ÉTATS-UNIS Vs JULIAN PAUL ASSANGE : Déclaration du témoin Mark Feldstein

Moi, Mark Feldstein, déclare par la présente ce qui suit :

1. Expérience du témoin expert et rôle dans cette affaire

Je suis historien du journalisme et professeur à l’université du Maryland, où je siège à la chaire Eaton du journalisme de radiotélévision. J’ai obtenu une licence au Harvard College en 1979 et un doctorat à l’université de Caroline du Nord en 2002. Entre-temps, j’ai travaillé pendant vingt ans comme journaliste d’investigation à CNN, NBC News, ABC News et dans des chaînes de télévision locales aux États-Unis, diffusant des centaines de reportages qui ont remporté plusieurs dizaines de prix de journalisme. Je suis l’auteur d’un livre et de nombreux articles dans des journaux évalués par des pairs, de chapitres de livres et d’articles de magazines et de journaux qui ont porté sur divers aspects de l’histoire du journalisme, le reportage d’investigation, les fuites et les lanceurs d’alerte, la liberté de la presse et les questions connexes. J’ai été cité des centaines de fois comme expert sur ces questions et sur d’autres questions de journalisme par les médias, notamment le Guardian, l’Observer, l’International Herald Tribune, la BBC, Reuters, l’Agence France-Presse, le New York Times, le Washington Post, le Wall Street Journal, Al Jazeera et d’autres organes de presse aux États-Unis, en Europe, en Asie, en Afrique, en Amérique latine et au Moyen-Orient. J’ai donné des conférences dans le monde entier sur le journalisme d’investigation, la censure, la liberté de la presse, l’histoire des médias et l’éthique journalistique, et j’ai témoigné sur ces questions au Sénat américain et dans les tribunaux américains, dans des affaires tant pénales que civiles.

Les avocats de Julian Assange m’ont demandé d’évaluer cette affaire d’un point de vue journalistique, en me concentrant sur l’historique des divulgations d’informations classifiées aux journalistes et la réponse du gouvernement américain à ces fuites ; sur la question de savoir si Assange est un journaliste et s’il a droit à la protection de la liberté d’expression et de la presse en vertu du premier amendement de la Constitution américaine ; sur les implications journalistiques de l’inculpation d’Assange en vertu de la loi américaine sur l’espionnage ; et sur les dimensions politiques de cette affaire dans le contexte de la bataille de l’administration Trump contre la presse. Il convient de noter que ce rapport ne traite que des publications de WikiLeaks en 2010-2011, période pendant laquelle Assange est accusé d’avoir violé la loi sur l’espionnage ; il ne traite pas des publications de documents antérieures ou ultérieures du site web.

Voir suite : https://challengepower.info/_media/7_septembre_2020/usa_vs_assange_mark_feldstein_declaration_vf.pdf

Documents joints
[PDF ] 178.8 kio
ÉTATS-UNIS Vs JULIAN PAUL ASSANGE : Déclaration du témoin Mark Feldstein

COMMENTAIRES  

08/09/2020 23:38 par chb

Cet article très bien étayé prouve sans conteste qu’Assange est non seulement un bon journaliste, digne de la meilleure tradition du genre, mais encore qu’il est scrupuleux et honnête, s’attachant à protéger ses sources et évitant de nuire par les publications projetées : un disciple idéal pour une bonne pépinière de journalisme !
Quant à son ennemi – l’administration des EUA -, selon l’implacable épitomé de l’expert Mark Feldstein, sa mauvaise foi est patente dans la forme et sur le fond. Les journalistes qui ne soutiennent pas Julian ne défendent pas la base de leur métier : sont-ils incompréhensibles, ou traîtres ? De fait, leur exercice quotidien réfute absolument les dangereuses vérités que ce confrère maudit leur a offertes : ils continuent d’aller piteusement à la soupe,
Le procès anglais bidonné (bon panorama chez Moon of Alabama), en
« poursuivant de manière fondamentalement injuste un journaliste ayant révélé plus de crimes que toute autre personne encore en vie »,
est typiquement une mise en scène macabre nécessaire à l’atlantisme aux abois : avant d’élever une statue à J.A., vers 2050 peut-être, il faut faire disparaître l’homme, et son œuvre. Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté (Guy Béart, 1968) .

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