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Encore une fois la Chine

Jean-Claude Delaunay, économiste marxiste, vit en Chine depuis de nombreuses années. Témoin privilégié de la façon dont évolue et se construit la Chine Populaire dans ces dernières années, il a publié l’année en 2018 “Les trajectoires chinoises de modernisation et de développement. De l’Empire agro-militaire à l’État-nation et au socialisme” aux éditions Delga. Jean-Claude Delaunay qui nous avait fait l’amitié et l’honneur de présenter son ouvrage sur le stand du PRCF à la fête de l’Humanité 2018, a accepté de donner son point de vu, depuis la Chine, des leçons que nous apprend la pandémie de coronavirus et la nouvelle violente poussée de crise du Capitalisme.

Bonjour mes amis, mes camarades de France. Inutile de mettre vos masques pour lire ce papier.

D’abord vous n’en avez pas, si j’en crois une récente enquête de Médiapart (02/04/20). Ensuite, il n’est pas question de développer ici un point de vue médical ou documentaire sur ce virus qui a envahi le monde, sur cette étrange petite boule couverte de pustules et de piquants qui, lorsqu’elle nous pénètre, nous crée de sérieux problèmes.

Je vais vous dire quelques mots d’un autre virus, qui, lui, nous a entièrement pénétrè et qui nous fait le plus grand tort, le capitalisme monopoliste financier, qui nous ronge le sang et dont nous ne savons pas comment nous dépêtrer, parce que nous avons peur de prendre le seul médicament qui vaille en la matière, le socialisme.

Bien sûr, en Chine, où je vis depuis quelques années, je ne subis pas au jour le jour les conséquences du capitalisme. Et puis je suis retraité, je suis même un vieux retraité. Mais justement, sans prétendre du tout être l’incarnation de la sagesse, dans la mesure où, dans la rue, je marche encore droit, je vais vous dire en toute lucidité quelques mots du socialisme chinois. Et croyez-moi, cela est très lié au virus qui nous préoccupe aujourd’hui

Ce que, au début, on a appelé le coronavirus, puis le nouveau coronavirus, et que l’on appelle maintenant le Covid 19 (je dirai désormais le C19 pour faire court), est apparu en Chine à la mi-décembre 2019, dans la ville de Wuhan, une ancienne ville chinoise, située sur les bords du Yang Tse, dotée d’une université séculaire, une zone aujourd’hui très industrielle, de 11 millions d’habitants. Cela dit, ce virus n’a pas été immédiatement identifié comme un générateur de pneumonies ainsi que d’autres attaques graves des reins et du cœur. Mais les cas se sont multipliés. Et en janvier 2020, les autorités de santé de la province du Hubei, ainsi que du gouvernement central, ont compris qu’il s’agissait de quelque chose qui n’était pas le SARS (Severe Acute Respiratory Syndrom), lequel affecta la Chine en 2002-2003, mais qui présentait néanmoins de grands dangers. De plus, c’était une épidémie dont la particularité était de se diffuser très rapidement.

Les autorités de ce pays ont immédiatement réagi, contrairement à celles des pays occidentaux, et elles ont alerté le monde entier. Très vite, décision fut prise de clore Wuhan, à partir du 23 janvier. 1 Très vite, décision fut prise de clore Wuhan, à partir du 23 janvier, 1 jour avant le début de l’année lunaire. Dans leur masse, les Chinois ont alors commencé à se rendre compte que les choses étaient graves. La Chine est un immense pays, dont la superficie est aussi grande que celle des Etats-Unis. Il faut à peu près 5 heures d’avion pour aller de New-York à San Francisco (Est-Ouest) et 3 heures d’avion pour aller de Nanning à Beijing (Sud-Nord). Et Beijing est encore loin de la frontière Nord la plus éloignée. Bref, il a fallu un certain temps pour qu’il devienne clair, au sein de la population, que l’épidémie ne serait pas cantonnée à la province du Hubei mais qu’elle allait gagner toute la Chine, qu’elle allait se répandre comme un liquide que l’on a renversé sur la nappe, et que chacun serait concerné directement. C’est le mérite de dirigeants responsables que d’être un peu en avance sur la population dont ils assument le gouvernement. Je vais rendre compte, sans faire un travail de recherche approfondi, des décisions qui furent alors prises. Je vais les classer sous trois rubriques, qui formeront les parties de ce texte :

  • Les décisions d’ordre général relatives au virus. Elles sont comme les infrastructures de toutes les autres décisions ;
  • Les décisions et actions relatives aux malades ;
  • Les décisions et actions collatérales, les conséquences.

Les décisions générales.

Elles ont concerné tout d’abord la mobilisation intense de certains secteurs de la société pour lutter contre l’épidémie. Il s’est agi du gouvernement central ainsi que des gouvernements provinciaux. Je pense qu’au cours des trois derniers mois, ces personnes ont eu des nuits très courtes et des journées très longues.

Dans un cas semblable, deux autres secteurs sont immédiatement mobilisés : l’armée et la police. A cela s’est ajoutée la mobilisation complète des médecins et des infirmières, ainsi que du personnel complémentaire. Enfin, on ne doit pas oublier le Parti communiste chinois (PCC). Je ne vais pas dire que les 79 millions de membres se sont immédiatement présentés au siège de leur organisation pour se porter volontaires. Mais parmi ses membres, il y a des gens qui y croient, que voulez-vous !

Je tendrais même à penser que le nombre des communistes chinois qui se sont portés volontaires pour les tâches induites par la lutte contre le C19, a été plus grand que celui des membres de « En marche » pour des tâches semblables.

Ces décisions générales ont ensuite concerné la télévision. Ce grand moyen d’information a contribué à la diffusion rapide et à l’explication des consignes de sécurité personnelle : port obligatoire et nécessaire d’un masque en dehors de chez soi, règles d’hygiène indispensables, diverses recommandations. Dans la rue, ici, en Chine, nous portons tous des masques. Parfois je me dis en moi-même que si je n’avais pas de masque, je passerais pour un terroriste. Bon, c’est une plaisanterie, vous l’avez noté.

Je mentionne au passage que les chaînes de télévision payantes (films, en particulier) qui d’ordinaire offrent gratuitement l’accès à leur programme pendant les fêtes du printemps (début de l’année lunaire) ont étendu cette disposition à toute la période pendant laquelle le covid-19 sévirait. Je crois qu’en France, Canal + avait commencé d’agir ainsi mais qu’il a dû arrêter de le faire car cela créait, ont dit les juges, une sorte d’horrible distorsion de la concurrence. Il est vrai que la Chine est « une économie de marché socialiste », et que, dans une telle économie, on s’intéresse au peuple. Dans une économie de marché capitaliste, on n’est pas aussi vulgaire.

Ces décisions générales ont concerné enfin l’organisation de la sécurité et du dépistage de l’épidémie. Aujourd’hui, par exemple, toute personne venant d’un pays étranger à risque est automatiquement mise en quarantaine. En effet, les autorités chinoises observent un léger rebond de l’épidémie et ce rebond a l’extérieur pour origine.

Mais la sécurité a pris d’autres formes. En Chine, tout le monde a un téléphone portable, sauf les chats et les chiens. Il suffit, par conséquent, d’enregistrer sur son téléphone ses coordonnées personnelles, adresse, etc. Puis chaque fois que l’on entre dans un lieu où il y a du monde, au supermarché, dans le métro, dans un bus, à KFC ou à Burger King, on s’enregistre de manière simple, grâce au téléphone, en prenant une sorte de photo. De même, quand on sort de l’endroit, on enregistre sa sortie à l’aide du téléphone portable. Si l’on s’est trouvé en contact avec « un virussé », voire avec « une virussée », ou s’il s’avère que l’on était soi-même virussé sans le savoir, on peut être retrouvé sans trop de peine et mis en observation.

Evidemment, en France, certains vont trouver que cette pratique est une atteinte aux libertés. Oui, c’est vrai, c’est une atteinte à la liberté de crever de cette épidémie, voire même de faire crever d’autres personnes.

Je dois ajouter, horribile dictu, que dans chaque lieu public où l’on pénètre, dans chaque ensemble d’habitation, on nous prend la température. Les autorités ont diffusé une énorme quantité de thermomètres à la fois sophistiqués de conception et simples de manipulation. Le contrôle de la diffusion du virus a été ainsi très décentralisé. Au début de l’épidémie, les policiers faisaient ce travail. Ils arrêtaient les voitures, les cars et prenaient la température des passagers. C’était un travail gigantesque et incomplet. En diffusant massivement du matériel et en impliquant toutes les personnes susceptibles de relever les températures, les autorités centrales ont considérablement accru l’efficacité globale du contrôle. Je crois que l’amélioration des techniques chinoises d’intervention au cours de ces derniers mois par rapport à 2003 (SARS), notamment dans le domaine sécuritaire, fut la combinaison intelligente de décisions centralisées et d’une application décentralisée de ces décisions, combinaison prenant appui sur l’accord profond de la population.

Pour clore cette partie, je mentionne quelques aspects de l’organisation de la vie quotidienne par les gouvernements respectifs. Les transports urbains ou interurbains ont été ralentis mais n’ont pas été arrêtés. Les lieux de détente tels que les cinémas ont été fermés. Les supermarchés ont continué de fonctionner selon des règles strictes mais nullement gênantes. Il faut dire qu’en France, par exemple, c’est l’absence du masque qui a créé la gêne et l’obligation (peu efficace d’ailleurs) de se tenir à distance les uns des autres. Mais en Chine, où tout le monde porte un masque, et où la population a immédiatement intériorisé les règles de sécurité, cette gêne n’avait pas lieu d’être.

Autre aspect des décisions générales, que je mentionne ici pour ne pas les oublier.

1) Les gouvernements respectifs ont assuré l’approvisionnement, notamment en riz et en viandes, lorsque apparaissaient des tensions sur les marchés.

2) Un certain nombre de petits malins qui espéraient utiliser la situation, par exemple pour vendre des masques à des prix prohibitifs, ou pour vendre de la poudre de perlinpimpin à titre de prévention contre virus, etc. ont été pincés et jugés. Moi, je trouve ça très bien. L’économie de marché socialiste, ce n’est pas le pouvoir d’abuser de personnes psychologiquement faibles et vulnérables, ou de spéculer sur d’éventuelles craintes et paniques concernant les approvisionnements.

Les malades

C’est bien de prévenir, mais il faut aussi guérir. Je vais commencer cette partie par un tableau reprenant, en ce début d’avril 2020, pour plusieurs pays, le nombre de personnes affectées par le C19 et celui des personnes décédées des suites de cette infection.

Mes sources concernant les cas de C19 et ses effets mortels sont le China Daily, qui publie chaque jour les funèbres statistiques, elles-mêmes issues de l’Organisation mondiale de la santé. Les statistiques de population totale sont les estimations basées sur les données de l’ONU pour 2020, et diffusées sur internet. Je n’ai pas reporté sur ce tableau les totaux mondiaux de cas déclarés et de décès, qui me paraissent peu fiables. J’indique simplement que le total mondial des cas déclarés cumulés serait, au 5 avril, de 1,2 million et que tous les pays sont touchés. Le Vatican lui-même n’a pas été épargné par la colère de Dieu puisque, à ce jour, il compte 7 virussés. Les bénitiers de l’endroit seraient régulièrement désinfectés et passés au micro-onde. Sur conseil des Chinois, paraît-il, l’eau bénite aurait été remplacée par de l’eau de javel, qui, comme chacun le sait, lutte efficacement contre la noirceur et le diable.

Cas déclarés de C19 et décès cumulés, au 5 avril 2020, en Chine et dans quelques pays capitalistes développés

Pays Cas déclarés Décès Population  %
Chine 81669 3329 1.439.323.776 0.0567 4.1
Etats-Unis 311301 8476 331.002.651 0.9404 2.7
Italie 124682 15362 60.460.000 0.2062 12.3
France 90848 7574 67.873.000 0.1340 8.3
Allemagne 96092 1444 83.660.867 0.1486 1.5

Ce tableau est certainement insuffisant pour analyser la situation pays par pays. Il permet cependant de faire certains constats.

Dans la dernière colonne (%), la partie gauche est celle du pourcentage des cas déclarés par rapport à la population totale. Ils sont tous inférieurs à 1%. Cette sous-colonne serait plutôt indicative, à mon avis, de la capacité du pays considéré à prévenir l’attaque du virus. De ce point de vue, la Chine serait incontestablement le pays le plus efficace.

L’autre sous-colonne est celle du % des décès par rapport au nombre de cas déclarés. Ce ratio serait plutôt indicatif, me semble-t-il, de la qualité et de l’efficacité des soins apportés, en raison de tout un ensemble de facteurs : médicaments, infrastructures hospitalières, appareils de soins, nombre de médecins et d’infirmiers, etc. Cette interprétation est, évidemment, discutable. Mais je n’ai pas d’autres données. J’en déduis qu’en Chine, où le processus de contamination et de décès est stabilisé et sur sa fin, le rapport décès/contaminés a un sens et montrerait que sur 100 personnes contaminées, 96 auraient été guéries. Dans les autres pays, le processus de diffusion du C19 est en cours. Aux Etats-Unis notamment, le nombre de décès va augmenter, à population contaminée constante, et le nombre des personnes contaminées va lui-même augmenter.

Cela étant dit, entre les pays capitalistes, qui furent percutés par le virus, avec un décalage par rapport à la Chine d’environ 1 mois, et dont on peut supposer que la vitesse de contamination fut, entre eux, à peu près identique, des différences apparaissent. Par la proportion des décès, l’Italie serait la plus affectée des 4 pays considérés, et l’Allemagne serait la moins touchée. Il faudrait vérifier de près la qualité de l’enregistrement allemand des décès, en particulier l’enregistrement du décès des personnes âgées. En revanche, le score des Etats-Unis est pour l’instant inférieur à celui de la Chine (- 1.4 point de %). Mais le nombre de décès dû au C19 dans ce pays va certainement augmenter, en sorte que le pourcentage de cette sous-colonne, pour les Etats-Unis, va vraisemblablement se rapprocher de celui de la Chine. Ce qui ne me réjouit absolument pas.

Ce qui me paraît inquiétant, en revanche, est le résultat calculé pour la France. Il montrerait, toutes choses égales par ailleurs, que le système français de soins est en débandade. Un médecin français, de haute qualification, en charge d’un hôpital, je vais taire son nom, me faisant part de ce que les patients avaient des masques mais pas les médecins, m’a notamment appris que : « ...les réanimateurs vont bien, mais ce sont tous les cardiologues qui ont été infectés, plutôt durement pour deux d’entre eux... » (21/03/2020). Merci pour eux, Monsieur Macron. Merci, Madame Buzyn. Merci aussi, Madame Touraine. Merci, bande de salopards.

Wuhan et le Hubei furent vraiment le centre de cette épidémie. C’est là que la Chine compte le plus grand nombre de décès : 93.5% du total des décès. La décision de clore la zone, d’en isoler la population du reste de la population chinoise, aussi douloureuse fût-elle surtout en ce début d’année lunaire, où des gens s’étaient déplacés pour visiter la famille, était la seule valable. Elle fut accompagnée d’une aide proportionnée. Aussitôt prise la décision de mettre cette ville en quarantaine, 40 000 docteurs et le matériel nécessaire furent dépêchés sur l’endroit. Deux immenses hôpitaux y furent érigés en un temps record. J’ai repris ci-dessous la photographie de la construction du premier des deux. Elle fut récemment diffusée par le site « ça n’empêche pas Nicolas ».

La Chine est un pays socialiste. C’est un pays à économie de marché socialiste. Cela veut dire que le marché qui y fonctionne n’est pas un marché capitaliste. J’ai dit cela dans mon livre sur Les Trajectoires Chinoises. Je le répète ici pour essayer de me faire entendre des personnes qui ne savent pas faire la différence entre un marché capitaliste, orienté par le taux de profit maximum des agents privés, et un marché socialiste, orienté par le profit maximum de la collectivité sous contrainte de satisfaction des besoins élémentaires de ses membres.

Les personnes qui furent soignées dans les hôpitaux chinois y furent soignées gratuitement. Pour donner une idée du coût d’hospitalisation supporté par le budget chinois, je dirai que les statistiques hospitalières indiquent que chaque personne virussée y est restée entre 8 jours et 27 jours. Demandez les coûts journaliers d’hospitalisation à la Sécu et faites le calcul pour voir ce que cela donnerait en France. Il faut ajouter aux frais d’hospitalisation proprement dits les frais de personnels et de matériels, de médicaments, les appareils respiratoires, sophistiqués. Je n’ai aucun moyen de faire cette évaluation.

Un détail : les vieux Chinois ont été soignés comme les autres. A leur sortie, tous les patients ont eu droit à une photographie avec le personnel et à un petit cadeau. C’est comme ça en Chine. Comme le disait Bourdieu, la pratique photographique est une pratique d’intégration et les Chinois adorent l’intégration sociale. Ils ont le sens du groupe, le sens de la famille, le sens du village natal, le sens de la nation, le sens de la solidarité nationale et internationale. Ils sont bienveillants à l’égard des étrangers, dont les gouvernements leur ont pourtant fait bien des misères. Ce sont des gens bien, les Chinois. J’ai vu à la TV un vieux monsieur de 93 ans sortir de l’hôpital de Wuhan, un peu édenté, mais joyeux quand même.

Aujourd’hui, où un certain nombre de Chinois, ayant ou non acquis une nationalité étrangère, mais revenant dare-dare au pays natal parce qu’ils (ou elles) savent qu’ils y seront soignés correctement, ont à payer, pendant leur quarantaine (c’est une décision récente), une pension quotidienne hospitalière de 300 yuans/jour (soit environ 43 euros), soins et nourriture compris. Voilà ce que j’avais à dire sur cette deuxième partie.

Les effets collatéraux

Ces effets sont nombreux. Comment les classer pour en simplifier l’interprétation ? Comme je n’ai pas cherché à faire un compte-rendu exhaustif de tous ces effets, je me suis dit que le plus simple était de choisir deux d’entre eux. Je vais donc dire quelques mots, ci-après de : 1) l’incidence du C19 sur l’économie chinoise ; 2) de l’action internationale actuelle de la Chine à propos du C19.

L’incidence du Covid-19 sur l’économie chinoise

Le premier point que je vais évoquer est de nature économique. Il est clair que l’épidémie du C19 aura des conséquences économiques importantes, en Chine et dans le monde. Je crois que nul n’en doute, et même Trump semble l’avoir compris.

Des chiffres circulent. Par exemple, l’effet SARS, en 2003, aurait été de 100 milliards de yuans en année pleine. L’effet C19, en 2020, serait 5 fois plus élevé : 500 milliards de yuans. D’autres estimations portent sur les taux de croissance. Caixin, par exemple, un centre d’information économique et financière plutôt respecté, estime que le taux de croissance du GDP chinois pourrait être de 5.7% au lieu de 6.0%. Il y aurait donc une réduction du taux de croissance annuel du PIB chinois de 0.3 point de pourcentage, correspondant à une perte de revenu due au C19 égale à 2 500-3 000 milliards de yuans, si l’on fait l’hypothèse que le taux de croissance hors C19 aurait été de 6% par rapport à 2019. Je ne vais pas reproduire ici toutes les estimations qui ont été faites. Comme on le voit, la perte est ici estimée à 500 milliards de yuans et là à 2800. L’une des difficultés de l’estimation est de savoir précisément quels secteurs ont été touchés, car certains ont tourné à plein régime, celui des matériels sanitaires et des masques, en particulier. Ensuite, comme l’économie chinoise est une économie encore largement industrielle, un retard de production se rattrape, ce qui n’est pas possible, ou l’est beaucoup moins, dans les économies dont les services font 80% de l’activité. Enfin, il y a l’inconnue du comportement des pays capitalistes.

Les analystes économiques et financiers sont anxieux car, en plus de l’effet réducteur de la croissance mondiale qui découlera automatiquement de la baisse du PIB chinois, une forte crise potentielle de suraccumulation durable du capital est en surplomb de toutes ces difficultés. L’économie mondiale était déjà en crise potentielle avant l’épidémie du C19. La neige s’était accumulée. Le risque d’avalanche est grand. Cela dit, comme l’indiquent les Ecritures, « On ne sait ni le jour ni l’heure ». Et puis, comme je l’ai déjà évoqué, il y a des inconnues : Comment vont se comporter les classes dirigeantes nord-américaines ?

Des projets chinois, on connaît quelques traits. On sait que la politique macro-économique à venir sera de nature bancaire et sans doute fiscale, et qu’elle va consister à aider en priorité les petites et moyennes entreprises. Ce sont souvent des entreprises de services, pour lesquelles par conséquent, la production perdue ne se rattrape quasiment jamais, à la différence des entreprises industrielles, mais qui, pourtant, fournissent la majorité de l’emploi, salarié et non-salarié.

Il n’y a pas que l’inconnue chinoise, et de loin. La Chine exhorte, par la voie de son président et de ses ministres, à la mise en œuvre d’une politique économique, commerciale et financière concertée au plan mondial. Mais que vont faire « les guerriers » des Etats-Unis ? Comment les classes dirigeantes complètement pourries de ce pays pourri par l’idéologie impérialiste vont-elles se comporter ? Quant aux classes dirigeantes non moins pourries de France, d’Allemagne ou d’autres pays d’Europe, vont-elles être contraintes d’agir dans l’intérêt des peuples ? Ce n’est pas sûr. La peur rassemble autour des « chefs » et « les chefs », ce sont les représentants et représentantes du Capital financier, pour reprendre le concept forgé par Hilfereding et repris par Lénine.

Pour conclure ce premier point relatif à la production chinoise et à l’économie, je crois pouvoir dire :

1) Que l’attaque du C19 entraîne et va entraîner, à court terme, des pertes de revenu, supérieures à celles qu’avait causé l’épidémie du SARS, mais selon moi difficiles à chiffrer.

2) Que le gouvernement chinois n’a pas envisagé une seconde de faire quand même travailler la population. Il a choisi, pour mettre le plus rapidement possible un terme à l’épidémie, en Chine et dans le monde, l’arrêt quasiment complet de la production chinoise, sauf pour faire face à l’urgence médicale et sauf pour assurer les conditions de vie et de transport minimales des Chinois.

3) Que le gouvernement central et les gouvernements provinciaux seront mobilisés pour aider les petites et moyennes entreprises en difficulté. Ce sont les sources de l’emploi et des sources importantes de l’innovation. Elles seront sérieusement aidées.

4) Que le gouvernement de la Chine s’est engagé, quelle que soit l’ampleur de la contraction de l’économie mondiale à ne pas arrêter la chaîne industrielle. Cela veut dire, par exemple, que les personnes qui, en France, prennent chaque jour des petites pilules pour réduire leur hypertension artérielle, sont assurées qu’elles pourront continuer à le faire, bien que leur médicament soit aujourd’hui exclusivement produit en Chine

L’action internationale actuelle de la Chine à propos du C19

Le deuxième point que je crois nécessaire de souligner parmi les conséquences de la crise sanitaire actuelle est l’activité que, de manière visible mais aucunement ostentatoire, et pour contribuer à la surmonter. la Chine déploie aujourd’hui dans le monde. Alors que la grande Chine et le petit Cuba sont de tous les fronts pour aider les populations en difficulté, la puissante Amérique n’aide personne, étant d’ailleurs peu capable de s’aider elle-même. Les dirigeants de ce pays sont tout juste bons à interdire que les Iraniens disposent des médicaments dont ils ont un urgent besoin et à envoyer un croiseur naviguer près des côtes vénézuéliennes. Par contraste, le gouvernement socialiste de la Chine a, sans aucune hésitation, répondu à la demande pressante d’aide massive que lui ont adressé l’Italie, la Serbie, le Venezuela et le Pakistan. A ce jour, le gouvernement chinois, de manière plus légère et diversifiée, a apporté de l’aide à 80 pays. Les pays asiatiques qui le sollicitent sont, cela se comprend, parmi les premiers à être l’objet de son attention. Mais les pays capitalistes ne sont pas oubliés non plus car derrière le nom d’un pays, il y a la réalité d’un peuple. La France vient de recevoir une livraison de masques. Merci la Chine, pour le peuple français.

Des entreprises de production des fournitures médicales à Xiangyang ont renforcé leur capacité de production des équipements de protection, dont les masques et les combinaisons de protection, pour aider dans la lutte contre l’épidémie de COVID-19 en Chine et à travers le monde.

Cette politique internationale n’est pas une politique de circonstance. C’est une ligne stratégique de comportement, qui fut progressivement mise au point en Chine, mais dont l’actuelle équipe (Xi Jinping) a codifié le langage, les formes, et a commencé de mettre en oeuvre les illustrations pratiques.

En 2019, l’Institut de Recherche sur l’Histoire et la Littérature du Parti communiste, un institut organiquement lié au Parti communiste chinois, a publié la traduction française de 85 discours de Xi Jinping, l’actuel président de la Chine. Ces discours furent prononcés entre 2014 et 2018 et ce livre a pour titre : Construisons une communauté de destin pour l’Humanité [1]. Il est la reprise du titre d’un discours qui fut prononcé en janvier 2017, devant l’Assemblée générale des Nations unies, à Genève. Il part du constat que le monde est aujourd’hui fini. Ce constat n’est pas nouveau et Paul Valery avait déjà, en 1931, dit quelques mots là-dessus. Mais ce qui est nouveau est qu’après l’épreuve de la deuxième guerre mondiale, après l’ expérience de la guerre froide, après les guerres destructrices, menées ici et là par les Etats-Unis et ses sinistres alliés, le développement dans le monde n’a guère avancé.

En 1815, lors de la tenue du Congrès de Vienne, ils étaient une poignée de souverains à régler les affaires du monde. Personne, ou presque, n’imaginait alors, parmi eux, que des peuples pussent exister au delà des frontières de l’Europe et de la naissante Amérique. Deux siècles plus tard, les Peuples du monde entier sont là. Ils frappent à la porte du Développement avec insistance. Ils veulent entrer. L’impérialisme mondial à direction nord-américaine à beau faire et beau dire, il n’y peut rien, il ne peut pas les en empêcher. L’ére du monde fini est vraiment commencée. Il existe maintenant des peuples, des grands et des petits comme par exemple la Chine et Cuba, pour tenir le drapeau de ces exigences nouvelles. Désormais les guerres n’auront que des perdants.

Autrefois, il n’y avait de vainqueur que s’il y avait un perdant. Faisons en sorte disent les Chinois, de modifier radicalement cette forme de la Contradiction. Faisons en sorte, disent-ils, que les solutions de type « gagnant-perdant » soient définitivement remplacées par des solutions de type « gagnant-gagnant ». C’est dans cet esprit que la Chine a proposé la construction de nouvelles routes de la soie, terrestre et maritime, et qu’elle s’adresse de manière pratique aux peuples du monde, grands ou petits, pour coopérer avec elle. C’est dans cet esprit qu’elle s’est lancée dans la lutte contre le C19 et qu’elle continue d’y participer.

Cet épisode n’était pas prévu au programme. Mais puisque la situation est là, il faut y faire face. Aujourd’hui, pour lutter contre la maladie, et demain, pour reconstruire l’économie mondiale affectée par cette épreuve, il faut, il faudra, disent-ils avec raison, coopérer et non se battre comme des chiens enragés.

Conclusion

Pour conclure ce texte, je vais avancer deux idées.

La première prend appui sur le livre de Kyle Harper [2]. Je recommande celles et ceux qui ne connaîtraient pas ce livre de consulter au moins la présentation qui en est faite sur le site de Danièle Bleitrach, Histoire et Société (rubrique des Textes fondamentaux). Ce livre est une interrogation sur le poids des phénomènes naturels dans le développement des sociétés. Il montre comment la mondialisation romaine de l’époque de l’Empire a permis le développement du commerce, le doux commerce comme ne le disait pas Montesquieu, mais a également favorisé la circulation des vecteurs de maladies. Nous sommes, toutes proportions gardées, dans une époque comparable. Mais alors que les pestes ont périodiquement ravagé la population de cet Empire (peste de Marc Aurèle (160), peste de Cyprien (250), peste de Justinien (années 540)), l’Humanité est en mesure aujourd’hui de faire face à de tels phénomènes. Elle en possède les moyens humains, techniques et scientifiques. Ce qui lui manque le plus, ce sont « les moyens sociaux ».

La deuxième idée est que le plus important de ces moyens sociaux est le socialisme. Le capitalisme industriel a fini sa course. Il a produit tout ce qu’il pouvait produire. Mais ses bénéficiaires ne veulent pas quitter la place. C’est pourquoi notre époque est une époque de grandes luttes.

Après avoir enfin réussi à liquider le système soviétique en 1991, le Capital financier et ses représentants politiques, ont cru avoir trouvé la solution finale. Ils ont cru que la mondialisation, placée sous leur contrôle et la supervision nord-américaine, résoudrait tous leurs problèmes. Pas de chance ! Ce système est incapable de faire face aux immenses contradictions économiques et politiques qu’il a lui-même engendrées. Et voilà qu’à toutes ces contradictions s’ajoute aujourd’hui une contradiction sanitaire révélatrice de ses limites absolues.

Nous devons être convaincus, nous, communistes, que le plus dangereux des virus existant aujourd’hui, c’est l’impérialisme sous domination étasunienne. Il faut lui écraser la tête, le vaporiser de substances pour lui mortelles, et, en premier lieu l’arroser de cette terrible substance que sont pour lui les exigences des peuples.

Cela dit, simultanément, nous devons, me semble-t-il, comprendre que le capitalisme a fait son temps. Le socialisme doit prendre la relève. Il nous revient, à nous, communistes français, de tracer et d’éclairer, pour la France cette voie nouvelle. La lutte contre l’impérialisme est certainement, au plan mondial, la plus urgente. Mais la lutte pour le socialisme est également nécessaire. Pourquoi, si nous voulons contribuer au succès de toutes ces luttes, nous priver de l’allié chinois ? Quelles leçons et quelles actions pouvons nous déduire de son expérience et de ses propositions ?

Jean-Claude Delaunay

[1] Xi Jinping, 2019, Construisons une Communauté de Destin pour l’Humanité, Central Compilation and Translation Press, Beijing.

[2] Kyle Harper, 2019, Comment l’Empire Romain s’est effondré. Le climat, les maladies et chute de Rome, Editions La Découverte, traduction française de Philippe Pignarre, première édition anglaise, 2017.

Pékin – 7 avril 2020

 https://www.initiative-communiste.fr/articles/international/encore-une-fois-la-chine-par-jean-claude-delaunay/
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COMMENTAIRES  

10/04/2020 13:08 par CN46400

Attention erreur à corriger :
Ce que, au début, on a appelé le coronavirus, puis le nouveau coronavirus, et que l’on appelle maintenant le Covid 19 (je dirai désormais le C19 pour faire court), est apparu en Chine à la mi-décembre 2018 Lire mi-novembre 2019

10/04/2020 13:32 par legrandsoir

Année corrigée.

La Chine a annoncé officiellement son premier cas de contamination au nouveau coronavirus le 8 décembre 2019.
Certains journaux affirment que le patient numéro un aurait été identifié dès le 17 novembre.

10/04/2020 15:44 par BEYER Michel

Je cite JC DELAUNAY : "Il nous revient, à nous, communistes français, de tracer et d’éclairer, pour la France cette voie nouvelle. La lutte contre l’impérialisme est certainement, au plan mondial, la plus urgente."
Comment ne pas adhérer sans aucune réserve à cet appel ?
Reste à construire, ou à reconstruire, l’organisation indispensable pour atteindre cet objectif.
Le PCF actuel peut-il revenir à ses grands idéaux ? Peut-il tout simplement revenir à la lutte de classe
Merci à JC.DELAUNAY pour ce texte très éclairant. La construction du socialisme en Chine peut nous apparaître parfois déroutante.Un tel texte nous en apprend plus et nous rassure sur le rôle de la Chine.

10/04/2020 17:40 par loriot

"La Chine est un pays socialiste. C’est un pays à économie de marché socialiste." Les bras m’en tombent !...

10/04/2020 19:00 par Bernard

Que l’auteur et d’emblée, passe sous silence la répression du premier lanceur d’alerte, ce médecin chinois d’ailleurs décédé, pose un problème de crédibilité pour la suite de sa prose.
Pour le reste, le Parti ayant autorisé les chinois à devenir riches, ils ont ainsi recrée une société de classes. S’imaginer encore communiste dans ces conditions, tiens du délire.

10/04/2020 19:18 par Geb

Pas de quoi "tomber les bras". Il vaudrait mieux "ouvrir les yeux et les idées" sur les fondamentaux du Marxisme-léninisme.

Ce qui compte pour distinguer "Socialisme" et "Economie socialiste de Marché" de "Capitalisme" et "Economie capitaliste de Marché" ça n’est pas l’existence du "Capital", ni du "Marché" dans une société.

Ce qui compte c’est au final qui sont les bénéficiaires de l’accumulation de ce "Capital " et de ce "Marché.

Je garderai le Financiarisme spéculatif ainsi que le Capitalisme monopoliste d’Etat pour la prochaine leçon d’Economie politique. (- :

Aucune société organisée ne peut vivre sans "Capital" qui constitue les réserves d’énergie de l’organisme social, ni "Marché" qui constitue la symbiose et la circulation des fluides vitaux.

Cela s’apprenait dans les Ecoles du Parti quand il était encore "communiste", (Et qu’il ne les avait pas encore sabordées en même temps que ses valeurs), il y a quelques décennies en arrière. Et alors que les "gauchistes" à la Cohn-Bendit brandissaient un Petit Livre rouge comme une mantra sans l’avoir jamais lu, afin de mieux nous donner des leçons de "communisme révolutionnaire".

Je comprend cependant qu’ils aient gagnée la Manche de l’enfumage. Il est plus facile de faire croire que les saucissons poussent sur les arbres à l’Ecole universelle bourgeoise, que d’étudier à la chandelle des données abstraites non immédiatement utilisables dans une société antagoniste à celle où l’on vit. En se mettant en sus les autres à dos qui vous prennent pour un "illuminé*.

Par contre le "Capitalisme" comme la "Marchandisation" en tant que "finalité" sont équivalents à l’Obésité morbide et au Cancer du sang dans une structure vivante.

Mais pour l’instant rien n’empêche de se remettre à étudier les bases fondamentales de l’Economie marxiste. Ce qui permettra de se maintenir les bras comme les idées en place.

Bon Courage.

* Et je comprend aussi, vu ce qu’on s’est pris dans les dents ceux de ma génération qui avons refusé de lâcher prise, pourquoi J.C. Delaunay, (Qui doit avoir à peu près mon âge), est parti vivre en Chine. :-)

10/04/2020 19:22 par CN46400

@Loriot
Ramassez vos bras, la Chine est un "pays socialiste de moyenne aisance", c’est le PCC qui le dit. Elle est en train de terminer l’accumulation primitive du capital qui a été entamée en 1980 et que Deng Xiao Ping avait annoncé pour un demi siècle (2030). Le meilleur moyen pour accumuler le capital, est le capitalisme, il ne sait faire que cela.
Mais le capitalisme chinois est un peu particulier, il a toutes les caractéristiques décrites par Marx, sauf une : Il ne domine pas l’état, c’est l’état qui le domine. Voir le T27 des OC de Lénine-Tâches immédiates du pouvoir des soviets-1918 où il décrit le "capitalisme d’état, qui serait un grand progrès pour la Russie" qui, à partir de 1921 sera à la base de la NEP que Staline troquera plus tard contre "le socialisme dans un seul pays"....

10/04/2020 20:01 par babelouest

@ Geb
Il y a pourtant une véritable alternative : le passage de l’économie de l’échange à une société du partage, qui se conçoit SANS monnaie, donc sans capital, et sans propriété autre que le droit d’usage. Je comprends que CELA, ce soit vraiment révolutionnaire. Je peux même comprendre que certains n’en voudraient pas.

10/04/2020 21:55 par Geb

@ Babelouest.

Ce que tu décris est le vrai "Communisme" : " A chacun selon ses besoins". Et, "A chacun sa part de participation dans la Société sans contraintes".

C’est effectivement un "but" assez honorable à fixer.

Mais si ce but technologiquement peut être atteint en admettant la disparition et la mise hors d’état de nuire du Capitalisme. (Encore que si on veut que ça se passe sans coercition ça prendra probablement des siècles), mais la partie "humaine" et "mentale" de l’Opération prendra certainement beaucoup plus.

Mais monnaie ou pas, Capital ou pas il faudra toujours pour faire fonctionner une société organisée des moyens d’acummulation d’énergie, d’accumulation de réserves , ainsi qu’un moyen de les faire circuler dans la société.

Si celui qui construit une enclume doit la porter chez le boulanger pour payer son pain, (Et cela sans l’aide de tierces personne pour l’aider, (Tierces personnes qu’il faudra bien compenser d’une manière ou d’une autre), ça va vraiment créer quelques problèmes logistiques. :-)

Pour comprendre ça il n’y a pas besoin de grand chose /

Une Société organisée est un Organisme vivant dans un milieu hostile. Et comme tous les organismes vivant elle a besoin des mêmes secteurs vitaux : Soit, Production d’énergie, production et stockage de masses graisseuse et musculaires, système nerveux, systèmes de protection contre les agressions extérieure et intérieures, Virus, cancers maladies auto-immunes), système de reproduction, et enfin capacité d’évolution positif en fonction de l’environnement. le tout chapeauté par un organisme central coordonnant, le Cerveau.

La production d’énergie dans la société est fournie par la dégradation des matériaux qui l’environnent, (Deuxième Principe de Thermodynamique),

Les masses musculaires sont son secteur industriel, (Capital variable) productrices de plus-value en agissant sur la matière à dégrader, à utiliser ou à stocker,

Les masses graisseuses sont le capital stocké en prévision ds pénuries potentielles, (Capital constant),

Le système nerveux est le Système de communication et de transmission de la valeur , (Système monétaire - Système médiatique),

Système de protection contre les agressions extérieures, (Armée),

Système de protection contre les agressions intérieures, (Police).

Son système de reproduction est son système de pérennisation de la société dans le temps.

Sa capacité de reproduction positive dans l’espace et dans le temps est sa capacité à a prendre les aléas et de erreurs passées, et d’en ressortir à chaque fois par le haut avec une capacité de vie renforcée.

Et le "cerveau", la coordination et la redistribution dans les divers secteurs = l’Etat.

Si on retire ou altère une de ces données la Société ou l’Organisme sont condamnées à plus ou moins brève échéance.

Soit à la destruction auto-immune, ou au suicide volontaire.

Soit à l’incapacité de faire face à une agression extérieure, (Ca peut-être aussi bien un virus, qu’un volcan, une inondation, ou un voisin malintentionné).

Soit à une dégénerescence physique ou mentale, ou les deux, si elle ne rencontre plus aucune résistance. Contrairement à ce qu’on crois une société sur des rails ou tout se déroule paisiblement est une société qui tôt ou tard rencontre ses limites.

Ca plaît ou ça ne plaît pas mais c’est la dure Loi de l’Evolution. Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts.

Et si on veut vivre sans tout ça il faut vivre "seul".

Tout en sachant qu’il faudra être tout ça à la fois, ce qui donne peu d’espérance de survie. Dans la jungle comme dans la société moderne.

Ah, au fait : Le Système que tu décris porte un nom depuis toujours : C’est le "Communisme utopique". Ou l’"Eden" pour ceux qui y croient.

Ca dit bien ce que ça veut dire. Mai si c’est juste pour rêver il n’y a qu’à dire "yakafokon"...

Alors si en attendant on pouvait juste faire un minimum vers l’avant au lieu de s’autodétruire ça serait quand même pas mal pour quelques milliards d’êtres humains. Et ça n’empêche pas de rêver.

11/04/2020 08:05 par François

Quels gaspillages que l’armement, la spéculation généralisée, ... !
Regardons froidement qui en produit et pourquoi.
Il faut cautionner le monde que l’on a envie de voir :
" Ceux qui ont crevé les yeux du peuple, lui reprochent d’être aveugle. "
John Milton, poète et un pamphlétaire Anglais, déclaration de 1642.

11/04/2020 08:31 par CN46400

@ Bernard,
Dans l’état chinois, comme dans les autres, certains n’aiment pas qu’on bouscule le train-train quotidien. Et puis, il faut le temps de la vérification. Le premier toubid qui avait vu clair est mort comme ..... une dizaine en France.
Certains chinois deviennent riches, et alors, constituent-ils une classe sociale dont les intérêts prévaudraient sur tous ceux des autres classes ? Si tel étaient le cas, la Chine serait bien mieux vue en Occident, et peut-être aussi par vous.....

11/04/2020 11:39 par loriot

Ouvrez les yeux ! La Chine est un pays capitaliste, point. Il y des exploiteurs et des exploités. Regardez comment sont traités les salariés dans les immenses usines du pays. Y a-t-il des syndicats ? Le droit de grève ? La protection sociale ? etc... On est loin du socialisme !

11/04/2020 17:13 par CN46400

@loriot ;
La Chine est au choix, soit un pays capitaliste avec pas mal d’entreprises publiques, soit un pays socialiste avec pas mal de sociétés capitalistes. Où les deux tiers des 1 milliard et demi d’habitants sont maintenant sortis de la pauvreté. Il y a des exploiteurs, des exploités, des grèves souvent victorieuses, des syndicats et une protection sociale dont cet article donne un aperçu qu’on peut comparer avec ce qui se passe à Paris, New york, New Delhi etc....devant un pb identique.
Mais il y a aussi un état qui assume la situation au service de la population en général, et pas que d’une minorité de nantis. C’est lui qui contrôle les principaux investissements collectifs et industriels en et hors de Chine.
Ceci dit, tout n’est sans doute pas parfait, mais force est de constater que les indicateurs sociaux sont la plupart du temps positifs.

11/04/2020 20:01 par jeandu13

J’ai beaucoup de respect pour le peuple chinois mais beaucoup moins pour ses dirigeants. "pays socialiste de moyenne aisance" ! cela pourrait être drôle si certains ne nous refaisaient pas le coup du bilan "globalement positif" !
La chine est devenue une puissance financiere capitaliste d’Etat qui entre en conflit pour le taux de profit de ses entrepreneurs oligarques avec les autres blocs capitalistes. On se retrouve dans un scénario ante 14/18. La guerre au bout ?
La surveillance des chinois devient un modèle disciplinaire pour la planète. On vante les vertus du dirigisme d’Etat pour lutter contre les épidémie. Beau bilan en effet.
S’il est vrai que plusieurs centaines de millions de chinois constituent la classe moyenne, cela veut dire qu’il y a autant de personnes qui vont s’accrocher à ce système pour ne pas chuter dans la misère.
Si le socialisme c’est cela, allez y vivre. Je préfère lutter pour la première phase du communisme. Relisez Marx !

12/04/2020 07:23 par cunégonde godot

Mais la sécurité a pris d’autres formes. En Chine, tout le monde a un téléphone portable, sauf les chats et les chiens. Il suffit, par conséquent, d’enregistrer sur son téléphone ses coordonnées personnelles, adresse, etc. Puis chaque fois que l’on entre dans un lieu où il y a du monde, au supermarché, dans le métro, dans un bus, à KFC ou à Burger King, on s’enregistre de manière simple, grâce au téléphone, en prenant une sorte de photo.

Le "tracking" téléphonique est une véritable saloperie, quel que soit le régime politique qui le met en place. Et le mot est faible...

Par ailleurs, la question communisme et/ou capitalisme est subsidiaire. La question fondamentale : l’Etat-nation souverain. La Chine est un Etat-nation souverain, et par-là maître de son destin et de ses choix politiques et sociétaux ponctuels ou de long terme.

C’est très exactement ce à quoi, en France, nous avons renoncé...

12/04/2020 09:05 par CN46400

@Jeandu13
Relire Marx, et même Lénine est, effectivement, une bonne gymnastique pour occuper le confinement. Mais à condition de le mettre en perspective avec l’analyse des expériences que Marx n’a pas connu, l’URSS et...la Chine, badgées par quatre noms : Lénine, Staline, Mao Tsé Toung et Deng Xiao Ping, que nous, privilège de nos dates de naissance, connaissons.
Parce que si Marx a annoncé la révolution prolétarienne, on peut facilement constater qu’il n’a jamais imaginé, ni Engels, que cette révolution pourrait d’abord éclater là où la bourgeoisie n’avait qu’à peine entamé son "rôle éminemment révolutionnaire". Or, comme le féodalisme, le capitalisme est un moment du développement des sociétés humaines qui ne peut être enjambé comme l’on tenté Staline et Mao. Leurs échecs explique, et justifie, la stratégie que Deng a tiré de la NEP de Lénine.
Vous voulez nous expédier à Pékin, sachez que les milliers de chinois qui rentrent maintenant en Chine, viennent, la plupart du temps, y chercher la sécurité sanitaire qui n’existe pas là où il travaillaient avant d’embarquer. "Ils s’accrochent au système pour ne pas chuter dans la misère" dites-vous, mais connaissez-vous des français qui voudraient essayer le conoravirus aux USA ?
Ceux qui, comme moi, se souviennent de la Chine d’avant 1980, comprennent pourquoi les chinois d’aujourd’hui sont fiers de leur république, et même du PCC, le lendemain étant toujours meilleur que la veille.....

12/04/2020 13:23 par Yannis

Merci Cunnégonde de relever le débat. Car il ne s’agit pas plus ici de guerre idéologique entre deux modèles de société, d’opposer Asie et Occident (qui se ressemblent désormais sur beaucoup d’aspects) ou même entre les deux super puissances Chine et USA, que de "guerre" contre un virus.

Il s’agit d’une guerre contre le vivant, les écosystèmes et les populations humaines les plus faibles si on veut employer les grandes formules. Et la Chine malgré sa propagande d’État à.sa mesure, ne passe pas encore, aux yeux d’autres nations, notamment en Afrique et Amérique latine qu’elle n’hésite pas à exploiter, corrompre et piller (pour en remontrer aux impérialistes colonialistes, participant à la compétition mondiale, sans état d’âme pour la pollution qui s’étend partout sur la planète tout en insistant sur le reverdissement de da propre zone désertique qui s’étend depuis le Nord - encore à prouver objectivement - par goût aussi du luxe et du confort).

Les habitudes capitalistes sont aux Chinois en 2020 comme l’eau pour les poissons. Donc ressortir l’arrière-garde communiste chinoise pour faire passer une vision idyllique est assez malhonnête, même si le développement fait par un convaincu du socialisme d’état avec planification (comme on faisait en France il n’y a pas si longtemps, annoncer au moins la couleur) peut convaincre.

Je conclurais juste en disant que la généralisation de la reconnaissance faciale que les Chinois acceptent sans broncher, le tracking et un scénario à la Matrix, on n’en veut pas chez nous. Souveraineté, méfiance et respect en miroir.

12/04/2020 14:00 par jeandu13

La question n’est pas, pour moi, de savoir si la chine d’aujourd’hui est plus développée (en terme de forces productives) qu’hier : c’est une donnée d’évidence. Que Deng ait eu la lucidité de faire comme lénine, j’en suis d’accord. Mais la question qui est la mienne est de savoir en quoi la chine est-elle ne serait-ce qu’un erzatz de "socialisme". Si par socialisme on entend un contrôle social et policier de chaque individu, une exploitation stalinienne et capitaliste des travailleurs, une oligarchie souvent familiale dominant l’économie, une bureaucratie qui comme partout cache ses fautes tant qu’elle le peut (cf. les autorités de whuan face au covid19). Pas pour moi. C’est de la social-démocratie, au mieux, portée à son pinacle.
Si marx ne doit pas être dogmatisé il faut en garder le mouvement de pensée. Ne pas salir les notions de sortie de la préhistoie de l’humanité, de communisme. Staline a souillé marx et lénine. Ne suivons pas son exemple en glorifiant un état nation à visée capitaliste qui ne vaut pas mieux que ses adversaires (monde de l’otan, russie)
Le salut des travailleurs sera l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes... pas des bureaucrates enrichis.

12/04/2020 17:57 par CN46400

@Jeandu13
"Ne suivons pas son exemple en glorifiant un état nation à visée capitaliste qui ne vaut pas mieux que ses adversaires (monde de l’otan, russie)"
Certes, personne n’est obligé de "glorifier" la Chine, mais nul ne doit s’étonner de recevoir quelques répliques. Le Monde est encore composé "d’états nation", souvent aux prises avec des pbs de souveraineté (Vénézuela, Cuba etc...) Dans ce domaine aussi, la Chine joue un rôle particulier, aussi présente que les USA, mais avec beaucoup moins de canons...
Quand à "l’ertzag de socialisme" que serait, selon vous, la Chine, tout dépend de ce qu’on entend par cette définition. Et je constate, avec cet article, que la formule communiste, "à chacun selon ses besoins" cohabite à Pékin, concrètement, avec le "à chacun selon son travail" socialiste.
Quand au retard volontaire dont vous, comme d’autres, accusez la bureaucratie chinoise, il est peut-être réel, mais je ne vois pas l’intérêt, autre que de pure tranquillité bureaucratique, que la Chine aurait pu viser par cet acte. Et puis quand on compare avec la France.....

13/04/2020 17:41 par Geb

@ CN46400...

Je pense qu’il vaut mieux cesser de discuter entre personnes n’ayant pas du tout les mêmes éléments de réflexion et surtout ne voulant pas les posséder ;

Tu parles sur des base que tu connais et tes contradicteurs, (Qui sont aussi les miens), parlent sur les base que leurs bourreurs de crâne locaux leur ont implanté. Bien sûr on peut rétorquer que ceux que nous défendons, (Qu’ils disent - Moi je ne défend pas je constate et je compare), nous ont aussi bourré le crâne.

Sauf qu’ICI ceux qui écoutent la vulgate locale sont ceux qui dénoncent la fiabilité de l’information en France. La preuve c’est qu’ils lisent LGS au lieu du quotidien de référence. Comme dystopie on fait pas mieux.(- :

Or ils se mêlent de se soucier de la fiabilité de l’info EN CHINE, de critiquer son "système "politique et économique, alors qu’ici ils ne sont même pas capables de décoder l’info qu’on leur sert ici comme "vraie" comme étant biaisée. De même qu’ils ne sont pas capable d’énoncer de manière crédible le Système qu’’ils désireraient voir appliqué ICI pour cadrer avec leur "compréhension" de la notion de Liberté dans une société organisée.

On ne peut pas tenir une discussion saine et impartiale sur un sujet avec des personnes qui ne maîtrisent pas l’ensemble du sujet, et surtout qui sont incapables de transposer les visions politiques et économiques autrement qu’à travers les leurs propres.

C’est d’ailleurs le propre de toutes les discussions et débats dans les médias qui font appel aux réactions viscérales sans aucune empathie de jugement, et condamnant tout ce qu’ils pensent être une atteinte à leur petite vie personnelle sans même se rendre compte que leur "vie" et leur "liberté" telle qu’ils la conçoivent est souvent basée sur la "mort" et l’assassinat et la destruction de la liberté de peuples entiers "ailleurs".

Donc pour mon compte les débats à la con sur ce que d’autres peuples pensent et subissent ou non, pendant qu’ici on nous prépare le pire, ça devient l’apanage de "C dans l’air" et des gogos qui aiment ça. S’il y en a qui ici préfèrent ce qu’il vivent en se disant que chez les Chinois ça serait pire, ils vont être servis. Et rapidement.

Mais c’est pas grave, quand ils bosseront 160 heure par semaine 7/7 dans trois boulots différents pour juste le SMIC, (Qui n’existera plus), ou vivront sous la tente en faisant les poubelles comme aux USA 1/4 de la population, ils seront quand même contents d’apprendre qu’en Chine les habitants en sont à manger les pierres à cause du "régime" communiste. Et qu’ils ont bien de la chance de ne pas en être là. Et il saurons le droit imprescriptible de lapider l’image de Xi et de Marx chaque jour à 19 heures. Comme dans "1984".

Et puis après tout il seront libres. Avec la "reconnaissance faciale" en plus comme chez les Chinois, (Ca c’est sûr), ou le "goulag à casser les pierres", (Ici probablement certain, chez les Chinois bien moins sûr), mais sans les avantages sociaux, évidemment.

C’est ce qu’il y a de bien avec la Société où l’on vit. Elle va vite et même elle s’emballe.

Quand on soutient des conneries qui nous enterrent on s’en rend compte rapidement pas dans dix ans. En se disant toutefois qu’une fois enterrés c’est beaucoup plus difficile de s’en sortir qu’après avoir prévue l’opération.

Rendez vous à la sortie du déconfinement. Ca va pas être triste. Y en a même qui vont regretter de n’être pas Ouïghours.

Je sais, c’est pas charitable de se foutre de la gueule des prochaines victimes mais ils pourront toujours demander l’asile humanitaire à Xi ou à Maduro dans un camp de rééducation. Au moins ça leur permettra de bouffer et de tuer leurs poux.

Ah,ne vous inquiétez pas pour moi et ma santé. C’est pas ce qui me reste à vivre qui me manquera, j’ai largement de quoi devant moi pour finir sans avoir faim, et c’est pas tous les jours que les Cassandre ont la "satisfaction" relative de voir leurs pires prédictions se réaliser à défaut de les avoir empêchées de l’être. Ainsi que de voir avec les Chinois et les Russes, (Et d’autres) qu’il y en a qui vont s’en sortir quand même par le haut...

Et de toute façon ça m’aurait réellement manqué de louper ce qui va venir. Dommage qu’il n’y ait rien "après", j’aurai bien aimé suivre la suite du haut d’un nuage entre deux barbus. (- :

14/04/2020 10:32 par CN46400

@Geb
Bien sûr que des phénomènes de doutes systématiques sont à l’oeuvre sur la Chine, boostés par l’expérience, victorieuse pour le capital, de la chute soviétique. Pas plus tard de hier, j’ai entendu sur un poste que des chinois, en Chine, avaient battus des africains qui ne portaient pas de masque. J’en ai déduis que lors de la distribution des idioties racistes les chinois avaient eu leur part, mais voilà que ce matin j’apprends que cette info venait du marigo trumpiste, ce qui relativise grandement l’évènement. Et nous devons évoluer là dedans....
Ceci étant, il est clair que l’empire US, qui, pendant longtemps, a cru qu’il pourrait circonscrire le PCC, comme il avait acheté le PCUS, constate que l’intronisation de XiJimping efface ses rêves. Il revient donc aux techniques anciennes qui sont venues à bout de l’URSS, mais les conditions sont autres. Si, en 89, les soviétiques de base, brimés par des pénuries récurrentes de produits manufacturés, étaient bourrés d’illusions sur l’Occident, les chinois d’aujourd’hui ne connaissent ni pénuries, ni illusions sur les "paradis" occidentaux. Et leur pays a, depuis 1980, suffisamment capté de "savoirs", et accumulé de "forces productives", pour éviter tout tremblement devant les rodomontades de Trump et consort...

21/04/2020 02:26 par alain harrison

Bonjour.

10/04/2020 à 19:18 par Geb
Pas de quoi "tomber les bras". Il vaudrait mieux "ouvrir les yeux et les idées" sur les fondamentaux du Marxisme-léninisme.

Ce qui compte pour distinguer "Socialisme" et "Economie socialiste de Marché" de "Capitalisme" et "Economie capitaliste de Marché" ça n’est pas l’existence du "Capital", ni du "Marché" dans une société.

Ce qui compte c’est au final qui sont les bénéficiaires de l’accumulation de ce "Capital " et de ce "Marché.

Je garderai le Financiarisme spéculatif ainsi que le Capitalisme monopoliste d’Etat pour la prochaine leçon d’Economie politique. (- :

Aucune société organisée ne peut vivre sans "Capital" qui constitue les réserves d’énergie de l’organisme social, ni "Marché" qui constitue la symbiose et la circulation des fluides vitaux.

ne peut vivre sans "Capital" ?
Comment aborder cette question liée intrinsèquement au système financier capitalisme ?
Un examen sérieux, sur cette question, demeure inachevé pour un éclaircissement "définitif".

Salaire, retraite, l’employeur frappe toujours deux fois, Conférence de Bernard Friot.

https://www.youtube.com/watch?v=JbsOo95gPBA&feature=youtu.be

Appel : Tout le PIB pour la cotisation !

Le taux de cotisation est passé de 0% du salaire brut plafonné dans les années 1920 à 16% dans les années 1930, après la législation sur les assurances sociales et sur les allocations familiales et à 32% en 1945 avec la sécurité sociale. Les luttes salariales ont permis d’imposer à nouveau son doublement entre 1945 et le milieu des années 1990, où il atteint 66% du salaire brut total (22% de cotisations dites « salarié » et 44% de cotisations dites « patronales »). La sécurité sociale n’est pas une « dépense publique » financée par un « prélèvement obligatoire » : c’est une production publique qui génère un ajout de valeur anticapitaliste. Et c’est parce que depuis quinze ans le taux de cotisation stagne, voire recule, que notre économie s’installe à la fois dans la récession et dans la fuite en avant capitaliste.

http://www.reseau-salariat.info/3d02042ea4f8daa3b5dda0f837ed0971

22/04/2020 01:24 par alain harrison

Bonjour. Excuser le copier coller, mais parfois c’est nécessaire.

« « Nous ne sommes pas assez civilisés pour pouvoir passer directement au socialisme, encore que nous en ayons les prémices politiques, déclara Lénine. » »

« « « pas assez civilisés __ ? __ Que faut-il comprendre ? Qu’il faut tout construire, du système d’éducation à l’industrialisation. Et cela même l’Angleterre (comme tout pays à travers l’Histoire) est passé par là. Maintenant, le comment faire ? Comme les Anglais, la Chine à l’Époque de Mao, comme l’URSS l’a fait......... Comment ? Aujourd’hui, par quels moyens pouvons-nous y arriver, avec l’expertise historique que nous avons ? Pas théoriquement, pas idéologiquement, mais ne serait-ce pas le fait des Peuples recouvrant leur Souveraineté en une multitudes d’organismes actifs préparant « de Droit Démocratique » la Constituante Citoyenne, le maître d’oeuvre. Le Peuple s’auto-organisant .

Les mouvements éphémères des décennies passées ne seraient-ils pas les prémisses aux mouvements des GJ en France et celui en Algérie. Les mouvements spontanés ne préparent-ils pas, un peu comme les mutations successives de l’Évolution Naturelle, une nouvelle étape, la Constituante citoyenne, pourquoi pas. Ou dirons-nous comme Lénone : pas assez civilisés.

Petit historique

Nouvelle politique économique

La NEP a été instaurée pour redynamiser le pays qui, en 1921, sortait de la Première Guerre mondiale, d’une révolution, d’une guerre civile et faisait face à la famine. C’est une décision imposée par les circonstances, un « repli stratégique » dans la construction du socialisme justifié par le retard économique de la Russie : […] Nous ne sommes pas assez civilisés pour pouvoir passer directement au socialisme, encore que nous en ayons les prémices politiques, déclara Lénine1.

Contexte et enjeux

La guerre civile prend fin en 1921 et la Russie, un pays industriellement peu développé et à forte composante paysanne, est considérablement affaiblie économiquement. Le potentiel productif est très faible, en dessous de son niveau d’avant-guerre. Les réseaux de transports, surtout ferroviaires, sont en grande partie inutilisables. La famine apparaît.

De plus, la révolution internationale n’a pas suivi la révolution d’Octobre : les révolutions ayant été écrasées en Allemagne, en Finlande, en Hongrie, et en Alsace-Lorraine. Selon Lénine, la révolution se trouve donc dans une situation problématique où les conditions politiques et économiques du socialisme sont séparées : le prolétariat a pris le pouvoir politique dans un pays où le niveau de développement capitaliste ne permet pas le passage au socialisme. Pour l’internationaliste Lénine, la victoire totale de la révolution socialiste est impensable dans un seul pays et elle exige la collaboration la plus active d’au moins quelques pays avancés, au nombre desquels nous ne pouvons pas ranger la Russie3.

La politique choisie alors en 1921 par le Parti communiste russe (bolchevik) est le développement rapide des forces productives à travers un capitalisme contrôlé par l’État ouvrier. Pour Lénine, il faut que le prolétariat conserve le pouvoir politique jusqu’à la prochaine crise révolutionnaire, qu’il pense proche, tout en maintenant de bonnes relations entre le prolétariat et la paysannerie pauvre.

La stratégie choisie est donc le capitalisme d’État pour l’industrie et le capitalisme privé pour la petite production paysanne, qui sont l’essence de la Nouvelle politique économique. Certains secteurs furent ouverts au capitalisme étranger de façon à obtenir des transferts technologiques et des financements pour la reprise. Ford put ainsi construire une grande usine automobile à Gorki tandis que de nombreuses mines étaient concédées à des entreprises étrangères.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvelle_politique_économique

L’expertise est à l’expropriation.......... Quand la finance US expropria les fermiers pour l’agro-industrialisation.

Appel : Tout le PIB pour la cotisation !
par inconnu.e4 November 2012

La cotisation sociale pourrait être étendue au financement de l’investissement par une caisse d’investissement garantissant la propriété d’usage des entreprises par les salariés.
De même qu’elle existe pour la santé, la retraite etc., et de même qu’elle pourrait être étendue au salaire via des caisses de salaires, la cotisation sociale pourrait aussi servir à financer l’investissement via une caisse d’investissement. La retraite et la santé prouvent que l’on peut payer des personnes massivement et sur long terme, sans accumulation financière, sans crédit. Pourquoi ne pas imaginer une extension à l’investissement ? Jusqu’à ce que le gel du taux de cotisation conduise à la création par Juppé de la Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale (CADES), qui emprunte sur les marchés financiers avec les beaux résultats que l’on sait, l’investissement hospitalier était financé par la cotisation maladie, sans appel au marché des capitaux. Un hôpital, c’est une vraie usine : la preuve donc que l’on pourrait se passer du parasitisme et du chantage des actionnaires et des prêteurs pour financer tout l’investissement productif. C’est notre travail qui produit les 400 milliards que les actionnaires et les prêteurs investissent après nous en avoir pris 700 sous forme de profit. C’est à nous d’en prendre la maîtrise en créant une cotisation économique qui se substituera au profit et qui financera l’investissement sans taux d’intérêt et sans remboursements, qui n’existent que parce qu’il y a une appropriation d’une partie de la valeur que nous créons par des propriétaires lucratifs dont nous pouvons nous passer. Les salariés doivent être les propriétaires d’usage de tous leurs lieux de travail.

http://www.reseau-salariat.info/articles/3d02042ea4f8daa3b5dda0f837ed0971/

L’expertise ou chercher de midi à quatorze heurs ?

Comment voulons-nous comprendre ce qui est en haut, si nous ne comprenons pas ce qui est en bas ?

Nous avons le portrait de l’édifice capitaliste et ses rouages.
Ne pouvons pas dresser le portrait de l’édifice de la Cotisation et ses rouages. Mais en beaucoup simple (pas de subprime et de titrisation pour compliquer les choses).

23/04/2020 23:26 par alain harrison

Bonjour.

12/04/2020 à 17:57 par CN46400
@Jeandu13
"Ne suivons pas son exemple en glorifiant un état nation à visée capitaliste qui ne vaut pas mieux que ses adversaires (monde de l’otan, russie)"
Certes, personne n’est obligé de "glorifier" la Chine, mais nul ne doit s’étonner de recevoir quelques répliques. Le Monde est encore composé "d’états nation", souvent aux prises avec des pbs de souveraineté (Vénézuela, Cuba etc...) Dans ce domaine aussi, la Chine joue un rôle particulier, aussi présente que les USA, mais avec beaucoup moins de canons...
Quand à "l’ertzag de socialisme" que serait, selon vous, la Chine, tout dépend de ce qu’on entend par cette définition. Et je constate, avec cet article, que la formule communiste, "à chacun selon ses besoins" cohabite à Pékin, concrètement, avec le "à chacun selon son travail" socialiste.
Quand au retard volontaire dont vous, comme d’autres, accusez la bureaucratie chinoise, il est peut-être réel, mais je ne vois pas l’intérêt, autre que de pure tranquillité bureaucratique, que la Chine aurait pu viser par cet acte. Et puis quand on compare avec la France.....

13/04/2020 à 17:41 par Geb
@ CN46400...

Je pense qu’il vaut mieux cesser de discuter entre personnes n’ayant pas du tout les mêmes éléments de réflexion et surtout ne voulant pas les posséder ;

Tu parles sur des base que tu connais et tes contradicteurs, (Qui sont aussi les miens), parlent sur les base que leurs bourreurs de crâne locaux leur ont implanté. Bien sûr on peut rétorquer que ceux que nous défendons, (Qu’ils disent - Moi je ne défend pas je constate et je compare), nous ont aussi bourré le crâne.

« « « Je pense qu’il vaut mieux cesser de discuter entre personnes n’ayant pas du tout les mêmes éléments de réflexion et surtout ne voulant pas les posséder » » »

Ainsi va le monde, comment dire : mille hommes , mille religions.
La Nature a fait la diversité : compétition versus coopération.

La vue d’ensemble nous donne accès aux tenants et aboutissants, aux causes et aux acteurs responsables, et la cohérence du questionnement aux solutions. L’idéologie devient un élément.
Korzybski : la carte n’est as le territoire.

Quel est le but de l’anthropologie ?
« L’anthropologie physique, écrit H. Vallois, est cette branche de l’ethnologie qui étudie les caractères physiques de l’Homme avec le but de déterminer la place de celui-ci dans la nature, d’en retracer les origines, d’en préciser les relations avec les autres êtres vivants » (1968, 596).
L’Anthropologie : à quoi ça sert ? | Cairn.infowww.cairn.info › anthropologie-et-marxisme—97828702..

L’anthropologie est une science, située à l’articulation entre les différentes sciences humaines et naturelles, qui étudie l’être humain et les groupes humains sous tous leurs aspects, à la fois physiques et culturels. Wikipédia

Bon voilà deux "sources" sur l’anthropologie, allons-nous nous prendre dans les maillages, ou bien en voir l’essence et sa signification sur notre place dans l’Évolution Naturelle : Histoire-Préhistoire, culture et nature de l’Humanité.

L’Anthropologie, est comme toute science : observation-théorie (un tandem) qui évolue au fur et à mesure jusqu’au seuil de conclusion.
Rejeter du revers de la main, est une erreur si commune.

Ainsi, il en va de l’économie (théorique classique), qui au début du siècle dernier était encore considérée comme inhérent. Marx en a fait la critique avec tout ce qui s’en suivi, dont la remise en question dans ses fondements. Parmi les partis communistes des différents pays (Chine , URSS, .....) d’après guerre, seul la France a mis sur la table la Cotisation me semble t-il ?

La Cotisation n’a-t-elle (n’avait..) pas le potentiel du nouveau paradigme économique ?

Le capitalisme comprenait (et encore) que c’est le contrôle * de la monnaie, donc de la théorie économique qui est le véritable pouvoir.

La Chine d’aujourd’hui, a ce potentiel ?

* le tandem monnaie-théorie économique

Explorer attentivement : la cotisation

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