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De la déclaration Balfour

On pouvait lire dans le Times du 26 octobre dernier : « L’appel direct récemment adressé par plus de 250 institutions, communautés et organisations dans tout le pays au gouvernement de Sa Majesté « en faveur de la reconstitution de la Palestine comme foyer pour le peuple juif » est trop significatif pour ne pas mériter la plus sérieuse attention. Il est à peine, besoin de dire qu’il ne se fût pas produit s’il n’y avait pas de bonnes raisons de croire le gouvernement disposé à y répondre. Ce n’est pas un secret en effet que la question de rétablir les Juifs en Palestine a fait pendant des mois l’objet de l’examen du gouvernement britannique et des gouvernements alliés et non pas d’eux seulement. Mais une armée britannique se trouvant actuellement en Palestine, c’est tout naturellement à la Grande-Bretagne que les Juifs demandent l’assistance effective nécessaire à la réalisation de leur séculaire aspiration. Cependant une déclaration publique de notre politique à ce sujet n’a été que trop longtemps différée. Nos hommes d’État ne se rendent-ils pas compte de l’importance que présentera pour la cause des Alliés la cordiale sympathie des Juifs du monde entier, qu’une franche déclaration de la politique britannique ne manquerait pas de gagner ? L’Allemagne a aperçu promptement le danger qui résulterait pour ses plans et sa propagande si les Alliés s’unissaient pour reconnaître les espérances nationales juives, et elle n’a point perdu de temps en cherchant à les devancer.

Notre gouvernement a-t-il considéré par exemple la valeur de l’influence juive pour contrebalancer l’insidieuse propagande allemande en Russie à laquelle lord Robert faisait allusion hier ? Il n’y aurait que deux motifs, s’ils étaient fondés, qui pourraient constituer une grave objection à l’attitude que l’immense majorité des juifs anglais pressent le gouvernement d’adopter : si la colonisation et le développement de la Palestine par les Juifs étaient impraticables ou si le peuple juif était lui-même hostile à la reconstitution de son foyer national. Mais aucune de ces objections ne résiste à l’épreuve du fait. Durant ces dernières années les colonies Juives ont donné en Palestine de remarquables résultats et l’attitude présente du judaïsme anglais peut servir d’indication pour le sentiment des masses juives.

Tout nouveau délai de la part de notre gouvernement pour régler franchement cette importante question serait par conséquent aussi inexplicable que ses suites pourraient être dangereuses. »

La lettre de Lord Balfour à Lord Rothschild

La réponse du gouvernement anglais à l’invite du grand journal de la Cité ne se fit pas attendre. Le 2 novembre, M. Balfour, ministre des affaires étrangères de Grande-Bretagne, adressait à Lord Rothschild la lettre suivante :

« Foreign Office. 2 novembre 1917

« Cher lord Rothschild,

« J’ai le grand plaisir de vous adresser de la part du gouvernement de Sa Majesté, la déclaration suivante sympathisant avec les aspirations juives sionistes, déclaration qui, soumise au cabinet, a été approuvée par lui.

« Le gouvernement de Sa Majesté envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour les juifs (a national home for the Jewish people) et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte soit aux droits civils et religieux des collectivités non juives existant en Palestine, soit aux droits et à la condition politique dont les Juifs jouissent dans tout autre pays ».

« Je vous serai obligé de porter cette déclaration à la connaissance de la Fédération sioniste.

« Sincèrement vôtre,

« Arthur-James Balfour. »

Le sionisme devant la Chambre des Communes

À la séance de la Chambre des Communes du lundi 19 novembre, M. King a posé au secrétaire d’État aux Affaires étrangères une question dans le but de savoir si le désir du gouvernement britannique au sujet d’une Palestine juive a été communiqué aux Alliés et si c’est l’un des buts de guerre pour l’Angleterre d’établir un foyer national juif en Palestine. Voici le texte officiel de la réponse de M. Balfour qui a été inexactement traduit par divers journaux : « Aucune communication officielle n’a été faite aux alliés sur ce sujet, mais le gouvernement de Sa Majesté croit que la déclaration dont il s’agit rencontrera leur approbation. Le gouvernement de Sa Majesté espère que l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple Juif résultera de la présente guerre (will result from the present war) ».

Une grande manifestation sioniste à Londres

Lord Walter Lionel Rothschild, vice-président de la Fédération sioniste d’Angleterre, présida le meeting. « La déclaration du gouvernement de Sa Majesté, dit-il, marque une époque importante dans l’histoire juive et dans l’histoire du monde. En même temps qu’elle approuve les aspirations séculaires du peuple juif, elle les engage à respecter non seulement les droits de leurs voisins non-Juifs en Palestine, mais aussi ceux de leurs frères qui n’ont pas accepté les vues sionistes. Convaincu que le sionisme n’est pas incompatible avec le patriotisme et le loyalisme des Juifs dans les différents pays où ils habitent, il est sûr que cette assemblée saura assurer au gouvernement de Sa Majesté que chacun et tous agiront dans l’esprit et à la lettre de cette gracieuse déclaration. » [...]

Une des causes pour lesquelles nous sommes en guerre, dit Lord Robert Cecil, c’est notre désir d’assurer à tous les peuples le droit à se gouverner eux-mêmes, d’élaborer leur propre destinée, sans crainte des menaces de leurs voisins plus forts. Le plus grand pas que nous ayons fait dans cette direction, c’est l’approbation et la reconnaissance de l’idéal sioniste. C’est le premier effort constructif accompli pour la nouvelle organisation du monde après-guerre. C’est plus qu’une reconnaissance d’une nationalité, c’est la résurrection d’une nation.

Lord Robert Cecil ne désire pas prophétiser l’ultime résultat de cet événement, mais il est convaincu que cet événement aura une grande répercussion dans l’histoire de l’humanité. 

M, Herbert Samuel exprime la profonde joie qu’a provoquée en lui la déclaration du gouvernement. C’était une nécessité sur laquelle il insistait, au sein du cabinet et en dehors du cabinet, à toute occasion opportune qui se présentait. Les craintes invoquées sont sans fondement. Dans le futur développement de la Palestine, les droits des Arabes seront assurés et les Lieux Saints musulmans et chrétiens seront respecté. Nous nous sommes réunis ici, dit-il, pour remercier le gouvernement britannique de nous avoir donné la possibilité de pouvoir dire cette fois-ci, et cela non comme un simple vœu pieux, mais comme un espoir réel et confiant : « L’année prochaine à Jérusalem ! »

Sir Mark Sykes remarque qu’il voit dans le sionisme quelque chose de plus grand qu’une ligue de nations. Ce sera la destinée du peuple juif d’être le pont entre l’Asie et l’Europe, d’apporter à l’Europe la spiritualité de l’Asie et à l’Asie la vitalité de l’Europe. Il a la ferme conviction que les Juifs fonderont en Palestine une grande puissance intellectuelle et que la Palestine deviendra le centre d’un idéalisme rayonnant sur le monde. Il est heureux de voir bientôt la civilisation arabe restaurée à Bagdad, une Arménie libre et Israël ressuscité, donnant tous les trois au monde le bien que Dieu a infusé en eux.

L’impression en France

Les Sionistes de France, de leur côté, ont adressé à lord Balfour, de passage à Paris, la lettre suivante :

« Excellence,

« La Fédération Sioniste de France profitant du passage de Son Excellence à Paris s’empresse de lui exprimer ses profonds sentiments de reconnaissance pour les déclarations faites par Elle dernièrement au sujet de l’établissement du peuple juif en Palestine.

« Le noble geste que le Gouvernement de Sa Majesté britannique vient de faire par l’intermédiaire de Son Excellence prouve une fois de plus l’amitié sincère de l’Angleterre pour le peuple juif et la grandeur désintéressée dans la lutte menée par les nations-alliées.

« Nous avons le ferme espoir que l’heure de la victoire définitive du Droit sur la Force sonnera bientôt et que la paix telle que l’avaient rêvée les prophètes d’Israël et telle que la désirent les peuples libres, régnera bientôt sur le monde.
« Veuillez agréer, Excellence, [...] »

La déclaration du gouvernement britannique et le Judaïsme aux États-Unis

Dans une réunion de philanthropes et de notables de New-York, qui a eu lieu le 17 novembre, pour l’organisation du secours aux Juifs victimes de la guerre, M. Schiff, parlant des événements des derniers temps et de la déclaration du gouvernement britannique, déclara :

« Jamais le Judaïsme aux États-Unis ne fut aussi uni qu’aujourd’hui. Même sur la question sioniste, les divergences de vues qui nous séparaient jusqu’à présent n’existent plus. Il y a eu un temps où nous n’étions pas d’accord avec les sionistes pour différentes raisons. La situation a changé maintenant et la question des aspirations nationales nous unit tous. » [...]

La presse française

Du Temps en date du 6 décembre :

« Il nous est venu de Londres ces jours-ci une intéressante nouvelle. Une réunion imposante y a été tenue à l’Opéra, sous la présidence de Lord Rothschild. Le but en était de remercier le gouvernement britannique de s’être déclaré en faveur de la cession de la Palestine au peuple juif. « Ce meeting, a déclaré Lord Rothschild, est un des événements les plus considérables dans l’histoire d’Israël des dix-huit cents dernières années. » On ne saurait refuser du crédit à la parole d’un Rothschild. Si les Anglais achèvent la conquête de la Palestine pour y rappeler la nation juive exilée, chassée, dispersée à travers le monde, ce sera là une date capitale non seulement dans l’histoire d’Israël mais dans l’histoire universelle. Quelle preuve plus éclatante que les droits des nationalités opprimées sont imprescriptibles ? Quelle leçon pour un peuple de ne jamais désespérer ! Puisque la grande guerre actuelle doit restaurer les libertés et les territoires ravis et rendre chaque nation maîtresse de son pays et de ses destinées, les revendications juives rentrent dans le programme des alliés. Les Anglais s’en sont faits les promoteurs et les défenseurs. » [...]

La renaissance du peuple juif, 15 décembre 1917
(disponible sur gallica.bnf.fr)

***************************************************************************************************

Un débat sur la Palestine à la Chambre des Communes

Importante déclaration de Sir. W Churchill :

[...]

En Palestine, continue Mr. W Churchill, je ne suis pas dans la même position que pour la question de l’Irak, où j’ai été libre de suivre une politique en complet accord avec la population du pays. En Palestine, nous sommes engagés à faire une politique, qui est juste en elle-même, mais qui nécessairement doit rencontrer beaucoup de suspicion et de mécontentement de la part de la majorité de la population. Je ne désire pas développer à nouveau toute la question sioniste, ni la promesse qui a été faite par nous pendant la guerre. Là sont nos difficultés, mais il ne s’agit pas d’être pour ou contre la politique sioniste, il s’agit d’être d’avis de tenir notre parole, en regrettant, en même temps, qu’il y ait une certaine dose d’irritation et de difficultés en Palestine. J’ai dit, l’année dernière, que nous pratiquions une politique de modération, conseillant à l’un d’aller progressivement en avant et à l’autre d’être patient, et nous efforçant de tenir en réserve un minimum de forces militaires afin de prévenir des collisions violentes entre les deux partis. L’année était tout à fait calme en Palestine. Il y avait bien, en novembre, une émeute avortée et quelques troubles à Jaffa le 1er mai dernier, mais, d’une façon générale, le pays a été tranquille, bien que je ne prétende pas un seul instant que le sentiment d’irritation et de mécontentement ait disparu chez les arabes. L’immigration juive a été très strictement surveillée. On s’est efforcé d’avoir seulement de bons citoyens qui reconstruisent le pays. Nous ne pouvons pas laisser inonder le pays par une canaille bolcheviste, qui chercherait à démolir les institutions en Palestine, comme ils l’ont fait dans le pays d’où ils viennent.

En tout, environ 9.000 immigrants sont entrés cette année, qui ont apporté leurs moyens d’existence. L’organisation sioniste dépense environ 1 million de livres par an dans le pays. Quelques progrès ont été faits en ce qui concerne le projet d’électrification et le développement agricole et la construction des routes avancent. Il n’y a vraiment aucune raison pour ne pas admettre que, tenu dans des limites modérées, le mouvement apportera un surcroît de prospérité au pays, et en particulier aux Arabes. Je me suis heurté à une proposition difficile au sujet de la constitution, la délégation arabe me demande : « Puisque vous avez bien donné une libre constitution à l’Irak, pourquoi n’en faites-vous pas autant pour nous ? », et, de mon côté, je suis allé à l’extrême limite en octroyant des institutions représentatives sans m’enlever la possibilité d’exécuter des engagements auxquels nous sommes tenus par la politique sioniste. Je suis tenu de conserver entre les mains du Gouvernement Impérial le pouvoir d’exécuter ces engagements.

Les seules réserves que nous avons dû faire ont pour objet de rendre possible d’exécuter les engagements que nous avons pris devant toute l’Europe.

Je ne puis garantir que l’avenir soit sans nuages, ni dans l’Irak ni en Palestine. Je puis dire seulement que nous prenons la meilleure direction qui soit possible dans les circonstances actuelles.

[...]

Sir J. D. Rees demande si le mandat palestinien est absolument irrévocable, étant donné qu’il ne présente aucun avantage pour l’Angleterre. Il me parait déplorable, dit-il, que nous opprimions les Arabes dans leurs pays avec beaucoup de frais pour le nôtre au profit d’un petit nombre de gens, qui, sauf au point de vue religieux, sont réellement étrangers au pays. Tout cela pour exécuter quelque promesse, dont le texte, à mon avis, ne nous oblige pas d’une façon irrévocable à ce séjour peu commode en Palestine.

Le Colonel Wedgwood (Parti travailliste) félicite le ministre d’avoir donné à la Palestine une constitution, qui, à tout prendre, a sa valeur. La Palestine a reçu la constitution normale d’une colonie de la couronne. Les meilleures constitutions de cette catégorie suivent les mêmes grandes lignes et cela pour la simple raison qu’il y a toujours, dans nos colonies, une forte minorité ou même une majorité de gens non éduqués qui ont besoin d’être protégés contre les gens intelligents qui votent et qui élisent les membres des assemblées législatives. En Palestine, où il y a une majorité officielle, nous protégeons les Juifs et les Chrétiens, et quand une délégation arabe vient dans ce pays nous dire que cette constitution est monstrueusement injuste et incompatible avec notre déclaration au sujet du self-determination, je répondrai que nous leur donnerons trop volontiers le self-government total le jour où il sera évident que les minorités juive et chrétienne pourront être convenablement protégées et que les sentiments de haine et d’hostilité auront disparu. Malheureusement, nous avons eu un exemple de cette hostilité encore l’année dernière. Et aussi longtemps que vous avez, des pogromes à Jaffa et à Jérusalem, nous ne pouvons pas donner la self-government au peuple de ce pays. Je pense que l’hostilité religieuse en Palestine est exagérée et exploitée pour des motifs qui ne sont pas purement religieux ou économiques. L’orateur fait allusion à la situation privilégiée que les grands propriétaires possédaient sous le régime turc et qu’ils appréhendent de perdre ; la grande masse n’a pas d’animosité contre les Juifs, elle est appelée à profiter énormément du développement économique que les Juifs apporteront à la Palestine. Il ne faut pas croire que les Juifs allant en Palestine soient des bolchevistes ; ils en sont loin. Ils sont parmi les adversaires les plus décidés du bolchevisme, parce qu’ils en ont vu quelque chose. Mr. Churchill paraît suggérer que les Juifs sont des bolchevistes ; je tiens à donner un démenti formel.

Mr. Churchill interrompant, réplique : « Non ; ce que j’ai voulu dire, c’est que des mesures sont prises pour écarter des bolchevistes. »

Le colonel Wedgwood continue : « Parmi les immigrants juifs il y a un grand nombre de gens instruits, qui, le jour, travaillent sur les routes et, le soir, instruisent leurs camarades de travail. Ils introduisent la culture mécanique et les derniers perfectionnements. Graduellement, la civilisation se répand en Palestine. Ils me semblent être des gens énergiques et capables. On dit ici que 22 millions ont été dépensés en Palestine, que le contribuable anglais paiera ; arrêtons les frais et laissons tomber le pays, mais, en réalité, nous nous verrons dans l’obligation de renforcer notre armée en Palestine. Nous devrons avoir des forces pour protéger le canal de Suez et nous servir de la Palestine comme base ; le pays sera, dans l’avenir, le centre de nos forces militaires. »

[...]

Mr. Macquislen déclare que les millions de chômeurs anglais ne comprennent pas que l’argent soit employé au profit des gens qui se connaissent en questions d’argent mieux qu’eux. La déclaration Balfour ne nous lie pas ; c’est l’expression d’un vœu platonique plutôt qu’un contrat. Les Arabes nous disent qu’ils ne désirent pas les Juifs, qui, pour la plupart, sont des Russes indésirables avec des tendances bolchevistes. L’orateur ne voit pas pourquoi les Anglais doivent s’occuper de créer un Foyer National pour les Juifs et dépenser leur argent dans ce but. Les Arabes sont aussi capables de gouverner leur pays que le Labour Party ou les Tories. Les Arabes donneront certainement aux Juifs autant de facilités qu’à n’importe quel autre peuple. Nous n’avons pas besoin de prévoir une oppression. C’est une chose sérieuse pour un peuple d’avoir un corps étranger imposé par des moyens artificiels.

L’Écho Sioniste , 24 mars 1922
(disponible sur gallica.bnf.fr)

À lire l’article Le 2 novembre 1917, la déclaration Balfour, L’Humanité du 02/11/17

Du haut de ce plateau du Golan, dix-neuf siècles vous contemplent.

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COMMENTAIRES  

13/11/2017 20:01 par UVB76

Rothschild révèle le rôle décisif que sa famille a joué dans la Déclaration Balfour et la création d’Israël

" Le livre de Weir relate et prouve que la principale incitation offerte aux dirigeants britanniques pour leur faire accepter de publier la Déclaration Balfour fut l’assurance donnée par les sionistes qu’ils feraient entrer les États-Unis dans la Ière guerre mondiale aux côtés de la Grande Bretagne, si les Britanniques s’engageaient à favoriser la colonisation sioniste de la Palestine. "

Lien : http://arretsurinfo.ch/rothschild-revele-le-role-decisif-que-sa-famille-a-joue-dans-la-declaration-balfour-et-la-creation-disrael-video/

16/11/2017 15:49 par njama

La déclaration de Balfour n’est quand même pas le faire-part de naissance de création d’Israël, tout cela s’inscrit dans le contexte du démantèlement de l’empire ottoman voulu par les puissances impériales d’occident, Accords Sykes-Picot compris.


(14) Les martyrs du 6 mai 1916 : (note de l’auteur*)
Ce sont les premières victimes du sionisme !
Récapitulatif historique : En 1908, à Salonique, fut fomenté le renversement du Sultan Abd el Hamid, par la société Union et Progrès, fondée par Emmanuel Carasso et des francs-maçons, au nom de la liberté et de la Constitution. Le sultan avait refusé de céder la Palestine comme foyer national des juifs, en échange des dettes de l’empire ottoman envers les banques européennes.
Lorsque Hertzl a demandé à le voir, c’est le syrien Izzat el Abed qui l’a reçu et a refusé son offre (c’est pourquoi il a fait partie ce ceux dont les biens ont été confisqués après la destitution du sultan) Abd el Hamid a dit : « la Palestine est un Waqf, il n’appartient même pas au sultan de la vendre. »
Trois unionistes ont informé Le sultan de sa destitution, dont Carasso.
Dès les premiers jours du coup d’État, des slogans anti arabes ont commencé à fuser, alors que les Arabes faisaient partie de l’empire ottoman, et habitaient à Istanbul, des sociétés littéraires ont vu le jour, mais aussi des sociétés secrètes, dont le comité Union et Progrès qui était contre toutes les ethnies. Les rapports des séances parlementaires témoignent du bras de fer qui s’engage entre les unionistes Donmeh sionistes dont trois ministres (de l’intérieur, des affaires étrangères, et des finances) d’un côté, et les nationalistes turcs, arabes et arméniens de l’autre, dont certains sont parlementaires dans le parlement ottoman.

Chukri al Asali fut le premier à dénoncer dans ses articles l’infiltration sioniste, déjà en 1911 :il a démasqué la complicité des unionistes dans l’afflux sioniste vers la Palestine, dénoncé que les sionistes forment un état dans l’état, ayant leurs propres écoles , leur propre drapeau, leur propre timbre postal, une armée secrète et des fabriques d’armes secrètes. Il a exposé les timbres portant l’inscription « terre d’Israël ». les comptes-rendus des séances parlementaires publiés par le journal al Qabas en 1913 montrent la pertinence des arguments de al Asali, des arméniens, des turcs patriotiques, et la faiblesse des réponses des unionistes. C’est au cours de ces séances que les parlementaires arabes ont accusé les unionistes de vendre les institutions de l’état aux banques juives occidentales. Tous ceux qui ont dénoncé le sionisme ; arabes, turcs et arméniens, ont été exécutés.

Les Donmeh voulaient entrainer l’empire ottoman en guerre (1ere guerre mondiale) afin de pouvoir démanteler l’empire, et en détacher la Palestine. Ils ont vendu les fonds souverains aux banques occidentales, alors que ces intellectuels défendaient une unité arabo-turc, pour protéger cet empire levantin contre l’occident sous une forme d’état fédéral donnant les droits à toutes les communautés.
[...]
lire la suite :
source : note (14) "La Chrétienté, fille authentique de Bilad al Cham", par * Dr Nadia Khost, écrivaine syrienne — auteur de nombreux ouvrages, d’essais, et de nouvelles portant sur l’histoire, l’architecture, la conservation et la protection du patrimoine de la Civilisation Arabe — vit à Damas. https://silviacattori.net/spip.php?article4545
https://fr.wikipedia.org/wiki/Waqf

16/11/2017 16:59 par njama

« Foreign Office. 2 novembre 1917 « Cher lord Rothschild,... etc.

La simultanéité entre les Accords Sykes-Picot (9 mai 1916), encore secrets à cette date avant que Lénine ne les dévoile en novembre 1917 et la Déclaration de Balfour sont bien plus qu’une coïncidence fortuite !
Lénine révéla publiquement les Accords secrets de Sykes-Picot dont il fit publier le texte intégral dans la Pravda :
– « Cette publication intervient quelques semaines après le succès de la Révolution d’octobre. Les soviets ratifient, le 26 octobre 1917, un Décret de paix qui stipule notamment : « Le gouvernement abolit la diplomatie secrète et exprime de son côté la ferme intention de mener les pourparlers en pleine franchise, devant le peuple entier ; il procède immédiatement à la publication complète des traités secrets » .

La bataille faisait rage sur tous les fronts, les morts se comptaient déjà par millions. En publiant les traités secrets, les Bolchéviques qui venait de prendre le pouvoir et voulaient la paix immédiate, entendaient révéler à l’opinion mondiale les motivations profondes de l’affrontement entre impérialismes en concurrence pour le partage du monde. Ces traités montraient à l’opinion des pays belligérants les vrai buts de l’hécatombe : les soldats mouraient pour des objectifs qui leur étaient étrangers.

Lénine fait donc publier ces traités le 13 novembre 1917 dans la Pravda. Ils seront repris dans le Manchester Guardian * et dans The New Europe.
* RUSSIA AND SECRET TREATIES Published in : The Manchester Guardian, p. 5 (November 26, 1917). This was the first English-language reference to what became known as the Sykes Picot Agreement. —
https://en.wikisource.org/wiki/Russia_and_secret_treaties

L’accord Sykes-Picot, ainsi divulgué par le pouvoir Bolchévique, viole outrageusement la promesse faite aux Arabes de leur offrir une indépendance complète en contrepartie de leur aide contre les Turcs, promesse dont le « colonel » Thomas Edward Lawrence, dit« Lawrence d’Arabie » s’était porté garant auprès du chérif de La Mecque, Hussein, et de son fils Fayçal. » –

pour plus de détails litre l’article : http://lepcf.fr/Machreq-C-est-Lenine-qui-revela-les-Accords-secrets-Sikes-Picot

17/11/2017 10:21 par njama

Ne pas confondre la cause et les moyens, le sionisme n’a été que l’accessoire de la politique coloniale anglaise, et la grande majorité des Juifs qui se sont expatriés en Palestine leurs colons - idiots utiles ? - puisque ce qui guidait le gouvernement de Sa Majesté, et Lord Rothschid vraisemblablement, était assez éloigné d’une pure philanthropie ou d’une tardive compassion envers les Juifs.

Alain Gresh écrit dans "Israël-Palestine, vérités sur un conflit" (Fayard, 2001 et 2007) :

"Mais la Grande-Bretagne, en confortant le mouvement sioniste, vise un objectif plus stratégique, le contrôle du Proche-Orient. Le dépeçage des vaincus est négocié entre Paris, Londres et Moscou, alors même que la victoire n’est pas acquise. En 1916, sont signés entre Paris et Londres, puis ratifiés par le tsar, les accords connus sous le nom de Sykes-Picot (Mark Sykes et Georges Picot sont deux hauts fonctionnaires, l’un britannique l’autre français) qui définissent les lignes de partage et les zones d’influence au Proche-Orient. Pour Londres, la Palestine « protège » le flanc est du canal de Suez, ligne vitale entre les Indes, le fleuron de l’empire, et la métropole. Le parrainage accordé au sionisme permet au gouvernement britannique d’obtenir un contrôle total sur la Terre sainte.."
.
Le sionisme est surtout une création anglaise un demi-siècle avant le Congrès de Bâle (1897), alors que Herzl (1860-1904), devenu père putatif de l’État Juif depuis celui-ci, faux-prophète pour les uns, Esdras moderne pour les autres, aurait écrit dans son Journal : « Si je devais résumer le Congrès de Bâle en un mot, ce serait celui-ci : à Bâle j’ai fondé l’État Juif (...). Peut-être dans cinq ans et certainement dans cinquante ans, chacun le saura. ».

Schlomo Sand pour sa part écrit dans « Comment la terre d’Israël fut inventée : De la Terre sainte à la mère patrie » :

« Si le romancier Disraeli (1804-1881) ne propose pas un vrai happy end, Disraeli l’homme politique réussit en fin de compte, dans la réalité historique, à rendre la Grande Bretagne plus »asiatique« – autrement dit : à accroître notablement sa dimension coloniale.
Disraeli n’est pas devenu sioniste ni, à fortiori, sioniste chrétien. Il appartenait toutefois au même parti que Shaftesbury, avec qui il a entretenu une relation étroite dès les années 1860. Cependant, l’appui à une restauration juive en Palestine appelée à devenir un foyer chrétien ne faisait pas particulièrement partie de ses préoccupations [63]. Par sa politique, Disraeli a servi, de son mieux et sans déroger, la classe dominante en Grande Bretagne. Mais peut-être, sans l’avoir voulu, a-t-il contribué indirectement à la création des conditions diplomatiques qui, plus tard, mettront l’Angleterre en position d’adopter l’idée sioniste juive ».

17/11/2017 14:58 par njama

@ modération_le_Grand_Soir
sans vouloir abuser, ce dernier commentaire pour clore la démonstration.
Merci


Le sionisme, une création anglaise un demi-siècle avant le Congrès de Bâle. L’affirmation suppose démonstration que l’on trouve dans les déclarations de Lord Shaftesbury’s sur la Palestine et dans le soutien très actif des protestants évangéliques britanniques qui militèrent activement au XIX° pour le retour des Juifs en Terre Sainte. Mais peut-être faut-il parler d’un proto-sionisme sans lequel la Déclaration de Balfour n’aurait pas vu le jour, ni l’État d’Israël.

 : « A land without a people for a people without a land » ... "and the Jews ...will probably return in yet greater numbers, and become once more the husbandmen of Judaea and Galilee."
"Le sol et le climat de la Palestine sont singulièrement adaptés à la croissance des produits nécessaires aux exigences de la Grande-Bretagne ; le coton le plus fin peut être obtenu en abondance presque illimitée ; la soie et la garance sont la principale production du pays, et l’huile d’olive est maintenant, comme elle l’a jamais été, le très gras de la terre. Seuls le capital et les compétences sont nécessaires : la présence d’un officier britannique, et la sécurité accrue des biens que sa présence conférera, peuvent les inviter de ces îles à la culture de la Palestine ; et les Juifs, qui ne se livreront à l’agriculture dans aucune autre terre, ayant trouvé, dans le consul anglais, un médiateur entre leur peuple et le Pacha, y retourneront probablement encore en grand nombre, et deviendront une fois de plus les fermiers de Judée et de Galilée !".

Source : Religion and Jewish Restorationism
Lord Shaftesbury’s « Memorandum to Protestant Monarchs of Europe for the restoration of the Jews to Palestine », published in the Colonial Times, in 1841

Shaftesbury was a student of Edward Bickersteth and together they became prominent advocates of Christian Zionism in Britain.[33][34] Shaftesbury was an early proponent of the Restoration of the Jews to the Holy Land, providing the first proposal by a major politician to resettle Jews in Palestine. The conquest of Greater Syria in 1831 by Muhammad Ali of Egypt changed the conditions under which European power politics operated in the Near East. As a consequence of that shift, Shaftesbury was able to help persuade Foreign Minister Palmerston to send a British consul to Jerusalem in 1838. A committed Christian and a loyal Englishman, Shaftesbury argued for a Jewish return because of what he saw as the political and economic advantages to England and because he believed that it was God’s will. In January 1839, Shaftesbury published an article in the Quarterly Review, which although initially commenting on the 1838 Letters on Egypt, Edom and the Holy Land (1838) by Lord Lindsay, provided the first proposal by a major politician to resettle Jews in Palestine  :[35][36]
>
The soil and climate of Palestine are singularly adapted to the growth of produce required for the exigencies of Great Britain ; the finest cotton may be obtained in almost unlimited abundance ; silk and madder are the staple of the country, and olive oil is now, as it ever was, the very fatness of the land. Capital and skill are alone required : the presence of a British officer, and the increased security of property which his presence will confer, may invite them from these islands to the cultivation of Palestine ; and the Jews’, who will betake themselves to agriculture in no other land, having found, in the English consul, a mediator between their people and the Pacha, will probably return in yet greater numbers, and become once more the husbandmen of Judaea and Galilee. [37]
<

The lead-up to the Crimean War (1854), like the military expansionism of Muhammad Ali two decades earlier, signalled an opening for realignments in the Near East. In July 1853, Shaftesbury wrote to Prime Minister Aberdeen that Greater Syria was “a country without a nation” in need of “a nation without a country... Is there such a thing ? To be sure there is, the ancient and rightful lords of the soil, the Jews !" In his diary that year he wrote “these vast and fertile regions will soon be without a ruler, without a known and acknowledged power to claim dominion. The territory must be assigned to some one or other... There is a country without a nation ; and God now in his wisdom and mercy, directs us to a nation without a country.«  [38][39] This is commonly cited as an early use of the phrase,  »A land without a people for a people without a land" by which Shaftesbury was echoing another British proponent of the restoration of the Jews to Israel, (Dr Alexander Keith.)
Bust of Anthony Ashley-Cooper, by F. Winter, 1886. In the collection of Dorset County museum, Dorchester.

Shaftesbury was President of the British and Foreign Bible Society (BFBS) from 1851 until his death in 1885. He wrote, of the Bible Society, « Of all Societies this is nearest to my heart... Bible Society has always been a watchword in our house. » He was also president of the Evangelical Alliance for some time.[2]


Ouvrage sur le sujet en anglais :
The Origins of Christian Zionism : Lord Shaftesbury and Evangelical Support for a Jewish Homeland
by Donald M Lewis, Cambridge University Press ; 1 edition (October 26, 2009)

In this study of Lord Shaftesbury – Victorian England’s greatest humanitarian and most prominent Christian Zionist – Donald M. Lewis examines why British evangelicals became fascinated with the Jews and how they promoted a ‘teaching of esteem” that countered a “teaching of contempt.” Evangelicals militated for the restoration of Jews to Palestine by lobbying the British cabinet on foreign policy decisions. Professing their love for the Jews, they effectively reshaped the image of the Jew in conversionist literature, gave sacrificially to convert them to Christianity, and worked with German Pietists to create a joint Anglican-Lutheran bishopric in Jerusalem, the center (in their minds) of world Jewry. Evangelical identity evolved during this process and had an impact on Jewish identity, transforming Jewish-Christian relations. It also changed the course of world history by creating a climate of opinion in the United Kingdom in favor of the Balfour Declaration of 1917, which pledged British support for a Jewish homeland in Palestine. The movement also bequeathed a fascination with Christian Zionism to American evangelicals that still influences global politics.

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