RSS SyndicationTwitterFacebookFeedBurnerNetVibes
Rechercher

Cuba : Les Etats-Unis ont payé 10 journalistes pour faire des articles anticastristes (New York Times)

New York Times, Miami, 8 septembre 2006.

Le Bureau des Emissions Cubaines de l’administration Bush a payé 10 journalistes aux Etats-Unis pour fournir des articles à Radio et TV Marti, qui transmettent vers Cuba des articles gouvernementaux critiques de Fidel Castro, a déclaré vendredi un porte-parole du Bureau.

Parmi les dix on trouve trois journalistes du Nuevo Herald, l’édition hispanophone du Miami Herald, qui les a licencié jeudi après avoir découvert leurs liens. Pablo Alfonso, qui travaillait sur Cuba pour El Nuevo Herald, a touché la plus grosse somme, soit près de 175.000 dollars depuis 2001.

Il a été découvert que d’autres journalistes acceptaient de l’argent de l’administration Bush, dont Armstrong Williams, un commentateur et animateur d’un talk-show, qui a touché prés de 240.000 dollars pour promouvoir les initiatives du gouvernement dans l’éducation. Le gouvernement Castro affirme depuis longtemps que certains journalistes cubano-américains sont payés par le gouvernement des Etats-Unis, mais les révélations du Miami Herald de vendredi constituent la première preuve.

En plus de M. Alfonso, les journalistes qui ont reçu de l’argent sont Wilfredo Cancio Isla, qui écrit pour le Nuevo Herald et a touché environ 15.000 dollars depuis 2001, Olga Connor, une journaliste freelance qui travaille pour le journal et qui a touché environ 71.000 dollars ; Juan Manuel Cao, reporter à Channel 41, a touché 11.000 dollars cette année de TV Marti, selon le Miami Herlad qui a eu connaissance de ces paiements par le biais d’une requête effectuée au nom de la Loi sur la Liberté d’Accés à l’Information (Freedom of Information Act).

Lorsque M. Cao couvrit le voyage de M. Castro en Argentine cet été et lui a demandé pourquoi Cuba ne laissait pas sortir ses dissidents politiques, M. Castro l’a qualifié de "mercenaire" et lui a demandé qui le payait.

M. Cao a refusé de commenter, sauf pour dire sur Channel 41 qu’il pensait que le gouvernement Cubain connaissait à l’avance le contenu de l’article du Miami Herald. La plupart des autres journalistes incriminés n’ont pas pu être contactés. Ninoska Perez-Castellón, animatrice sur Radio Mambi, une radio populaire (d’extrême droite - NDT) à Miami, a dit qu’elle avait touché un total de 1.550 dollars du gouvernement pour faire 10 épisodes d’un show dans un style documentaire sur TV Marti appelé "Atrévete a Sonar", ou "Ose rêver", et n’y voit aucun mal. Son employeur a toujours été au courant de cet accord, a-t-elle ajouté.

"En tant que cubaine," a dit Mme Perez-Castellon, " il n’y a rien de mal à travailler dans des programmes dont la mission est d’informer le peuple cubain. Ce n’est pas un secret. Je me suis toujours montrée dans ces émissions."

Mais Al Tompkins, qui enseigne l’éthique à l’institut Poynter pour l’Etude des Médias à St Petersbourg, a qualifié de "conflit d’intérêts" le fait pour un journaliste d’accepter de l’argent d’une agence gouvernementale.

"Il s’agit d’une question de crédibilité et d’indépendance," a dit M. Tompkins. "Si vous vous considérez comme un journaliste, alors il me semble évident qu’il y a conflit d’intérêts à accepter l’argent du gouvernement".

Lincoln Diaz-Balart, membre républicain du Congrès et un des porte-paroles anticastristes les plus virulents de Miami, a dit qu’il pensait que les rédacteurs du Nuevo Herald et du Miami Herald savaient que les trois journalistes du Nuevo Herald travaillaient pour le Bureau des Emissions Cubaines. Il a cité des articles publiés dans les deux journaux en 2002 qui décrivent M. Alfonso comme le modérateur d’un programme sur Radio Marti et M. Connor comme un commentateur rémunéré par la radio.

Mais Robert Beatty, vice-président des relations publiques ( ? "public affairs") du Miami Herald Media Company, a décidé de licencier M. Alfonso et M. Cancio et couper tous liens avec Mme Connor, la journaliste freelance qui écrivait sur la culture cubaine.

"L’éthique du journalisme ne peut souffir d’interprétations à géométrie variable," a déclaré M. Beatty. "Lorsque nous sommes au courant de tels agissements, nous réagissons fermement."

M. Cancio a déclaré vendredi soir que ses superviseurs connaissaient et était d’accord avec ses interventions sur Radio et TV Marti, au cours desquelles il exprimait toujours ses propres opinions et non celles du gouvernement.

"C’est pour ces raisons que je nie tout conflit d’intérêts dans mon comportement professionel," dit il "et je crois que ma mise à l’écart est injuste et une réaction disproportionnée empreinte de mauvaise foi"

Pedro Roig, directeur du Bureau des Emissions Cubaines, n’a pas pu être contacté pour commenter. Mais il a dit au Miami Herald que l’embauche de journalistes cubano-américains faisait partie d’un plan plus large visant à améliorer la qualité des émissions de la radio.

Joe O’Connell, porte-parole auprès du Bureau des Emissions Internationales du gouvernement, qui supervise le Bureau des Emissions Cubaines ainsi que Voice of America et Radio Free Europe, a dit que le bureau faisait des enquêtes sur les journalistes qui travaillaient pour ses programmes mais ne leur imposait pas de code d’éthique.

Après que M. Williams ait avoué en 2005 avoir accepté de l’argent du Departement Fédéral d’Education par le biais d’une société de relations publique, les auditeurs fédéreux ont déclaré que l’administration Bush avait violé la loi en propageant "de la propagande clandestine".

Quelques mois plus tard, le Los Angeles Times signala que le Pentagon payait des millions de dollars à une autre société de relations publiques pour placer de la propagande dans les médias Irakiens et stipendier mensuellement des journalistes irakiens amis.

Les dépenses du gouvernement pour Radio et TV Marti - 37 millions de dollars par an - a longtemps fait l’objet de critiques parce que ces émissions ne semblent toucher qu’une poignée de Cubains. Le gouvernement cubain brouille les signaux. Cette année, l’administration Bush a dépensé 10 millions de dollars pour améliorer la qualité des transmissions de TV Marti.

Terry Aguayo contributed reporting from Miami.

- Source : www.nytimes.com

Fidel Castro malade, Miss Monde acnéique, presse métastasée, par Maxime Vivas.

A LIRE : Les dernières mesures des USA contre Cuba, par Wayne S. Smith, ancien responsable de la section des intérêts US à la Havane.

Traduction : CSP http://viktor.dedaj.perso.neuf.fr
Diffusion autorisée et franchement encouragée.
Merci de mentionner les sources.

URL de cet article 4073
  

Même Thème
LES CHEMINS DE LA VICTOIRE
Fidel CASTRO
« En ce qui me concerne, à cette étape de ma vie, je suis en mesure d’offrir un témoignage qui, si cela a une certaine valeur pour les générations nouvelles, est le fruit d’un travail acharné. » "• Fidel Castro Dans ce premier tome de son autobiographie, Fidel Castro révèle de façon inédite les coulisses de la révolution cubaine. Il fait part de sa défiance pour l’impérialisme des États-Unis qui asservissait les Cubains par l’entremise de Batista, et interdisait à l’île tout développement. Il raconte le (...)
Agrandir | voir bibliographie

 

Dans la souffrance, la crise à Haiti offre des opportunités aux Etats-Unis. A part fournir une aide humanitaire immédiate, la réaction des Etats-Unis au séisme tragique à Haiti offre des opportunités pour remodeler le gouvernement d’Haiti depuis lontemps en dysfonctionnement ainsi que son économie afin d’améliorer l’image des Etats-Unis dans la région.

Publié sur le site de Heritage Foundation,
janvier 2010
Quelques jours après le séisme à Haiti.

Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
NdT - Quelques extraits (en vrac) traitant des psychopathes et de leur emprise sur les sociétés modernes où ils s’épanouissent à merveille jusqu’au point de devenir une minorité dirigeante. Des passages paraîtront étrangement familiers et feront probablement penser à des situations et/ou des personnages existants ou ayant existé. Tu me dis "psychopathe" et soudain je pense à pas mal d’hommes et de femmes politiques. (attention : ce texte comporte une traduction non professionnelle d’un jargon (...)
46 
Comment Cuba révèle toute la médiocrité de l’Occident
Il y a des sujets qui sont aux journalistes ce que les récifs sont aux marins : à éviter. Une fois repérés et cartographiés, les routes de l’information les contourneront systématiquement et sans se poser de questions. Et si d’aventure un voyageur imprudent se décidait à entrer dans une de ces zones en ignorant les panneaux avec des têtes de mort, et en revenait indemne, on dira qu’il a simplement eu de la chance ou qu’il est fou - ou les deux à la fois. Pour ce voyageur-là, il n’y aura pas de défilé (...)
43 
Médias et Information : il est temps de tourner la page.
« La réalité est ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est ce que nous croyons. Ce que nous croyons est fondé sur nos perceptions. Ce que nous percevons dépend de ce que nous recherchons. Ce que nous recherchons dépend de ce que nous pensons. Ce que nous pensons dépend de ce que nous percevons. Ce que nous percevons détermine ce que nous croyons. Ce que nous croyons détermine ce que nous prenons pour être vrai. Ce que nous prenons pour être vrai est notre réalité. » (...)
55 
Vos dons sont vitaux pour soutenir notre combat contre cette attaque ainsi que les autres formes de censures, pour les projets de Wikileaks, l'équipe, les serveurs, et les infrastructures de protection. Nous sommes entièrement soutenus par le grand public.
CLIQUEZ ICI
© Copy Left Le Grand Soir - Diffusion autorisée et même encouragée. Merci de mentionner les sources.
L'opinion des auteurs que nous publions ne reflète pas nécessairement celle du Grand Soir

Contacts | Qui sommes-nous ? | Administrateurs : Viktor Dedaj | Maxime Vivas | Bernard Gensane
Le saviez-vous ? Le Grand Soir a vu le jour en 2002.