils ne parviennent pas à cerner ces mensonges. Quant aux ouvrages universitaires qui en font état, ils sont trop complexes. La plupart des gens n’ont pas le temps de lire des milliers de pages indigestes ou n’ont pas reçu une instruction suffisante pour comprendre ce qu’ils lisent.

Notre devoir est donc de nous adresser à ces gens, qui représentent la majorité. Sinon, quel genre de révolutionnaires sommes-nous ? Après tout, nous sommes censés créer pour nos frères et sœurs, pas pour une poignée de chercheurs universitaires, surtout quand on sait que la plupart des universités sont au service de l’Empire, qu’elles ne font que régurgiter une nomenclature officielle et des démagogues aux ordres.

***

L’Empire parle, écrit puis répète à l’envi des mensonges éhontés sur ses bienfaits et le caractère exceptionnel de son régime, ou bien sur les maux que représentent l’Union soviétique, la Chine, l’Iran, le Venezuela, la Corée du Nord ou Cuba. Il le fait quotidiennement. Tout est fait pour que quasiment chaque être humain ait sa dose de toxine au moins plusieurs fois par jour.

Nous estimons devoir réagir. Alors, nous commençons à passer plusieurs années de notre vie à prouver méticuleusement, pas à pas, que la propagande de l’Empire est soit un énorme mensonge, soit de l’exagération, soit les deux. Au fur et à mesure que nous compilons nos arguments, nous publions les résultats chez un petit éditeur quelconque, le plus souvent sous la forme d’un petit livre peu épais. Cependant, presque personne ne le lit à cause de sa diffusion restreinte, parce que les faits constatés sont généralement trop complexes et difficiles à digérer, ou simplement parce que les faits en question ne choquent plus personne [ou parce que les gens ne veulent peuvent pas les entendre, NdT]. Un millions d’innocents de plus assassinés quelque part en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie ? Et à part ça, quoi de neuf ?

En effectuant un travail de recherche honnête et approfondi, en disant la vérité sans fard, nous estimons faire un excellent travail professionnel et scientifique. Et pendant ce temps-là, les agents de propagande de l’Empire sont morts de rire en nous regardant ! Nous ne représentons guère de danger pour eux. Ils n’ont aucune difficulté à l’emporter !

Pourquoi cela ? La vérité dans tous ses détails n’a donc aucune importance ?

Si, elle en a, au moins du point de vue de principes supérieurs. C’est important sur le plan de l’éthique. C’est important sur le plan moral. C’est important sur le plan philosophique.

C’est cependant moins important sur le plan stratégique, car nous sommes engagés dans une guerre idéologique. La vérité, elle, conserve toute son importance quoi qu’il advienne. Cependant, ce doit être une vérité simplifiée, digeste, présentée avec une forte charge émotionnelle.

Lorsque la perte des repères moraux s’empare du monde, sans la moindre pitié, lorsque des millions d’innocents meurent, ce qui compte, c’est d’abord d’arrêter le massacre en identifiant les meurtriers puis en les arrêtant.

Le langage doit être fort, les émotions, brutes. 

Face à des hordes meurtrières, la poésie, les chansons chargées d’émotions et les hymnes patriotiques ont toujours été plus efficaces que les études universitaires approfondies. Il en va de même avec les romans et les films politiques, les documentaires passionnés, et même les dessins animés et les affiches provocateurs.

Certains ne manqueront pas de poser la question suivante : « Mais alors, s’ils mentent, devons-nous mentir aussi ? » Non ! Nous devons au contraire rester le plus fidèles possible à la vérité. Toutefois, il convient d’abréger notre message, afin qu’il soit compris des masses et non d’une élite triée sur le volet.

Cela n’implique pas pour autant que la qualité de notre travail doive en pâtir. Il est souvent plus difficile d’atteindre la simplicité que de rédiger des travaux encyclopédiques comportant des milliers de notes de bas de page.

L’ouvrage de Sun Tsu, L’art de la guerre, est court. Ce n’est guère plus qu’un pamphlet qui va directement à l’essentiel. On peut en dire autant du Manifeste du parti communiste et de l’article J’accuse !

Il n’est pas impératif que notre travail révolutionnaire soit bref, mais il doit être présenté sous une forme compréhensible par le plus grand nombre. Je fais constamment de nouvelles expériences sur la forme, mais sans jamais sacrifier le fond. Le livre Exposing Lies of the Empire que j’ai publié dernièrement comporte plus de 800 pages. J’ai toutefois veillé à ce qu’il soit truffé de témoignages captivants, d’individus habitant les quatre coins du monde, et de descriptions très vivantes à la fois des victimes et des tyrans. Je ne tiens pas à ce que la poussière s’accumule sur mes livres dans des bibliothèques universitaires. Je veux faire bouger les gens.

***

Je suis fermement convaincu qu’il n’est pas impératif de perdre du temps avec l’objectivité dans une bataille, idéologique ou autre, quand l’enjeu est la survie de l’humanité.

Les mensonges de l’ennemi doivent être dévoilés. Ce sont des mensonges monstrueusement toxiques.

Lorsque la destruction prendra fin, que des millions d’hommes, de femmes et d’enfants innocents cesseront d’être sacrifiés, nous pourrons toujours revenir à nos chers concepts philosophiques complexes pour nous immerger dans les détails et les nuances.

Avant de remporter la bataille finale sur l’impérialisme, le nihilisme, le fascisme, l’exceptionnalisme, l’égoïsme et l’avidité, nous devons employer nos armes les plus puissantes : notre vision d’un monde meilleur, notre amour pour l’humanité et notre soif de justice. Notre détermination et nos convictions doivent être présentées de manière forte, même dogmatique ; notre discours doit être imaginatif, artistique, puissant !

Camarades, il y a le feu ! Toute la ville est en flammes. Toute la planète est pillée, dévastée, lobotomisée.

Ce n’est pas avec des armes nucléaires et des navires de guerre que nous pouvons affronter les fanatiques. En revanche, notre talent, nos muses et nos cœurs sont là, prêts à se lancer dans la bataille.

Soyons plus malins que nos ennemis et faisons en sorte que le monde entier se moque d’eux ! Vous les avez vus, ces losers patriotes, ces bouffons de PDG ? Vous les avez écoutés, ces premiers ministres et ces présidents, ces valets du marché ? Laissez-nous convaincre les masses que leurs tyrans – les impérialistes, les néo-colonialistes et tous leurs prédicateurs dogmatiques – ne sont rien d’autres que de pitoyables guignols, avides et toxiques. Discréditons-les. Ridiculisons-les.

Ils spolient et tuent des millions de gens. Le moment est venu au moins de leur pisser dessus !

Pour lutter contre la propagande occidentale, commençons par révéler qui est derrière elle. Le moment est venu de livrer des noms.

Faisons de cette révolution un événement plein d’imagination et de rigolade !

Andre Vltchek

Andre Vltchek est philosophe, romancier, réalisateur et journaliste d’investigation. Il a couvert guerres et conflits dans des dizaines de pays. i>Ses derniers livres parus sont : Exposing Lies Of The Empire et Fighting Against Western Imperialism. i>Discussion avec Noam Chomsky : On Western TerrorismPoint of No Return est un roman politique acclamé par la critique. Oceania traite de l’impérialisme occidental dans le Pacifique sud. Enfin, son livre provocateur sur l’Indonésie : Indonesia – The Archipelago of Fear.

Andre réalise des films pour teleSUR et Press TV. Après avoir passé de nombreuses années en Amérique Latine et en Océanie, Vltchek réside et travaille aujourd’hui en Extrême-Orient et au Moyen-Orient. Vous pouvez le contacter sur son site Internet ou sur Twitter.

Traduit par Gilles Chertier, relu par jj pour le Saker Francophone

 http://lesakerfrancophone.net/comment-lutter-contre-la-propagande-occidentale/
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COMMENTAIRES  

25/05/2015 05:52 par babelouest

Il est inquiétant de penser que, préformatés par lémédia, des millions de personnes laissent passer sans sourciller les discours de philosophes de pacotille, de politiciens de verroterie, de tribuns de caniveau, sans réagir le moins du monde. Il s’agit pourtant de personnages terriblement (oui, terriblement, horriblement, effroyablement) ridicules, au vocabulaire prémâché au point d’en être écœurant, au charisme de palourde fatiguée, à la faconde de chaisières à la retraite. Sans doute, au milieu d’une acceptation embrumée par la presse du cœur et de la peur, une étincelle de doute et de révolte jaillit-elle fréquemment, mais celle-ci est étouffée par le rouleau compresseur de la désinformation omniprésente.

Il ne reste "plus qu’à" déceler cette étincelle, la nourrir, la prolonger, lui donner force de grand feu. Qui en aura le talent ?

25/05/2015 09:38 par Cunégonde Godot

Oui. La bataille de la communication est aujourd’hui la mère de toutes les batailles...

25/05/2015 11:53 par Michel

Bonjour,
Je crois que ça ne date pas d’hier, puisque déjà, attribuée à Catherine II de Russie qui en connaissait un rayon en la matière, disait "L’ignorance du peuple, nous garantit sa soumission".

25/05/2015 12:16 par Dwaabala

La meilleur façon de lutter contre est encore la notre : lui opposer la propagande pour l’union des forces populaires et de recommencer.

25/05/2015 16:38 par Tardieu

Vous proposez quoi sur le plan pratique ? Rien, du vent, rien que du vent, comme 99% des articles que l’on peut lire ici ou là. On n’en a rien à foutre de vos états d’âme... On a besoin d’un parti ouvrier révolutionnaire, d’une internationale pour rassembler les masses et vaincre notre ennemi, encore faut-il avoir une théorie et un programme digne de ce nom. Sans renouer avec le socialisme et les enseignements de la lutte de classe que nous ont léguée les marxistes on ne fera jamais un pas en avant vers notre objectif qui demeure le renversement des régimes en place et la prise du pouvoir politique par le prolétariat, l’ensemble des masses exploitées. Sans les organiser, sans les guider et leur ouvrir la voie, tous ces discours ne dépassent par le stade de l’incantation stérile et pathétique...

25/05/2015 23:22 par legrandsoir

devise du grand soir : "Si l’un d’entre nous avait entièrement raison, ça se saurait".

25/05/2015 20:26 par Yusuff Dookhun

Chapeau monsieur Vitchek. Que les gens vous ecoute mais la plupart sont endormir ou drogue 3 fois par jour ou avec ces media 24/24.

Je pense si vous pouvez resembler tous les gens comme vous, des medias alternatives qui travaillent dans ce meme ligne ont peu faire saper la confiance des ces malhonnetes. Il nous suffit de s’unir.

"Le dernier prophete de L’islam ete parmi ces disciple. Il leur a dit chaqu’un prend un bois de branche. Il leur ont dit de le briser. Chaqu’un a casser le branche. Le prophete a pris tous les bout de branches et la reuni et a demande a ses disciple de la casser. Ils pouvaient pas. Alors il a dit si vous restez seule vous serez faible mais si par contre vous unissez vous serez forte."

Merci encore pour cet article

25/05/2015 21:28 par Palestino

Article pertinent, il va falloir éviter de publier certains auteurs "farfelus" sur ce site.
l’hégémonie idéologique d’une gauche authentique ne se gagnera qu’avec des intellectuels honnêtes et engagés.

25/05/2015 23:09 par legrandsoir

certains auteurs "farfelus"

Pas aussi évident que ça, parce que tout le monde ne pense pas aux mêmes...

25/05/2015 21:53 par marc

Eh oui !
si la France peut être dirigée par Hollande c’est qu’elle est devenue un pays bas

25/05/2015 22:57 par laurent

La question de la communication est centrale comme celle du déclenchement de l’action.
Je ne partage pourtant pas vraiment le contenu de cet article.
Je côtoie un milieu culturellement privilégié plutôt anti-conformiste. Ce milieu bien informé est au fait de tout ce que recèle la sphère internet et la littérature en matière de critique sociale. C’est souvent d’ailleurs son métier de connaître cela. Pourtant, il est extrêmement sévère et rejette sans concessions toutes les critiques et auteurs rassemblés sous le vocable, bien trop facile, de "conspirationniste".
Comme je pense pour ma part que l’on trouve parmi ces souvent bien injustement étiquetés de véritable perles, éclairantes, sources d’émancipations, (telle Annie Lacroix Riz pour ne citer qu’un exemple) je dois faire preuve de beaucoup de subtilités langagières lorsque je côtoie mes amis pour ne pas être catalogué immédiatement de Zozo (Parlez leur du "Réseau Voltaire" avec un peu d’intérêt et vous n’êtes plus rien ...)
Lorsque je suis en rue, par contre c’est toute autre chose.... Les milieux les plus défavorisés et les plus stigmatisés sont bien souvent au fait des derniers développements, articles, théories etc. qui circulent, par exemple ici, sur Agoravox ...
Ce qui inquiète très fortement mes amis universitaires.
Pour eux, c’est la bêtise, le manque de culture etc... de ces milieux défavorisés, qui les poussent à adhérer à ces théories, pour eux farfelues et dangereuses., le cancer qui ronge la sphère internet. Pour peu, ils souhaiteraient une censure des réseaux, du moins pour certaines catégories sociales. Une sorte d’index. Je caricature à peine....
Ils traitent d’ailleurs de petits c... leurs étudiants les plus défavorisés, qui avec véhémences tentent de leur expliquer que les informations conventionnelles sont biaisées...
C’est un peu le monde à l’envers...
Je me retrouve donc personnellement souvent en décalage avec une partie de mon propre milieu, sois disant cultivé ( il l’est sans aucun doute bien souvent, plus que moi d’ailleurs), mais étrangement borné. Il n’est pourtant à priori ni malhonnête, ni mal intentionné, bien au contraire...
Nous sommes donc bien plus dans un rapport de force, un rapport de classe, que dans un problème de communication de l’information. Les universitaires et autres privilégiés culturels aussi anticonformistes soient ils, appartiennent à une sorte de caste qui jouit de privilèges directement dépendant d’une certaine réalité, qu’ils ont donc quelque part, et plutôt de manière inconsciente, interdiction de remettre en question. C’est la fameuse "fabrique du consentement" que je perçois ainsi à l’oeuvre en direct. C’est fascinant, troublant, un peu décourageant aussi.
Les petits esclaves soumis, ne sont apparemment pas ceux auxquels on pense en premier...
Evidemment ce constat, heureusement, ne touche pas tous les universitaires et intellectuels, mais permet de mesurer le courage de ceux qui rompent la digue de ce fichu consentement de classe. Ce faisant ils se décrédibilisent et mettent en grand danger la poursuite de leur carrière.
Il ne s’agit donc, je me répète, pas tellement d’informations à rendre plus ou moins accessibles ou non, mais d’un rapport de force idéologique. Le système possède, et c’est bien normal, comme tout système, ses anticorps, et s’auto-défend, sans même que ses propres membres s’en rendent toujours bien compte, grâce notamment à ceux là même qui pensent être les détenteurs libres, engagés, progressistes, de la connaissance et de l’avenir politique.
A bon nombre d’entre eux je demande régulièrement de me convaincre, ne fusse que par une référence, ou l’envoi d’un seul lien sérieux, de l’inanité de certaines théories ou personnes, tel jean Bricmont (un collègue qu’ils côtoient pourtant ici à Bruxelles...), qu’ils jugent "conspirationnistes". J’ai encore tenté l’expérience il y a quelques jours lors d’une soirée, pour que l’on me renvoie vers des liens aussi faméliques et creux que "conspiracywatch"....
Les choses sont donc à la fois plus rassurantes et plus complexes et dangereuses que ce que l’article ci dessus suggère. Un certain public, souvent assez démuni, est bien mieux informé, que ce qu’une certaine élite pense. Et c’est encourageant. Les forces de résistances conservatrices appartiennent par contre, et c’est paradoxal, à une certaine élite culturelle, sois disant progressiste, en réalité très peu libre de sa pensée et de ses convictions.
Pour finir, et c’est la partie inquiétante du constat, s’amalgament à ces débats des théories fort pernicieuses, qu’elles soient antisémites, anti-arabes, anti féministes, homophobes, xénophobes etc... ce qui pourraient rendre certains développements à venir particulièrement corrosifs.
C’est le refus de voir et d’accepter de débattre, d’étudier sérieusement, d’analyser et de répondre à certaines remises en questions des points de vues officiels (fussent-t-elles fausses, comme je le répète à mes amis), par les élites "progressistes", qui me semble être gravement responsable de cet état de fait, de ce danger d’amalgames. C’est le déni, le refus de voir et d’entendre, c’est le catalogage, les ricanements méprisants envers les croyances (souvent valables à la base) des populations les plus défavorisées, pourtant avides de savoir et de comprendre, qui risquent d’accoucher, comme dans la plupart des situations de déni, d’une réaction violente et/ou de l’exploitation de l’énergie et de la force de la frustration du grand nombre des plus démunis, par des groupes fort mal intentionnés. Cela est déjà à l’oeuvre aussi...

Laurent

26/05/2015 01:53 par erwin

J’approuve presque entièrement ce que dit Laurent (il y a juste le terme "croyance", avec lequel je suis assez pénible en ce moment, qui me dérange un peu).
J’ai le même ressenti à propos de mes collègues profs du second degré que lui concernant ses amis universitaires et çà fait longtemps que je passe pour un "prolétariste" dogmatique à répéter que les moins formés sont souvent les moins formatés et les plus capables de bon sens.
Du coup l’article va carrément dans le même sens puisque la plupart des exploités dont parle Laurent (oui, "défavorisé" c’est un état de nature alors qu’"exploité" renvoie à un processus dont le coupable se nomme "exploiteur" -voir Frank Lepage- ou sinon "prolétaire" c’est pas mal non plus -voir Marx ^^) les prolétaires donc puisent leurs infos non pas dans d’indigestes essais universitaires mais sur des sites d’info alternatifs.
Après on peut aussi considérer que des messages courts, simples et passionnés sont une porte d’entrée, et qu’une fois le citoyen conscientisé (ou au moins légèrement éveillé de sa léthargie) on peut l’amener -ou bien il ira tout naturellement- vers des choses plus complètes, complexes et raisonnables (qui font appel à la raison).

A part çà, mention spéciale pour le commentaire de Tardieu, qui lui par contre fait drôlement avancer les choses !

26/05/2015 10:04 par pierre

En lisant cet article, j’ai eu l’impression de ne pas comprendre où l’auteur voulait en venir, j’ai eu le sentiment qu’il réfléchissait tout haut mais à la fin je suis resté sur ma faim tant j’attendais qu’il propose quelque chose, qu’il dise ce qu’il convenait de faire, quel type d’action il préconisait... mais rien.
J’ai lu cet article comme un constat qui ne débouchait sur rien.
Je suis d’accord que la propagande du pouvoir en place est permanente et doit être l’objet d’une lutte de tous les instants, que ses armes sont puissantes face à celles de ses opposants.
Une fois dit cela, qu’est ce qu’on fait ?
D’une part, le matraquage intellectuel est constant et pendant que certains essaient de faire entendre une voix (e) alternative, d’apporter la contradiction sur certains points, l’enfumage continue. Comment convaincre qu’une information est faussée en tentant d’en extraire une analyse de fond lorsque cette information est déjà dépassée par une autre qui la renforce, la confirme et qu’on a pas encore eu le temps de mettre en doute. C’est un flux perpétuel d’infos qui vont toutes dans le même sens, et comment demander aux gens de s’arrêter et de réfléchir ?
Avec quels moyens ? les sites d’information alternatives ?
Quels poids ont-ils ? Je ne nie pas la qualité du travail qui s’y trouve mais en matière de propagande le nombre de messages et le nombre de personnes atteintes est déterminant. LGS et d’autres combien de divisions ?
TF1 combien de divisions ?
Il s’agit bien d’un rapport de forces !
Si je prends l’exemple du 11 septembre 2001, et sans parler du fond, nous avons en schématisant d’un coté la "version officielle" et de l’autre ceux qui doutent de cette version. Soit ! Même si des sondages font état de doutes dans la population quant à la version officielle, en quoi ce doute peut il renverser la domination exercée par une minorité sur la majorité ? Quant bien même la majorité penserait que cette version officielle est en tout ou partie un mensonge utilisé pour justifier des choix géo stratégiques difficiles à faire passer autrement, quel en serait l’effet sur le système qui aurait monté et utilisé ce mensonge ?
Je ne discute pas des faits mais du principe de la propagande.
L’exemple du traité constitutionnel de 2005 est évident : même en cas de consultation du corps électoral, le pouvoir ne s’estime pas lié par le résultat d’un référendum !
On ne les y reprendra plus à nous demander notre avis.
Métaphore médicale : le médecin a posé le diagnostic, et maintenant qu’est ce qu’on attend pour attaquer le traitement avant qu’il soit trop tard ? On continue à allumer des cierges ou on commence la chimio ?
J’ai de plus en plus le sentiment que ceux qui s"opposent au capitalisme ne peuvent que rêver en ralentir un peu l’avancée.
Dites moi que je me trompe, qu’il y a une voie qui ne serve pas qu’à conforter ceux qui sont convaincus qu’il vaut mieux faire quelque chose quitte à ce que ça soit sans effet.

26/05/2015 11:00 par Palamède Singouin

Tardieu s’est trompé de site : il y en a un (en pleine déroute) réservé aux révolutionnaires seuls détenteurs de la vérité.
La fonction première d’un site d’information, n’est-elle pas d’informer ?

26/05/2015 16:45 par Palestino

"Pas aussi évident que ça, parce que tout le monde ne pense pas aux mêmes..."

"devise du grand soir : "Si l’un d’entre nous avait entièrement raison, ça se saurait".

Je communique pour ratisser large, je suis un "communicant."

26/05/2015 20:49 par legrandsoir

Vous trouvez vraiment que nous ratissons large ?

26/05/2015 18:04 par Eric83

"L’information, c’est le pouvoir". Cette phrase d’un professeur d’économie dont je suivais le cours il y a une trentaine d’année est restée gravée dans ma mémoire alors que j’étais très loin, du haut de mes 20 ans, d’en saisir la réelle portée.
Aujourd’hui, c’est la désinformation qui est le pouvoir tant celle-ci est présente et utilisée pour conditionner les citoyens à la pensée néo-libérale occidentale...et à accepter la "crise" comme une fatalité sans alternative.

Il n’y a pas de fatalité et nous pouvons agir. Nous avons le nombre et les outils de communication nécessaires pour nous faire entendre mais pour quel projet concret ?

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