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Décès d’un tortionnaire

Belkacem Babaci, dit "Belzébuth", ex-officier de la Sécurité Militaire (SM), un des nombreux tortionnaires de patriotes progressistes qui se sont opposés politiquement au coup d’État militaire du 19 juin 1965, vient de mourir. On le dit « "Illustre historien", Défenseur du patrimoine historique", et Formidable remonteur de mémoire. »

Le jour de son décès, la presse algérienne quasi unanime, subitement prise d’un terrible trou de mémoire, a pleuré sa mort et lui a rendu un hommage inconditionnel et dithyrambique, sans un mot sur son passé de tortionnaire.

Voici, afin de compléter sa notice nécrologique, quelques faits– relatés par B.Hadj Ali et H. Zahouane, « "oubliés" » par toutes les pleureuses médiatiques.

Ci-joint un extrait de L’Arbitraire de Bachir Hadj Ali, publié aux Éditions de Minuit, en1966. Livre interdit en Algérie, il sera publié en Algérie en 1991, par la maison d’édition Dar El Ijtihad, publication décidée par les fils et l’épouse de Bachir Hadj Ali, suite à l’interview par un hebdomadaire algérien d’un de ses tortionnaires, qui avait nié la véracité de son témoignage contenu dans son livre L’Arbitraire.

Belzébuth a été l’un des tortionnaires de Bachir Hadj Ali entre septembre et octobre 1965.

Extrait

"Belzébuth, le singe de Mouzaïa, officier enquêteur. Son retard physique et intellectuel est assez considérable. Il en souffre intérieurement et se venge sur les torturés. Il est ambitieux et vantard par inculture, sadique et méchant par bêtise et complexe... Le succès le grise facilement ; il sautille nerveusement pendant les tortures, la bouche de travers, ses yeux hypocrites et malades cachés, jour et nuit, derrière des verres fumés. Il est envieux. Il m’a montré mes lentilles cornéennes saisies sur moi, m’a questionné sur leur prix ; je ne le ai plus revues. Il s’est vengé ainsi de ses échecs et de mes silences.

il a des accents sincères quand il parle de sa jeunesse pauvre, du temps où il recopiait le dictionnaire Larousse, faute de pouvoir l’acheter. Ces retours vers son enfance paysanne sont très rares. Dans ce monde de médiocres, ce Rastignac de bas étage a les dents longues. Grimper, grimper par tous les moyens, pense le singe. Il étale son savoir littéraire qui se réduit à Koestler. Il est antisoviétique et anticastriste. Il est allé à Cuba et en URSS, dont il garde de mauvais souvenirs. Il refuserait d’aller combattre en Palestine, mais il est prêt à combattre au Sud Viet-Nam, aux côtés du FNL. Bavardages pour faire oublier qu’il est membre de la brigade qui torture les alliés algériens du F.N.L. (...).

Habilement, il m’a suggéré le suicide en cherchant à faire naître en moi une psychose d’angoisse. Il est le type de l’homme " socialiste", englué sur les positions idéologiques petites-bourgeoises. Il est sans scrupules et lâche.

Le 15 octobre. Un vendredi soir. Belzébuth me fait venir dans son bureau. Tu ne feras plus de recherches sur la musique algérienne. Mardi, tu passeras devant le tribunal militaire. Tu seras condamné à mort. La grâce te sera refusée. Tu seras fusillé. Nous verrons alors si tu te comporteras aussi courageusement face à la torture".

Extrait de l’article de Hocine Zahouane, “ Entre la haine et la pitié ”, 1990.

Arrêté en même temps que Bachir Hadj Ali, Hocine Zahouane a été également torturé par Belzébuth entre septembre et octobre 1965.

"Sur la droite, déployés autour de la baignoire, Benhamza. A.M Rachid, dit la Gouape, (L’Arbitraire)actuellement commandant à la retraite à El Biar, B. Belkacem, dit Belzébuth (L’Arbitraire), dirigeant actuel d’une entreprise de wilaya de réhabilitation de la Casbah"...

14 septembre 2019

»» http://www.palestine-solidarite.org/analyses.smail_hadj-ali.140919.htm
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1914-1918 La Grande Guerre des Classes
Jacques R. PAUWELS
Dans l’Europe de 1914, le droit de vote universel n’existait pas. Partout, la noblesse et les grands industriels se partageaient le pouvoir. Mais cette élite, restreinte, craignait les masses populaires et le spectre d’une révolution. L’Europe devait sortir « purifiée » de la guerre, et « grandie » par l’extension territoriale. Et si la Première Guerre mondiale était avant tout la suite meurtrière de la lutte entre ceux d’en haut et ceux d’en bas initiée dès 1789 ? C’est la thèse (…)
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Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l’unité, son motif le plus puissant. C’est pour la mener avec succès en rassemblant l’ensemble des travailleurs que fut fondée la CGT. Or la lutte de classes n’est pas une invention, c’est un fait. Il ne suffit pas de la nier pour qu’elle cesse :
renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l’exploitation et à l’écrasement.

H. Krazucki
ancien secrétaire général de la CGT

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