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Occident et monarchies en portent la responsabilité : un effroyable crime contre l’humanité en Syrie

Sept ans ! La guerre de Syrie entre aujourd’hui dans son huitième épisode, avec sa cohorte de drames, de morts et ses victimes collatérales. Sept ans après la tragédie syrienne, d’aucuns en sont encore à se demander le pourquoi de ce conflit.

Or, avec les confidences des uns, les aveux des autres – notamment de l’ex-Premier ministre qatari Hamad bin Jassem al-Thani, qui a fait son mea-culpa dans les médias orientaux et occidentaux sur les tenants des évènements en Syrie – on en sait déjà un peu plus sur les commanditaires de ces carnages dans l’ancien pays du Cham. Sept ans où le sang des Syriens n’a cessé de couler, le patrimoine de l’une des plus anciennes civilisations du monde démoli.

Cette guerre a été voulue et planifiée comme le raconte, choqué, à la chaîne parlementaire française LCP, Roland Dumas (ancien ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand). Se trouvant à Londres près de deux ans avant les « événements » de Syrie, des personnalités anglaises lui ont dit qu’il « se préparait des choses » en Syrie avec « des rebelles ». Il est encore surpris qu’on lui ait fait la proposition de prendre part au complot. Roland Dumas assure : « On m’a même demandé à moi d’y participer. Comme ça ! »  

Incroyable ! Cela indique surtout, que la guerre contre la Syrie par rebelles, djihadistes et mercenaires interposés était préparée de longue date. Il y avait un obstacle aux plans des nouveaux impérialistes qu’il fallait abattre : le président syrien Bachar al-Assad, dont la tête était mise à prix. Laurent Fabius, encore lui, est allé jusqu’à affirmer que cet « homme ne mérite pas de vivre » [ La phrase exacte est : "M. Bachar Al-Assad ne mériterait pas d’être sur la Terre". Note du GS] cela après s’être félicité du « bon boulot que faisait al-Nosra (branche syrienne d’Al Qaïda) contre al-Assad et il serait difficile de le désavouer » [ En vérité, Fabius n’a pas prononcé exactement ces mots, ce qui permet maintenant à ses amis d’essayer de crier à l’intox. Cependant, dans cette interview où il a parlé d’al-Nosra, dans des interviews précédentes et dans des interviews postérieures, il a été incapable de désigner ce groupe comme terroriste et de condamner ses actions. La phrase qui lui est attribuée résume donc bien sa pensée. Note du GS] . Plus explicite, l’ex-Premier ministre du Qatar, Hamad bin Jassem al-Thani, avouait dans un entretien à la BBC (en octobre dernier) que « dès le début des événements » il est partie en Arabie saoudite où il rencontra le roi Abdallah à la demande de l’émir du Qatar de l’époque Hamad bin Khalifa al-Thani. Ce dernier lui a dit de prendre l’affaire en main « et nous l’avons prise en main. Je ne veux pas donner de détails, nous avons des tas de documents et preuves sur ce sujet. (...) », précisant que « tout ce qui partait (en Syrie) allait en Turquie en coordination avec les forces américaines. Toute distribution (l’ex-Premier ministre ne précise pas en quoi consistaient ces distributions, Ndlr) se faisaient par les forces américaines, les Turcs, nous-mêmes et nos frères syriens (les rebelles, Ndlr) et tous les militaires (??) étaient présents ».

Il affirma par ailleurs, que le Qatar avait cessé de soutenir al-Nosra quand il en avait reçu l’ordre. Qui avait donné cet ordre ? Hamas bin Jassem affirme par ailleurs : « (...) On s’est concentré sur la libération de la Syrie ». Occupée par qui ? Il regrette ensuite les disputes : « Nous nous sommes disputés pour le butin [??]...et le butin s’en est allé et nous continuons notre dispute ». HBJ fait-il référence à la révolution de palais qui détrôna l’émir du Qatar au profit de son fils Tamim ? Il est évident que le cheikh qatarien n’a pas tout dit, même s’il a pu affirmer que le Qatar avait dépensé plus de 137 milliards de dollars pour la « révolution » en Syrie. Les acteurs de la tragédie syrienne sont connus (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Arabie saoudite, Qatar, Turquie et Israël qui tire les ficelles dans l’ombre) qui, à un degré ou à un autre, intervinrent directement ou indirectement dans ce drame, apportant une aide multiforme aux rebelles, aux mercenaires (plus de 80 000, bien armés et bien organisés selon les renseignements occidentaux) et aux djihadistes.

Dès 2013, la France livra des armes lourdes aux rebelles, malgré l’embargo de l’Union européenne. Ce que révéla dans son ouvrage Dans les coulisses de la diplomatie française, paru en 2015, le journaliste français, Xavier Panon, auquel s’est confié l’ex-président français, François Hollande. Un conseiller politique français a indiqué au journaliste que les frappes avaient pour but de « changer l’ordre politique en Syrie » et de « déstabiliser la Russie ». Ce sont les armes françaises, étasuniennes et britanniques et les finances qatariennes et saoudiennes, qui tuent depuis sept ans les Syriens, en particulier les femmes et les enfants. De fait, la Syrie, n’était qu’une étape de ladite « révolution » qui devait induire un bouleversement stratégique de la carte du Moyen-Orient, au bénéfice d’Israël. Ainsi, l’une des cibles avouées – voire les plans étasuniens de dépeçage du Monde arabe – était de mettre fin aux Etats-nations arabes à commencer par la Syrie, l’un des derniers obstacles à la « pax israélienne ». Ce qui est étrange est le fait que ces velléités de raser, de détruire les pays arabes des cartes du monde trouvent des soutiens parmi les pays du Golfe. Une tragédie qui restera le plus effrayant crime contre l’humanité en ce début du troisième millénaire dont l’Occident, qui a fortement aidé la rébellion, les terroristes labellisés « jihadistes » et les mercenaires, en porte l’entière responsabilité.

Karim MOHSEN

15 mars 2018

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COMMENTAIRES  

18/03/2018 10:48 par Christian DELARUE

"la guerre contre la Syrie par rebelles, djihadistes et mercenaires interposés était préparée de longue date". Comment créer des rebelles mais aussi des djihadistes et des mercenaires qui agissent ensemble ? Ce propos fait très "complot".

18/03/2018 12:55 par Mazig

L’article précise avec justesse et évidence que la destruction des pays arabes est indéniablement chose planifiée en vue d’assurer la survie et la suprématie d’Israel et la main mise totale sur les richesses minières , notamment pétrolières de ces pays par les pays occidentaux. Tout le monde est conscient de cette réalité , à l’exception des arabes qui contribuent eux mêmes à cette destruction par leurs pétrodollars et leur totale soumission. Même les animaux , que je respecte, défendent leurs territoires au prix de leur vie .
Sans être pratiquant ni affiliè à aucune religion , je fus surpris par la véracité d’une phrase coranique qui s’adressait aux arabes sans qu’ils en aient pris conscience et qui disait : " Méfiez-vous du jour ou ou vous baignerez dans l’humiliation et le mépris , vous vous y complairez et serez dans l’inértie totale". C’est ce à quoi nous assistons et à mon avis , ce n’est que le début.

19/03/2018 08:18 par chb

@ C Delarue
« Ce propos fait très "complot". »
En effet. Comment l’éviter ? Le Ministère de la Vérité aura beau dénigrer et interdire toute dénonciation de complot, la conspiration est bien le pain quotidien pour nombre de think tanks, de chancelleries, de conseils d’administration, de comités de rédaction... Quel bon coup se réaliserait sans un maximum de secret préalable ?
Quant à la coordination bancale entre mercenaires, elle fait partie du complot me semble-t-il en ce qu’elle permet justement :
- une porosité constante entre les « bons » rebelles et les cibles terroristes consensuelles,
- une dilution des responsabilités puisque chaque groupe peut être décrit comme incontrôlable,
- l’abandon final ostensible, par les donneurs d’ordre, de leur chair à canon. Ainsi les libyens ont-ils été livrés à une charia chaotique, ainsi notre ministre de la guerre préfère-t-elle officiellement que les jihadistes français ne reviennent pas...

19/03/2018 12:35 par Autrement

Cette guerre a été voulue et planifiée comme le raconte, choqué, à la chaîne parlementaire française LCP, Roland Dumas (ancien ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand). Se trouvant à Londres près de deux ans avant les « événements » de Syrie, des personnalités anglaises lui ont dit qu’il « se préparait des choses » en Syrie avec « des rebelles ». Il est encore surpris qu’on lui ait fait la proposition de prendre part au complot. Roland Dumas assure : « On m’a même demandé à moi d’y participer. Comme ça ! »

Voici le lien pour la vidée de ces déclarations de Roland Dumas, où tout est dit !
https://www.youtube.com/watch?v=BMheTdcIcFw

19/03/2018 19:17 par Chrls

Et le brexit ne serait il pas prétexte a l’angleterre pour preparer la 3 ° guerre mondiale ?
Ha oui bravo les anglais ! vous montrez votre independance d’esprit ! Mais la city ,la finance est toujours "in uk"
On n’est pas dans l’europe ,ou alors un peu et on garde notre monnaie , hé ho ! prends moi pas pour des cons !
Maintenant tu te barres et fomentes des coups bas avec le chaperonnage des usa juste avant l’election en russie ?

19/03/2018 21:42 par Didier

Bonjour,

Le plan Oded Yinon (analyste du ministère israélien des Affaires étrangères) préconisait, en 1982, le démantèlement pur et simple des États arabes !
http://www.politique-actu.com/debat/moyen-orient-plan-americano-israelien/514643/
.
Et ce projet, qui à été mise en pratique depuis, est confirmé par le général américain Wesley Clark, général 4 étoiles retraité des Forces armées des États-Unis.
https://www.youtube.com/watch?v=vE4DgsCqP8U

20/03/2018 04:38 par depassage

On n’a aucun besoin de connaitre ce qu’a dit Roland Dumas, et surtout pas ce qu’ont dit Fabius et Hamad bin Jassem al-Thani. Ce dernier déclare :

et nous l’avons prise en main. Je ne veux pas donner de détails, nous avons des tas de documents et preuves sur ce sujet. (...) »,

Par cette affirmation, il donne l’impression que la question siryenne était une question isolé et qu’il y avait une préparation spéciale la visant.
Et pourtant, c’était lui qui tancer les dirigeants arabes et menacer les récalcitrants de destruction s’ils s’abstenaient à ne pas exclure la Syrie de la ligue arabe, à couper avec elle leurs relations diplomatiques et la boycotter sur le plan économique. Et après tant de dégâts, il vient s’expliquer et se déresponsabiliser. Si le Qatar avait reçu des injonctions d’agir dans l’affaire syrienne, qu’en est-il de ses implications dans les printemps arabes depuis leurs débuts sans lésiner sur aucun moyen, et sans mêmes essayer d’obtempérer la harangue des pseudo-savants islamistes à qui il avait ouvert les portes de sa chaîne de télévision Al Jazeera

Voici la liste des dictateurs arabes à évincer, liste non exhaustive qui circulait dès le début des printemps arabes (2010, 2011) : la Libye ( Maamar El Kadhafi), l’Algérie (Abdelaziz Bouteflika), le Yémen (Ali Abdullah Saleh), la Tunisie (Zine El Abidine Ben Ali), l’Égypte( Hosni Moubarak) et la Syrie. (Assad). ...

Ce même sujet a été débattu ici même, sur LGS pendant ces années-là, avec l’intervention de trotskystes et d’islamistes feignant le discours correct et de circonstance pour se faire publier. D’ailleurs, il ne sert à rien de distinguer un discours d’un autre, si ce n’est pour unir et pour comprendre car seul le vivant souffre mais pas les morts si on suppose que la matière inerte ne soufre pas. j’ai horreur d’avoir raison, car seul l’animal a raison et l’humain est un idéal à atteindre.
À suivre.

20/03/2018 04:46 par depassage

suite.
Si j’ai insisté sur le cas du Qatar où les fils détrônent les pères, c’est parce qu’il est la plaque tournante de toutes les basses manoeuvres de l’Occident, beaucoup moins que peuvent l’être l’Arabie Saoudite ou autres monarchies du golf. L’Arabie Saoudite dérange beaucoup plus parce qu’elle est censée incarner l’islam par le fait d’abriter les lieux saints de l’islam alors qu’elle n’est même pas capable de s’incarner elle-même en elle-même. Ici, c’est le poids des préjugés sur l’islam qui datent des croisades qui posent de leur poids pour déformer les regards sur elles. Je ne suis pas un partisan de l’Arabie Saoudite, mais j’aime voir comment les ficelles des pouvoirs fonctionnent. Une simple curiosité. Exemple : entre la Turquie et l’Arabie Saoudite, il ne peut pas y avoir d’entente que circontentielle pour des raisons historiques et d’actualité.

Maintenant, je vais poursuivre avec la remarque de Christian DELARUE, que je remercie au passage ;

"la guerre contre la Syrie par rebelles, djihadistes et mercenaires interposés était préparée de longue date". Comment créer des rebelles mais aussi des djihadistes et des mercenaires qui agissent ensemble ? Ce propos fait très "complot".

1) rebelles
Il n’existe pas de rebelles. Il existe des gens intéressés parce qu’on les paye pour leurs services, s’il en existait, il devrait y avoir derrière eux un parti ou une force politique qui fasse avancer son agenda politique, un agenda lisible et compréhensible pour le peuple concerné et le reste du monde.
2) les mercenaires
Ils appartiennent à des sociétés privées que les états louent pour leurs besoins afin de ne pas s’exposer eux-mêmes dans les conflits et être mal vus par leurs populations réciproques.
3) Les Djihadistes ou Al Aaeda.
C’est une chose que je n’ai jamais comprise et que je ne comprendrai peut-être jamais. Je connais les frères musulmans et certaines organisations islamistes de la même obédience. Je sais que ce sont les frères musulmans qui recrutent des musulmans pour les envoyés au djihad comme cela s’est fait en Afghanistan depuis les années 80, en Yougoslavie, en Algérie, en Libye, en Syrie, en Tchétchénie, au Yémen et un peu partout ailleurs. Mais, Al Qeeda, elle reste un mystère pour moi. Je sais qu’elle est né en Afghanistan après les évènements du 11 septembre 2001 ou peut-être bien avant avec l’attentat contre l’USS Cole au Yémen le 12 octobre 2000 ou les attentats des ambassades américaines en Afrique de 1998 à Nairobi et à Dar es Salaam.

Il existe des États arabes ou musulmans à qui reviennent la charge, le devoir et le droit de défendre les peuples qu’ils représentent et aucune organisation ne devrait se substituer à eux, surtout sans agenda politique que celui de faire du Coran et de la sunna ou la charia (une législation vieille de dix siècles) leur constitution. Les Occidentaux peuvent dire que ces États ne représentent pas leurs peuples. Mais eux, de quelle légitimité historique, politique ou législative se réclament-ils. aux yeux de ces peuples ? Sont-ils plus humains que le reste des humains, alors que tout dans leur comportement dénote le contraire ?

Et quand des puissances occidentales cherchent à se substituer à des États pour aller combattre des organisations fantoches alors qu’il revient aux États de ces pays de les combattre, il n’y a pas anguille sous roche, mais éléphant sous soleil.
Et ça sent le complot à plein nez.

20/03/2018 17:20 par Danael

C’est surtout et clairement une guerre impérialiste globale dirigée par les États-Unis , l’Angleterre, la France, avec leurs bons soldats habituels : Israël (qui veut s’agrandir toujours plus), l’Arabie saoudite et le Qatar. Le problème c’est que, même s’ils perdront cette guerre, ils laisseront suffisamment de dégâts et de blessures pour rendre très difficile, à l’État syrien, la tâche de reconstruire le pays. Et, ils vont essayer à nouveau d’en créer une autre,de guerre, juste à côté de lui : le Liban avec la diabolisation habituelle du Hezbollah et la guerre juste d’Israël contre lui, selon eux. Le but des États-Unis, quand ils savent qu’ils ne gagneront plus la bataille, est de s’assurer que leurs adversaires restent fragiles pour justifier leur présence dans la région, renforcer celles de leurs alliés et garantir leur vente d’armes. Réalisent-ils cependant que c’est un peu plus complexe que prévu ? La Syrie est, certes, affaiblie par leur guerre mais pas l’armée syrienne nationaliste qui a acquis une grande expérience de terrain et surtout pas l’Iran, l’Irak, la Russie, et le Hezbollah qui en sortent renforcés eux aussi et tous convaincus que la Syrie doit rester une et indivisible et le Liban, en droit d’exister et de décider seul de ses affaires internes.
De notre côté, le coq est plutôt déplumé. L’État français, après avoir perdu ses bons terroristes, continue à se discréditer aux yeux de tous car il ne contrôle pas du tout ou très mal les flux de réfugiés et il ne sait pas trop quoi faire avec les terroristes qu’il a longtemps choyés et qui retournent au pays. Du bon boulot les mecs ! J’espère qu’un jour vous serez condamnés pour crimes contre l’humanité.

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