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La Ghouta à l’aune des médias

Que se passe-t-il dans la Ghouta orientale, dans la banlieue de Damas, en Syrie ? Qui croire dans cette logorrhée à sens unique et désignant un seul coupable : le régime syrien ? A en croire les médias, en particulier occidentaux (européens et étasuniens), le régime de Damas organiserait un véritable génocide dans cette enclave proche de la capitale syrienne. Qu’en est-il en fait ? La vérité est sans doute autre et ce déferlement médiatique ne permet pas de trier le grain de l’ivraie. Ce qu’il faut relever en priorité est que les médias occidentaux (les agences internationales de presse, les grands médias d’information en continue] s’abreuvent à une unique source : un certain « Observatoire syrien des droits de l’homme » (Osdh), pour tous les évènements en relation avec la Syrie. Or, ces informations sur les atrocités en Syrie, qu’ils répandent aux quatre coins de la planète, ne sont ni étayées ni vérifiées et non authentifiées par une source indépendante ou contradictoire. Or, ces médias « grand public » se référent à une seule source d’information, donnée par une organisation ouvertement partisane, aurait dû à tout le moins - du fait de son parti pris pour une des parties belligérantes - inciter à la réserve, ne serait-ce que pour être en conformité avec l’éthique dont ils se réclament.
Or, ces médias - par ailleurs très professionnels -lorsqu’ils ne sont pas, ou n’ont pas été, en mesure d’authentifier l’information par des sources « indépendantes » prenaient la précaution d’avertir leurs abonnés de ce fait. Cela pour toutes les informations de quelque nature qu’elles soient (politique, diplomatique, militaire, générale etc.).

Ces réserves et précautions de bon aloi ont été purement et simplement ignorées et mises sous le coude lorsqu’il est question de la Syrie, noircissant – à dessein ? – plus que de raison les dirigeants syriens présumés coupables de « massacres » que la morale ne saurait accepter. Comment se fait-il que des agences et médias, réputés pour leur professionnalisme, se laissent aller à puiser à une unique source dans un conflit où paradoxalement, les rebelles et les terroristes sont dépeints comme étant des « combattants » de la liberté, et l’armée syrienne [qualifiée de « troupes de Bachar al-Assad », comme si l’Armée arabe de Syrie était la propriété privée du président syrien] un ramassis d’égorgeurs. C’est bien l’ex-ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui se félicitait des carnages d’al-Nosra (branche syrienne d’Al Qaïda) qui, selon lui, faisait « du bon boulot ». Cette façon biaisée d’informer sur ce qui passe en Syrie et particulièrement dans la Ghouta orientale, rappelle étrangement les évènements qui ont eu lieu à Alep entre octobre et décembre 2016 où ces mêmes médias décrivaient l’enfer que vivraient les Aleppins martyrisés par les bombardement du régime.

Or, des journalistes intègres qui se sont déplacés pour voir sur place la réalité ont constaté que la situation était diamétralement autre que celle décrite par les médias « mainstream » avec l’Osdh comme chef d’orchestre. Alors que ces médias parlaient d’Aleppins « otages » du pouvoir de Damas, des images vidéos - que les médias occidentaux se sont gardés de diffuser - montraient le contraire dévoilant une population folle de joie, qui fêtait sa libération.

Une reporter indépendante britannique, Vanessa Beeley, étant à Alep-Est, a donné une version autre de la réalité des événements. Elle est revenue avec un reportage-témoignage choc qui remettait les choses à l’endroit, avec ces images extraordinaires montrant le peuple d’Alep-Est accueillant avec ferveur ses libérateurs. Ces médias « informés » ont par ailleurs fait motus sur les rebelles qui empêchaient les Aleppins de rejoindre la partie de la ville tenue par le gouvernement. Or, c’est le même scénario qui se reproduit à la Ghouta orientale que Damas a entrepris de libérer de l’emprise des groupes rebelles et terroristes. Comme jadis à Alep-Est, ces rebelles empêchent les civils de la Ghouta de quitter l’enclave par les couloirs humanitaires mis en place par le gouvernement syrien et l’Onu. Comment est-il possible que des diplomates qui ont (tout de même) d’autres sources d’informations plus crédibles se référent-ils au seul Oudh, ou encore à des vidéos amateurs postées par des inconnus, vues sur YouTube et autres sites Internet, pointant un doigt accusateur sur les supposés « crimes » d’al Assad ? Tout cela n’est certes pas sérieux, alors que des innocents tombent chaque jour en Syrie, du fait que cette guerre a été incitée et sponsorisée – comme en témoigne l’arrestation en décembre 2016, par les services de sécurité syriens d’officiers étrangers qui tentaient de quitter en catimini les quartiers libérés d’Alep-Est - par ceux-là qui tout en faisant couler des larmes de crocodile sur le martyr du peuple syrien, se sont convertis en juges et pères fouettards des dirigeants syriens. Les grands networks sont-ils devenus des organes de propagande à la solde de décideurs indéfinis ? On n’est pas loin de le croire !

13 mars 2018

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Henri Krazucki
ancien secrétaire général de la CGT
Extrait sonore du documentaire de Gilles Balbastre "Le chômage a une histoire",

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