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Débandade à Kaboul

Plutôt dérisoires, ces commentaires journalistiques qui reprochent à Joe Biden de se comporter comme Donald Trump, qui accusent Washington de renoncer à son hégémonie planétaire, et se livrent à une narration suggérant que les USA n’en ont pas fait assez, un peu comme ces bellicistes qui, durant la guerre du Vietnam, ne comprenant rien à rien, réclamaient davantage de troupes au sol et davantage de bombes sur le Nord-Vietnam.

Comme si un surcroît d’impérialisme pouvait sauver l’impérialisme, et comme si vingt ans d’occupation militaire en Afghanistan, des dizaines de milliers de morts et des centaines de milliards partis en fumée n’étaient qu’un acompte, et qu’il fallait verser le solde !

Tout aussi dérisoire, pour la même raison, est la thèse de "l’erreur stratégique" commise par Washington, soutenue par certains experts occidentaux qui trouvent que cette invasion était une bonne idée, au motif qu’il fallait punir les méchants talibans complices d’Al-Qaida, mais que, malheureusement, elle a été mal exécutée. Si c’était vraiment le cas, pourquoi les USA, constatant leur erreur, n’ont-ils pas plié bagages comme ils l’ont fait en Somalie en 1992 ? Constamment ressassée après chaque échec, cette thèse de "l’incompétence" ou de "l’amateurisme" de Washington évacue la question des véritables motivations de l’intervention étrangère : argumentation qui sert d’écran de fumée, elle fait comme si la légitimité de cette intervention allait de soi, et comme si le problème, en définitive, était un problème de forme, et non un problème de fond.

On s’autorise ainsi à passer sous silence les véritables ressorts de ce conflit majeur. On oublie que ce vaste pays montagneux est un pays-charnière qui fait la jonction entre les mondes iranien, turc et indien, et qu’en plaçant son territoire sous contrôle direct ou indirect, Washington entendait obtenir de cette opération, à la suite du reflux soviétique, de copieux dividendes stratégiques. On oublie alors que la principale motivation de l’invasion étrangère perpétrée en 2001, masquée derrière le noble motif de la soi-disant lutte contre le terrorisme, était de prendre pied à proximité de la Russie et de la Chine. Elle se contentait de prolonger, à cet égard, l’implantation de la CIA auprès des factions islamistes, inaugurée avant même l’intervention soviétique de 1979 au profit d’un État afghan légitime et dirigé par des forces laïques.

En jetant une tête de pont en Afghanistan, Washington se donnait ainsi les moyens, à terme, d’endiguer l’influence de Moscou et de Pékin, voire de déstabiliser sur leur flanc sud ces puissances continentales, rivales systémiques de la thalassocratie étasunienne. Quitte à transformer ce pays en pouponnière à extrémistes dont la manipulation, sous le règne de Zbigniew Brzezinski, a été élevée au rang d’axiome de la politique des États-Unis dans le Grand Moyen-Orient. Quitte à prendre le risque, aussi, de subir le syndrome de Frankenstein, la créature terroriste finissant par se retourner contre son créateur et adoptant son propre agenda, en attendant l’ultime renversement d’alliance qui transformera à nouveau l’ennemi supposé en allié objectif, voire en allié tout court, au prix d’une amnésie volontaire des contentieux passés.

En résumé, il est évident que les États-Unis n’ont pas abandonné l’Afghanistan le 16 août 2021 parce qu’ils se sont rendu compte, vingt ans plus tard, qu’ils avaient "commis une erreur stratégique" (Hubert Védrine). S’ils ont plié casaque, ce n’est pas non plus parce qu’ils ont "accompli leur mission" (Joe Biden), sauf si l’on admet, bien entendu, que la mission était de perpétuer le chaos, ce qui est exact. Quand Joe Biden dit que les États-Unis n’avaient pas vocation à "construire une nation" en Afghanistan, il faut le prendre au mot : cette longue occupation était en réalité une entreprise de démolition. Évidemment, ce n’est pas ce que Joe Biden a voulu dire : il veut faire croire que cette débandade finale est justifiée par la victoire sur Al-Qaida, alors que les métastases de cette organisation parrainée par la CIA au début des années 80 n’ont cessé de se répandre depuis 20 ans !

La vérité est donc à des années-lumière de cette justification dérisoire, même si, formellement, ce que dit Joe Biden est exact : les États-Unis n’ont rien construit en Afghanistan, se contentant d’y exercer une capacité de nuisance qui a été finalement mise en échec par des adversaires plus forts qu’eux, et qui tirent leur force d’un avantage moral considérable : ils sont dans leur pays et ils se battent pour y exercer leur souveraineté. Si les derniers représentants de la tutelle impériale ont déguerpi d’Afghanistan, c’est tout simplement parce qu’ils ont perdu la guerre. Et ce sont les talibans, ces ex-alliés transformés en résistants par l’occupation étrangère, qui les ont mis dehors après avoir dispersé l’armée en carton-pâte d’un régime fantoche. Comme au Vietnam, en 1975.

Bruno GUIGUE

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COMMENTAIRES  

18/08/2021 15:02 par Georges Rodi

Un article de l’universitaire américain Jeffrey D. Sachs détaille un récent rapport sur l’utilisation des fonds consacrés par les US pour la reconstruction de l’Afghanistan.

Les États - Unis ont investi environ 946 milliards de dollars entre 2001 et 2021.

Sur ces 946 milliards de dollars, 816 milliards, soit 86%, ont été consacrés aux dépenses militaires des États - Unis.
Sur les 130 milliards de dollars restants, 83 milliards sont allés aux forces de sécurité afghanes.
Environ 10 milliards de dollars supplémentaires ont été consacrés aux opérations de lutte contre les stupéfiants (l‘ironie de la chose étant que les champs de pavot étaient protégés par les forces armées)
15 milliards de dollars sont allés aux institutions américaines opérant en Afghanistan.
Il ne reste plus que 21 milliards de dollars de soutien économique régional.

Toutefois, la plus grande partie de ce solde n’a guère profité au peuple afghan, les projets soutenus tenant plus du discours politique que d’actions concrètes : appui pour la lutte contre le terrorisme, revitalisation de l’économie nationale, mise en place d’un système juridique efficace, accessible et indépendant…

En bref, moins de 2%, et peut - être beaucoup moins, des dépenses des États - Unis en Afghanistan ont fourni au peuple afghan des infrastructures de base ou de services de réduction de la pauvreté.

Les États - Unis auraient pu investir dans l’eau potable et l’assainissement, les bâtiments scolaires, les cliniques, les connexions numériques, l’équipement et la vulgarisation agricoles, les programmes de nutrition et bien d’autres projets pour sortir l’Afghanistan de la pauvreté économique.

Au contraire, l’Amérique laisse derrière elle un pays avec une espérance de vie de 63 ans, un taux de mortalité maternelle de 638 pour 100 000 nouveaux-nés et un taux de sous alimentation des enfants de 38%.

Autant pour la fiction de l’aide consacrée au développement de l’Afghanistan.

18/08/2021 15:37 par Danael

Excellente analyse. Je vous suis sur les silences :

On s’autorise ainsi à passer sous silence les véritables ressorts de ce conflit majeur. On oublie que ce vaste pays montagneux est un pays-charnière qui fait la jonction entre les mondes iranien, turc et indien, et qu’en plaçant son territoire sous contrôle direct ou indirect, Washington entendait obtenir de cette opération, à la suite du reflux soviétique, de copieux dividendes stratégiques. On oublie alors que la principale motivation de l’invasion étrangère perpétrée en 2001, masquée derrière le noble motif de la soi-disant lutte contre le terrorisme, était de prendre pied à proximité de la Russie et de la Chine. Elle se contentait de prolonger, à cet égard, l’implantation de la CIA auprès des factions islamistes, inaugurée avant même l’intervention soviétique de 1979 au profit d’un État afghan légitime et dirigé par des forces laïques.

19/08/2021 01:06 par chb

Quel plaisir de retrouver une analyse de B. Guigue !
Si les 60000 taliban ont gagné, quasiment sans coup férir, contre l’armée afghane (trois fois plus nombreuse, formée à grands frais par Washington) et contre les USA, c’est à l’évidence parce qu’il n’y avait pas en face une volonté de les combattre ; voire un choix de la défaite. Et tiens, Mossoul, déjà, était tombé en quelques jours... Lors de la formation de "forces démocratiques" en Syrie aussi, les armes US avaient déjà été récupérées par les mauvais bonshommes...
Voir l’interprétation que PressTv (Iran) donne de cette débâcle : "Saïgon ? Même pas..."
Voir aussi les contacts et négociations avortées entre ces "terroristes" (curieusement policés !) et les USA, l’ennemi de 20 ans se voyant finalement offrir le pays esquinté au nez et à la barbe des alliés occidentaux tout désorientés.
Quid du manque à gagner sur le trafic de drogue ? Comment "Biden" va-t-il gérer la perte de crédibilité de l’empire et surtout de sa force militaire ?
Quelles répercussions ce nouveau fiasco aura-t-il sur un rééquilibrage régional (et plus lointain), et sur l’attitude des caniches habituels la prochaine fois ?
La Chine se prépare à investir en Afghanistan : met-elle le pied dans un guêpier, qui l’affaiblirait dans la perspective d’un conflit contre les Etats-Unis, ou saura-telle négocier un passage afghan pour sa route commerciale ?

19/08/2021 07:51 par carlito

Une fois de plus : Merci Bruno Guigue
pour remettre cette invasion US dans sa véritable dimension
évidement géopolitique d’empêcher l’unité du contiment monde l’Eurasie (Makinder) cauchemar absolue de l’Empire Britannique puis USAin.
Caramba, encore raté ?
bien pire que cela !

Outre les repercussions en terme d’image dans un continent asiatique qui n’avait pas oublié la débandade de Saïgon, une nouvelle fois "perdre la face" va achever la crédibilité de l’Interventionisme US, son racket à la protection et son exceptionnalisme auto-proclamé.
"Tigre de papier", incompétence et corruption des élites (sic)
Le Japon et l’UE, aux deux extrémités de ce continent-monde ne devraient pas y être indifférents.
Taïwan non plus et l’Inde probablement.

Une époque intéressante, en vérité.

19/08/2021 10:26 par tchoo

Echec total de l’OTAN qui devait former une armée afghane, dont la principale action a été de poser les armes face aux talibans, qui ne sont que des afghans comme eux.
Quand aux alliances a géométrie variable ou géopolitique variable, les russes parlent maintenant à ceux qu’ils ont combattu à la fin des années 70 et qui les ont chassé du pays.
La propension des USA à semer le chaos partout où ils passent est incommensurable, ce pays en est la énième illustration.
Espérons que le "peuple" afghan puisse redevenir souverain sur son sol et éviter toutes les chausses trappes de tout les pays qui leur voudront du "bien"

19/08/2021 12:05 par L. A.

Bis repetita placent. Je ne sais pas si les États-Unis (et leurs affidés) ont une nouvelle fois « perdu la guerre » ou encore « perdu la face », mais de tous les faits connus je déduis qu’ils avaient formé et armé les talibans pour faire ch… principalement l’URSS et subsidiairement la Chine, et que cette fois les talibans qu’ils ont finalement mis au pouvoir vont leur servir à faire ch… principalement la Chine et subsidiairement la Russie. Le premier coup, ç’avait bien fonctionné (en dix ans l’URSS avait été rayée de la carte), et ce coup-ci ?
L. A. (Affligé de constater tant de criminelle bêtise.)

19/08/2021 13:19 par DEADMOCRACY

"c’est tout simplement parce qu’ils ont perdu la guerre"

Comme toutes celles menées par eux depuis 1945.

Quel plaisir, quelle jouissance de les voir se prendre, une fois de plus, une râclée magistrale, mais à quel prix pour le peuple afghan (tant de victimes, tant de morts).

Pour la suite, c’est aux Afghans de décider de leur futur.

20/08/2021 01:00 par act

Lire ou entendre, que les USA et/ou l’OTAN auraient perdu la guerre en Afghanistan, rappelle ceux qui estiment que les mêmes auraient perdu la guerre en Syrie, en Irak ou au Liban, entre autre. C’est postuler que le but de l’empire était de "gagner" ces guerres (occuper ou placer ses sbires). Une autre analyse, qui se rapproche de celle du commentateur L.A. ci-dessus, est que le but était autre : ruiner et détruire durablement ces pays. Et à travers ces pays, toucher la Russie, la Chine et parfois même l’Europe ("fixer" des moyens opérationnels ennemis, par exemple).

Les USA n’ont pas connu tant de réelles déroutes que certains semblent le penser, ils ont perdu beaucoup de batailles mais réussissent régulièrement à atteindre l’objectif qu’ils s’étaient fixés. Le Vietnam est un contre exemple mais là aussi, avec tout le respect pour l’exemple de résistance et de génie militaire des Vietnamiens, la déroute des USA est autant politique que militaire (c’est aussi parce qu’une réelle opposition à la guerre existait aux USA, que l’armée dut se retirer ou qu’elle ne put utiliser toute sa puissance).
Les mois qui viennent monteront quel est le projet réel, probablement ce qui a déjà été formulé clairement : maintient et création de tensions et conflits aux frontières des "cibles", la Chine et la Russie (Ukraine, Afghanistan, Azerbaïdjan, Pakistan, etc). Préparation de conflits de haute intensité contre la Chine et/ou la Russie.
L’Otan est réorganisée et redéployée à cette fin en Europe, depuis quelques années dans l’indifférence générale, plusieurs axes du réseau routier européen sont rénovés dans le but de transférer plus facilement les troupes et équipements militaires USA/Otan vers la Russie. Des exercices sans précédent viennent d’avoir lieu en Europe afin d’acheminer les troupes US aux frontières de la Russie.

Toutefois, l’agenda de l’équipe de biden semble indiquer que la cible prioritaire serait la Chine, qui parait avoir bien reçu le message.
(qqun peut-il confirmer, ou pas, la fiabilité de cette info ? : https://fas.org/blogs/security/2021/07/china-is-building-a-second-nuclear-missile-silo-field/ ? merci)

20/08/2021 04:51 par Georges Rodi

20 ans
4 présidents américains
1000 milliards de U$
Plus le soutien des alliés de l’OTAN,,,, qui a coûté combien ?
Tout cela pour remplacer les talibans par des talibans.
Good job, well done.

Et comme d’habitude, revoilà la patate chaude... Qui pour accueillir les migrants afghans ?
Après la Syrie, la Lybie.
Et avant cela le Vietnam, le Cambodge, l’Amérique centrale, 2 guerres du golfe.
Où est la surprise ?

La surprise est à venir... Qui et où sera le suivant sur la liste ?
Les paris sont ouverts.

20/08/2021 11:28 par Georges Rodi

> act
L’info sur les « silos nucléaires » n’a pas été confirmée par le gouvernement Chinois, ni infirmée.
Il suffit d’attendre un peu pour voir s’il ne s’agit pas en fait de supports pour éoliennes.

Ceci dit, Hu Xijin, éditeur du Global Times, a produit un article précisant qu’il serait tout à fait nécessaire de développer la dissuasion nucléaire pour garantir la capacité de la Chine à répliquer contre une agression.
Il précise plusieurs points :
 La Chine possède à peu près autant de têtes nucléaires que la France, environ 350. Les US en ont environ 5000.
 La Chine s’est engagée à ne jamais utiliser cette force en premier, ni contre un pays qui ne possède pas ce type d’armements. Contrairement aux US dans les 2 cas.
(Si les US s’engageaient à le faire, cela ne changerait pas beaucoup l’équation car ils démontrent régulièrement que leurs engagements peuvent être annulés à tout moment)
 La Chine ne développerait probablement pas le nombre de silos, mais plutôt des solutions mobiles (sous-marins, camions, avions…)
 Il est impossible d’ignorer le développement des forces armées qui font face à la Chine (Corée, Japon, Guam…), le transfert des troupes vers les bases situées en Asie, y compris par l’OTAN, ce qui est nouveau.
France, Allemagne, Pays-bas... Tous viennent en Mer de Chine.
La Chine ne peut pas ignorer non plus toutes les actions en cours pour pousser l’Inde, le Vietnam, l’Indonésie, les Philippines… à prendre parti contre la Chine.

Est-ce seulement pour assurer sa réélection ? Le premier ministre japonais multiplie les signes agressifs et les tentatives pour éliminer les dernières contraintes qui pèsent encore sur la constitution pacifique du pays. Et quel est le but de la France lorsqu’elle participe à des exercices de débarquement au Japon avec les armées Japonaises et américaines (c’est une première).

Boris Johnson n’est pas en reste, il a annoncé le développement de la force nucléaire britannique, et qu’un porte-avion anglais, qui vient de passer en mer de Chine, sera stationné au Japon.

Imaginez-vous avoir une flotte russe ou chinoise à quelques km de Bordeaux ou Nantes tous les mois ? Pour moi qui habite dans la province de Canton, c’est ce qui se passe, le tout accompagné de déclarations viriles et de battements de tambour.
J’ai été en particulier choqué par une déclaration de Florence Parly qui a trouvé moyen de préciser que les sous-marins nucléaires français se déplaçaient en Mer de Chine… Quel est le but de préciser un truc pareil… Faire plaisir à l’OTAN ? Va-t- elle prétendre que la Chine menace la France ?

Ne pas croire que ce qui se passe en Afghanistan va calmer les occidentaux.

20/08/2021 11:48 par Assimbonanga

@Georges Rodi. Les Etats-Unis vont tourner toute leur capacité de nuisance vers l’Amérique Latine ? Ils vouloir "régler le problème" comme disent Zoé Valdès et les Cubains de Maimi : en deux heures, c’est fait !

20/08/2021 20:26 par act

@Assi : l’Amérique Latine, même si unifiée, ne menace pas l’hégémonie US, la Chine -à elle seule- le fait.

@Georges R : bien que totalement opposé à l’armement nucléaire, je ne pourrais condamner la Chine de vouloir aussi légitimement se protéger des menaces qui ne cessent effectivement de s’accumuler.
S’il s’agit de silos, le but n’est certainement pas de les fourbir tous de missiles intercontinentaux mais de protéger, par le nombre de leurres, les quelques silos réellement actifs. ce serait un coup (de go ?) génial en sachant le cout modeste d’un silo comparé à celui astronomique et nécessaire pour cibler l’ensemble de ces nouveaux silos (plusieurs centaines sur différents sites, apparemment)...

21/08/2021 09:02 par Georges Rodi

>Assimbonanga
Oui, pour les US, envahir militairement Cuba ne prendrait pas beaucoup de temps.
Mais pourquoi faire ? Il n’y a pas de pétrole ou d’intérêt stratégique suffisant.
Le blocus ne coûte pas grand-chose, et sert d’exemple aux pays récalcitrants.

Il y a aussi la question du « soft power ».
Les US « justifient » leur activisme militaire mondial par la défense des droits de l’homme, la liberté et la démocratie.
Envahir Cuba ne collerait pas, et viendrait affaiblir un discours qui, d’ores et déjà, commence à être bien usé.

Quant au reste de l’Amérique du Sud, les pays sont déjà globalement surendettés vis-à-vis des US, y déployer des forces armées serait une charge énorme qui ne rapporterait rien de plus. La CIA, la corruption, quelques mercenaires suffisent à maintenir cette zone sous contrôle économique.

Le coût des opérations militaires est un sujet crucial.
Dans un commentaire précédent, je parle de l’utilisation du budget de 1000 milliards pour la reconstruction de l’Afghanistan.
Il conviendrait y ajouter le coût direct des forces militaires (800 milliards), et le coût pour la prise en charge des vétérans (260 milliards).
 C’est colossal-

Il n’est pas difficile de voir qui en a profité : les sociétés qui ont obtenu les contrats d’armements et, de plus en plus aussi, celles qui profitent de la privatisation des services associés aux interventions militaires.
Pour tous les autres, y compris pour le peuple américain, c’est une perte sèche.

La perspective d’un retour économique a toujours joué dans les conflits.
Cependant, il y a plusieurs manières de voir la chose.
J’ai autrefois pensé qu’il s’agissait de saisir des réserves de pétrole... Mais dans la perspective d’une réduction mondiale de la demande, ce n’est plus l’idée prédominante.
D’autant moins depuis que les US sont devenus un des plus grands producteurs.

Si l’occasion se présente, les US peuvent se servir bien sûr, souvenons-nous de D.Trump qui, après avoir laissé tomber les kurdes, a justifié de maintenir quelques troupes en Syrie pour saisir du pétrole, pas du tout gêné par le fait que ce soit un crime de guerre… J. Biden, son successeur, s’en fout tout autant et continue de le faire.

La nouvelle stratégie globale consiste à empêcher le plus possible les pays concurrents de profiter du gâteau restant.
L’Irak, la Lybie, la Syrie sont de parfaits exemples de pays producteurs dont les livraisons sont réduites à moins que rien.
L’Iran et le Venezuela aussi, uniquement à coups de sanctions économiques.

Pour conclure, les prochaines cibles sont tout simplement la Chine et la Russie.
 Il y aura des pressions militaires, car elles coûtent de l’argent des 2 côtés.
Chaque fois qu’un bateau militaire se rapproche de la Chine, il faut en déployer un en face, avec des avions de surveillance… Lorsque beaucoup de pays se relaient pour le faire, ils se partagent les coûts, alors qu’en face, la Chine est seule à répliquer.
 Il y a des pressions économiques, et il y en aura d’avantage, un cocktail de sanctions et de blocus technologique.
 Il ne faut pas écarter des conflits militaires larvés, à la frontière de l’Inde pour la Chine, en Ukraine pour la Russie.
 Enfin, ne mettons pas de côté une hypothèse de conflits biologiques, un domaine dans lequel les US sont les seuls à posséder quelques centaine de labos à travers le monde.

Lorsque la Chine rêve d’une collaboration internationale active dans l’idée de poursuivre le développement de tous les pays du monde, tout en luttant contre le réchauffement climatique, les gouvernements occidentaux sont sur un tout autre agenda, le maintien à tout prix de leur hégémonie.

21/08/2021 09:09 par Georges Rodi

> act
Oui, ne pas mettre de missile dans chaque silo est un classique.
Il n’empêche que les US ont suffisamment de projectiles capables de perforer ce type de cibles.
C’est pourquoi ce type d’installation est passé de mode.

Un sous-marin nucléaire qui se ballade sous la banquise est indétectable, et beaucoup plus efficace en termes de dissuasion.
Il y a quelques mois, au plus fort des pressions exercées autour de l’Ukraine, Poutine a envoyé un message très clair en faisant surgir 3 sous-marins (équipés de missiles hypersoniques ?) au large du Groenland. C’est le minimum pour calmer tout ce que Washington compte de va-t-en-guerre.

C’est valable aussi pour la Chine, personne ne doute ici qu’il n’y a que ce niveau de dissuasion pour que les crétins d’en face comprennent qu’il ne faut pas aller trop loin.

21/08/2021 14:12 par Danael

Les USA peuvent asphyxier des petits pays par le moyen de sanctions économiques comme ils le font pour le Nicaragua, Cuba, etc . Mais contre les pays qui ont un certain poids économique, leur fiasco est notoire. Outre que les sanctions américaines prolongées ont eu pour résultat l’effet contraire : les pays touchés ont renforcé leur système d’autodéfense et ont entamé de nouvelles alliances économiques pour s’éloigner progressivement d’une trop grande dépendance envers les USA. Notamment avec la Chine. Il faudrait aussi parler des graves problèmes internes qui touchent la société américaine, du jamais vu, et une société au bord du collapse car aucune politique concrète n’est envisagée avec sérieux pour y faire face. Selon moi on surestime un peu la force de la gouvernance américaine qui a montré ses limites dans sa politique extérieure et de graves failles sur le plan intérieur qui l’affaiblit. On me dira, il faut se méfier de la Bête blessée mais ne pas voir la réalité c’est aussi trembler pour rien et faire le jeu de la Bête.

22/08/2021 00:28 par act

@George R. : Merci pour vos commentaires instructifs. J’ignorais que c’était un classique, il y a-t-il d’autres sites de ce type (si réel) à travers le monde ? A l’opposé, aux USA tous les silos sont fourNis (et non fourBis ;), sur certains sites les silos disposent parfois de plusieurs missiles (Malmstrom AFB, MT / Bomb count : 535 / Bomb detail : 150 W62s (in 50 ICBM silos) ; 10 W62s (spares) ; 200 W78s (in 100 ICBM silos) ; 150 W78s (in 50 ICBM silos) ; 25 W78s (spares)).
Pour revenir au(x) supposés sites chinois en construction, il me semble qu’un tel nombre de silos sur un même site -si nucléaires- serait une première, erreur de ma part ?

@Danael : Sur-estimer les USA serait se tromper et contre-productif, en effet. Une réelle crise, un éffondrement interne, serait probablement la "chute de l’empire" la moins dangereuse pour le reste du monde. Reste qu’objectivement les USA disposent d’une force de frappe et d’un réseau de bases sans égal. Ils dominent, seuls -et de loin- dans pratiquement tous les domaines militaires. En 2021, la Russie (4144) et la Chine (3260) alignement ensemble 7404 unités aériennes militaires, les US 13233, ce sans compter les unités additionnelles de leur nombreux vassaux. Il en va de même dans les autres corps. Des échecs* comme le F35 (portés par les "alliés", à qui ils sont destinés) ne devraient pas faire oublier le F22 ou son prochain successeur (*échec en tant que "chasseur" mais efficace en bombardier furtif, quand escorté de ...F22, que les US ne vendent pas, of course ;)
Ces dernières années, la Russie a pris, jusqu’ici, l’avantage dans quelques domaine décisifs (missiles hypersoniques, torpilles, défense aérienne) pourtant, elle reste très prudente. Elle n’ignore pas que l’avantage numérique et opérationnel des yankee (+Otan) est tel, que sa seule réelle protection est (malheureusement) l’assurance d’une riposte nucléaire sur le territoire des USA.

22/08/2021 05:55 par Georges Rodi

> Danael

Sans chercher à surestimer la capacité des US à mettre à genoux –ou remettre dans le droit chemin- les autres pays, il faut bien admettre qu’ils ont encore un énorme pouvoir.
La situation du peuple Iranien n’est pas enviable, et l’Iran est un grand pays.

La Chine résiste à la pression. Enfin, voilà un pays qui semble prêt à tenir bon.
Lorsque l’on regarde l’évolution du PIB Chinois à mi-2021, ni les sanctions américaines, ni le COVID ne semblent avoir pesé.
Dans le détail, les choses ne sont pas si simples. Huawei par exemple souffre terriblement des sanctions américaines qui vont jusqu’à empêcher cette société de produire des smartphones pour le marché chinois parce qu’elle ne peut plus recevoir ses puces électroniques habituellement produites à Taiwan.
Et il y a des exemples par dizaines d’entreprises qui subissent un impact.

Le fait est que le gouvernement Chinois ne cède pas.
En premier lieu parce que le peuple Chinois sait ce que cela veut dire que d’être soumis. Les Chinois ont déjà donné, c’est tout simplement impossible de revivre cette humiliation.
En deuxième lieu, la Chine gère la pandémie remarquablement.
Tous ceux qui avaient transféré leurs ateliers vers le Vietnam, l’Inde, la Malaisie, etc. sont bien obligés de constater que ce n’est pas une solution fiable, et beaucoup rapatrient des fabrications en Chine…
Mais c’est un ajustement temporaire. Dès que la situation sera revenue à la normale (dans un an peut-être) les ateliers repartiront pour éviter les taxes américaines.
En troisième lieu, la Chine a diversifié ses débouchés et son commerce vers l’Asie, l’Afrique, l’Amérique du Sud, le Moyen-Orient, et très intelligemment, elle répartit ses importations de telle façon que personne ne souhaite rompre une relation qui profite aux deux côtés.

Personne ne le souhaite… Mais que se passera-t-il lorsque les US mettront une pression telle qu’ils obligeront chaque pays à « choisir son camp » ? La question reste ouverte.
Il suffit de voir ce qui se passe avec l’UE, qui bascule de plus en plus dans une attitude antichinoise, ce qui sera encore plus visible après le départ de Merkel.

Je suis tout à fait d’accord, le peuple américain souffre de cette politique débile, plus encore que le peuple européen qui a encore quelques services publics qui fonctionnent de leur mieux.
Et il souffre à un point tel qu’il n’est pas impossible de voir des changements majeurs dans la politique étatsunienne.

Le pays est passé à deux doigts d’une insurrection il y a quelques mois, la crise COVID n’est pas maîtrisée, l’inflation menace l’équilibre financier de beaucoup, et ce qui se passe avec l’Afghanistan sème un doute général sur la puissance réelle des US.
Une faiblesse inédite.
Une situation instable, idéale pour les populistes, qui ne manquent pas.
Le problème étant qu’ils sont tous, sans exception, incompétents dans le meilleur des cas.

Quels que soient les développements qui auront lieu, la division du monde en deux camps, avec quelques pays tampons entre les deux, reste je pense l’avenir le plus probable.

De toutes les façons, ni la Chine ni personne ne peut changer ce qui se passe aux US.
Personne n’a pu discuter avec Trump, et avec Biden, le style est différent mais rien n’a vraiment changé.

Se renforcer dans tous les domaines, ignorer le plus possible les attaques, développer les échanges pacifiques et économiques, les alliances pour lutter contre le réchauffement climatique, bref, continuer à travailler... C’est tout ce que la Chine peut faire... Pas le choix. Et c’est déjà énorme pour beaucoup de pays qui peuvent y voir une alternative crédible.

22/08/2021 06:18 par Danael

@Act
Bien sûr, les États-Unis font et peuvent faire encore beaucoup de mal mais quelle guerre a été gagnée par eux depuis leur échec au Viêt-Nam qui nous a prouvé qu’un peuple déterminé peut mettre en déroute le colosse le mieux armé du monde ? En outre ont-ils les moyens de la poursuivre à grande échelle cette politique de domination contre-productive ? La Chine et la Russie jouent plus judicieusement sur le long terme pour créer un nouvel ordre mondial pacifié et plus intéressant pour une majorité de pays qui aspirent à la paix et au développement. C’est dans ce sens que je dis qu’il ne faut pas surestimer la puissance américaine qui reste certes très présente mais qui a aussi ses limites et détruit en retour la société américaine.

22/08/2021 09:56 par Triaire

bravo, monsieur Guigue, je me sens moins seule quand je vous lis .Continuez..

22/08/2021 10:12 par Georges Rodi

> act
La Chine, la Russie sont entourées de bases américaines au plus près de leurs frontières : le Japon, la Corée… ce sont des pays voisins.
En cas d’attaque, combien de temps y a-t-il pour réagir ? Quelques minutes, pas plus.

L’idée même de déplacer des bases de l’Allemagne vers la Pologne est un défi vital pour la Russie, car cela diminue à chaque fois de quelques minutes le temps pour organiser la défense.
Je viens de poster un commentaire à l’article de Théophraste sur l’OTAN : les militaires le savent, et nos politiques en sont forcément informés.

Les US ont un avantage considérable : aucun missile, aucun système de détection n’est installé par la Chine ou la Russie à proximité immédiate de leur sol.
Non seulement cela leur donne beaucoup plus de temps pour réagir, mais leur apporte une zone de confort s’ils se décident à lancer une attaque.

La Russie et la Chine ont développé des missiles ultrarapides pour compenser ce désavantage, mais ils ne sont hypersoniques que lorsqu’ils redesc endent.
La présence permanente de sous-marin nucléaires qui se relaient sous la banquise est encore la meilleure des solutions pour inquiéter les US, et ceux qui font le choix d’être leurs alliés.

D’une part, la banquise sert d’écran aux satellites d’observation (il est possible de s’approcher de la surface), mais surtout, la banquise est bruyante : craquements, bulles, autant de perturbations qui empêchent une détection sonore efficace… Sauf avancée technologique que j’ignore.

La Chine et la Russie ont toutes deux été déclarées comme principales menaces par l’Administration de J. Biden, c’est une innovation stratégique (une folie), Trump de son côté militait pour une relation apaisée avec la Russie pour mieux s’occuper de la Chine.
Cela donne à ces pays la possibilité de déployer des véhicules porte-fusées le plus loin possible des bases américaines, vers la Mongolie par exemple, suffisament loin pour avoir le temps d’agir.

La débandade de Kaboul change énormément la donne : les US ne contrôlent plus le Pakistan, ni l’Ouest de la Chine, ni l’Asie centrale.
La Chine par exemple pourrait déployer des missiles dans le Xinjiang.
Pour éviter cela, les US vont certainement mettre une pression de dingue pour installer une base militaire en Inde, ou au Vietnam, et ils seront prêts à payer cher pour cela.
Ils seront prêts à compenser le manque à gagner d’une rupture économique avec la Chine.
Le gros problème des US, c’est de n’avoir aucun respect pour leurs alliés, à tout moment ces derniers peuvent être abandonnés.
Ca donne à réfléchir...

22/08/2021 16:42 par Danael

Quels que soient les développements qui auront lieu, la division du monde en deux camps, avec quelques pays tampons entre les deux, reste je pense l’avenir le plus probable.

On va dire "pour la Forme" et certainement pas stable dans la continuité, car cette division en deux camps n’est pas toujours très opérationnelle dans la réalité. Il me semble que plus les États-Unis exercent des pressions sur leurs alliés moins ils ont les résultats escomptés . C’est le cas de la Turquie, de l’Allemagne ( Merkel ou pas, l’Allemagne n’est pas suicidaire. Pas plus que la France d’ailleurs qui grince des dents aussi en coulisse) ou de la Corée du sud par exemple. Ceci dit, je suis d’accord sur le bilan interne des États-Unis dont l’ampleur n’est analysée que sporadiquement (quand il y a émeutes ou tueries) dans les médias. S’ajoutent les problèmes d’ordre climatique : des États sont privés d’eau et d’électricité de manière dramatique.

23/08/2021 05:26 par Georges Rodi

> Danael

Découpler n’est pas simple, nous sommes d’accord.
Pour un politique américain, cela ne pose pas de difficulté de dire à Apple : revenez assembler vos produits aux US (ou au Mexique, avec des salaires plus bas qu’en Chine)
Mais la part de la Chine dans la fabrication d’un Smartphone est à la fois faible en valeur (quelques euros) et plutôt compliquée à réussir.
Entre autres, produire des vis spéciales par millions, dans des délais courts, est un challenge énorme.

Pour réduire les coûts, l’intrication des tâches industrielles a atteint un niveau insoupçonné, un vêtement cousu au Bangladesh utilisera des fibres, du tissu, des boutons, une fermeture éclair, des épingles, un emballage, etc. venant de pays différents, sans parler des machines, des aiguilles… même l’énergie peut être importée.
Démonter tout cela ne peut que prendre des années.

Mais les hommes politiques occidentaux ne comprennent rien aux sujets industriels, ce sont des lobbyistes qui les conseillent dans ces cas là.
Et à la différence de la Chine, où beaucoup de gouvernants ont une formation d’ingénieurs, les politiques américains sont pour la plupart avocats de formation, et cela suffit je crois à résumer le problème de fond.

Il y a le marché chinois… Qui veut en sortir ? Certainement pas LVMH, ni les constructeurs automobiles allemands, c’est sûr.
Mais là encore, la perception des politiques est différente.
Eux voient que les chinois ont dépassé l’Allemagne dans le domaine des machines et équipements industriels –inimaginable il y a 10 ans- et prendront bientôt une place de choix avec l’avènement des véhicules électriques autonomes.

La question qui se pose : faut-il rester dans l’idée de partager le gâteau ou découpler jusqu’au point où il y aura 2 gâteaux ?

Il n’est pas interdit de penser que les politiques occidentaux ont choisi la deuxième option, en essayant de regrouper US+ UE+ Japon+ Inde+ Indonésie+Australie+NZ+Canada…
Le camp Chine+Russie+Iran+Syrie+Europe centrale serait contenu et affaibli en étant continuellement sous pression militaire.
La plupart des pays d’Afrique, d’Asie et d’Am sud essayant de naviguer entre les 2, s’ils le peuvent.
C’est le plan me semble-t-il.
Que les Chinois le veuillent ou non.
Que les industriels de tous bords le veuillent ou non.

Certes, une division du monde, ce n’est pas vraiment opérationnel... Aujourd’hui.
Mais pas impossible non plus, il peut y avoir des ponts maintenus, à base de normes, de Propriété Industrielle...
Et puis, est-ce vraiment un argument ?
Le néolibéralisme n’est pas un modèle durable non plus... Malgré tout, on se le tape depuis 40 ans.

En tant que petit scarabée, simple spectateur des manœuvres en cours, j’en suis désolé.
Il y a plein de choses que je préfère en occident, et plein d’autres en Chine. C’est dommage de ne pas essayer d’additionner le meilleur des deux mondes.
La mentalité hégémonique de l’Occident, des US en particulier, est clairement un obstacle trop élevé.

01/09/2021 10:44 par Assimbonanga

@Georges Rodi, le 21/08/2021 à 09:02.
Je ne supposais pas que les Étasuniens allassent envahir Cuba militairement mais plutôt chercher à obtenir une victoire idéologique en faisant tomber Cuba par tous les moyens de la première nuisance mondiale qu’ils sont. Le fait qu’ils ont perdu la face en Afghanistan peut les rendre encore plus ivres de colère et les pousser à jeter leur dépit sur le continent américain. Oui, ils pourraient accentuer encore plus le blocus et le soft power.

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