RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Connivence Occident-terrorisme ?

Comment ne pas se poser la question face à l’essor que connaît le « jihadisme » à travers le monde et singulièrement dans les régions arabes (Maghreb et Moyen-Orient). Ce que l’on peut noter est que, peu ou prou, là où se développe et progresse la contestation islamiste, les « affaires » de l’Occident fructifient. Nombre de puissances occidentales en mal de repositionnement stratégique ont trouvé dans les « Révolutions » arabes, suscitées ou « assistées » le moyen de revenir au-devant de la scène politique internationale, à l’instar de la France. Ainsi, lesdits « Printemps arabes » ont vu l’émergence de troupes « jihadistes » qui sèment la terreur et la division. On peut aussi s’interroger sur cette singularité qui fait que les terroristes et, particulièrement Al Qaîda, qui sèment l’horreur dans les pays arabes ne s’attaquent pas à cet Occident qui n’en finit pas de nous donner des leçons de tout ordre ? Il y eut même cet épisode surréaliste, l’année dernière, qui a vu Israël et les « jihadistes » combattre côte à côte, (façon de dire), l’armée syrienne dans le Golan syrien occupé.

Ce n’est pas la seule anomalie qui a été relevée dans le comportement singulier, autant d’Al Qaîda envers l’Occident, que celui de l’Occident envers le « jihadisme » dont les sponsors sont connus, qui ont servi de base arrière à l’invasion, en mars 2003, de l’Irak par l’armada américano-britannique. En effet, le Qatar et l’Arabie Saoudite, notamment cette dernière, ont joué un grand rôle dans l’avènement du terrorisme islamiste ; ce sont également eux qui ont fortement aidé les Etats-Unis à (re)prendre pied au Moyen-Orient et portent à bout de bras la rébellion contre le régime syrien. Reste à savoir qui est le dupe de qui ! Or, cette manière de faire et/ou de voir les choses n’a pas manqué d’avoir des répercussions négatives, notamment sur l’Europe, très engagée sur le champ de bataille moyen-oriental. Ainsi, l’Union européenne qui s’est fortement investie aux côtés des Etats-Unis dans la « reconquête » de l’Orient et, accessoirement, veillé à avoir sa part de partage du « butin » moyen-oriental - cette région renferme près des deux-tiers des réserves mondiales de pétrole et de gaz qui excitent toutes les envies, d’où l’importance de faire tomber le dernier bastion de la résistance que constituerait la Syrie - s’inquiète soudain du fait que près de 2000 Européens aient rejoint en 2012-2013 les « jihadistes » et combattent dans les rangs d’Al Qaîda.

Certains de ces Européens, aux dires des médias européens, ont même participé à des actions kamikazes en Syrie. Ainsi, la police britannique avait-elle annoncé mardi dernier l’arrestation, à Birmingham, de trois hommes et une femme soupçonnés de « délits de terrorisme liés à la Syrie ». La Grande-Bretagne et d’autres pays européens qui aident de toutes les manières - y compris par la formation des rebelles - la rébellion contre un Etat souverain, ne veulent pas de terroristes sur leurs territoires, surtout lorsque ces terroristes sont leurs propres ressortissants. Le chef terroriste, un homme de 45 ans, arrêté en Grande-Bretagne, est un Britannique qui a été détenu à Guantanamo, la sinistre prison américaine. D’autres « jihadistes » européens de retour de Syrie ont été arrêtés en Belgique et en France. Combien d’Occidentaux se trouvent en Syrie ? Les chiffres fluctuent entre 2000 et 5000. Un retour de manivelle inattendu qui, outre qu’il fait mal, n’a jamais été pris en compte par les maîtres d’oeuvre de la fragilisation du Monde arabe par l’instrumentalisation dudit « Printemps arabe ».

Désormais, le ver est dans le fruit. L’Occident en ouvrant la boîte de Pandore savait sans doute ce qu’il faisait, même s’il n’en a pas mesuré les conséquences. Cela confirme surtout qu’il n’y eut jamais de « Révolution » dans les pays dudit « Printemps arabe » mais des tentatives, voire des actes de subversion contre certains pays pour y placer des régimes plus conciliants quant aux intérêts occidentaux. En fait, ce qui importait avant toute chose à Washington, est d’avoir la haute main sur ce qui reste vital pour les Etats-Unis : le contrôle de la production énergétique moyen-orientale et ses corollaires. Les Etats-Unis étaient prêts à y mettre le prix, tant en suscitant la guerre dans cette région, que par le morcellement du Monde arabe en une multitude de petits Etats confessionnels et tribaux.

Le plus condamnable est que des pays arabes autocratiques, les y aident puissamment. Mais faut-il s’en étonner quand on sait que les dictatures arabes n’ont pu survivre et prospérer que grâce à un Occident pas du tout troublé de s’allier au terrorisme international, qu’il prétend combattre par ailleurs. Alors, y a-t-il connivence entre l’Occident et Al Qaîda pour maintenir le Monde arabe en sujétion ? En vérité, tout le laisse croire, en particulier la manière avec laquelle est pris en charge le dossier palestinien.

Karim MOHSEN

»» http://www.lexpressiondz.com/edito/190318-connivence-occident-terrorisme.html
URL de cet article 24679
  

Même Thème
Propagande impériale & guerre financière contre le terrorisme
Ibrahim WARDE
« Après chaque attentat, des experts autoproclamés dénoncent les réseaux de financement du terrorisme. Les enquêtes ont beau démontrer que ces attentats nécessitent en réalité très peu de fonds, pour les idéologues endurcis qui forment les bataillons des "guerriers de la finance", l’absence de preuve ne signifie rien : il faut multiplier les attaques contre l’argent caché des terroristes. Or les frappes financières, si elles sont le plus souvent sans effets réels sur leurs cibles officielles, (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

C’est un paradoxe que la nation qui a tant fait pour intégrer les droits de l’homme dans ses documents fondateurs se soit toujours opposé à la mise en place d’un cadre international pour protéger ces mêmes principes et valeurs.

Amnesty International - "United States of America - Rights for All" Oct. 1998

Appel de Paris pour Julian Assange
Julian Assange est un journaliste australien en prison. En prison pour avoir rempli sa mission de journaliste. Julian Assange a fondé WikiLeaks en 2006 pour permettre à des lanceurs d’alerte de faire fuiter des documents d’intérêt public. C’est ainsi qu’en 2010, grâce à la lanceuse d’alerte Chelsea Manning, WikiLeaks a fait œuvre de journalisme, notamment en fournissant des preuves de crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan. Les médias du monde entier ont utilisé ces (...)
17 
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
"Un système meurtrier est en train de se créer sous nos yeux" (Republik)
Une allégation de viol inventée et des preuves fabriquées en Suède, la pression du Royaume-Uni pour ne pas abandonner l’affaire, un juge partial, la détention dans une prison de sécurité maximale, la torture psychologique - et bientôt l’extradition vers les États-Unis, où il pourrait être condamné à 175 ans de prison pour avoir dénoncé des crimes de guerre. Pour la première fois, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, parle en détail des conclusions explosives de son enquête sur (...)
11 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.